dimanche 14 février 2016

LE BRESIL : Troisième partie

LE BRESIL
(du 1er au 10 juin 2015 et du 5 décembre 2015 au 15 février 2016)


Partie 1 : du 1er au 10 juin 2015

Nous sommes arrivés au Brésil le 1er juin 2015 après une traversée de huit jours depuis l’île d’Ascension ( voir article précédent) avec une bonne moyenne de 6.2 noeuds. Un petit problème en milieu de parcours : l’axe de la poulie du haut du  mât étant usé, la drisse de grand voile est restée coincée dans la poulie et François a dû monter pour la défaire et affaler la voile. Pas drôle! Pour les voileux, la drisse de grand voile a été remplacée par la balancine de bôme jusqu’à l’arrivée et tout s’est bien passé.



Au niveau de Cabedelo ( un peu au nord de Recife, au niveau du mot Paraïba). Voir la carte ci-dessus) nous sommes entrés dans une rivière, le rio Paraïba ( le nom de l’état), que nous avons remontée sur plusieurs milles.







Nous sommes arrivés à la marina de Jacare Village, une marina tenue par un triumvirat de français, Francis, Nicolas et Dominique. Deux pontons, un très grand espace ouvert mais abrité, très bien ventilé, avec un bar, un restaurant ( Nicolas est bon cuisinier!), des tables, des chaises et fauteuils où discuter, des sanitaires et douches, une salle laverie et la WIFI malheureusement pas sur les pontons. Gentils, efficaces, parlant parfaitement le portugais nos trois français ont tout fait pour nous faciliter les choses entre autres pour les formalités d’entrée et de sortie, pour nous mettre en relation avec les divers artisans dont nous avions besoin, et pour nous aider à connaître le coin et le Brésil, en organisant des balades groupées ou en nous faisant profiter de leur expérience par des conseils avisés.









Nicolas

Pendant les dix premiers jours que nous y avons passé nous nous sommes d’abord reposés puis nous avons préparé YOVO pour son hivernage non sans nous ménager de petites plages de détente pour aller visiter le coin. 
D’abord Joao Pessoa, à une dizaine de kms de là ( on peut y aller en train depuis Cabedelo) où Francis nous a convaincus d’aller assister à un « sabadinho », la petite fête qui rassemble sur une place de la ville de nombreux amateurs de « farro » ( prononcer faho), la danse du Nordeste, tous les samedis après-midi. Les jeunes dansent avec les jeunes mais aussi avec les vieux ou les vieux dansent tout seuls. Même les unijambistes se laissent emporter par le rythme! Et quand on ne danse pas on regarde et on goûte à toutes les petites spécialités brésiliennes à manger sur le pouce : brochettes de poulet, de saucisses, de fromage grillé… un peu caoutchouteux mais pas mauvais du tout… arrosé bien sûr de bière ou mieux d’une bonne « caipirinha »,   un peu comme un Ti Punch dont on aurait remplacé le rhum par de la cachaça (….) et que l’on aurait allongé de glace pilée.





Jean-Pierre d'ALIBI et Chantal et ... de SERRECUL (orth?)



Après le départ de l’orchestre de petits groupes sont venus continuer à animer la soirée.





Et nous avons terminé dans un bar à cachaça que Francis nous a fait découvrir. Nous étions toute une bande de joyeux navigateurs qui soit, en provenance du Cap Vert, démarraient leur tour du monde, soit comme nous, en provenance de l’Afrique du Sud ou de la Namibie, n’allaient pas tarder à boucler la boucle, en vieux tourdumondistes.


Armelle et jean-pierre de ALIBI

Armelle d'ALIBI, Chantal de SERRECUL et moi Francine avec un brésilien de rencontre


Un autre jour nous sommes partis en minibus visiter la petite ville d’Alagoa Grande, ses maison colorées, ses marchés couvert et en plein air, son  étonnant petit théâtre, son église.








Les cheveux sont de vrais cheveux!




Armelle s'est fait bel et bien arnaquer par le vendeur de CDs avec lequel elle discute : sur les CDs il y avait tout au plus une de la dizaine de chansons annoncées!

La noix de cajou pousse à l'extérieur du fruit. Avec le fruit on fait de délicieux jus de fruit.


Comme dans toutes les villes anciennes du Brésil, grandes ou petites, il y a un théâtre, monumental ou miniature selon le cas... Ce sont de vrais petits bijoux!




