mercredi 23 novembre 2016

LE BRESIL : Cinquième partie : Jour de l'An 2015 et première partie de la remontée de l'Amazone

Après notre virée Brasilia - Iguaçu - Rio - Minas Gerais - Salvador de Bahia nous sommes retournés à Jacaré ( près de Joao Passoa) quelques jours avant le Jour de l’An. 

NOUVEL  AN  2015 A  JACARE ( BRESIL)



La marina n’organisait rien de particulier pour cette dernière fête de l’année. Nous savions que le soir du réveillon tous les brésiliens vivant près de la côte allaient se retrouver sur les plages et nous avons suivi l’adage « When in Rome do as the Romans do! ». Nous étions avec trois amis navigateurs Jacky de BASELIE et Barbara et Denis de BABBIGLAZ. La plage de Joao Pessoa était noire de monde, bien plus que pour la fête de la mer en juin. 



Nous y avons retrouvé le Brésil éternel avec sa joie débordante contagieuse, sa musique entraînante mais tonitruante, sa foule mouvante et chaleureuse. A plusieurs endroits de la longue plage de Tambaù, celle où ont lieu toutes les fêtes, des orchestres jouaient entourés de jeunes brésiliens en liesse. 



Nous n’avions pas pensé à réserver dans les petits restaurants qui bordaient la plage et n’avons trouvé de places assises que devant les petites stands installés sur les trottoirs des rues environnantes à déguster des brochettes de viande ou de fromage et des « acarajé de Bahia». Les acarajés sont  une spécialité afro-brésilienne, en fait de petits beignets à la pâte de haricot farcis principalement de « vatapa », une préparation crémeuse à base de pain, de lait de coco, d’arachides et de petites crevettes d’eau douce. Délicieux! Seules les bahianaises sont, paraît-il, autorisées à en vendre. La nôtre était un travesti, pourquoi pas? 




Vers minuit nous avons eu droit à un très beau feu d’artifice…


…puis nous sommes tranquillement et sagement rentrés sur nos bateaux. Cela nous convenait parfaitement car le lendemain à 9h nous devions prendre un taxi pour aller prendre un avion pour Belem, première étape d’un voyage de deux semaines et demi le long de l’Amazone du 1er au 19 janvier 2016.

VOYAGE  SUR  L’  AMAZONE


Le programme prévu était Belem, l’île de Marajo, trois jours en bateau pour atteindre Santarem, Alter de Tchao (à quelques  dizaine de kms de Santarem), deux jours en bateau pour atteindre Manaus et retour à Recife en avion.



BELEM

Belem, 1 400 000 habitants ( toutes les villes sont très peuplées au Brésil), ne se situe pas au bord de l’Amazone : elle se trouve à 100 kms de l’océan atlantique sur la rivière Guama qui fait partie du système hydrographique de l’Amazone. 
Fondée en 1616 par les portugais qui voulaient défendre cette région contre les attaques de français, hollandais et anglais, la ville n’est devenue prospère qu’à partir de la fin du XIXème siècle, et ce très soudainement, grâce au commerce du caoutchouc, extrait de l’hévéa. Les beaux monuments du centre de la ville dont le célèbre  opéra datent de cette époque. Malheureusement, à la fin des années 1920, concurrencé par les produits issus du pétrole et le latex britannique, le caoutchouc a perdu de sa valeur et  Belem est retombé dans l’oubli.

Dans quelques jours la ville allait célébrer son quatre centième anniversaire comme le rappelait quotidiennement ce compte  à rebours.



Sur les conseils de Francis ( de la marina) nous avions réservé une chambre dans un petit hôtel du centre de Belem, le Massilia,  tenu par un français… originaire de Marseille bien sûr. Un bon conseil! 
Il y a beaucoup de choses à voir à Belem. Notre première visite a été pour le Teatro da Paz sur la place de la République, un des magnifiques édifices de Belem et un des plus beaux théâtres du Brésil. très spacieux, il pouvait accueillir 1100 spectateurs. 







Devant refléter la prospérité de la ville il était aussi très luxueux. Rien n’était trop beau pour le théâtre, ainsi la plus grande partie des matériaux utilisés pour le construire et pour le décorer ont été importés d’Europe, par exemple, entre autres, de France pour les lustres chandeliers et miroirs, d’Italie pour les marbres, du Portugal pour les mosaïques…







De nos jours le théâtre accueille des spectateurs pour des concerts, des ballets etc… plusieurs fois par mois… excepté en janvier, mois où nous nous y trouvions! Mais nous avons été très intéressés par la visite guidée.










A Belem, comme à Rio ou à Salvador entre autres villes, beaucoup de monuments étaient en réfection en vue de la masse de touristes attendus pour les Jeux Olympiques, ainsi ce joli kiosque à musique rétro sur la Place de la République. 




