vendredi 20 juin 2008

SAINT VINCENT ( SUITE ET FIN )

SAINT VINCENT (SUITE ET FIN)
(publié le 14 juillet 2008)

Nous nous sommes rendu à Kingstown en « taxi collectif » et il nous faut absolument vous parler de ce moyen de transport local : ce sont des minibus prévus pour douze personnes y compris le conducteur et son assistant, à la fois caissier et rabatteur. A la station de taxi, le véhicule ne part que s’il est plein. Plein, c’est à dire plein à craquer : on vous pousse jusqu’à ce que vingt personnes y soient installées, installées étant un bien grand mot pour la chose ! Et vingt personnes quelque soit leur gabarit ! Or l’obésité n’est pas le seul apanage des Etats-Unis ! Le taxi ou plutôt le minibus s’arrête à la demande soit pour laisser descendre un passager, soit pour en prendre un nouveau ! Pour monter il suffit de le héler dès que vous le voyez, pour descend il suffit de crier, « Stop, please ! » ou de toquer contre la carrosserie pour que le chauffeur s’exécute immédiatement. Bien sûr il arrive assez souvent qu’une bonne partie des passagers doivent descendre pour laisse passer celui qui a demandé l’arrêt ! Mais, habitués, les gens le font de bonne grâce. On paye en descendant une somme des plus modiques et forfaitaire. Il n’y a pas de ticket. Les taxis collectifs sont très nombreux et l’on n’attend jamais plus de cinq minutes. C’est un système qui surprend un peu au début mais qui fonctionne extrêmement bien et qui correspond parfaitement au niveau de vie de la population. Et c’est plutôt sympathique… mais un peu risqué , un bon nombre de chauffeurs se prenant pour des Schumacher !
En conclusion cette île de Saint Vincent tant décriée nous aura donc beaucoup plu et nous n’avons pas regretté de nous y être arrêtés.
Saint Vincent est la première île des Grenadines qui sont reparties entre les deux états qui les encadrent : les Grenadines de Saint Vincent et les Grenadines de Grenade.
Prochain article : les Grenadines

SAINTE-LUCIE ET SAINT-VINCENT

(publié le 21 juin 2008)
Sainte-Lucie d’abord puis Saint-Vincent sont deux îles au sud de la Martinique. Ce sont deux états indépendants depuis 1979, tous deux associés du Commonwealth britannique. On y parle l’anglais et le créole.
Elles furent toutes deux l’objet de luttes incessantes entre les Français et les Anglais et Saint-Vincent celui d’affrontements entre les populations indigènes d’une part (Caraïbes, fugitifs et rescapés venus des îles environnantes, en grande partie des esclaves marrons…) et les Français et les Anglais d’autre part.
Sainte Lucie a un fort capital touristique avec une grande variété de paysages donc de nombreuses possibilités d’activités « vertes comme la campagne ou bleues comme le mer » (je cite un de nos guides !). Elle attire d’ailleurs trois fois plus de touristes qu’elle ne compte d’habitants. De plus l’île s’est spécialisée dans les mariages et lunes de miel ! Sainte Lucie est aussi très prisée des Martiniquais et des touristes en villégiature en Martinique qui , vu sa proximité, s’y rendent pour un week-end ou même pour un jour.
Première escale : Rodney Bay tout au nord avec au centre le village de Gros-Ilet, très authentique, assez pauvre mais très joli avec ses cases de bois de toutes les couleurs, et de part et d’autre deux zones touristiques, crées de toute pièce, très « clean », très chères… un contraste un peu déconcertant. On peut espérer que les habitants du village y trouvent des emplois.























Comme souvent un vendeur de primeurs est venu nous proposer ses fruits et légumes en barque. Celui de Rodney Bay était plutôt mal aimable ( nous avions fait le plein en Martinique !) mais son embarcation était assez folklo !



Dans les ruines du fort qui domine la baie a lieu tous les ans un festival de jazz très réputé et nous y étions alors qu’ils installaient les estrades etc...pour le festival qui devait se tenait la semaine suivante. Nous avons regretté de n’y être pas restés car cela en valait vraiment la peine nous a-t-on dit.

