mardi 27 novembre 2007

LA DEUXIEME ETAPE















De Santa Cruz au Cap Vert



Comme prévu, nous sommes revenus à Santa Cruz de Ténérife le 5 novembre, en compagnie de Christian, un des frères de François, qui avait depuis longtemps envie de traverser l’Atlantique.



Nous avons retrouvé Yovo sale mais en excellent état. Cependant le lendemain de notre arrivée nous avons constaté une panne du radar neuf installé quatre mois auparavant.


















Le détaillant Furuno de Ténérife n’étant pas réparateur agréé, il a fallu contacter ESM, notre vendeur et installateur de Port Camargue, qui a contacté Furuno France, qui a contacté Furuno Espagne, qui a contacté Furuno à Gran Canaria, qui nous a envoyé el señor Sergio pour effectuer la réparation sous garantie internationale.
Sergio a passé la journée du vendredi 9 à tout tester, à monter au mât, à retester, à remonter au mât, avant de repartir avec le mystère de la panne que Madrid devait élucider. De notre côté, nous avons décidé d’aller à l’île voisine de La Gomera où Sergio devait venir nous réparer sans problème.
S’en est suivi une bataille de procédure entre Furuno France qui possédait la pièce fautive de l’antenne et Furuno Espagne, aucun des deux ne voulant, semble-t-il, assumer les frais du dépannage. Après force coups de téléphone de moins en moins aimables dont se chargeait Christian, plus rompu que nous au monde des affaires, nous avons, de guerre lasse, décidé de partir pour le Cap Vert, sans radar, avec une vague promesse de réparation sur place à laquelle personne n’a cru.
Nous étions particulièrement amers car nous savions que la réparation était facile avec un peu de bonne volonté de part et d’autre. Nous avions précisément équipé Yovo d’un radar pour les quarts de nuit pendant la traversée, la fonction veille de la machine apportant une sécurité et un confort certains.

Nous avons quand même eu le temps de visiter un peu La Gomera qui est une île superbe, très tranquille, de toute évidence peu touchée par le tourisme.












Nous avons pris un bus qui nous a menés de San Sebastian, au milieu de la côte est ( où était le bateau), à Valle Gran Rey, petite station au milieu de la côte ouest, ce qui nous a permis de découvrir le centre de l’île

qui n’a rien à envier à ses grandes sœurs :

très beaux paysages tantôt désertiques tantôt très verts voire luxuriants, profonds canyons dignes de westerns, belles plages le plus souvent de sable noir aux eaux accueillantes ( 23-24 degrés)…Nous sommes revenus par bateau en longeant les hautes falaises du sud de l’île.



Le petit port de San Sebastian est très agréable, avec une marina bien tenue et même un artisan voilier, Thomas, un suisse allemand polyglotte et au magnifique sourire (ajout de Francine), qui nous a réparé le lazy-bag installé lui-aussi en juin dernier et dont toutes les sangles étaient déjà rongées par le soleil : bravo le voilerie Elvström !…
C’est jeudi 15 novembre que nous avons finalement décidé de partir pour la traversée sur le Cap Vert ( 752 milles), par une météo excellente, mais avec, en contre-partie, peu voire pas de vent…

Nous sommes arrivés à Palmeira, le mouillage principal de l’île de Sal ( première île du Cap Vert quand on vient du nord) après une traversée assez atypique de sept jours : nous avons eu tout d’abord quatre jours de calme plat, par conséquent de route au moteur, puis nous avons enfin trouvé les alizés de Nord-Est (15 à 25 nœuds) pendant les trois derniers jours et là le bateau s’est remis à marcher normalement.
Que faisons nous pendant de si longues traversées, vous demandez-vous peut-être?
Dans la journée il y a la navigation, l’observation de la mer (nous avons eu quatre fois la visite de dauphins dont une de nuit),
















la pêche (chaque fois que nous avons mis la traîne nous avons pris un poisson : une bonite listao de 5 kilos , deux daurades coryphènes de 600g et 1.200kg

et un poisson non identifié de 800g), les discussions, la lecture, le patchwork pour Francine, l’écoute de la radio (RFI) et de CDs, les petits « reposements »,











sans oublier la toilette, la cuisine, la prise des repas et la vaisselle qui sont des opérations sensiblement moins évidentes en mer que sur terre.
Pendant la nuit, il y a bien sûr toujours la navigation, plus les quarts (de trois heures) que nous prenons par roulement : 10h-1h, 1h-4h, 4h-7h. Dans la journée nous jetons un œil tous les trois. En sept jours nous avons vu au maximum une dizaine de cargos ou pétroliers. La nuit nous admirons le ciel, écoutons de la musique sur un walkman pour ne pas déranger ceux qui dorment, lisons à la lumière d’une lampe frontale…
Finalement le temps passe assez vite.

Les formalités d’entrée au Cap Vert ont été un peu longues à faire. Palmeira, le petit port de l’est de l’île où tout bateau fait escale en arrivant à Sal, n’a pas dû changer depuis les cinquante voire les cent dernières années, le tourisme se développant avant tout au sud de l’île, à grand renfort de complexes hôteliers.



La première impression des Capverdiens est très bonne : ils sont particulièrement gentils et serviables. Beaucoup se débrouillent en français.
Ensuite, nous sommes allés à l’île de San Nicolau où nous nous trouvons à présent.





Là encore, un petit port pas du tout touristique où les gens vous saluent et demandent même à être photographiés.











Aujourd’hui, nous allons faire une randonnée à l’intérieur de l’île, sur les conseils de Henny, un vieux néerlandais fort gentil qui s’est installé à San Nicolau où il tient une petite pension de famille.


























Prochain article un peu avant Noël à la Guadeloupe.

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