dimanche 19 août 2012

INDONESIE - DEUXIEME PARTIE : DE KUPANG (TIMOR) A ALOR ET L'ILE D'ALOR


Du 24 juin au 5 juillet 2012

DE KUPANG (TIMOR) A ALOR



En quittant Kupang nous avons fait un petit crochet pour voir ces énormes pirogues doubles équipées de grands filets que les pêcheurs descendent et remontent au gré des marées. Malheureusement, quand nous sommes passés il n’y avait personne à bord d’aucune d’elles donc nous n’avons pu les voir fonctionner...



 Il y avait très peu de vent et Ultréïa et Badinguet tous deux équipés, contrairement à nous, d’un spinacker, nous ont offert un bien joli spectacle…


Même sans spinacker Yovo est quand même un bien beau bateau!

Nous avons effectué deux mouillages sur la côte nord-ouest du Timor occidental avant de traverser sur ALOR. En la longeant avons pu admirer la magnifique côte de la toute petite enclave d’Oecussi qui fait partie du Timor Oriental.



N'est-il pas honteux de dormir devant un tel paysage?!



Ces deux mouillages nous ont aussi évité de faire une navigation de nuit. On nous avait dit que la nuit en Indonésie, les petites pirogues n’ont pas de feux de route et que le risque de collision existait. Heureusement, ces petits bateaux restent près des côtes et, à condition d’être au large à la tombée de la nuit, tout va bien. En réalité il s’est avéré que la plupart des bateaux avaient des feux, clignotants le plus souvent. Mais il faut rester vigilant !

ALOR

Nous sommes donc arrivés dans le détroit entre l’île de PANTAR et l’île d’ALOR en début d’après-midi. Le volcan actif de Gunung Sirung sur PANTAR laissait échapper un gros panache de fumée. Dans le détroit, un fort courant contraire de 4 à 5 nœuds nous a posé pas mal de problèmes, à tel point que nous avons craint d’arriver de nuit à KALABAHI, ville principale d’ALOR. Heureusement, nous avons pu mouiller juste à la tombée de la nuit à côté de Badinguet. Ultreïa nous ont rejoints, en pleine nuit, avec pas mal de difficulté!

Kalabahi se trouve au fond d’un golfe de plusieurs milles de long. A peine y étions-nous engagés que nous avons d’abord entendu puis vu une baleine à deux, trois cents mètres de nous. Une rencontre toujours espérée des navigateurs… de jour !



Dans le golfe il nous a fallu éviter d’innombrables armatures de bambou sur radeaux, apparemment une version simplifiée de ce que nous avions vu près de  Kupang.



Sur les versants du golfe, des villages regroupés autour de leur église ou de leur mosquée, les deux religions semblant vivre paisiblement côte à côte.




Le mouillage de Kalabahi est très calme et particulièrement beau au coucher du soleil et le matin quand la brume n’est pas encore levée.






Seul inconvénient : à marée basse la mer se retire assez loin et il faut porter l’annexe et son lourd moteur sur quelques centaines de mètres ! On fait, le plus souvent, nous l’avons traînée, ce qui abîme son gelcoat  mais que faire d’autre vu son poids, les petites roues de l’ancienne annexe étant sous-dimensionnées!




Pour aller en ville nous devions traverser un petit village de pêcheurs musulmans qui nous ont fait le meilleur accueil et dont nous avons découvert la vie au rythme de nos allées et venues.



La mosquée toute proche était signalée par un panneau routier ! Un nouveau pour notre collection !



KALABAHI est la plus grande ville d’ALOR : elle compte une population totale de 170.000 habitants avec 50 tribus et 14 langues différentes. Bien que plus petite que KUPANG, il y règne la même agitation : motos par centaines, « bemos » (taxis collectifs), étals divers sur les trottoirs, marché aux légumes, restaurants, clous de girofle qui sèchent sur des bâches, le tout assez crasseux mais très chaleureux avec cette population toujours aimable et des enfants au sourire magnifique.




Des clous de girofle à divers stades de séchage

Le port est un des lieux les plus animés de la ville avec ses bateaux qui chargent, déchargent et transportent des passagers dans des conditions de sécurité des plus aléatoires ! Il est aussi très sale, la mer servant de décharge mais pas plus là qu’ailleurs : c’est la même chose au niveau du village de pêcheurs ( voir la photo avec l'annexe) !