Deuxième escale : Marigot Bay, une superbe anse au fond de laquelle se sont installés une belle marina et des hôtels très luxueux. Yovo, lui, est sagement resté au mouillage ! Comme à Rodney Bay il suffit de monter la côte derrière la marina pour retrouver l’autre côté de la réalité saint lucienne, de simples cases de bois, des jeunes désoeuvrés mais aussi des gens tout prêts à discuter.











De Marigot Bay nous avons pris un bus collectif pour aller visiter la capitale Castries où on nous avait conseillé de ne pas aller en bateau (problèmes de sécurité…), une ville pas très jolie mais animée avec un beau marché… Même moyen de transport pour aller sur la côte est et visiter toute la moitié sud ( Anse la Raye et son joli port de pêcheurs, Dennery, Vieux Fort…).












Anse-la-Raye nous a bien plu. C’est un joli village de pêcheurs où nous nous sommes tranquillement baladés. Les hommes vont à la pêche, ravaudent les filets, repeignent les bateaux… et les femmes tiennent des stands d’artisanat pour les touristes que les taxis ou les bateaux de croisière déversent régulièrement. Pas d’autres touristes que nous ce jour-là : agréable !













Troisième escale : Soufrière, où nous nous sommes fait arnaquer par un boat-boy qui nous a organisé une randonnée au volcan pour une fortune (ou presque) nous laissant entendre que c’était loin alors que c’était à deux pas ! Ce volcan est encore en activité et le bouillonnement de boue soufrée des diverses mares auxquelles on accède est incessant et important sans parler de l’odeur qui vous prend à la gorge. Intéressant puis balade dans la forêt tropicale et découverte de quelques cascades où se rafraîchir.

Le lendemain nous avons fait quelques milles pour rejoindre un site exceptionnel un peu plus au sud : l’Anse des Pitons, une large baie encadrée par deux énormes pitons qui font la fierté des habitants Nous avons mouillé au pied de l’un de ces pitons : impressionnant ! Les photos de près ne donnent rien du tout et celles prises de loin ne rendent malheureusement pas la sensation de vertige que nous avions.
Ensuite nous avons mis les voiles sur Saint-Vincent distante d’à peine une dizaine de milles!











Saint-Vincent souffre encore d’une fort mauvaise réputation auprès de nombreux plaisanciers. En effet, plusieurs équipages y ont été agressés et beaucoup refusent de s’y arrêter et conseillent de passer au large.
Nous avons écouté ceux qui y sont passés récemment et nous ont au contraire rassurés et y avons fait trois escales tout à fait agréables.
D’abord le mouillage de Chateaubelair avec sa superbe rangée de cocotiers, puis celui de Wallilabou Bay pour effectuer les formalités d’entrée.











C’est à Wallilabou qu’a été tourné une partie du second film « Pirates des Caraïbes » et des éléments du décor, très décrépis, y sont encore visibles. Cela semble d’ailleurs être la principale attraction touristique du coin par ailleurs assez peu attirant.












Ensuite nous sommes restés plusieurs jours à Young Island, tout près d’un magnifique hôtel de luxe installé sur l’île, un de ces hôtels pour couples en lune de miel. Nous en avons profité pour visiter Saint Vincent en voiture de location et aussi pour faire une très belle plongée avec le club local : mérous, murènes, nombreuses langoustes et même un hippocampe, notre premier et en fait notre seul et unique au moment où j’écris. Très difficile à voir vu son extraordinaire mimétisme.

Comme toujours dans ces îles la côte est , donc côté atlantique est toujours sauvage et ventée. Celle de Saint-Vincent estparticulièrement belle.



Le centre de l’île est très accidenté et très vert et nous a rappelé l’Afrique de l’est, celle de « Out of Africa ». Un anglais y a aménagé un magnifique jardin botanique.











La capitale, Kingstown, est très animée. Elle diffère des autres capitales des Antilles par ses très nombreuses arcades. Elle possède aussi de nombreuses églises, toutes dans le même quartier, dont un temple méthodiste construit par les esclaves peu après leur émancipation, une très belle église anglicane de style géorgien et en face une église catholique à l’architecture la plus tarabiscotée que nous ayons jamais vue, l’œuvre d’un prêtre fana de colonnettes, escaliers, claustras, niches, une horreur selon nous qui contraste avec l’élégante sobriété de sa rivale.





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