jeudi 16 juillet 2009

LE GUATEMALA : Deuxième partie , Antigua

Au Rio Dulce, nous avons rencontré François et Geneviève arrivés deux jours après nous à Bruno’s Marina sur leur voilier Ultreïa. Nous avons tout de suite sympathisé et décidé de partir ensemble pour un tour terrestre du Guatemala à bord d’une voiture de location au départ de la superbe ville d’Antigua Guatemala, l’ancienne capitale du pays.










Geneviève et François







Dans un autocar tout-à-fait confortable de la compagnie Litegua nous avons rejoint Antigua en six heures avec un changement et une légère attente à Guatemala City. Le temps ne nous a pas paru long car nous avons traversé de jolis paysages vallonnés et verdoyants.

Au total nous aurons passé dix jours à Antigua, deux jours au début de notre voyage puis une semaine au retour. Mais nous aurions aimé passer davantage de temps dans cette ville si jolie et si intéressante.
Située à 1500 m d'altitude dans les hautes plaines du Guatemala, Antigua dans un écrin de volcans ( dont le Pacaya toujours actif) a été la capitale du Guatemala jusqu’en 1773, date à laquelle elle a été en très grande partie détruite par un terrible tremblement de terre dont les traces sont encore bien visibles après plus de deux siècles.









Où que l'on se tourne il y a un volcan à l'horizon









Tous les bâtiments de quelque hauteur n'ont pas résisté à la force des secousses et en premier lieu les très nombreux édifices religeux qui parsèment la ville, églises, couvents.... Suite à ce tremblement de terre et au déplacement consécutif de la capitale politique et économique vers Guatemala City la population d'Antigua a chuté et la ville n'a pas eu les moyens financiers de réparer ces magnifiques bâtiments.

Ainsi la cathédrale actuelle n'est plus que l'ombre de la cathédrale originelle. Au départ on est tout étonnés de franchir l'imposante façade de la cathédrale et de se retrouver dans une salle de dimensions très modestes orientée perpendiculairement à l'entrée. Puis on comprend qu'en fait la cathédrale est maintenant installée au fond de l'ancienne, seule partie qui ait jamais pu être réparée. La visite des ruines est très impressionnante.



Antigua reste une ville coloniale magnifique et bien conservée et ces ruines sont un des ses charmes. C'est un réel plaisir que de se balader dans ses rues qui ont gardé leurs pavés du XVIème siècle et qui sont bordées de maisons basses aux murs peints en jaune, orangé, rose, brique et de temps en temps, histoire de changer un peu, en bleu. Ce que l'on en voit de la rue, une grande porte cochère en bois plein et quelques fenêtres derrière de grosses grilles en fer forgé cachent souvent de très jolis patios fleuris.













































































Quelques édifices religieux ont été cependant remis en état comme la Merced, aux murs jaunes décorés de motifs de stuc.








La Merced

























Le décor en stuc de la Merced



























































Au centre de la ville la place principale, où donnent la cathédrale et l'hôtel de ville, est entourée d'arcades et égayée par le "Parque nacional", un joli jardin dominé par de grands arbres fort apprécié des antiguais.









L'hôtel de ville


















La cathédrale


















Les arcades de l'hôtel de ville
















Les arcades du café Condesa





Le "Parque nacional" au moment de la sortie des collègiens en uniforme (souvent des jupes écossaises pour les filles)
Toujours le "parque nacional" et ses deux fontaines


Tous les vendredis soirs des joueurs de marimba (= grand xyplophone local ) en costume cravate donnent un concert de qualité sous les arcades. C'est sur cette place que se trouve aussi le très agréable café-librairie Condesa où nous sommes plusieurs fois allés nous restaurer ou simplement nous reposer ou flâner dans la librairie.
















L'intérieur du café Condesa





Il y a d'autres jolies places dont une avec un superbe vieux lavoir.


A deux pas de la place principale la rue de l'Arche et ses nombreuses boutiques et restaurants attirent immanquablement les touristes.









La rue de l'Arche avec au fond la Merced et le volcan






De fait l' attrait d'Antigua réside aussi dans ses boutiques d'artisanat et autres échoppes. L 'une d'elles qui vend du vin et autres boissons alcoolisées et fait aussi restaurant est installée dans une ancienne épicerie-quincaillerie. Elle a conservé ses anciens rayonnages, ses antiques vitrines avec leur contenu qui nous transportent un siècle en arrière.



