lundi 1 juin 2020

LA REPUBLIQUE DOMINICAINE


(du 5 au 19 mars 2019)

Après la Caraïbe nous voulions aller aux Etats-Unis. C'était notre projet pour 2019.



La République Dominicaine quand on vient de Bonaire se trouvait sur notre route. Nous nous y étions déjà arrêtés en revenant de Cuba, juste quelques jours sur la côte sud, un sur l'île Béata et deux autres à Salinas avant de piquer sur Curaçao en 2018.
Pour aller aux Bahamas nous allions longer sa côte Est puis un peu sa côte nord.



Sur la côte Est se trouve la grande baie de Samana. Y est installée une belle marina, la marina de Puerto Bahia. Nous y sommes restés dix jours, le temps de visiter ce très joli coin.


L'île de Levantado à l'entrée de la baie


LA BAIE DE SAMANA 
( du 5 au ... mars 2019)

Puerto Bahia est une marina assez luxueuse ( un joli jardin bien entretenu, 2 piscines à débordement, des sols et des sanitaires de marbre très propres, deux restaurants,  un beau salon ouvert, une salle de billards, etc ,etc... ) donc chère - 48$ par jour pour notre 41 pieds + eau et électricité - mais nous n’avions pas vraiment le choix : c’était le seul endroit où nous pouvions laisser YOVO en toute sécurité pour aller visiter Santo Domingo, l’intérieur du pays et la péninsule de Samana. Un gros inconvénient : le système pour amarrer les bateaux que nous avons déjà rencontré et que nous détestons car vraiment peu pratique! : des poteaux de bois hauts et de plus, là, sans rien  pour retenir les bouts. Il y a bien un mouillage en face de la ville de (Santa Barbara de) Samana mais il ne convient qu'à ceux qui ne comptent pas s’éloigner beaucoup de là.











Santo Domingo / Saint Domingue


Peu après notre arrivée nous avons loué une voiture par l’intermédiaire de l’agence de voyages de la marina tenue par un français très sympa. L'idée était d'aller directement  à Santo Domingo/Saint Domingue et d'en visiter la vieille ville puis de revenir par l'intérieur du pays et la côte nord du pays, cela en cinq jours.
A l’aller nous avons pris « l’autopista del Nordeste » qui est payante et est une simple route à deux voies, parfois trois, au revêtement très correct. Mais on n’avance guère et il nous a fallu trois bonnes heures pour faire les 180 ou 190 kms qui nous séparaient de Santo Domingo. La vitesse est partout limitée à 80km/h ( à 50km/h pour traverser le parc des Haïtises) et les conducteurs sont tellement imprévisibles, vous doublant à droite ou à gauche selon l’inspiration du moment, que l’on a tendance à aller encore moins vite! Une fois arrivés dans la banlieue de Santo Domingo nous nous sommes trouvés dans une circulation monstre avec des embouteillages -c’était vers midi! - et nous voulions, avant d’aller dans le quartier colonial, nous rendre chez Automarine où nous espérions trouver quelques pièces pour le bateau. Heureusement que nous avions notre I-Phone et son GPS! Sans eux nous n’y serions jamais parvenus. Il y a à Santo Domingo de très grands axes routiers aériens qui traversent la ville. Ils sont très pratiques pour qui sait les utiliser : le problème est de savoir comment y entrer et surtout quand en sortir. Nous y sommes parvenus mais avec beaucoup de mal. Toute une expérience! Et, miracle, nous avons trouvé chez AutoMarine tout ce dont nous avions besoin! De là nous sommes retournés sur nos pas, avec un peu plus d’expérience, pour aller dans la vieille ville où nous avions retenu une chambre dans un petit hôtel très bien situé, la Casa Naemie, 11 Calle Isabel la Catolica, un hôtel très correct dans une rue calme bien que proche du Parque Colón. 


Le premier endroit que nous ayons visité fut la cathédrale Santa Maria la Menor. Construite entre 1512 et 1540 elle est la première cathédrale des Amériques. Elle servit à Drake de quartier général quand il mit la ville à sac! Elle n’a jamais été achevée car les espagnols trouvèrent le Mexique plus rentable et digne de leurs efforts financiers. Elle comporte trois nefs, d’innombrables chapelles mais pas de transept. La crypte contient les restes de la famille de Christophe Colomb mais on n’y accède pas. 











Nous nous sommes beaucoup baladés dans les rues de la vieille ville, très peu étendue, les rues commerçantes, modernes, comme les rues remontant à plusieurs siècles, pleines de charme...






et sommes passés devant de beaux bâtiments coloniaux tous construits en gros blocs de corail, entre autres l’ambassade de France et le Panthéon. C'est le cas tout particulièrement de la rue de Las Damas, ces "damas" étant l'épouse de don Diego  et ses amies qui aimaient s'y promener...







