vendredi 20 décembre 2013

LE LAOS - PREMIERE PARTIE


 Du 17 février au 13 mars 2013


Le Laos est un pays tout à fait particulier en Asie du Sud-Est. Complètement enclavé, donc sans façade maritime, il a pour voisins la Chine au nord, le Vietnam à l’est, le Cambodge au sud-ouest et la Thaïlande à l’ouest. Contrairement au Myanmar (Birmanie) qui compte 55 millions d’habitants et qui est trois fois plus étendu, la population du Laos ne s’élève qu’à 6,8 millions. Sa situation géographique  fait que ce pays a toujours été dépendant de ses voisins. En dépit de sa neutralité pendant la guerre du Vietnam, le Laos détient le terrible record du pays le plus bombardé de l’histoire mondiale : entre 1964 et 1973, plus de deux millions de tonnes de bombes ont été déversées sur le Laos par l’aviation américaine. 30% de ces bombes n’ont pas explosé et restent dangereuses encore aujourd’hui. Nous en reparlerons lors de notre visite de la plaine des Jarres.
Indépendant depuis 1953, le Laos est dirigé par un gouvernement communiste.

Le 17 février, nous sommes donc partis pour le Laos en compagnie de François et Geneviève du voilier Ultreïa. Trajet par avion de Johor Bahru à Luang Prabang en Malaisie, puis de Luang Prabang à Bangkok en Thaïlande et de Bangkok à Udon Thani, toujours en Thaïlande. Après une nuit à l’hôtel, nous avons fait le court trajet jusqu’à le frontière Laotienne en car. Peu avant la frontière, un tuktuk nous a chargés et emmenés dans une « agence » qui a pris en charge, moyennant une substancielle rétribution, les formalités de visa. Nous nous sommes vite rendus compte qu’il s’agissait d’une petite arnaque car nous pouvions très bien effectuer ces formalités nous-mêmes pour beaucoup moins cher.
Arrivés à Vientiane, nous sommes restés deux jours à l’agréable hôtel Douang Deune.

Vientiane

Capitale du Laos, Vientiane en est la plus grande ville avec 262.000 habitants. Sa visite n’est pas très marquante mais néanmoins agréable. Nous avons loué des vélos pour aller voir la pagode Phat That Luang que nous avons trouvée peu intéressante. Edifié au XVIè siècle, très remaniée au cours de son histoire, pillé au XVIIIè puis maladroitement reconstruit par les Français au XXè, il reste le monument majeur du Laos et apparaît même sur les armoiries nationales.
En chemin, l’arc de triomphe Patuxai construit en ciment dans les années 60.
Beaucoup plus frappante est la pagode Vat Si Saket avec ses milliers de bouddhas. Francine a visité le musée national, en mauvais état mais très intéressant, en particulier en ce qui concerne la guerre d’Indochine, puis celle du Vietnam.
Les rives du Mékong nous ont déçus car nous étions à la saison sèche et le fleuve peu important. Heureusement, nous aurons l’occasion de revoir le Mékong a plusieurs endroits de son cours long de 4300 km.
Le 20 février, nous avons fêté l’anniversaire de Francine avant de prendre le car jusqu’à Vang Vieng à une centaine de km au nord.

Vang Vieng

Entourée de falaises calcaires percées de nombreuses grottes, la petite ville de vang Vieng est devenue le rendez-vous des routards qui souhaitent faire la fête. Des rave parties avec alcohol et drogues se tiennent sur l’île Don Khang que nous avons soigneusement évitée. Nous guesthouse, très simple mais sympa, se trouvait à l’opposé de Don Khang.
Nous avons visité la jolie grotte Tham Jang.
Le lendemain, le 21 février, nouveau départ pour Luang Prabang à 170 km au nord.

Luang Prabang

La réputation de Luang Prabang n’est pas usurpée. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville aux bâtiments coloniaux bien restaurés est tout à fait charmante. Située au bord du Mékong, elle doit être visitée à pied en prenant son temps. Notre pension Wat That, tenue par Mala, couturière très sympathique mais apparemment peu active, se trouvait tout près du fleuve et à deux pas d’un excellent restaurant où nous avons pu fêter dignement l’anniversaire de Francine: curry vert thaï et vin rouge !
Le lendemain, 22 février, nous avons visité Luang Prabang à pied. Les berges du Mékong sont magnifiques et les bâtiments qui bordent la rue, des guesthouses pour la plupart, sont tous du style colonial en bon état. Une impression de calme se dégage de ce paysage.
Le monastère Vat Xieng Thong nous a beaucoup plu. Construit autour d’un bâtiment central, un sim, datant de 1560 et récemment restauré, ce temple fut épargné lors du sac de la ville en 1887 par les chinois du Pavillon noir. Leur chef avait été moine dans ce temple et décida d’en faire son quartier général. Une magnifique mosaïque de l’arbre de vie, et de multiples mosaïques en pâte de verre et éclats de miroir décorent les murs. Dans un bâtiment voisin se trouve le char funéraire royal.
De nombreux monastères longent la rue Sakkarin et beaucoup de moines de tous âges parcourent le quartier. Une jolie passerelle traverse la rivière Nam Khan, affluent du Mékong.

Le 23 février, Francine et moi avons joué les touristes en allant faire un tour à dos d’éléphant. François et Geneviève avaient été enthousiasmés par une balade semblable en Thaïlande où ils avaient appris à diriger eux-mêmes l’éléphant. Nous avons été quelque peu déçus car nous avons eu un peu à faire à une arnaque à touristes : promenade écourtée, pas de promenade en solo mais avec l’éléphant dirigé par le cornac et nous avons dû insister pour pouvoir assister au bain de l’éléphant prévu au départ… Néanmoins, l’expérience est intéressante et c’est vraiment impressionnant de se trouver sur le dos d’un animal de cette taille. Moins intéressantes sont les petites singeries imposées à l’éléphant comme le faire jouer de l’armonica, jouer au foot ou même au basquet, ce qu’il fait plutôt bien !
Nouvelle visite de la ville, décidément bien agréable, au retour: monastère Vat Mai.
Nous faisons l’ascension du mont Phu Si qui domine Luang Prabang et attendons le coucher du soleil au milieu de centaines de touristes.
Visite du grand marché de nuit le soir. Ce marché se tient tous les soirs dans la rue pricipale entre 18 et 22 heures. Tout est donc démonté chaque soir.