Antigua s'enorgueillit aussi de quelques superbes restaurants installés dans d'anciennes demeures de maîtres ou d'anciens couvents. L'un d'entre eux, le San Domingo, serait le meilleur restaurant de toute l'Amérique centrale. Nous y avons effectivement pris, une fois n'est pas coutume, un repas digne des meilleurs trois étoiles français dans un cadre absolument magique que le photos ne rendent malheureuseùment pas.

































































Une soirée inoubliable...








Certes Antigua n'est plus la capitale du pays mais, à la différence de Saint Pierre de la Martinique détruite en 1902 par l’éruption de la montagne Pelée, qui semble ne s’être jamais remise de cette catastrophe naturelle, Antigua a su quelque peu rebondir grâce au tourisme et surtout grâce à aux cours d’espagnol pour étrangers dispensés par une bonne cinquantaine d’écoles.

Nous avons d'ailleurs décidé de consacrer une semaine à essayer d’apprendre la langue de façon un peu plus systématique. Sur les conseils d'un navigateur rencontré à Bruno's Marina nous avons choisi l'école La Union. Les cours y sont dispensés individuellement par des professeurs à raison de quatre heures le matin, davantage l’après-midi si on le souhaite. C'est une des écoles les plus réputées et les élèves, pour la plupart des jeunes, y sont très nombreux. L'école est installée autour d'un patio fleuri et l'ambiance y est très sympathique. Les quatre heures du matin nous ont bien suffit car nous passions l'après-midi à apprendre et à faire divers exercices qui nous étaient donnés. Nos professeurs, Maria-Elsa et .... ( François a oublié mais assure que cela va lui revenir!) nous ont permis de bien progresser en si peu de temps mais nous regrettons de n'avoir pu y passer au moins une deuxième semaine comme nos amis Geneviève et François.










L'entrée, modeste, de la Union, vue de la rue






















Les "salles de classe"


























Francine avec son professeur, Maria Elsa


















François avec le sien, Judith





Le personnel de la Union lors de la Fête des Professeurs (Eh oui, certains les apprécient et les fêtent!)


Pour l'hébergement l'école s'occupe de tout et a un accord avec un grand nombre de familles de la ville qui accueillent leurs élèves en pension complète pour un prix plus que modique (pour des européens!).
Pour en avoir parlé avec d'autres élèves nous avons eu beaucoup de chance avec la famille que l'on nous a attribué : en effet Marina et Elder MORENO nous ont reçus comme des membres de leur famille. Ils ne mangeaient pas avec nous car ils avaient beaucoup à faire avec leurs six hôtes mais Elder venaient toujours discuter avec nous pendant les repas. Marina de son côté a mis un point d'honneur à varier la nourriture et même les boissons qu'elle nous donnait et jamais nous n'avons eu besoin comme certains élèves d'aller nous acheter à manger pour nous rassasier! De plus elle cuisinait très bien et nous a fait goûter à quelques spécialités du pays ( le poulet Pepian, les .......). Nous avions une chambre toute simple mais très propre et grande avec une salle de bains privée, ce qui était loin d"être le cas pour beaucoup! Nous gardons d'ailleurs des contacts épistolaires avec cette famille chaleureuse que nous vous recommandons vivement si vous allez à Antigua.












Marina et Elder dans leur jardin







Il ne faudrait pas que la situation économique mondiale se détériore trop car Antigua pourrait alors voir cette source de revenus diminuer voire quasiment disparaître...
Le dimanche matin nous avons repris le chemin du Rio Dulce après un dernier petit déjeuner avec Elder et Marina ( gentiment offert par ceux-ci à tous leurs hôtes : le contrat avec l'école ne comprend normalement pas les repas du dimanche et ils trouvent cela aberrant pour celui du matin!).


Nous avons retrouvé la chaleur humide de cette partie du Guatemala (34°C dans le bateau en pleine journée, heureusement un peu moins la nuit, seulement 27 ou 28°!) : dur dur après la fraîcheur d'Antigua.. Nous avons passé une semaine à préparer le bateau pour son hivernage de quatre mois et demi et en avons profité pour nous faire faire des housses de coussins de cockpit, des protège-hublots et une immense taud de soleil par Rony, un artisan guatémaltèque qui travaille particulièrement bien.