Cette rue mène à la place d'Espagne au bout de laquelle s'élève l'Alcazar de Colon, le palais de don Diego Colon, le fils de Christophe Colomb, vice-roi des Indes. Construit entre 1510 et 1514, en blocs de corail bien sûr, il est d'un style mélangeant la renaissance espagnole et  italienne, le gothique et le mudéjar. Ce serait le premier palais fortifié du Nouveau Monde. Il est impressionnant et compte de très beaux meubles et tableaux d'époque.

Le palais de Don Diego Colon








Nous aimons beaucoup les musées et avons donc aussi passé quelque temps dans celui de San Domingo. Il y a une très belle ancienne pharmacie avec de superbes pots de céramique et de verre.







Mais ce qui nous a le plus intéressés c'est le rôle qu'a joué Hispaniola dans la conquête des Indes Occidentales. C'est de là que sont parties toutes les expéditions des conquistadores vers Cuba, vers le Mexique, vers la Floride, et le nord de l'Amérique du Sud, comme le montre cette carte... 




C'est de là qu'ont été mis en oeuvre les génocides, la traite d'êtres humains, la maltraitance et les spoliations qui allaient avec la colonisation... Il y a dans la vieille ville une très belle statue, moderne, du Frère Batolomé  de Las Casas ( 1474 - 1566 ), surnommé l'Ami des Indiens, qui, après avoir participé à la colonisation des Amériques avec Ovando, le successeur de CH. Colomb, a décidé de rompre avec cette vie, est devenu prêtre à Saint Domingue, est finalement devenu évêque au Mexique et a passé sa vie à dénoncer les pratiques coloniales. 





Le soir nous allions au Parque Colon, c'est-à-dire la place de la cathédrale au milieu de laquelle se dresse la statue de Christophe Colomb. C'est la partie la plus touristique, la plus animée de San Domingo, de jour comme de nuit. Nous y avons passé les deux soirées de notre séjour dans la capitale. A un angle de la place, juste devant le restaurant où nous allions un jeune guitariste nous régalait de son talent.








Après avoir passé 3 jours à saint-Domingue nous sommes rentrés à la marina en passant par le centre puis les côtes Nord et Est du pays.




Premier arrêt à Santo Cerro qui est un haut lieu religieux du pays. C'est au centre du pays. On est tout de suite dans l'ambiance en empruntant la route qui monte à ce village haut perché : tous les 200m, à droite  comme à gauche, se dressent des sculptures emblématiques de la religion catholique. Il y en a bien une vingtaine au total! 







Un peu avant d'arriver au village un point de vue magnifique sur la plaine environnante, la plaine de la Cibao. Endroit émouvant : c'est là que les Taïnos perdirent leur dernière bataille contre les conquistadors en mars 1495.




Le centre du pays n'a rien d'extraordinaire ( du moins ce que nous en avons vu) : un paysage plat, les cultures vivrières habituelles des pays tropicaux,  parfois des rizières, de nombreux dépôts d'ordures sauvages... 







La côte, beaucoup plus attrayante avec ses belles grandes plages bordées de cocotiers attire de nombreux touristes. C'est la côte nord du pays et l'océan atlantique, cette côte est donc peu protégée. 





Au bout de la péninsule se trouve Las Galeras, petit village encore authentique  et calme mais qui risque de ne plus l'être longtemps 
car les étrangers de toutes nationalités s'y sont installés de même que quelques hôtels et restaurants. Sauront-ils se limiter? Le village lui-même n'a guère d'intérêt mais la plage est superbe...







A l'arrière la vie continue…




En suivant la côte on revient dans la baie de Samana. Très jolis paysages marins.










Cette côte est bordée de petites montagnes couvertes d'une végétation luxuriante. Des villages aux jolies cases de bois vivement coloré ponctuent la route, de pauvres petites maisons pour certaines qui doivent manquer de confort... 









Beaucoup de monde à pied le long de la route, des ménagères, des enfants en uniforme revenant de l'école... Peu de voitures mais un bon nombre de motos. Les gens ont l'air assez gai. Ce n'est pas la richesse mais on n'a pas l'impression de grande pauvreté. La République n'est quand même qu'au 76ème rang des 175 pays du monde quant au revenu mensuel moyen avec 533 US $. Le tourisme est un de ses atouts principaux.










Traversée de la ville de Santa Barbara de Samana et sa baleine à bosse... Il faut savoir que la baie de samana est le lieu de prédilection de ces baleines qui viennent s'y reproduire ou y mettre bas. On peut en compter jusqu'à 250 en février certaines années.







Juste avant d'arriver à la marina, depuis une hauteur vue sur le parc national des  Haïtises, de l'autre côté de la baie, où nous allions nous rendre dès le lendemain... 