Le 24 février, nous nous levons avant l’aube pour aller assister à la procession des moines qui sortent mendier leur nourriture quotidienne. La population doit, en effet, les nourrir en leur offrant du riz gluant, des fruits et même de l’argent. On doit être à genoux et porter une écharpe sur l’épaule.
Mais une fois encore, grosse déception ! Ce ne sont pas les locaux qui font les offrandes, mais des centaines de touristes, presque tous japonais, qui ont acheté, sans doute fort cher, le droit de se faire photographier nourrissant les moines. Là encore le business a tout transformé.
Cependant, les files de moines dans leurs bures oranges offrent un spectacle magnifique !
Ensuite, nous sommes partis faire une excursion en bateau jusqu’aux grottes de PakOu. Remontée du Mékong très sympa pendant deux heures, en compagnie de Andrée et Anne. Andrée vit depuis 15 ans au Laos et connaît très bien le pays car mariée à un Laotien. Nous manquerons cependant de temps pour pouvoir profiter de son expérience.En chemin, visite d’un petit village où on distille l’alcool de riz, le Lao Lao.
Retour rapide avec le courant.Nous passons l’après midi à flâner dans les rues, en particulier dans le marché au nombreux petits restos de rue et aussi dans le marché de nuit.

Phonsavan et la Plaine des Jarres

Le 25 février, nous partons pour Phonsavan, trajet en car de 10 heures. En route, le car s’arrête: panne d’embrayage. Le chauffeur ne peut pas réparer et repart en démarrant avec une vitesse engagée: ça marche et même plusieurs fois car il faut s’arrêter pour déposer des passagers et repartir ensuite. On arrive finalement à Phonsavan.

Phonsavan se trouve dans la fameuse  Plaine des Jarres, célèbre à plusieurs titres.
Tout d’abord pour ces fameuses jarres qui se trouvent sur trois sites principaux et qui restent assez mystérieuses. Les archéologues s’accordent à estimer qu’elles ont été taillées dans de la pierre brute entre l’an 500 avant JC et 200 de notre ère. Elles auraient  servi de sarcophages, mais rien ne semble certain. Dans le seul site que nous avons visité, il y en a plus de 300! Peu de couvercles subsistent car ils ont presque tous été récupérés pour servir de meules à grains.
La Plaine des Jarres est devenue célèbre beaucoup plus récemment pendant la guerre du Vietnam qui a opposé le Vietnam Nord aux Etats-Unis de 1964 à 1973 car elle a été le théâtre principal des plus importants bombardements de l’histoire!
Bien que officiellement neutre dans ce conflit, la Plaine des Jarres abritait des camps de soldats nord-vietnamiens qui protégeaient la piste Ho Chi Minh qui reliait le Vietnam Nord au Vietnam Sud en passant par le Laos.
Les chiffres officiels estiment que les USA lâchèrent 2 093 100 tonnes de bombes sur le Laos, le pays le plus bombardé de l’histoire mondiale ! La Laos aurait reçu davantage de bombes pendant cette période que tous les pays concernés par la seconde guerre mondiale. Bombes de tous genres, y compris les fameuses bombes à fragmentation qui s’ouvraient dans le sens de la longueur  pour projeter 670 petites bombes (bombies) . Chaque petite bombe peut exploser au moindre contact en projetant une trentaine de billes d’acier pouvant tuer sur un rayon de 20m. Environ 30% des ces bombettes n’ont pas explosé et beaucoup sont encore dangereuses et plusieurs centaines de personnes sont encore tués ou mutilés chaque année.
Les traces de ces bombardements sont encore bien visibles, en particulier dans le village des bombes où l’on voit encore de nombreux cratères.
Par ailleurs les habitants utilisent les bombes récupérées à des fins diverses : mangeoires, bacs pour plantes aromatique ou piliers pour certaines cases…
Nous avons visité deux grottes qui ont servi de refuge aux soldats nord-vietnamiens:
L’une était un hôpital.

Xamnua

Le 27 février, nous avons pris un mini-car pour Xamnua, ville située au nord-est de Phonsavan, proche de la frontière nord vietnamienne.
En route, le car doit s’arrêter pendant une bonne heure car deux gros camions se sont légèrement accrochés dans un virage. Les dégâts son minimes, mais aucune des deux chauffeurs ne veut bouger. Après une heure le palabre, ils acceptent de dégager a route…
On arrive finalement à Xamnua.

Xamnua n’est pas un endroit bien intéressant mais nous a servi d’étape pour la suite du voyage.
Pour la première fois, nous avons été réveillés vers 5h30 par la radio gouvernementale diffusant musique et messages de propagande au moyen de haut-parleurs.
Le matin du 28 février, nous avons visité le grand marché et nous avons ait une visite de la ville l’après-midi.

Le 1er mars, nouveau trajet en car de 11 heures jusqu’à Pat Mong, ville carrefour sans intérêt. Comme dans tous ces longs trajets en car, le même chauffeur conduit pendant tout le trajet sur des routes sinueuses, avec de courts arrêts d’environ 30 minutes. Le chauffeur accumule donc des heures de conduite, ce qu’aucun chauffeur ne pourrait faire en Europe. Le car qui nous a déposés à Pat Mong continuait jusqu’à Vientiane à une vingtaine d’heures de là : j’imagine mal le même chauffeur effectuer tout ce trajet, mais qui sait ?...
Le lendemain nous attendons le bus pour Muang Sing, via Luang Namtha. Il doit passer à 6h ou 7h ou 8h ou 10h ?... Des particuliers nous prennent finalement à bord de leur mini-bus moyennant finances et nous laissent la mauvaise gare routière à Luang Namtha. Après négociations, ils acceptent de nous payer le tuktuk jusqu’à la bonne gare où nous embarquons dans un mini-bus surchargé qui, après une panne d’une heure, nous amène à Muang Sing. Nous logeons dans une guesthouse toute simple au milieu des rizières.