Nous avons eu bien peur de ne pas pouvoir rentrer en France aux dates prévues car nous prenions l'avion à San Pedro Sula, deuxième ville du Honduras où un coup d'état venait de renverser le président Zelaya. Notre aéroport avait été fermé l'avant-veille mais la veille et le jour dit tout était rentré dans l'ordre , au niveau de l'aéroport du moins.
Notre retour au Rio Dulce est prévu pour le 23 novembre, saison cyclonique oblige, et notre programme en France est bien chargé avec entre autres un petit voyage en Bretagne et un autre un peu plus long en Guyane où habite Anne, son mari Luc et nos deux petit-enfants. Il nous reste aussi à faire le dernier article pour le blog de la saison 2008 2009 sur notre voyage à l'intérieur du Guatemala.
Rendez-vous donc dans quelques semaines!



mardi 14 juillet 2009

LE GUATEMALA - Première partie : le Rio Dulce

(du 27 mai 2009 au 7 juillet 2007)





Le Guatemala, dernier pays que nous ayons visité en 2008-2009 a pour frontières le Mexique au nord-ouest, le Belize au nord-est et le Honduras et le Salvador au sud-est. Il a une grande façade sur la côte pacifique et une minuscule sur la côte caraïbe, au plus une cinquantaine de kilomètres. C’est le deuxième pays le plus pauvre d’Amérique centrale après Haïti. Il est cinq fois plus petit que la France et peuplé de 13 millions d’habitants, dont environ 60% d’indiens descendants des Mayas, 39% de « ladinos » ( (métis ayant des ancêtres espagnols) et 1% de blancs. Les mayas vivent principalement dans les villages dispersés des régions montagneuses de l’ouest et sont très pauvres. 70% des richesses sont détenus par 2% de la population !...

Nous avons abordé le Guatemala par le Rio Dulce, un fleuve guatémaltèque qui se jette dans la mer des Caraïbes au sud du Belize à peu près au milieu de la toute petite fenêtre sur l’Atlantique. Pour pénétrer dans l’embouchure du rio il faut passer une barre de sable formée par les alluvions du fleuve et effectuer les formalités d’entrée à Livingston. La barre ne laisse que très peu d'eau pour passer et notre tirant d’eau assez important, près de deux mètres, était un réel handicap. Nous avons donc abordé cette étape avec une certaine appréhension. Mais en profitant d'un coéfficient de marée assez favorable, de la marée haute et surtout de la trace sur le navigateur informatique Maxsea laissée par un autre bateau, nous avons pu passer au bon endroit en effleurant à peine et une fois seulement le fond de sable mou.
Ensuite les officiels sont venus en force faire les formalités d’entrée à bord : cinq personnes munies de masques par crainte de la grippe porcine. Il y avait même le médecin du service sanitaire vêtu d’une tenue verte de chirurgien en salle d’opération !... Du plus grand comique ! Comme il faisait au moins 35°, les masques ont vite été retirés et tout s’est passé de manière très cordiale.
Nous ne nous sommes pas attardés à Livingston mais la petite ville, qui de la mer n'est pas particulièrement attirante, nous a paru une fois à terre très agréable, animée et colorée. Raul, le transitaire, s’est chargé, moyennant finances, d’établir les documents d’entrée.



Ensuite, nous avons remonté le magnifique Rio Dulce sur une vingtaine de milles. On passe d’abord par un spectaculaire défilé formant des méandres sur quelques milles juste après Livingston : végétation tropicale variée tombant en cascade de parois calcaires quasi verticales, aigrettes blanches, hérons gris, singes hurleurs, insectes genre cigales qui font un bruit strident à tel point que nous avons cru un moment que le moteur avait un problème! Il paraît que de nombreux lamantins y vivent mais nous n’avons pas vu le moindre dos ni le moindre museau sortir de l’eau : c’est tout ce que l’on en voit quand on a cette chance !
































































Puis le lit serpente entre des rives plus basses d’où jaillissent des sources d’eau chaude avant de s’élargir en un lac d’environ six kms de large et vingt de long, le Golfete, bordé d’une mangrove de palétuviers. Ensuite le lac se resserre et on commence à voir de part et d’autre, en plus de paillotes des mayas qui habitent les rives et de belles maisons de guatémaltèques fortunés, quelques restaurants, hôtels et marinas.









































