mercredi 12 mars 2008

LES ILES VIERGES BRITANNIQUES

Il nous a fallu 16 heures de navigation très plaisante au grand largue pour arriver à la première des « British Virgin Islands », Virgin Gorda.
Les île vierges sont magnifiques, sans doute parmi les plus beaux sites que nous ayons vus. Très découpées, ces îles offrent de multiples criques où laisser tomber son ancre (ou prendre une bouée pour ne pas abîmer les coraux), des eaux d’une transparence de cristal, des fonds coralliens comparables à des jardins, des poissons tropicaux multicolores que de simples palmes et un masque vous permettent de découvrir sans effort. Nous y avons souvent vu des tortues parfois de belle taille, pas de langoustes mais des lambis ( sorte de gros coquillages aux parois intérieures rose corail, aussi appelés « casques », à la chair délicieuse ) en grand nombre mais qu’il est interdit de ramasser.
Hélas ces îles, totalement centrées sur le tourisme, paraissent très artificielles : la population locale en est quasiment invisible. On n’en voit que les jolis petits ports, marinas, hôtels de luxe, boutiques, cafés et restaurants destinés aux touristes pour la plupart états-uniens qui viennent se réchauffer au soleil des Antilles. Des centaines de bateaux de location et peu de contact avec les locaux, presqu’ uniquement ceux des boutiques, le plus souvent assez mal aimables.













Nous y avons passé une quinzaine de jours fort agréables à visiter Virgin Gorda , puis Tortola, Peter Island, Norman Island, et Jost Van Dyke. Côté navigation, c’est assez paradisiaque car les plans d’eau sont très abrités et les îles sont très proches les unes des autres. Nous ne sommes pas allés aux Iles Vierges Américaines, toute proches, car nous n’avions pas les visas requis.
A l’arrivée à Virgin Gorda nous sommes restés deux jours à nous reposer dans le Gorda Sound, une grande rade au nord de l'île qui offre de multiples mouillages aux eaux bleu turquoise, avant d’aller à Spanish Town, la minuscule capitale où nous avons fait les formalités. Ensuite nous nous sommes dirigés sur les « Baths », un amoncellement de gigantesques rochers (rappelant un peu ceux des Lavezzi pour ceux qui connaissent) entre lesquels la mer pénètre créant ici et là des canaux, des petites plages, des piscines naturelles... Un parcours agréable y a été aménagé mais il faut se lever tôt pour en profiter avant la horde des touristes amenés en car ou en bateau !












Ensuite nous sommes allés à Tortola et avons mouillé dans divers endroits de l’île, Marina Cay, Trellis Bay, Cane Garden et Soper’s Hole, des lieux très jolis, très coquets.











Marina Cay avec sa station d'essence et sa "British phone box" et la marina de Soper's Hole

Puis nous avons mis les voiles sur Peter Island et Norman Island, deux petites îles au sud de Tortola. Dans la première nous avons pu admirer à loisir, et parfois à quelques mètres, des pélicans bruns : cette espèce a la particularité de plonger en piqué, à la façon des fous de Bassan, pour attraper les petits poissons dont ils passent la journée à se nourrir. Un beau spectacle ! Les guides touristiques vantent une série de grottes marines « The Caves » sur Norman Island. Nous, ce que nous en retenons, ce sont les fonds coralliens qui y mènent, des coraux variés très colorés, des gorgones violettes et de nombreux poissons surtout des poissons-perroquets arc-en-ciel.
La dernière île que nous ayons visitée est Jost Van Dyke. Nous y avons passé deux jours à nous baigner et à admirer les fonds coralliens devant la minuscule Sandy Spit ou à nous balader dans Great Harbour (les noms de lieux sont peu variés sur les BVI -British Virgin Islands).



Cette île nous a paru plus authentique que les autres BVI, un peu moins propre peut-être mais sympa et avec « de vrais gens » ! Comme tout le monde nous sommes allés boire un coup au localement célèbre Foxy’s Bar dont les plafonds sont décorés de divers objets ou vêtements laissés là par des équipages du monde entier : pavillons, casquettes, T-shirts, caleçons , slips … plus ou moins propres (sûrement moins que plus!). Pas étonnant que le lieu ait la réputation d’être un nid à puces et que les gens arrivent armés d’insecticide! Nous avons nous-mêmes été bien piqués mais plutôt par des moustiques, pensons-nous !











En un mot les BVI sont des îles absolument magnifiques que nous sommes très contents d’avoir visitées malgré leur côté artificiel indéniable. Nous y avons rencontré très peu de bateaux battant pavillon français et pour cause : le retour sur les îles françaises dans le sens ouest-est est loin d’être facile ni agréable!
Effectivement notre retour sur Saint Martin a été assez musclé à remonter au près serré dans 20 à 25 nœuds de vent pendant 24 heures, ce qui est de règle pour ce genre de parcours.
Nous allons continuer la redescente de l’arc antillais sans nos amis Laumaillé qui devaient être rentrés en Guadeloupe pour la mi-février.