Muang Sing
Muang Sing est une petite ville qui se trouve à une vingtaine de km de la frontière chinoise.
Nous louons des motos pour visiter les villages alentours où nous devons voir des ethnies différentes. En fait, nous allons dans deux villages Akha. Dans le premier, tous les enfants se précipitent vers nous en criant « money ! Money ! ». Les adultes aussi demandent des cadeaux. Ils sont certainement habitués à voir débarquer des cars de touristes.
Dans l’autre village tout proche, rien de tout ceci. Des femmes portant la coiffe traditionnelle nous vendent des broderies et un petit bonnet pour enfant.
Nous allons jusqu’au poste frontière Sino-Laotien mais, comme un no man’s land de 3m sépare le Laos de la Chine, nous ne pouvons pas voir ce pays mythique. Qu’importe ! Nous y étions, ou presque !
Nous voyons plusieurs camions immatriculés en Chine chargés de bananes ou de pastèques. Dans un village, on charge un autre camion de pastèque sous l’œil sévère des acheteurs chinois.
Nous repassons dans un village Hmong tout près de Luang Sing où nous étions déjà allés à pied. Francine avait appris qu’un mariage devait s’y tenir. En effet, des centaines de convives magnifiquement vêtus sont là. La musique et tonitruante. On nous invite à nous asseoir et à partager le repas et le laolao, l’alcool de riz, mais il est trop tard etla musique est décidément trop forte. On nous offre de la bière et on se fait prendre en photo.
Le lendemain, nous allons au marché de Muang Sing, toujours pour voir des costumes ethniques. Là encore, nous sommes un peu déçus, bien que nous voyons quelques belles coiffes.
Muang Sing – Luang Namtha – Vientiane – Pakse

Nous partons pour un très long voyage car nous devons traverser la presque totalité du voyage du nord au sud. Nous avons choisi de prendre l’avion de Luang Namtha à Vientiane et un car de nuit de Vientiane à Pakse.
Tout se passe bien. Mini-car jusqu’à Luang Namtha, transfert à l’aéroport en tuktuk, avion et transfert à la gare routière de Vintiane en nini-bus. Là nous montons dans un car VIP Sleeper et nous nous allongeons sur des couchettes assez confortables. Le trajet prend toute la nuit et nous arrivons en pleine forme à Pakse à la guesthouse Sabadi 2 très confortable. Le patron, Mr Vong, qui a vécu longtemps en France parle très bien le Français.

Pakse
Pakse, ville principale du sud du Laos, se trouve sur la rive du Mékong. Nous avons pris un tuktuk pour aller visiter l’île Don Kho à 15 km au nord. Une petite île très calme, sans véhicules, que l’on visite à pied.
Après deux jours à Pakse, nous avons pris une pirogue à moteur appartenant à notre guesthouse pour aller à Champasak. Trajet de deux heures très agréable et installation à Vong Paseud guesthouse qui possède une très belle terrasse sur le Mékong mais dont les chambres sont passablement dégradées. Pas de climatiseur mais un ventilateur un peu insuffisant car la température était difficilement supportable à la mi-journée. Mais un prix défiant toute concurrence : 4 € la nuit !...
Champasak est une petite ville peu animée qui compte un nombre impressionnant de guesthouses.
Nous avons à nouveau loué des motos,  en très mauvais état : pas de freins ou presque et boîte de vitesse quasiment hors d’usage : il fallait donner des coups de pied pour passer les vitesses !... Nous voulions aller dans un village au sud de Champasak où, paraît-il, on voit encore des éléphants travailler. Après avoir traversé le Mékong sur une sorte de petit ferry catamaran rustique, nous avons fait un long parcours dont une quarantaine de km sur une piste heureusement assez bonne pour arriver dans ce village où personne n’a pu nous dire s’il y avait des éléphants. Il a fallu repartir rapidement car la nuit tombait. Le retour sur la piste a été pénible derrière un camion qui soulevait un énorme nuage de poussière, puis  de nuit sur la route avec un phare très insuffisant. Nous avons évité de justesse une collision avec une vache qui traversait.
Le lendemain, nous sommes allés visiter le beau temple Kmer Vat Phu, un des édifices majeurs du Laos.
Construit vers le Xè siècle, la plupart des bâtiments sont en ruine, en dépit de restaurations multiples entreprises depuis le classement du site au patrimoine mondial de l’Unesco. Les différents bâtiments se trouvent sur trois niveaux sur le flanc de la montagne d’où coule une source sacrée. Du plus haut niveau, la vue sur le site est magnifique. Une chaussée reliait Vat Phu au temple d’Angkor au Cambodge.
Nous avons passé deux jours à Champasak. Les patrons de notre guesthouse, qui parlent assez bien français, préparaient le baptême de leur petite fille. Plusieurs bouquets étaient recouverts de liasses de billets de banque destinés à être offerts au temple.
Un court trajet en mini-bus puis en pirogue nous a amené à un bus pour aller à l’embarcadère pour les îles Don Det et Don Khon qui se trouvent sur le Mékong. Deux petite îles très calmes à l’on se promène à pied ou à vélo. A Don Khon, nous avons trouvé deux chambres magnifiques avec climatisation (ouf !) et une terrasse donnant directement sur le fleuve.
Don Khon se trouve juste en amont de chutes très impressionnantes sur le Mékong. Dans la deuxième moité du XIXè, les colons français voulaient établir une voie de communication fluviale sur le Mékong pour pouvoir aller jusqu’en Chine. Hélas, ces chutes empêchaient la navigation. Ils ont donc construits des bateaux démontables en trois parties qu’ils ont démontés avant les chutes pour les transporter sur les îles Don Khon et Don Det avant de les ré-assembler en amont des chutes. Un chemin de fer et un pont ont ensuite été construits pour transporter les marchandises. Peu de traces restent : une vieille locomotive, le pont et l’ancienne voie qui est maintenant une route.
Nous avons beaucoup aimé le calme de ces îles. Un peu comme à Vang Vieng, le nord de Don Det est couvert d’hôtels et de bars où les touristes font, paraît-il, des fêtes alcoolisées avec drogue, mais rien ne parvenait à Don Khon. Nous y avons rencontré Jean Claude et Mireille du golfe du Morbihan en vacances en Asie du Sud-Est.
Notre séjour au Laos se terminait et nous sommes repartis en car pour Pakse, puis en mini-bus pour Ubon Ratchatani en Thaïlande. De là, nous avons pris l’avion pour Bangkock puis pour Kuala Lumpur en Malaisie et enfin pour Johor Bahru, toujours en Malaisie pour revenir chez nous sur le bateau à Puteri Marina.

