mardi 5 octobre 2010

BORA BORA, l’île mythique ?...


Dans l’esprit de beaucoup, la Polynésie est représentée par Bora Bora, île splendide au lagon magnifique.
C‘est parfaitement vrai, l’île est très belle avec sa montagne qui change complètement d’aspect selon l’endroit où l’on se trouve et son lagon effectivement somptueux.




Francine ravie d'arriver à Bora Bora

























































C’est une île de petite taille - 32 kilomètres de circonférence que nos amis sportifs d’Ultreïa ont parcouru en une seule journée (une rigolade pour qui, comme eux, a fait le pèlerinage de Compostelle !) - mais aussi une île qui n’offre pas grand-chose à visiter à l’intérieur des terres.

Mais que le lagon est beau vu d'une hauteur!...





































Les routes en sont fort plaisantes...




















...et les hôtels de luxe magnifiques.































Non, non, les couleurs n'ont pas été retouchées!






La capitale, Vaitape, est assez peu attrayante avec ses bords de route en terre qui contrastent de manière assez choquante avec les nombreuses boutiques de luxe qui attendent les touristes pour leur vendre un artisanat surcoté.




















Un gigantesque bateau de croisière vient de débarquer des centaines de touristes dans le petit village



















C’est ce qui frappe lorsqu’on arrive à Bora Bora : tout est beaucoup plus cher que partout ailleurs en Polynésie où déjà la plupart des choses sont surévaluées, avec pour résultat une apparente désaffection des touristes pour cette destination. C’est déjà le cas dans le reste de l’archipel en général pour la même raison d’après nous. Un exemple vécu : une main de quelques quatre ou cinq petites bananes proposée pour 500 francs pacifiques, c’est-à-dire un peu plus de 4 euros, par une marchande sur le bord de route, sachant qu’il s’agit d’un produit local vendu sans aucun intermédiaire. Combien payez-vous la même chose en métropole ?...

L’autre revers de la médaille est une certaine insécurité qui devient de plus en plus pesante, semble-t-il. Tout le monde nous a prévenus: ne rien laisser traîner sur le pont du bateau et remonter l’annexe tous les soirs, car les vols sont fréquents, comme Ultreïa en a fait la désagréable expérience. Nous sommes un peu éloignés du sentiment de totale sécurité ressenti dans toute la Polynésie depuis les Marquises.
Par ailleurs, et c’est le cas dans la plupart des îles de la Société, beaucoup d’îlots sont privés, ce qui signifie qu’il est formellement interdit d’y poser le pied ! La loi française du littoral qui dit qu’une bande de trois mètres du bord de mer doit rester libre à la circulation ne semble pas s’appliquer ici. Francine et ses copines Anne et Geneviève, fanatiques de l’exploration sous-marine, se sont vues repoussées avec gestes véhéments par l’occupant d’un îlot de Taaha alors qu’elles se trouvaient à plus de vingt mètres du rivage.

Mais tout n’est pas négatif, loin de là à Bora Bora !
Encore une fois, l’île est magnifique. Nous en avons fait le tour complet avec le voilier et aussi l’annexe car une petite partie du sud du lagon n’est pas navigable par un quillard. Les mouillages sont extraordinaires ainsi que les fonds sous-marins.
Nous avons effectué deux plongées avec le Bora Bora Diving Club qui resteront dans notre mémoire.






Yvan nous a d’abord amenés à la seule passe d’entrée dans le lagon où nous avons plongé dans une eau limpide au milieu d’une multitude de poissons dont des requins citrons, requins pointes noires, carangues, mérous, ptéroïs et même un poisson feuille quasiment invisible … Une merveille!

















Cette photo n'a pas été agrandie : ce requin-citron ( qui en réalité est plus jaune) est vraiment passé à deux mètres de nous!









































De nouveaux coraux pour nous...




Il nous a emmenés ensuite sur un autre site, une première pour nous qui n’avions jamais effectué deux plongées consécutives, où, dans une eau hélas moins limpide et de beaucoup, nous avons vu d’énormes raies manta, telles de gigantesques oiseaux, passer tout près de nous : inoubliable !



Nous sommes aussi allés, en compagnie d’Ultreïa, passer plusieurs jours dans la baie de Matira, tout au sud de l’île.





