lundi 17 septembre 2012

INDONESIE - TROISIEME PARTIE : DE PANTAR A FLORES



          PANTAR

Après Timor et Alor, les deux premières îles de la Sonde que nous ayond visitées, nous nous sommes dirigés, le 5 juillet, sur Pantar. Nous avons dû reprendre le détroit entre Alor et Pantar et avons retrouvé les mêmes courants contraires, les mêmes tourbillons et mascarets qu’à l’arrivée : toujours impressionnant ! En début d’après-midi nous étions au mouillage de Baranusa, près de Blangmerang, sur la côte nord de l’île de Pantar. Nous sommes allés à terre rapidement  à terre pour nous renseigner sur l’escalade du volcan Sirung pour le lendemain, mais nous avons appris qu’il était interdit de s’y rendre, le volcan étant alors en phase éruptive. Pas étonnant au vu des panaches de fumée qu’il projetait mais bien dommage !
Nous n’avons pas traîné à Pantar et le 7 juillet nous avons mis les voiles sur l’île suivante ( nous allons toujours vers l’ouest), Lembata, anciennement appelée Lomblen.

LEMBATA

A peine arrivés Ultréïa et Badinguet sont allés dans le village devant le mouillage, Balaurin, et y ont reçu un accueil chaleureux. Ils ont même été invités à prendre le thé dans une famille. Nous, qui avions pris notre temps et n’y sommes allés que vers 16h, avons eu une impression toute différente du village que nous avons trouvé assez mort et très sale… A l'arrière-plan le volcan Levotola en activité ...




Sur le toit du marché (= pasar) au poisson (=ikan)


Pris depuis le haut du village

Le lendemain courte navigation toujours plus à l’ouest jusqu’à Adonara.


ADONARA

Nous avons jeté l’ancre derrière l'atoll Krokol (près des récifs de Watu Peni) dans une eau turquoise d’une grande limpidité. L’endroit est magnifique, aussi bien les récifs que l’atoll proprement dit. C’est sur ce dernier que le soir nous allions assister au coucher du soleil et prendre l’apéritif. Nous y dérangions pour quelque temps des sternes qui y avaient élu domicile. En arrière-plan le volcan Ili Boleng qui ne cessait de fumer …






YOVO devant le ...





Farniente total sur ce mouillage de rêve. Nous y sommes restés deux jours. Le 10 juillet départ pour Gedong sur la côte nord de l’île de Flores.

FLORES 

La côte nord de Flores est particulièrement belle. D’abord constituée de plages étroites et de pentes abruptes couvertes d’une végétation épaisse voire même de falaises elle s’adoucit par la suite. Le déboisement assez intensif facilité par le terrain plus accessible laisse alors voir la terre couleur beige rosé, très jolie sous le soleil de l’après-midi. En arrière-plan des massifs montagneux où pointent des volcans éteints ou actifs.




Quand les plages sont quasi inexistantes les villages sont installés sur les plateaux à l’arrière des pentes ou falaises et sont invisibles de la côte et il faut une grimpette d’une bonne demi-heure pour les découvrir.
C’est le cas de Gedong, un village aux maisons éparpillées parmi les bosquets de bananiers, fruits à  pain, papayers… où nous sommes arrivés tout mouillés de chaud ! Belle vue sur les trois bateaux dans la baie.




Dans le village deux femmes étaient en train de piler du riz pour en retirer le son et des adolescents jouaient à une sorte de baseball avec des battes et une balle home-made sous le regard intéressé des plus petits… quand ils ne regardaient pas les visiteurs !





Quand nous sommes redescendus une grande pirogue à moteur venait d’arriver chargée de provisions et les femmes aidaient à leur déchargement avant de les acheminer sur leur tête jusqu’au village.



Nous avons quitté Gedong le lendemain matin 11 juillet avec une mer très calme mais pas question de relâcher l’attention : d’innombrables pirogues sillonnent les côtes des îles indonésiennes !





Les deux escales suivantes, la première à l’îlot Besar, l’autre à Nangarujong n’avaient d’intérêt que celui de nous éviter de naviguer de nuit.




La côte de Flores a continué de nous émerveiller : c’est une succession de volcans aux formes parfaites qui se dessine à l’horizon.







Ultréïa sous voile devant Florès

Après 40 milles d’une navigation à la voile, une fois n’est pas coutume, nous sommes parvenus au mouillage très protégé de Monkey Beach ou Wolowato. Les cartes Maxsea n’étaient pas justes, heureusement que l’eau était très claire et que le soleil était au zénith ainsi nous avons vu parfaitement le récif et les patates de corail.



Nicolas de Badinguet est monté tout en haut d’une des collines qui dominent le mouillage et a pris de superbes photos des lieux et de nos trois bateaux.


UltréIa et Yovo à Monkey Bay


 Le lendemain, 14 juillet, nous avons hissé le grand pavois.



Nous ne sommes pas restés dans ce mouillage qui était très beau mais désert et surtout trop éloigné des sources d’information : nous voulions nous renseigner sur les moyens d’aller au volcan Kelimutu. Après coup nous avons regretté de n’être pas allés dans le petit village proche du mouillage : nous avons lu dans le blog d’autres navigateurs que les gens y étaient très accueillants… Tant pis pour nous !

Nous sommes revenus sur nos pas de trois milles et avons mouillé devant Riung. Le village s’étire le long d’une route. Au début ce ne sont que des maisons de bois sur pilotis  en plus ou moins bon état devant lesquels sont plantées des paraboles ! C’est pour le moins étonnant ! Plus loin les maisons s’espacent, deviennent plus cossues et font place à des jardins et cocoteraies.






















Le marché local battait son plein quand nous sommes arrivés.