Comme en Birmanie, l’obstacle de la langue a rendu la communication très difficile, voire impossible, avec les Laotiens. Un peuple très calme qui laisse les visiteurs en paix : en fait ils semblent, en général, assez indifférents à l’encontre des Indonésiens, des Birmans ou des Malaisiens qui viennent vers les touristes et cherchent le contact.

vendredi 6 décembre 2013

LE LAOS - PREMIERE PARTIE : Vientiane,

LE LAOS

(voyage du 17 février au 13 mars 2013)

LA CAPITALE VIENTIANE
Le Laos est un pays d'Asie du Sud-Est  tout à fait particulier . Complètement enclavé, donc sans façade maritime, il a pour voisins la Chine au nord, le Vietnam à l’est, le Cambodge au sud-ouest et la Thaïlande à l’ouest. Contrairement au Myanmar (Birmanie) qui compte 55 millions d’habitants et qui est trois fois plus étendu, la population du Laos ne s’élève qu’à 6,8 millions. Sa situation géographique  fait que ce pays a toujours été dépendant de ses voisins. En dépit de sa neutralité pendant la guerre du Vietnam, le Laos détient le terrible record du pays le plus bombardé de l’histoire mondiale : entre 1964 et 1973, plus de deux millions de tonnes de bombes ont été déversées sur le Laos par l’aviation américaine. 30% de ces bombes n’ont pas explosé et restent dangereuses encore aujourd’hui. Nous en reparlerons lors de notre récit sur  la plaine des Jarres.
Indépendant depuis 1953, le Laos est dirigé par un gouvernement communiste.

Le 17 février, nous sommes donc partis pour le Laos en compagnie de François et Geneviève du voilier Ultreïa. Trajet par avion de Johor Bahru à Kuala Lumpur en Malaisie, puis de Kuala Lumpur à Bangkok en Thaïlande et de Bangkok à Udon Thani, toujours en Thaïlande. Après une nuit au joli et confortable hôtel Thomas Udon Thani Guesthouse tenu par un allemand ...






nous avons fait le court trajet jusqu’à la frontière laotienne en car. Peu avant la frontière, un tuktuk nous a chargés et emmenés dans une « agence » qui a pris en charge, moyennant une substantielle rétribution, les formalités de visa. Nous nous sommes vite rendu compte qu’il s’agissait d’une petite arnaque car nous pouvions très bien effectuer ces formalités nous-mêmes pour beaucoup moins cher.
Arrivés à Vientiane, nous sommes restés deux jours à l’ hôtel Douang Deune, un hôtel agréable.

Vientiane

Capitale du Laos, Vientiane en est la plus grande ville avec 262 000 habitants. Sa visite, pas très marquante, est néanmoins agréable.
La première chose qui nous a frappés sont les faisceaux de cables électriques qui longent ou traversent les rues. Certains vont jusqu'à boucher la vue d'appartements!




Les laotiens sont réputés pour être très cools. Effectivement! Et ils sont très organisés!



Nous avons loué des vélos pour aller visiter les monuments principaux de la ville qui est peu étendue. Nous sommes d'abord allés voir la pagode Pha That Luang que nous avons trouvée peu intéressante.
En fait elle se trouve sur une immense esplanade sur laquelle se dressent plusieurs autres édifices religieux. Edifiée au XVIème siècle, très remaniée au cours de son histoire, pillée au XVIIIème puis maladroitement reconstruit par les Français au XXème, elle reste le monument majeur du Laos et apparaît même sur les armoiries nationales. Certains des bâtiments l'entourant sont plus intéressants...


























En chemin, l’arc de triomphe Patuxai construit en ciment dans les années 60...


Beaucoup plus frappante est la pagode Vat Si Saket avec ses milliers de bouddhas. Ce serait le plus ancien temple de Vientiane. Dans des niches, sur des étagères, assis, couchés, debout, il y en a partout, de toutes les tailles et de toutes les matières!













Sur un côté du cloître sont entassés tout autant de bouddhas endommagés pendant la guerre lao-siamoise de 1828.



Francine a visité le Musée National, en mauvais état mais très intéressant, en particulier en ce qui concerne la guerre d’Indochine, puis celle du Vietnam. Elle évoque aussi bien sûr la lutte du Pathet Lao pour accéder au pouvoir.
Les rives du Mékong nous ont déçus car nous étions à la saison sèche et le fleuve peu important. Heureusement, nous aurons l’occasion de revoir le Mékong à plusieurs endroits de son cours long de 4300 km.
Le 20 février, nous avons fêté l’anniversaire de Francine avant de prendre le car jusqu’à Vang Vieng à une centaine de km au nord.





















VANG VIEN

Entourée de falaises calcaires percées de nombreuses grottes, la petite ville de vang Vieng est devenue le rendez-vous des routards qui souhaitent faire la fête. Des rave parties avec alcohol et drogues se tiennent sur l’île Don Khang que nous avons soigneusement évitée. Nous guesthouse, très simple mais sympa, se trouvait à l’opposé de Don Khang.
Nous avons visité la jolie grotte Tham Jang.
Le lendemain, le 21 février, nouveau départ pour Luang Prabang à 170 km au nord.

Luang Prabang

La réputation de Luang Prabang n’est pas usurpée. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville aux bâtiments coloniaux bien restaurés est tout à fait charmante. Située au bord du Mékong, elle doit être visitée à pied en prenant son temps. Notre pension Wat That, tenue par Mala, couturière très sympathique mais apparemment peu active, se trouvait tout près du fleuve et à deux pas d’un excellent restaurant où nous avons pu fêter dignement l’anniversaire de Francine: curry vert thaï et vin rouge !
Le lendemain, 22 février, nous avons visité Luang Prabang à pied. Les berges du Mékong sont magnifiques et les bâtiments qui bordent la rue, des guesthouses pour la plupart, sont tous du style colonial en bon état. Une impression de calme se dégage de ce paysage.
Le monastère Vat Xieng Thong nous a beaucoup plu. Construit autour d’un bâtiment central, un sim, datant de 1560 et récemment restauré, ce temple fut épargné lors du sac de la ville en 1887 par les chinois du Pavillon noir. Leur chef avait été moine dans ce temple et décida d’en faire son quartier général. Une magnifique mosaïque de l’arbre de vie, et de multiples mosaïques en pâte de verre et éclats de miroir décorent les murs. Dans un bâtiment voisin se trouve le char funéraire royal.
De nombreux monastères longent la rue Sakkarin et beaucoup de moines de tous âges parcourent le quartier. Une jolie passerelle traverse la rivière Nam Khan, affluent du Mékong.