Tous les dimanches matins un marché artisanal très prisé des locaux et des touristes anime cette même place. Rien d’extraordinaire mais une ambiance sympa.




Le parc malheureusement est bien négligé....




Nous avons trouvé très réussie la rénovation de style contemporain qui a été faite des 
anciens docks du début du XXème. Un soir nous y avons dîné au restaurant Là Em Casa et dégusté leur Corridinho de Peixe, un  délicieux assortiment de poissons d’Amazonie. Nous recommandons.



A deux pas de là, l’igreja das Merces où nous avons vu d’étonnants ex-votos en forme de têtes en cire sous la Vierge à la Tête.






Pas très loin des docks, belle balade au Marché Ver-O-Peso ( Voir le Poids) dont le nom rappelle l’époque où les envoyés du roi venaient contrôler le poids de marchandises vendues avant de prélever leurs taxes.Très pittoresque! 












Les noix du Brésil sont écassées et épluchées à la main une par une!...




Tout proche, le Marché à la Viande à l’architecture de style Art Nouveau nous a bien intéressés....       







... puis visite au marché au poisson où nous aimons toujours aller faire un tour.







Il y avait d'étranges petits poissons articulés comme certains jouets...




Balade sur la place située près du port de pêche et dominée par le Big Ben local puis la vaste place Dom Pedro II entourée de bâtiments coloniaux, d’hôtels particuliers et d’églises en plus ou moins bon état.







Un peu plus loin se trouve la Catedral da Sé de style baroque construite pendant la deuxième moitié du XVIII ème siècle...





... et juste en face le Forte do Presépio où la ville prit naissance. De la terrasse on a une belle vue sur la baie de Guanara et le marché.





Nous aimons bien les musées et avons visité ici le Musée Historique de l’Etat du Para ( l’état dans lequel se trouve Belem). Ce palais terminé en 1772 a été la résidence du gouverneur. C’était encore son bureau en 1994. Un très beau palais dont les vastes salles sont décorées chacune dans un style différent. Elles servent d’écrin à de belles collections de toutes sortes en particulier de choses en rapport avec le boom du caoutchouc. 









Nous sommes aussi allés au très beau Musée des Pierres Précieuses du Para. Impossible de photographier quoi que ce soit en dehors d’un bloc de quartz de 2.5 tonnes dans le hall d’entrée. Il comportait aussi une section archéologique intéressante présentant entre autres une belle collection de ces petites grenouilles-amulettes qui me fascinaient.




Le jardin zen attenant


MARAJO

Après deux jours à visiter Belem nous avons pris un bateau rapide pour nous mener à Marajo, une vaste île dans l’embouchure de l’Amazone. Ce serait la plus grande île fluviale au monde.
Nous avons logé au Canto do Frances, une pousada recommandée elle aussi par Francis. Nous y étions bien mais avons regretté que le propriétaire français, Thierry je crois, ait été absent car je pense que notre découverte de l’île aurait sûrement été plus intéressante. Nous nous sommes baladés à pied dans la ville, assez à l’abandon et tristounette, un tout petit peu comme Hellville sur Nosy Be (Madagascar) bien que ce soit beaucoup plus modeste. On imagine bien cependant ce qu’elle a pu être. 








Nous avons bien aimé les bateaux mouillés ou plutôt échoués vers l’embarcadère. 







Des prospectus donnés à la pousada proposaient diverses balades et activités. Nous en avons fait trois. Nous sommes allés en pirogue faire un tour dans les igarapés, ces petits bras de rivière qui parcourent la mangrove : le guide ne parlait pas du tout français et notre portugais est plus que rudimentaire donc ses explications ne nous ont pas vraiment atteints, mais la balade était jolie.

















Nous avons aussi passé un après-midi dans une fazenda. La propriétaire, qui parle très bien français, était censée venir avec nous mais au dernier moment elle s’est excusée. Heureusement un jeune brésilien qui parlait bien anglais nous a de temps en temps traduit ce que disait le guide. Là encore belle balade mais nous sommes restés sur notre faim. C’était la plus grande fazenda de l’île : s’y élèvent avant tout des buffles  mais aussi des chevaux et des bovins. Nous y avons vu toute une troupe de cabiaï et de nombreux oiseaux que nous n’avions encore jamais vus.






Cabiai ou Capybara, le plus gros rouleur actuel, 35 à 60 kg, que l'on rencontre seulement en Amérique du Sud






Nous avons rendu visite à quelques artisans potiers. Marajo a une tradition du travail de l’argile qui remonte à la nuit des temps et ses poteries sont très reconnues et appréciées. Je me suis achetée une petite amulette-grenouille qui me faisait très envie.







Deux jours après, retour à Belem et embarquement sur un bateau pour remonter les affluents de l’Amazone puis l’Amazone lui-même jusqu’à Santarem. 

Cette remontée de l'Amazone sera le sujet de notre prochain article.



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