Un très beau et très reposant mouillage, proche du jardin de corail où l’on peut voir une variété étonnante de poissons et de coraux. Les poissons sont nourris par les guides qui amènent les touristes, ce qui gâche un peu l’authenticité du spectacle, mais c’est vraiment superbe.



























































De même, près du Motu Toohau, on peut voir, et même toucher !, des raies pastenagues, comme à Moorea.

Leur dos est gris fonce et leur ventre blanc nacre et extraordinairement doux au toucher, toute une experience!

Quelques jours plus tard, avec Sundance, nous avons fait le tour de l’île par le nord pour accéder aux mouillages de rêve de la côte sud est.

En cours de route un passage en chicane bien balisé mais très peu profond , nous a procuré quelques émotions...

Yovo s'apprêtant à franchir la passage



Sundance en train de le franchir





François, rassuré après ce passage délicat...


Le mouillage à l'arrivée était somptueux !





La population de Bora Bora est, comme toujours en Polynésie, agréable et accueillante, mais nous n’avons pas retrouvé la chaleur des Marquisiens et des Paumotus.

Nous sommes partis ensuite vers les îles Cook puis l’île de Nuie, assez proche des îles Tonga, notre point de départ sur la Nouvelle Zélande. Nous ne savions pas encore si nous nous arrêterions à l’atoll de Palmerston qui se trouve sur la route ou si les bonnes conditions météo annoncées nous pousseraient à poursuivre sans arrêt jusqu’à Nuie qui se trouve à environ 1000 milles nautiques de Bora Bora.


Notre prochain article, les îles Cook et Niue, traitera de cette nouvelle étape.


Les îles de la Société 3 : Raiatea et Tahaa

RAIATEA ET TAHAA
(du 30 août au 18 septembre)

Raiatea au sud et Tahaa au nord sont deux îles à l’intérieur d’un même lagon. Chose exceptionnelle, ce lagon est entièrement navigable et parfaitement balisé. Nous avons donc pu en faire le tour complet ou presque.

RAIATEA

Si François est arrivé par la mer et a fait la remontée de la côte ouest de Raiatea sur Yovo, je suis, moi, arrivée par avion à l’aéroport situé au nord de l’île à quelques milles de l’endroit où François avait mouillé. Il a d’ailleurs pu venir me chercher en annexe, un chenal et un petit débarcadère pour les navettes des hôtels et accessibles aux plaisanciers ayant été aménagés à deux pas de l’aéroport.

Le seul mouillage sûr du nord de Raiatea se trouve près d’une zone technique, appelée le Carénage. Il ne présente guère d’intérêt en dehors de la vue superbe que l’on y a sur Bora-Bora.


Un gros inconvénient : il est éloigné d’une dizaine de kms par la route de la capitale de Raiatea, Uturoa, ( moitié moins par la mer). Comme il n’y a pas de transport en commun la seule solution est le stop, quand il marche... Un jour nous avons attendu deux heures avant qu’une gentille polynésienne s’arrête, nous charge, nous et nos nombreux sacs de provisions, et fasse très gentiment un détour pour nous déposer au Carénage. Et l’annexe, direz-vous ? De fait nous n’avons pu l’utiliser qu’une ou deux fois pour nous rendre à Uturoa, le vent soulevant la plupart du temps une mer difficilement négociable en annexe, aussi grande soit-elle.

Uturoa est un tout petit bourg mais il serait le deuxième pôle urbain et économique de Polynésie française après Papeete. Ceci dit, on n’y trouve pas le dizième de ce qu’on trouve à Papeete !
Cependant il fait bon s’y promener : rues propres, maisons et jardins bien entretenus, bâtiments officiels aux beaux toits de bardeaux, un marché à l’architecture moderne très bien achalandé et un joli centre commercial installé près du débarcadère et principalement destiné aux touristes des bateaux de croisières qui s’y amarrent.







Une balade facile à ne pas manquer à proximité de Utuora : monter à pied jusqu’à une hauteur dominant le nord de l’île, le mont Tapioi (294m), qui offre de superbes panoramas sur le lagon de Raiatea, le chenal entre Raiatea et Tahaa et sur l’île de Tahaa elle-même. Un peu plus de soleil aurait été bienvenu …mais c’était déjà très beau.