Le 23 février, Francine et moi avons joué les touristes en allant faire un tour à dos d’éléphant. François et Geneviève avaient été enthousiasmés par une balade semblable en Thaïlande où ils avaient appris à diriger eux-mêmes l’éléphant. Nous avons été un peu déçus car nous avons eu un peu à faire à une arnaque à touristes : promenade écourtée, pas de promenade en solo mais avec l’éléphant dirigé par le cornac et nous avons dû insister pour pouvoir assister au bain de l’éléphant prévu au départ… Néanmoins, l’expérience est intéressante et c’est vraiment impressionnant de se trouver sur le dos d’un animal de cette taille. Moins intéressantes sont les petites singeries imposées à l’éléphant comme le faire jouer de l’armonica, jouer au foot ou même au basquet, ce qu’il fait plutôt bien !
Nouvelle visite de la ville, décidément bien agréable, au retour: monastère Vat Mai.
Nous faisons l’ascension du mont Phu Si qui domine Luang Prabang et attendons le coucher du soleil au milieu de centaines de touristes.
Visite du grand marché de nuit le soir. Ce marché se tient tous les soirs dans la rue pricipale entre 18 et 22 heures. Tout est donc démonté chaque soir.


Le 24 février, nous nous levons avant l’aube pour aller assister à la procession des moines qui sortent mendier leur nourriture quotidienne. La population doit, en effet, les nourrir en leur offrant du riz gluant, des fruits et même de l’argent. On doit être à genoux et porter une écharpe sur l’épaule.
Mais une fois encore, grosse déception ! Ce ne sont pas les locaux qui font les offrandes, mais des centaines de touristes, presque tous japonais, qui ont acheté, sans doute fort cher, le droit de se faire photographier nourrissant les moines. Là encore le business a tout transformé.
Cependant, les files de moines dans leurs bures oranges offrent un spectacle magnifique !
Ensuite, nous sommes partis faire une excursion en bateau jusqu’aux grottes de PakOu. Remontée du Mékong très sympa pendant deux heures, en compagnie de Andrée et Anne. Andrée vit depuis 15 ans au Laos et connaît très bien le pays car mariée à un Laotien. Nous manquerons cependant de temps pour pouvoir profiter de son expérience.En chemin, visite d’un petit village où on distille l’alcool de riz, le Lao Lao.
Retour rapide avec le courant.Nous passons l’après midi à flâner dans les rues, en particulier dans le marché au nombreux petits restos de rue et aussi dans le marché de nuit.

Phonsavan et la Plaine des Jarres

Le 25 février, nous partons pour Phonsavan, trajet en car de 10 heures. En route, le car s’arrête: panne d’embrayage. Le chauffeur ne peut pas réparer et repart en démarrant avec une vitesse engagée: ça marche et même plusieurs fois car il faut s’arrêter pour déposer des passagers et repartir ensuite. On arrive finalement à Phonsavan.

Phonsavan se trouve dans la fameuse  Plaine des Jarres, célèbre à plusieurs titres.
Tout d’abord pour ces fameuses jarres qui se trouvent sur trois sites principaux et qui restent assez mystérieuses. Les archéologues s’accordent à estimer qu’elles ont été taillées dans de la pierre brute entre l’an 500 avant JC et 200 de notre ère. Elles auraient  servi de sarcophages, mais rien ne semble certain. Dans le seul site que nous avons visité, il y en a plus de 300! Peu de couvercles subsistent car ils ont presque tous été récupérés pour servir de meules à grains.
La Plaine des Jarres est devenue célèbre beaucoup plus récemment pendant la guerre du Vietnam qui a opposé le Vietnam Nord aux Etats-Unis de 1964 à 1973 car elle a été le théâtre principal des plus importants bombardements de l’histoire!
Bien que officiellement neutre dans ce conflit, la Plaine des Jarres abritait des camps de soldats nord-vietnamiens qui protégeaient la piste Ho Chi Minh qui reliait le Vietnam Nord au Vietnam Sud en passant par le Laos.
Les chiffres officiels estiment que les USA lâchèrent 2 093 100 tonnes de bombes sur le Laos, le pays le plus bombardé de l’histoire mondiale ! La Laos aurait reçu davantage de bombes pendant cette période que tous les pays concernés par la seconde guerre mondiale. Bombes de tous genres, y compris les fameuses bombes à fragmentation qui s’ouvraient dans le sens de la longueur  pour projeter 670 petites bombes (bombies) . Chaque petite bombe peut exploser au moindre contact en projetant une trentaine de billes d’acier pouvant tuer sur un rayon de 20m. Environ 30% des ces bombettes n’ont pas explosé et beaucoup sont encore dangereuses et plusieurs centaines de personnes sont encore tués ou mutilés chaque année.
Les traces de ces bombardements sont encore bien visibles, en particulier dans le village des bombes où l’on voit encore de nombreux cratères.
Par ailleurs les habitants utilisent les bombes récupérées à des fins diverses : mangeoires, bacs pour plantes aromatique ou piliers pour certaines cases…
Nous avons visité deux grottes qui ont servi de refuge aux soldats nord-vietnamiens:
L’une était un hôpital.

Xamnua

Le 27 février, nous avons pris un mini-car pour Xamnua, ville située au nord-est de Phonsavan, proche de la frontière nord vietnamienne.
En route, le car doit s’arrêter pendant une bonne heure car deux gros camions se sont légèrement accrochés dans un virage. Les dégâts son minimes, mais aucune des deux chauffeurs ne veut bouger. Après une heure le palabre, ils acceptent de dégager a route…
On arrive finalement à Xamnua.

Xamnua n’est pas un endroit bien intéressant mais nous a servi d’étape pour la suite du voyage.
Pour la première fois, nous avons été réveillés vers 5h30 par la radio gouvernementale diffusant musique et messages de propagande au moyen de haut-parleurs.
Le matin du 28 février, nous avons visité le grand marché et nous avons ait une visite de la ville l’après-midi.

Le 1er mars, nouveau trajet en car de 11 heures jusqu’à Pat Mong, ville carrefour sans intérêt. Comme dans tous ces longs trajets en car, le même chauffeur conduit pendant tout le trajet sur des routes sinueuses, avec de courts arrêts d’environ 30 minutes. Le chauffeur accumule donc des heures de conduite, ce qu’aucun chauffeur ne pourrait faire en Europe. Le car qui nous a déposés à Pat Mong continuait jusqu’à Vientiane à une vingtaine d’heures de là : j’imagine mal le même chauffeur effectuer tout ce trajet, mais qui sait ?...
Le lendemain nous attendons le bus pour Muang Sing, via Luang Namtha. Il doit passer à 6h ou 7h ou 8h ou 10h ?... Des particuliers nous prennent finalement à bord de leur mini-bus moyennant finances et nous laissent la mauvaise gare routière à Luang Namtha. Après négociations, ils acceptent de nous payer le tuktuk jusqu’à la bonne gare où nous embarquons dans un mini-bus surchargé qui, après une panne d’une heure, nous amène à Muang Sing. Nous logeons dans une guesthouse toute simple au milieu des rizières.