Puis Francis nous a emmenés visiter une usine de cachaça de la marque Volupià, la meilleure marque du Brésil, et déjeuner ( fort bien) dans le restaurant attenant à l’usine où nous avons goûté aux spécialités brésiliennes dont l'incontournable "feijoada".









Vu dans le jardin du restaurant, un lémurien je pense, un petit mâle sans aucun doute...



L’après-midi nous avons visité une autre ville du Nordeste, Areia, ses rues aux maisons peintes de couleurs très vives, son théâtre datant de 1859, ses vieilles boutiques dont certaines toujours dans leur jus.









Un autre jour encore la marina a organisé une sortie à Campinha Grande, à deux heures de Jacaré en voiture, pour  voir comment les brésiliens fêtent la Saint-Jean. En fait il y avait une immense aire où était recréé un village en carton-pâte avec sa place, son église et quelques maisons et où divers groupes de musiciens se produisaient sous de grandes tentes et faisaient danser les gens principalement au rythme du forro comme au sabadinho de Joao Pessoa. Apparemment les gens s’amusaient beaucoup mais nous qui ne dansons pas et ne faisions que les regarder, en avons eu assez au bout d’une heure! Il a quand même fallu attendre le rendez-vous avec le bus trois heures plus tard! Une sortie qui ne nous a donc pas vraiment emballés!








Il y a tellement de petits orchestres que les danseurs ont toute la place pour évoluer sur les pistes...




Des danseurs en costume du XVIIème enrichis se produisent sur certaines des scènes...



Un certain nombre de gens se déguisent. Les homosexuels s'en donnent à coeur joie...





Pendant les quinze jours que nous avons passé à Jacaré en juin 2015  a aussi eu lieu la Fête de Yemanja, déesse de la mer toute vêtue de bleu et de blanc, protectrice des marins et des navigateurs. Pas question donc que nous n’y allions pas! 



On nous avait recommandé la fête de Joao Pessoa. Dès la tombée de la nuit nous avons vu une foule compacte déferler vers la plage. Beaucoup de personnes avaient des fleurs à la main, bouquets petits et gros et même d’énormes compositions. Certains étaient déguisés.






L’idée est de jeter les fleurs à la mer en faisant un voeu. Si les fleurs sont emportées par les flots le voeu sera exaucé. Pour s’en assurer certaines personnes s’avançaient dans l’eau jusqu’à perdre pied pour atteindre des bateaux amarrés assez loin du bord et qui se chargeaient (moyennant finance?) d’emmener les fleurs au loin une fois le bateau plein.





Quelques groupes de personnes, le plus souvent habillées de bleu comme la déesse, d’énormes jupes en tissu satiné doublées d’innombrables jupons pour les femmes, des costumes tunique longue et pantalon de broderie anglaise ou de satin brodé pour les hommes, dansaient en rond, sur des rythmes africains, en l’honneur de la déesse, rythmes donnés par quelques musiciens, principalement des tambours dirigés par un maître de cérémonie. Au centre du cercle, et en fait un peu partout sur la plage, des trous profonds avaient été creusés dans le sable pour y planter quelques bougies. Certains danseurs, de vieilles femmes le plus souvent, entraient en transe au bout d’un certain temps. Après quelques danses, les groupes de danseurs, musiciens et leurs adeptes se dirigeaient  tous ensemble vers la mer et y déposaient leurs fleurs.









Tout se passait sur l'immense plage de la baie de Joao Pessoa. Tout le monde était tourné vers la mer. Beaucoup priaient.






 Bien sûr  - nous étions au Brésil, il ne faut pas l’oublier ! -  un groupe de musique pop était aussi là sur un podium à déverser des flots de musique tonitruante sur une foule de fans!



Comme toujours dans les fêtes brésiliennes on trouve partout de quoi boire et manger!




La fête s'est terminée sur un très beau feu d'artifice... plus beau que la photo!



A deux heures en voiture de Joao Pessoa se trouvent deux très belles villes que nous voulions visiter, Olinda et, six kilomètres plus au sud, Recife. Nous avons profité du fait que nos vols de retour sur la France partaient de Recife pour y aller passer deux, trois jours, juste avant notre départ.
La partie ancienne d'Olinda se trouve sur une colline du haut de laquelle on a une très belle vue sur les toits de la ville, la mer et au loin la ville de Recife.