Les deux François sont allés faire le plein de gasoil des trois bateaux avec des bidons.  Ils sont revenus près de deux heures  plus tard hilares et nous ont raconté comment les pompistes du coin procèdent : le gros du gasoil est stocké dans une grande cuve en hauteur et ils en remplissent une autre, plus petite et en contrebas, pour servir leurs clients à l’aide d’un entonnoir et d’une petiteboîte métallique !! 

Pascale et Nicolas de Badinguet et Geneviève sont allés voir, sur une île voisine, les milliers de très grosses chauve-souris que l’on voit nous survoler tous les soirs et ont ramené les très belles photos que voici.




Le lendemain nous sommes partis tous les six en voiture de location avec chauffeur pour le volcan de Kelimutu. En chemin nous nous sommes arrêtés à la « plage des galets bleus ». Ce sont des galets plats pour un bon nombre, genre galets pour faire des ricochets, effectivement assez jolis, qui sont ramassés, triés selon leur couleur et leur taille et vendus à des entreprises de construction ou des décorateurs.





Tout près de cette plage ...




Un peu avant d’arriver à Moni où nous avions prévu de  passer la nuit nous avons vu de jolies rizières en terrasses.










A Moni, n’ayant pas réservé, nous avons dû coucher dans trois hôtels différents aussi médiocres l’un que l’autre ! Nous sommes partis de Moni à 4h30 du matin dans l’espoir d’assister au lever du soleil sur le volcan. Malheureusement le ciel est resté couvert les deux heures que nous y avons passé. Nous étions à plus de 1700m d’altitude et il y faisait froid : des gens y vendaient du café, du thé, des biscuits et des bolinos, tous bienvenus. De nous six je suis la seule à aimer le café local, une sorte de café turque. Il y avait beaucoup de touristes : ce volcan est en effet célèbre pour ses trois cratères dont les fonds contiennent des lacs qui changent de couleur au fil du temps sans que les scientifiques en aient encore trouvé la raison. Ils peuvent être blancs, verts, bleus, jaunes, oranges ou noirs. Quand nous y étions l’un était noir, les deux autres bleu turquoise, l’un d’un bleu plus  soutenu que l’autre.










L’autre attraction du site sont de petits singes, des macaques de Bali (comme Gogo, le singe des Bost pour ceux qui l’ont connu) qui arrivent en bandes attirés par les cacahuètes que leur achètent les touristes. Les petits vendeurs se méfient d’eux et les chassent dès qu’ils dépassent un certain nombre car il leur est déjà arrivé de se faire voler leur marchandise !






Il ne faisait vraiment pas chaud et les locaux étaient emmitouflés dans leurs paréos cousus de façon à former une sorte de tube
Au retour nous nous sommes arrêtés devant de petits étals chargés de très beaux fruits et légumes au bord de la route.






 Sur le chemin du retour aussi ...



Tous ne voyageaient pas aussi confortablement que nous!


Deux jours plus tard, le 19 juillet, nous avons repris la mer toujours en direction de l’ouest. Après une nuit dans un mouillage près du cap Toro nous avons poursuivi jusqu’à Labuanbajo, sur la côte ouest de Flores. Pascale et Nicolas de Badinguet nous ont alors quittés pour aller au plus vite à Rinca et Komodo : des amis les attendaient à Bali.



Après être allés voir plusieurs mouillages cités par nos différents guides nous avons fini par mouiller devant un hôtel à un quart d’heure à pied de la ville. Le site de Labuanbajo est magnifique et entouré d’îles.



De beaux bateaux mouillaient près de nous dans l’attente de touristes mais la saison se terminait et leurs équipages y étaient surtout occupés à les nettoyer et à les repeindre.







Labuanbajo est une ville-rue animée qui s'étire le long de la baie.




La plupart des petits restaurants donnent sur le port et les multiples embarcations de toutes tailles qui y mouillaient.





Geneviève et moi avons décidé d’aller seules à Cancar près de Ruteng voir les rizières en toiles d’araignée, nos hommes refusant de faire à nouveau quelques dizaines de kilomètres sur des routes à moitié défoncées. La voiture (avec chauffeur) que nous avons louée était très confortable et climatisée et la route empruntée était aussi bien meilleure que toutes celles prises ces dernières semaines. Nous nous sommes rapidement trouvés en altitude et avons commencé à voir des caféiers tout le long de la route. Beaucoup étaient en fleurs et des baies séchaient aussi sur des toiles étendues sur le sol devant les maisons : c’est l’activité principale de la région.







Après un plateau tapissé de rizières plus ou moins asséchées et une nouvelle chaine de montagnes nous sommes arrivés à Cancar. Notre guide ne savaient pas où elles se trouvaient et une photo dans le guide de Geneviève nous a été très utile pour nous y faire conduire. Elles sont uniques en Indonésie paraît-il et très spectaculaires.





A trois kilomètres de là, la ville de Ruteng elle-même présente peu d’intérêt si ce n’est deux maisons traditionnelles, vestiges de son passé.






Sur le chemin du retour nous avons vu des figurines semblables sur le toit de certaines maisons habitées.



Au retour nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises pour photographier des maisons qui avaient retenu notre attention à l’aller : leurs murs recouverts de lanières de bambou tressé de deux couleurs différentes étaient très jolis ! 






Comme nous étions à Labuanbajo un peu avant le coucher de soleil notre guide nous a emmenées l’admirer depuis une hauteur au nord de la ville. La vue sur la baie était magnifique.







Deux jours plus tard nous avons quitté Labuanbajo et donc Flores  pour aller à Rinca et Komodo, deux petites îles toutes proches où l’on allait voir les célèbres dragons.

Prochain article : Rinca et  Komodo, Sulawesi, Lomboc, les îles Gili et Bali




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