Muang Sing
Muang Sing est une petite ville qui se trouve à une vingtaine de km de la frontière chinoise.
Nous louons des motos pour visiter les villages alentours où nous devons voir des ethnies différentes. En fait, nous allons dans deux villages Akha. Dans le premier, tous les enfants se précipitent vers nous en criant « money ! Money ! ». Les adultes aussi demandent des cadeaux. Ils sont certainement habitués à voir débarquer des cars de touristes.
Dans l’autre village tout proche, rien de tout ceci. Des femmes portant la coiffe traditionnelle nous vendent des broderies et un petit bonnet pour enfant.
Nous allons jusqu’au poste frontière Sino-Laotien mais, comme un no man’s land de 3m sépare le Laos de la Chine, nous ne pouvons pas voir ce pays mythique. Qu’importe ! Nous y étions, ou presque !
Nous voyons plusieurs camions immatriculés en Chine chargés de bananes ou de pastèques. Dans un village, on charge un autre camion de pastèque sous l’œil sévère des acheteurs chinois.
Nous repassons dans un village Hmong tout près de Luang Sing où nous étions déjà allés à pied. Francine avait appris qu’un mariage devait s’y tenir. En effet, des centaines de convives magnifiquement vêtus sont là. La musique et tonitruante. On nous invite à nous asseoir et à partager le repas et le laolao, l’alcool de riz, mais il est trop tard etla musique est décidément trop forte. On nous offre de la bière et on se fait prendre en photo.
Le lendemain, nous allons au marché de Muang Sing, toujours pour voir des costumes ethniques. Là encore, nous sommes un peu déçus, bien que nous voyons quelques belles coiffes.
Muang Sing – Luang Namtha – Vientiane – Pakse

Nous partons pour un très long voyage car nous devons traverser la presque totalité du voyage du nord au sud. Nous avons choisi de prendre l’avion de Luang Namtha à Vientiane et un car de nuit de Vientiane à Pakse.
Tout se passe bien. Mini-car jusqu’à Luang Namtha, transfert à l’aéroport en tuktuk, avion et transfert à la gare routière de Vintiane en nini-bus. Là nous montons dans un car VIP Sleeper et nous nous allongeons sur des couchettes assez confortables. Le trajet prend toute la nuit et nous arrivons en pleine forme à Pakse à la guesthouse Sabadi 2 très confortable. Le patron, Mr Vong, qui a vécu longtemps en France parle très bien le Français.

Pakse
Pakse, ville principale du sud du Laos, se trouve sur la rive du Mékong. Nous avons pris un tuktuk pour aller visiter l’île Don Kho à 15 km au nord. Une petite île très calme, sans véhicules, que l’on visite à pied.
Après deux jours à Pakse, nous avons pris une pirogue à moteur appartenant à notre guesthouse pour aller à Champasak. Trajet de deux heures très agréable et installation à Vong Paseud guesthouse qui possède une très belle terrasse sur le Mékong mais dont les chambres sont passablement dégradées. Pas de climatiseur mais un ventilateur un peu insuffisant car la température était difficilement supportable à la mi-journée. Mais un prix défiant toute concurrence : 4 € la nuit !...
Champasak est une petite ville peu animée qui compte un nombre impressionnant de guesthouses.
Nous avons à nouveau loué des motos,  en très mauvais état : pas de freins ou presque et boîte de vitesse quasiment hors d’usage : il fallait donner des coups de pied pour passer les vitesses !... Nous voulions aller dans un village au sud de Champasak où, paraît-il, on voit encore des éléphants travailler. Après avoir traversé le Mékong sur une sorte de petit ferry catamaran rustique, nous avons fait un long parcours dont une quarantaine de km sur une piste heureusement assez bonne pour arriver dans ce village où personne n’a pu nous dire s’il y avait des éléphants. Il a fallu repartir rapidement car la nuit tombait. Le retour sur la piste a été pénible derrière un camion qui soulevait un énorme nuage de poussière, puis  de nuit sur la route avec un phare très insuffisant. Nous avons évité de justesse une collision avec une vache qui traversait.
Le lendemain, nous sommes allés visiter le beau temple Kmer Vat Phu, un des édifices majeurs du Laos.
Construit vers le Xè siècle, la plupart des bâtiments sont en ruine, en dépit de restaurations multiples entreprises depuis le classement du site au patrimoine mondial de l’Unesco. Les différents bâtiments se trouvent sur trois niveaux sur le flanc de la montagne d’où coule une source sacrée. Du plus haut niveau, la vue sur le site est magnifique. Une chaussée reliait Vat Phu au temple d’Angkor au Cambodge.
Nous avons passé deux jours à Champasak. Les patrons de notre guesthouse, qui parlent assez bien français, préparaient le baptême de leur petite fille. Plusieurs bouquets étaient recouverts de liasses de billets de banque destinés à être offerts au temple.
Un court trajet en mini-bus puis en pirogue nous a amené à un bus pour aller à l’embarcadère pour les îles Don Det et Don Khon qui se trouvent sur le Mékong. Deux petite îles très calmes à l’on se promène à pied ou à vélo. A Don Khon, nous avons trouvé deux chambres magnifiques avec climatisation (ouf !) et une terrasse donnant directement sur le fleuve.
Don Khon se trouve juste en amont de chutes très impressionnantes sur le Mékong. Dans la deuxième moité du XIXè, les colons français voulaient établir une voie de communication fluviale sur le Mékong pour pouvoir aller jusqu’en Chine. Hélas, ces chutes empêchaient la navigation. Ils ont donc construits des bateaux démontables en trois parties qu’ils ont démontés avant les chutes pour les transporter sur les îles Don Khon et Don Det avant de les ré-assembler en amont des chutes. Un chemin de fer et un pont ont ensuite été construits pour transporter les marchandises. Peu de traces restent : une vieille locomotive, le pont et l’ancienne voie qui est maintenant une route.
Nous avons beaucoup aimé le calme de ces îles. Un peu comme à Vang Vieng, le nord de Don Det est couvert d’hôtels et de bars où les touristes font, paraît-il, des fêtes alcoolisées avec drogue, mais rien ne parvenait à Don Khon. Nous y avons rencontré Jean Claude et Mireille du golfe du Morbihan en vacances en Asie du Sud-Est.
Notre séjour au Laos se terminait et nous sommes repartis en car pour Pakse, puis en mini-bus pour Ubon Ratchatani en Thaïlande. De là, nous avons pris l’avion pour Bangkock puis pour Kuala Lumpur en Malaisie et enfin pour Johor Bahru, toujours en Malaisie pour revenir chez nous sur le bateau à Puteri Marina.