Le parc national des Haïtises


Ce parc de 1600m2 est une zone très préservée à laquelle on n'accède qu'avec une autorisation de l'état et généralement moyennant finances. Les dernières personnes à y avoir habité étaient les Taïnos décimés au début du XVIème siècle. Les navigateurs ont le droit d'y passer, gratuitement ,deux nuits avec un permis délivré par la police à la marina. 
Le parc comporte une grande étendue d'eau contenue par une barre lagunaire, des marécages côtiers, et surtout des mégotes comme on en voit dans la baie d'Along (Vietnam)  ou encore à Viñales (Cuba). La faune (des oiseaux avant tout) et la flore sont abondantes. Au bas des falaises on peut visiter des grottes, dont certaines très vastes. Elles étaient habitées par les Taïnos et leurs parois comptent de nombreuses peintures et sculptures rupestres.

Nous sommes partis tôt le matin. Le parc n'est qu'à quelques milles de la marina.






Nous avons ancré à une centaine de mètres des mogotes. Nous étions seuls. En arrivant nous nous sommes présentés aux gardes qui se relaient sur place. ils jouent aussi le rôle de guides pour certaines grottes.
















Beaucoup d’oiseaux dans ce parc en particulier là où nous étions, une zone de falaises, de "mogotes" et de mangroves entre lesquels nous avons fait de nombreuses balades en annexe.







Les oiseaux étaient principalement des pélicans, des sternes, des frégates et de hérons blanc ( ou aigrettes?). C’était bientôt l’époque des amours pour les frégates et on commençait à avoir leurs jabots rouges au cou des mâles. Quant aux aigrettes les amours battaient leur plein et nous avons assisté à de superbes parades tout en haut des arbres.













Retour à la marina au bout de deux jours. 



Qui nous prend les amarres à notre arrivée au quai sinon Michel et Maël d'OBIONE, des amis que nous n'avions pas revus depuis Cuba! On était restés en contact, ils savaient où nous étions et nous ont fait cette visite surprise. On déjeune et on passe l'après-midi ensemble à ressasser les vieux souvenirs...



Le temps avançait, on avait encore du chemin avant les Bahamas et les Etats-Unis...On décide de partir le surlendemain pour Luperon, petite ville sur la côte nord de la République Dominicaine, excellent tremplin pour les Bahamas.






Tôt le matin nous partons donc pleins d’attentes de ce nouveau trajet. Nous venions de quitter notre place et nous engagions dans la passe assez étroite de sortie de la marina quand François me crie «  la barre à roue ne réagit plus! ». Panique à bord : on pouvait toucher les quais et autres bateaux à tout moment! Nous faisons  des gestes en direction des quelques personnes qui se trouvaient à quai. Ils viennent à nous en annexe. L’un d’eux crie à François «  Vous n’avez pas de barre de secours? ». François un peu paniqué répond « Non! » et ils nous aident avec grande difficulté à nous réamarrer à la place la plus proche. Bien sûr que nous avions un barre de secours mais dans le stress on s’est rendu compte que l’on pouvait dire n’importe quoi!  
Une des drosses avait cassé! Nous en avions un jeu d’avance. Nous sommes repartis dans l’après-midi mais avons décidé de passer la nuit sur l’île de Levantado à l’entrée de la baie de Samana pour arriver dans la journée du lendemain à Luperon.  Une traversée d’un peu plus de 24 heures. Temps calme, beau coucher de soleil… Nous étions à Luperon en tout début d’après-midi.





L’arrivée à Luperon se fait sans problème. Devant la ville un grand plan d'eau plein de bateaux. On doit payer une taxe pour accéder à la baie... C'est assez rare!




On va en ville  pour visiter et se renseigner sur les formalités de départ du pays.
Surprise : c'est le carnaval! La rue principale de la ville est pleine de gens déguisés de préparant à défiler. Les costumes sont très colorés et très travaillés : ils sont couverts de paillettes, de boutons, de pompons, de coquillages. Les hommes tiennent à la main des fouets et des vessies de porc gonflées dont ils font semblant de frapper les gens. Les coiffes sont très originales.  Nous avons déjà vu beaucoup de carnavals mais rien de semblable. Nous avions de la chance...



























Dernière balade dans la ville...






...et ce fut le départ de la République Dominicaine pour les Bahamas le mardi 19 mars à l’aube. Une traversée d'une trentaine d'heures par une mer très calme.




Une traversée d’une trentaine d’heures par mer très calme, non pas jusqu’aux Bahamas mais jusqu’à une petite île des Turques et Caïcos où on nous avait conseillé de nous arrêter pour la nuit sans faire les formalités d’entrée dans ce pays, très chères, pour un simple arrêt de quelques heures. Nous ne sommes pas descendus à terre, n’avons vu personne, juste admiré la côte du bord et tout s’est bien passé.









Prochain article : Les Bahamas  

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