Nous avons fait un peu d’avitaillement à Uturoa puis ce fut le départ pour un tour de Raiatea par le lagon dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Obligés de sortir par la passe Rautoanui car le lagon est trop peu profond au tout début du trajet, nous avons longé la barrière en direction du sud sur quelques milles pour entrer à nouveau dans le lagon par la passe Toamaro. Au moment où nous la franchissions un surfeur était en train d'évoluer sur une des très grosses vagues qui déferlent de part et d'autre.



Raiatea vue depuis la la mer. On devine la barrière à la fine ligne blanche ...




Nous avons mouillé tout près devant un bel îlot, l’îlot Toamaro, inhabité et couvert d’arbres d’un âge vénérable.


Vue côté motu juste après la passe ...


Sundance vient de mouiller...




Nous visitons le motu, un des rares où un cerbère ne vient pas nous en chasser!











Vue côté île :




Il y avait deux beaux sites de snorkeling à proximité, et nous y avons vu nos premiers poissons-clowns et anémones de mer.








Nous y sommes restés deux jours au bout desquels Ultréïa nous a rejoints. Repas de retrouvailles sur Sundance...





Les trois bateaux enfin réunis nous avons continué notre tour de l’île cette fois-ci entièrement par le lagon très bien balisé jusqu’au motu Naonao, un très bel îlot lui aussi, couvert de cocotiers et de filaos (du bois de fer, paraît-il) mais à l’accès interdit (panneaux tous les 50 m tout autour de l’îlot !).





Le mouillage suivant prévu était la baie de Faaroa où nous serions bien protégés du vent dont on annonçait un renforcement.

En chemin nous nous sommes arrêtés devant le marae Tupatupaatea : situé entre le lagon et la route de ceinture, cet ancien site cérémoniel est très vaste et très bien restauré. Il comporte en fait trois marae, un marae international, une marae régional et un marae familial. Les « arii »(chefs) originaires des îles voisines de la Société, des Australes, des îles Cook et même de Nouvelle-Zélande venaient prendre part à des cérémonies sur ce marae. De plus tout nouveau marae sur une des îles voisines devait impérativement incorporer à sa construction une pierre de ce marae en titre d’allégeance et afin de symboliser le lignage spirituel. Nous y avons vu des « unu », une nouveauté pour nous nous : il n’y en a pas aux Marquises. Les « unu »sont des pièces de bois sculptées, planches ou branches, un peu comme des totems, antropomorphes ou portant des représentations d’animaux, oiseaux ou chiens le plus souvent. Certains pensent qu’on les dressait à l’occasion de sacrifices humains. Ils étaient les intermédiaires entre les dieux et le marae.

Marae avec des unu dans le fond...


Des unu de plus près... Les polynésiens semblent toujours y attacher une importance : nous avons vu des offrandes et des ex-voto à leur pied.




Anne et Jo se baladant au fond à gauche vous permettent de vous faire une idée de la taille de ce marae...





Dans la baie de Faaroa il y a avait énormément de vent mais cela ne nous a pas empêchés le lendemain matin de remonter la rivière en annexe...


Il avait pas mal plu les jours précédents et l'eau était très boueuse moins au fur et amesure que nous remontions la rivière ...
































Avant de partir nous avons fait provision de pamplemousses et de bananes.



Dernière escale avant le retour au point de départ Uturoa : l’îlot Taoru.
Cet îlot privé appartenait à un « popa », un étranger donc, un blanc bien gros bien gras et très peu sympathique, qui nous a fait signe de nous éloigner quand il a vu notre annexe à quelques dizaines de mètres de « sa » plage ! On n’avait pas envie d’y mettre les pieds : on voulait seulement mouiller dans peu de profondeur pour ensuite aller faire du snorkeling dans la passe toute proche. Ici « la loi du littoral » ne semble pas avoir droit de cité ! Nous avons fait les sourds et les aveugles, avons mouillé où nous voulions et avons vu de beaux coraux et poissons dans la passe et dans un autre site plus à l’est.