Comme en Birmanie, l’obstacle de la langue a rendu la communication très difficile, voire impossible, avec les Laotiens. Un peuple très calme qui laisse les visiteurs en paix : en fait ils semblent, en général, assez indifférents à l’encontre des Indonésiens, des Birmans ou des Malaisiens qui viennent vers les touristes et cherchent le contact.

dimanche 24 novembre 2013

LE MYANMAR OU LA BIRMANIE - TROISIEME PARTIE : Le Lac Inle et le Rocher d'Or


LE LAC INLE
(voyage en Birmanie du 17 janvier au 3 février 2013)



Depuis Bagan, nous avons rejoint le lac Inle en une dizaine d’heures de car, de jour cette fois.

Notre hôtel, la May Guesthouse à Nyaungshwe, au nord du lac, était tout à fait agréable.

Le premier jour nous avons loué des vélos pour avoir une première impression du lac,  promenade agréable sans plus d'autant plus que le ciel était couvert, mais agrémentée par une traversée du lac en pirogue à moteur pour rejoindre la rive est et revenir à l’hôtel à vélo.









 







Ce premier jour nous sommes aussi allés visiter, toujours à vélo, un monastère assez étonnant à deux kilomètres à peine de Nyaungshwe. Je terminerai cet article par ce monastère.

LE LAC

Le deuxième jour, nous sommes partis toute la journée en pirogue à moteur cette fois pour bien l'explorer.
Toutes les pirogues du lac sont sur le même type: un moteur diesel chinois de 20cv placé à l’arrière directement relié à un arbre d’hélice qui tourne donc à la vitesse de rotation du moteur. Un cardan permet d’orienter l’hélice pour diriger l’embarcation et de la relever, ce qui fait en quelque sorte office de point mort. Pas de marche arrière, mais la pirogue avance à bonne allure en soulevant une impressionnante gerbe d‘eau dans le sillage dans un vacarme impressionnant car le silencieux est réduit au minimum.







 
 
 
Départ vers 9h du matin par temps gris, mais surtout avec une température quasi glaciale à laquelle nous ne sommes plus habitués. Heureusement, le temps s’est éclairci et le soleil a rapidement fait monter la température.
Le lac Inle se trouve à 850m d’altitude et jouit donc d’une climat frais, voire même très frais le matin comme nous allions le constater. Il est très vaste, 20km de long sur 8 à 10km de large et jamais plus de 5 à 6m de profondeur!


Les Intha s’y sont installés il y a plusieurs siècles et, comme les terres alentour étaient déjà occupés par les Shan, ils ont créé leurs villages sur le lac même en construisant des jardins flottants.
Je cite le Routard: "Ce sont des masses de végétaux, algues, jacinthes d’eau, herbes aquatiques mêlés inextricablement  sur une hauteur de 1m environ et qui se sont formés au fil des temps sur les rives. Les Intha les découpent en bandes plutôt étroites mais longues et les tirent sur le lac. Ils les recouvrent alors de terre et de boue qu'ils ensemencent. Ces petites îles sont arrimées à des pieux fixés sans peine au fond de l’eau, vu la faible profondeur. On y fait pousser toutes sortes de primeurs, salades, concombres, potirons, haricots, mais la plus grosse production demeure la tomate."












Les parcelles peuvent être très grandes...






Les Intha pêchent sur leur pirogues et possèdent une technique, semble-t-il unique au monde pour ramer, en manipulant l’aviron, ou plutôt la godille avec la jambe, ce qui laisse une main totalement libre pour caler ou remonter leur filet. C’est très spectaculaire bien que peu gracieux. Ils pêchent au filet, à l'épervier ou avec des nasses spectaculaires.



















Ils rabattent le poisson en frappant la surface de l'eau à grands coups de pagaie...


Au coucher du soleil...


 
Les villages construits sur le lac sont impressionnants par leur importance. Les parois de bambou d'un grand nombre de maisons sont souvent joliment tressés.

Arrivée dans un village...










 
 






 

Des ponts relient les différentes parties d'un village ou le divers potagers...


 


Chaque village possède son temple. Ils sont parfois de très grandes dimensions.
 

 
 




 





Les décors extérieurs et intérieurs sont en tous points semblables à ceux des temples de la terre ferme!




 
 
 
  
 
De temps en temps nous descendions de la pirogue pour nous balader à pied dans ces villages semi-lacustres.  Les Intha sont de très bons artisans, tisseurs, joailliers, vanniers, forgerons, et nombreuses sont les boutiques pour touristes  ainsi que les restaurants... Il y a même de petits hôtels! 
 
 


 
Les Intha filent la fibre qu'ils tirent des tiges de fleurs de lotus et  la tissent. Les toiles obtenues sont un peu rêches mais intéressantes surtout quand elles sont associées à d'autres fibres, la soie ou au coton par exemple. 
 
 

Coupe d'une tige de fleur de lotus
 

 
 
 
 
 

Pour teindre les tissus en soie ou en fibre de lotus ils n'utilisent que des plantes et écorces d'arbres locaux...

 




Pour certains tissus ils pratiquent la technique du tie and dye.  Les parties à isoler sont choisies en fonction du dessin que l'on veut obtenir.  Le travail de la tisseuse, pas évident du tout, est de placer la partie non teinte du fil au bon endroit. Un travail artisanal d'un bout à l'autre. Le résultat est assez joli!

 


 
Ici le dessin à obtenir sont des sortes de losanges


Dans une des boutiques pour touristes une démonstration de forge à l'ancienne... qui est toujours d'actualité en Birmanie.

 
 Dans ces villages comme dans toute la Birmanie on fabrique de petits "cheeroots". Cette petite jeune fille très aimable nous a bien montré comment elle procédait.
 
 



Nous avons passé beaucoup de temps à regarder vivre les gens. Beaucoup de l'activité des villages tourne autour de l'eau du lac.
Ici deux jeunes gens remplissaient une pirogue de boue prélevée dans le lac...




























Là, d'autres jeunes renforçaient le  bord d'une parcelle à grand renfort de paquets de cette même boue compactée ...



Après le travail la détente  : ces jeunes jouent ici à une sorte de jacquet...


Un peu plus loin nous avons admiré dans la lumière du soleil couchant la remise à pirogues sous une maison...


. Nous les avons vu se laver dans l'eau du lac ou des rivières entre les parcelles ou les villages...


y faire la lessive...


y baigner leurs buffles, un bien très précieux dans toute l'Asie...