Plus on se rapproche de Fronteras (l’ancien nom de la ville de Rio Dulce) et son pont plus leur nombre augmente. Au niveau du pont ils sont presque à touche touche ! Les marinas étaient bondées au moment où nous sommes arrivés car la saison cyclonique approchait. Néanmoins nous avons trouvé une place à Bruno’s Marina le temps de visiter le Guatemala et de préparer Yovo avant de le laisser dans une marina à sec. Cet endroit est très prisé des navigateurs car il est sensé être à l’abri des ouragans possibles entre juin et novembre chaque année. Nous espérons ardemment qu’il sera à la hauteur de sa réputation cette année encore!


Nous étions très bien à Bruno’s Marina. Certes le ponton sur lequel Yovo était amarré était un peu branlant mais nous étions à deux pas de la ville-rue de Rio Dulce ; il y avait un petit restaurant sympathique et à la cuisine tout-à-fait bonne et pas chère et une petite piscine bienvenue avec la chaleur assez écrasante de l’endroit. A Bruno's Marina nous avons retrouvé Claire et Fabien de La Ritournelle rencontrés aux San Blas et nous avons fait la connaissance trop brêve) d' Isabelle et Joseph d'Opsis et surtout celle de Geneviève et François d' Ultréïa avec qui nous avons visité le Guatemala.












François, Francine, Robert, Isabelle, Joseph et François. C'est Geneviève qui prend la photo.











Geneviève et François avec Francine. Les tenues quasi identiques des dames ce matin-là étaient le fruit du plus pur hasard! Preuve que nous étions bien fait(e)s pour nous entendre!






La ville de Rio Dulce (ex-Frontera) elle-même est assez étonnante : les commerces, pressés les uns contre les autres, sont principalement installés le long d’une rue qui s’étire sur quelques kilomètres de part et d’autre de l’immense pont en dos d’âne qui enjambe le rio.


Quelques passages à droite et à gauche descendent vers la rivière ou s’enfoncent à travers des terrains vagues vers une rue parallèle. Il y a une petite place ou deux, quelques marchés couverts rappelant les souks du maghreb. Les commerces, souvent minuscules, s’adressent avant tout à la population locale et sont doublés par les vendeurs ambulants installés sur les trottoirs - peut-on même parler de trottoirs ?



























































Il y a aussi des femmes mayas entourées d’enfants en bas âge assises directement par terre qui proposent des fruits et légumes. Ici on trouve de tout, des boissons dont la fameuse bière Gallo, des fruits et légumes fort beaux, des vêtement neufs ou d’occasion, les indispensables hamacs, beaucoup d’articles en plastique (vaisselle, cuvettes, seaux, chaussures...), des sabres-à-canne, des selles de chevaux, des chapeaux genre chapeaux de cowboy... Il paraît qu’on peut aussi se procurer des armes sans problème comme partout ailleurs au Guatemala.


Il y a aussi quelques bâtiments et magasins modernes très bien achalandés ( banques, magasins de peinture, quincailleries, supermarché ...), presque toujours protégés par des gardes armés de fusils à pompe ou de révolvers. Nous avons même vu, à plusieurs reprises, des camions de coca-cola avec un garde armé assis en haut du chargement!...


Ce qu'il y a de plus frappant à Rio Dulce c'est la circulation! En plus d'un grand nombre de voitures particulières, taxis et motos, des bétaillères, des autocars et d'énormes camions aux chromes étincelants passent jour et nuit sur le pont et à travers la ville en faisant un bruit épouvantable et incessant. Ces derniers camions abordent la descente du pont en utilisant leurs ralentisseurs qui fonctionnent, paraît-il, avec un système qui bouche l'échappement. Une soupape laisse alors échapper les gaz avec un bruit extraordinaire, semblable à celui d'un hélicoptère en ras-motte. Ce système est maintenant interdit en Europe, mais autorisé aux Etats-Unis et aussi en Amérique centrale.
A bientôt pour la deuxième partie sur le Guatemala !

( Nous nous rendons compte en écrivant cet article qu'il manque un certain nombre de photos en particulier de la ville de Rio Dulce et de bruno's marina. Nous complèterons à notre retour en novembre)







































































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