L'eau n'était pas très claire car brassée : nous étions près de la barrière. Nous y avons vu un de nos premiers "syngnathes", sortes d'hippocampes longilignes à la tête caractéristique et un(e) acantaster ( genre? orth? Notre dictionnaire ne comporte pas ce mot), espèce d'énorme étoile de mer vorace armée de piquants qui se nourrit uniquement de corail et détruit les barrières. La consigne est de les éliminer sans émotion!).















Deux jours plus tard nous avons mis le cap sur Tahaa toute proche. En fait Raiatea et Tahaa ne sont séparées que par quelques milles facilement franchis par un chenal bien balisé.


Dans le chenal avec Raiatea derrière nous ...





Bora-Bora dans le lointain sur notre tribord...





Nous approchons de Tahaa par le sud-est ...



TAHAA


Comme la météo ne s’annonçait pas bonne nous sommes rapidement allés mouiller dans une des premières baies de l’est de Tahaa, la baie de Haameme, devant l’hôtel Hibiscus qui propose à ses clients des corps-morts bien sécurisants.




Nous avons profité de cette escale pour aller visiter une des nombreuses vanilleraies de l’île, The Vanilla Valley tenue par un danois, Brian, et sa femme polynésienne. La vanille est une orchidée et Brian nous a expliqué comment ils la font pousser en pleine nature et de façon biologique (sans engrais, insecticide etc…) sur des troncs d’acacias ou d’hibiscus au pied desquels ils entassent de la bourre de noix de coco, troncs qu’ils taillent à hauteur d’homme.
























Un jour où je me sentais fatiguée François est allé faire seul une balade autour de la baie de Haamene avec Geneviève et François d'Ultréïa. Découverte de la baie depuis un promontoire, balade avec arrêts photos le long de la route qui fait le tour de l'île et arrêt déjeuner chez le chinois du coin.







Les deux François se réjouissant à l'idée d'une bonne Hinano, la bière locale, et d'un plat de "chow mein"...



... d'une bonne bière... ou plutôt de deux... et pas le petit modèle!






Au bout de deux jours le temps s’était remis et nous avons continué par un mouillage devant l’îlot Tautau sur lequel est installé un luxueux hôtel de la chaîne Relais et Châteaux ( une nuit : 800 euros !!). Autant vous dire qu’il n’y avait pas un monde fou ! Du mouillage la vue était superbe : Bora-Bora à l'horizon entre deux des motu.






En fait il s’agit de plusieurs îlots très proches les uns des autres. Entre deux d’entre eux, un "jardin de corail", un grand labyrinthe de patates de corail véritablement exceptionnel autant pour la beauté et la variété des coraux que pour la quantité et la diversité des poissons rencontrés. Anne (de Sundance) et moi y avons passé deux heures le matin et deux heures l’après-midi pendant trois jours. Nous nous sommes régalées !































Avant de partir nous avons plongé avec un moniteur contacté par l’hôtel et nous sommes fait arnaquer de belle façon : nous devions plonger dans une passe, voir des requins, napoléons etc… Comme il y avait beaucoup de houle (à notre avis pas tant que cela …) le moniteur nous a emmenés dans un autre coin, pas une passe, et absolument nul: corail brunâtre sans intérêt et quasiment pas de poissons et uniquement des tout petits ! Nous avons vu en tout en pour tout une murène et ce que je pense être des anémones (à vérifier). Et tout cela pour 50€ chacun ! A l’avenir, en cas de changement, nous refuserons !

Nous avons ensuite foncé jusqu’à la pointe Taomaro où Sundance et Ultréïa étaient déjà et où nous avons comme eux pris un corps-mort devant le yatch-club Marina ITI car la météo se faisait de nouveau menaçante. Bien nous en a pris : une nuit le vent a soufflé à plus de 40 nœuds !




Ce club consiste avant tout en un bar-restaurant tenu par un américain sympathique. La cuisine, française, y est excellente et les prix, polynésiens !

De là avec Geneviève et François nous avons fait une jolie balade en suivant la route qui fait le tour de Tahaa . Rien d'extraordinaire mais bien sympa...







Nous y avons attendu que le temps se remette au convenable pour retourner au Carénage (Raiatea) où nous avons refait de l’avitaillement avant de partir pour Bora-Bora le 18 septembre. La veille du départ un petit dîner à bord de Yovo avec nos amis de Sundance et d'Ultréïa.





Prochain article : Bora-Bora

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