Les villages du lac ont des marchés le plus souvent flottants. Est-ce dû au fait qu'il n'avait pas plu depuis longtemps, toujours est-il que celui où nous a emmené notre piroguier avait lieu sur la terre ferme. Tout au plus avons-nous vu les pirogues qui avaient amenés les vivres... Grosse déception donc! Et ce d'autant plus qu'il s'y vendait avant tout de l'artisanat de très vilaine facture pour touristes peu exigeants! A force d'avancer entre ces étals nous avons fini par arriver au marché local de fruits, légumes, viande, poisson etc... beaucoup plus authentique mais toujours pas flottant!!  
 


 

 
 
LE MONASTERE DE SHWE YAN  PYAY


Nous l'avons visité le premier jour de notre séjour car nos guides nous avaient alléchés par leur descrip trouvé la visite du monastère Shwe Yan Pyay, tout proche de Nyaungshwe,  très intéressante. Bâtiment en bois avec de grandes fenêtres ovales où étudient de jeunes moinillons au milieu des visiteurs, ce qui ne doit faciliter la concentration. Des chats errent au milieu de tout ceci et se font caresser par les enfants.
















 

A côté du bâtiment principal, un autre édifice comportant une galerie dont les murs intérieurs sont percés tantôt de centaines de niches contenant chacune un petit bouddha offert par de généreux donateurs tantôt de figurines ou même paysages en pâte de verre très beaux.











 
 Une forte averse nous a amenés à nous réfugier dans le dortoir des élèves qui dorment dans des conditions pour le moins spartiates : une natte, une ficelle accrochée au mur comme penderie et une petite cantine métallique contenant leurs effets personnels. C’est tout !
Ce  séjour au lac Inle nous a reposés et bien disposés à nouveau pour retrouver bouddhas et stûpas. Nous étions donc prêts pour le Rocher d'Or , haut lieu du bouddhisme birman.
 
 
LE ROCHER D'OR 

Nous avons quitté le lac Inle  en direction du sud du pays et avons fait 11h de car dont une bonne partie de nuit pour arriver à Bago à 2h30 du matin.  Admirez les rideaux plissés et gansés de fils d'or!



Dans un café ouvert à cette heure, on nous a proposé de prendre un pick-up pour rejoindre le Rocher d'Or, ce qui nous a permis de vivre une expérience unique du transport birman. Nous sommes partis en pleine nuit assis sur des bancs en bois dans la benne du pick-up avec l'aide du chauffeur qui racolait de nouveaux passagers. Bientôt, nous avons été huit, puis dix. Lors d'un nouvel arrêt, tout le monde, sauf nous qui tenions à nos places, est descendu pour pouvoir charger d'énormes sacs de navets sur lesquels les passagers se sont installés. Beaucoup d'autres sacs ont été hissés sur le toit où plusieurs voyageurs se sont assis. En tout, nous devions être plus de vingt dans le pick-up avec au moins deux tonnes de fret. Inutile de dire que la stabilité du véhicule en souffrait ainsi que les amortisseurs, mais le chauffeur était habile et roulait doucement!...



 
Arrivés à Kinmon, village au pied de la montagne du Rocher d'Or d'où l'on aperçoit déjà le site...



... il faut monter dans la benne d'un camion qui vous amène à mi-chemin dans un inconfort total. Le reste du trajet se fait à pied, environ trois quarts d'heure de montée assez raide. Heureusement, des porteurs sont là pour transporter vos bagages.



Il y a même des chaises à porteurs pour les personnes agées ou pour les paresseux, dont quelques moines et beaucoup de touristes japonais!...





 
 Lors de la montée, nous avons vu plusieurs ermites, moines aux cheveux longs et barbus et à la mine sinistre, avançant à pas lents en faisant sonner une clochette pour attirer les dons.


 


 
 Le  Rocher d'Or, une des sept merveilles du bouddhisme birman, est une destination quasi obligée pour les fidèles qui doivent effectuer le pélerinage une fois dans leur vie. Nous avions été prévenus, par des touristes rencontrés au lac Inle, que le rocher était en réfection et recouvert de nattes, donc invisible, sauf sur les cartes postales en vente partout!...  Et dire que nous avions décidé de prendre des chambres dans l'hôtel le plus proche ( et le plus cher) du site pour pouvoir le voir à loisir!!! Au moins la vue y était-elle très belle...



 
Le site par lui-même est intéressant, sans plus. Deux ou trois autres rochers, plus modestes, peints voire dorés, jalonnent le parcours jusqu'au Rocher avec un grand R...





François et moi n'avons pas voulu aller voir le Rocher d'Or lui-même étant donné qu'il était caché aux regards. On le voyait déjà très bien depuis le chemin d'accès au site  et  nous avons fait usage de notre télé-objectif!  Geneviève et François dUltréïa y sont allés et nous ont gentiment donné quelques photos en plan rapproché. Là encore les appels aux dons de la part des fidèles sont nombreux, nouvelle preuve que bouddhisme et argent sont très liés en Birmanie.





Avant d'arriver au Rocher passage obligé entre deux rangées de boutiques vendant des bondieueseries ( en bleu)



 


 



Le retour sur Yangon en car depuis Kinmon a été agréable, en dépit du fait que la télé du bord nous a diffusé des discours politiques en birman pendant tout le trajet.
De Yangon, nous avons repris l'avion pour la Malaisie.

Ce séjour au Myanmar nous a beaucoup plu, mais nous avons regretté de ne pas pouvoir communiquer avec la population car très peu de Birmans parlent une langue étrangère, français ou anglais. Ils sont accueillants, curieux et cherchent le contact avec les visiteurs, mais le dialogue s'arrête très vite après les questions habituelles: "Where are you from?", "What is your name?", parfois "How old are you?"...
Nous n'avons donc pas pu nous faire véritablement une opinion sur la réalité de l'ouverture politique du Myanmar. Les portraits de l'opposante Aung San Suu Kyi sont visibles partout ou presque, la police et l'armée sont, elles, invisibles, mais plusieurs régions restent interdites aux touristes.
Le niveau de vie de la population est bas et les bâtiments et trottoirs des villes sont très dégradés. Les coupures d'électricité sont fréquentes et la plupart des hôtels sont équipés de groupes électrogènes. L'augmentation récente du nombre de touristes amène une hausse constante des prix des hôtels et guesthouses qui fait que le Myanmar devient une destination beaucoup plus chère que les autres pays voisins comme la Thaïlande ou le Laos.

Notre prochain article: le Laos





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