Nous avons logé à Olinda dans un hôtel installé dans une belle et grande maison coloniale du début XIXèm en plein coeur de la vieille ville.







On n’a pas nommée Olinda la « ville au sept collines « pour rien et il faut être en bonne forme physique pour en monter et descendre les ruelles escarpées et avoir de bonnes chaussures pour ne pas se tordre les pieds sur les vieux pavés inégaux des chaussées. Ceci dit c’est, avec Ouro Preto, un des joyaux du Brésil qu’il ne faut pas manquer de visiter. L’UNESCO l’a d’ailleurs déclarée «  héritage de la nature et de la culture de l’humanité ». Les ruelles sont bordées de maisons  coloniales aux façades colorées.









De sa vingtaine d’églises de style baroque nous avons principalement visité l’église de la Miséricorde située en haut de la colline.  Ce serait la plus ancienne église du Brésil, 1540. Y vivent des bénédictines missionnaires.





Sur la place devant l'église un petit marché d'artisanat local.



Puis nous sommes allés au Couvent de Saint François, le plus ancien couvent franciscain du Brésil, 1577, et à l’église Notre-Dame des Neiges (?) qui en fait partie et qui date de 1588. Dans tous ces lieux  à la décoration baroque nous avons pu admirer maître-autels de bois doré très chargés, plafonds peints souvent à caissons et  azuleros. Les sacristies sont étonnantes par leur dimension, la beauté de leur plafond et la taille des meubles en jacaranda massif sculpté. Jamais nous n’avions rien vu de pareil!




Les moines n'étaient pas vraiment ravis qu'on les prennent en photo....









 L’église Notre-Dame d’Amparo un peu plus sobre nous a bien plu aussi. 





Certaines églises étaient malheureusement fermées quand nous y étions…


Un soir en cherchant un bar où finir la soirée nous sommes tombés sur un groupe de jeunes musiciens qui nous ont régalés de musique brésilienne de qualité. Le plus jeune d’entre eux jouait magnifiquement de la flûtée traversière. Un vrai régal!



Peu de graffitis sur les murs, contrairement à de nombreuses autres villes, juste quelques peintures murales intéressantes.



C'est à Olinda que nous avons vu le carnaval de jour dont je reparlerai dans un prochain article.

A Recife, nous avons commencé par une balade dans le vieux quartier historique et touristique où de nombreuses maisons ont été rénovées.


les places et trottoirs sont au Brésil souvent couverts d'empedrados, comme au Portugal








Sur la jetée qui sépare fleuve de la mer se dresse la Colonne de Cristal qui célèbre le 200ème anniversaire du Brésil.




Nous avons poursuivi par la visite d’églises et de couvents toujours dans ce même style rococo que nous n’aimons pas vraiment mais qui reste absolument fascinant, principalement le couvent et l'église de saint Antoine qui forment un vaste complexe architectural. La Capela Dourada (la Chapelle Dorée ) est une annexe de l'église Saint Antoine. Comme pour Olinda, comme notre esprit était déjà en France que nous allions rejoindre sous peu, je n’ai pas pris la peine d’écrire le nom des lieux sous les photos et je ne suis pas sûre de ne pas me tromper dans les noms! Mais les photos restent parlantes...
Le couvent remonte à 1606 mais l'église de Saint Antoine de style rococo fut construite plus tard sur l'emplacement d'un ancien oratoire, entre 1753 et 1770.
La Capela Dourada a, elle, été construite entre 1696 et 1724. C'est l'un des plus beaux exemples de l'architecture religieuse au Brésil. Toutes les boiseries sont en bois de jacaranda ( un bois local très précieux et coûteux) doré à la feuille d'or.
















Au Brésil les statues dans les églises portent souvent de vrais cheveux



Dans le musée attenant...






Alors que j'écris le paragraphe sur Recife et que j'inclus les photos tout en rejetant un oeil au guide je me dis que nous aurions dû retourner à Recife, que nous n'en avons pas vu le quart! Too late!

Nous avons ensuite quitté le Brésil pour près de six mois pour revoir parents et amis et ne sommes retournés au brésil que début décembre 2015.
Je vous narrerai la suite dans un autre article ( voire deux) que j'ai d'ailleurs déjà commencé. 

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