Nous avons tout de suite été contactés par un guide qui nous a proposé de nous faire faire une visite de trois villages traditionnels dans le centre de l’île.


Le premier, TAKPALA, comporte des cases tout-à-fait originales, sur pilotis avec plusieurs niveaux : le premier avec un foyer pour la cuisine et qui est la pièce à vivre, le second avec le même foyer destiné au fumage des viandes et poissons et où les familles dorment et le dernier qui sert de grenier.








Notre guide et un policier de ses amis qui nous a accompagnés toute la journée. nous nous demandons encore pourquoi!


Tout d’abord, nous avons été un peu déçus car de toute évidence, les cases qu’on nous montrait étaient  neuves et destinées à être visitées par les touristes. D’ailleurs, les habitants s’affairaient à étaler les différents articles qu’ils espéraient nous vendre.



Un bel artisanat, un travail très fin!

D'ailleurs à la fin de la visite je me suis laissée tentée par de petits paniers et boîtes à betel...

Puis, en nous promenant dans les alentours, nous avons tout de suite compris que les villageois habitaient effectivement tout près de là et dans ce type de cases : nous avons même été invités à visiter celle d’une vieille dame (qui avait peut-être notre âge ou un peu moins…!).






Autre scène authentique...!


Deux maisons du village, joliment décorées, restent closes la plus grande partie de l'année : elle renferment les "moko drums" du village qui ne sont sortis et utilisés qu'en de rares occasions notamment le jour de la fête nationale, le 17 juillet, donc quelques semaines après notre passage. Les "moko drums" sont des tambours traditionnels en bronze plus ou moins sacrés qui valent très cher et qui produisent, paraît-il, un son unique.


Autres maisons du village...




Il y a beaucoup de jeunes enfants dans ce village comme partout en Indonésie. Ceux-ci étaient un peu timides...







Notre accompagnateur, ainsi que les différents guides touristiques que nous avons, font grand cas des « moko drums » dont j'ai parlé plus haut. Pour pouvoir épouser une jolie fille d’un village, il faut offrir un moko drum (voire deux) à la belle-famille moyennant quelques 2 millions de roupies, une fortune si on sait qu’un plat dans un restaurant coûte 20 000 ou 25 000 roupies.
Nous sommes donc allés jusqu’au village de LAKATUIL réputé pour ses moko drums.

En arrivant une horde d'enfants nous assaille, pas méchants, même gentils mais très excités, surtout les garçons comme toujours...




Nous avons été reçus moyennant le versement de 50 000 roupies au chef, un homme plutôt antipathique qui profitait de notre visite pour se curer la plante des pieds et nous avons pu admirer un de ces fameux tambours : en fait un instrument crasseux et tout cabossé qui produisait un bruit de casserole ! Déception de toute l’équipe…  Heureusement notre guide qui nous en a joué avait une jolie voix !




Donc grosse déception, un peu comme à Boti!
Heureusement, en empruntant un sentier très abrupt à quelques kilomètres de là, on accède à la partie traditionnelle du village sur une promontoire offrant une vue superbe et où vit une petite partie de la population dans de très belles cases décorées de peintures et surmontées de flèches faîtières rappelant l’origine mélanésienne des habitants.


J'ai bien du mal dans la descente

Le gros de la troupe est devant moi
Vue sur la baie de Kalabahi depuis le chemin d'accès au village




Les maisons de ce village traditionnel encore habité par les anciens sont différentes de celles de Takpala mais très intéressantes aussi ...






Dans ce village quelques enfants aussi dont cette très gracieuse fille qui me suivait pour que je la photographie...



Le retour ne me fut pas plus facile que l'aller!




C’est à Alor que nous avons fêté nos 41 ans de mariage en compagnie de Geneviève et François (Ultréïa)  et de Pascale et Nicolas (Badinguet) chez Kedai et Peter qui venaient d’ouvrir sur le port un restaurant très propre et où l’on mange bien : une bonne adresse ! 
Auparavant champagne australien en apéro sur Yovo. A quand un vrai champagne?
Peter qui n'en avait pas sur sa carte nous a laissé amener un peu de vin et un gâteau que j'avais confectionné dans l'après-midi.





Nous avons beaucoup apprécié notre séjour à ALOR, en particulier le mouillage très calme devant  KALABAHI, la balade dans l'île sans oublier le sympathique petit village de pêcheurs qu’on devait traverser pour aller en ville.

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