Prochain article : Anguilla – Saba – ST Eustache – St Kitts – Nevis

ANTIGUA - BARBUDA - SAINT BARTH - SAINT MARTIN



Après un bon mois de farniente à la Guadeloupe, nous sommes repartis vers les îles du nord cette fois-ci et avec nos amis du Togo, Louise et Jean-Louis Laumaillé qui nous avaient accueillis à notre arrivée à Saint François.
Nous avons fait une traversée superbe, comme toujours entre les îles des Antilles qui ne sont pas très distantes les unes des autres, avant d’arriver à Antigua, au port de English Harbour, ainsi nommé car il abritait une base de réparation des navires de la « British navy » aux XVIIIe et XIXe siècles appelée depuis « Nelson’s Dockyard». Les bâtiments d’époque ont été restaurés dans les années 50 et offrent un ensemble très intéressant, très bien entretenu.












Là, nous avons vu arriver les deux premiers bateaux de la course à la rame partis de La Gomera aux Canaries le 2 décembre. Nous avions vu leurs bateaux lors de notre passage à la Gomera en novembre et discuté avec l’un des rameurs, un canadien anglais, déjà sur place, et qui tentait l’aventure en solitaire. Les deux premiers équipages sont arrivés dans un état de forme physique et morale étonnante après respectivement 48 et 51 jours de mer. Quel courage, ou quelle inconscience…, chapeau bas quand même!




Juste à côté de English Harbour, la grande rade de Falmouth Harbour abrite un nombre impressionnant des plus grands yachts que nous ayons eu l’occasion de voir jusqu’à présent, y compris le fameux Maltese Falcon, voilier de 80 mètres de long, avec un gréément très original, trois mats orientables, vergues coubées et toutes voiles à enrouleur (c'est du moins ce que j'ai compris...) Nouss fait aussi un petit tour dans Jolly Harbour, autre baie d’Antigua à vocation principalement résidentielle : des habitations luxueuses avec chacune son ponton privé.


Antigua offre un grand nombre de mouillages somptueux, comme Nonesuch Bay où nous sommes allés, sous un ciel un peu gris malheureusement.






Ensuite, ce fut Barbuda, une île dépendant d’Antigua, où nous avons mouillé devant une plage immense et totalement déserte dans une eau turquoise.



Et puis Saint Barthélemy (ou Saint Barth). Là encore, des « méga yachts » d’un luxe inouï, mais aussi une île très belle qui présente encore plusieurs constructions de style suédois car l’île a été une possession suédoise pendant près d’une centaine d’années.

















A Gustavia, la capitale, tout est très beau, très chic, très cher. On y trouve beaucoup de boutiques de grandes marques mais aussi un excellent shipchandler hors taxe. Malgré tout ce luxe il est très agréable de s’y promener. Les paysages y sont assez préservés car les villas sont dissimulées dans la verdure.





Le petit aéroport de l’île est très impressionnant : les avions doivent pour aterrir plonger sur la courte piste (640 m !) au tout dernier moment et décoller au ras des baigneurs sur la plage.








De là nous avons rallié Saint Martin toute proche. Saint Martin est une île très particulière car divisée en deux parties : la partie hollandaise au sud (Sint Marteen) et la partie française au nord. Les deux communautés semblent cohabiter sans difficulté, bien que le niveau de vie soit nettement plus faible du côté hollandais. Tout y est hors taxe et les magasins d’accastillage sont fort bien fournis.
Nous n’avons visité Saint Barth qu’à pied mais nous avons loué une voiture ( si on peut appeler « voiture » l’épave que nous a donnée en location une agence recommandée par le Petit Futé !) pour découvrir St Martin.
Nous avons beaucoup aimé Marigot (côté français), sa jolie baie où nous avons mouillé la plupart du temps, le Fort Louis d’où l’on domine toute la partie nord de l’île et Philipsburg (côté hollandais) , sa promenade du bord de mer, sa Front Street aux innombrables magasins tenus par des Indiens vendant du matériel hi-fi, des TV, des videos, des alcools… etc, et surtout des bijoux, une rue très animée ombragée par de beaux palmiers royaux et qui a gardé quelques bâtiments intéressants et cases colorées.


























On peut dire que la mentalité est plutôt américaine dans la partie hollandaise, et plutôt européenne dans la partie française.
Saint Barth et Saint Martin ne sont plus dépendants du département de la Guadeloupe depuis juillet 2007, mais font partie d’une communauté territoriale autonome toujours liée à la France. Une différence frappante : à St Barth la population est pour ainsi dire totalement blanche, pour moitié des St Barthois de souche (descendants de normands ou de bretons), pour moitié des « blancs » de passage : c’est très étrange ; à St Martin elle est à 80% noire ou d’origine noire (population locale plus des immigrés, plus ou moins clandestins, venus de Dominique, Haïti ou de la République Dominicaine), les 20% restants étant composés de métropolitains, d’européens , de chinois et d’indiens.
Prochain article : les îles vierges britanniques

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