mercredi 31 octobre 2018

CUBA Première partie : Cayo Largo et La Havane


CUBA
(du 19 mars au 16 mai  2018)


PREMIERE PARTIE : CAYO LARGO ET LA HAVANE




Nous sommes arrivés à l’île de Cayo Largo, Cuba, le lundi 19 mars au matin après un peu plus de trois jours de navigation presqu’uniquement au moteur. Nous venions de la Jamaïque, de Port Antonio sur la côte nord, tout à l'est. La mer était plate et lisse. Nous avons réussi à faire une heure et demie de voile le premier jour, trois heures et demie le deuxième jour et deux heures et demie le troisième jour. Sinon c’était moteur, moteur et encore moteur! Pas le peine de vous dire que nous avons apprécié le silence qui suivait, de temps en temps, l’arrêt du moteur et que nous avons été très contents d'arriver! 





Très souvent des oiseaux viennent se reposer la nuit sur le bateau pour quelques heures voire toute une nuit




J’ai expliqué dans mon précédent article que nous avions choisi d’aller d’une seule traite à Cayo Largo, île très à l’ouest sur la côte sud de Cuba, pour n’avoir à faire qu’un seul trajet, le trajet Ouest-Est, pour rejoindre ensuite Haïti, la Rép. Dominicaine et finalement Curaçao où nous allions  de nouveau laisser le bateau cette année.

CAYO LARGO

Cayo Largo est une grande île toute en longueur, bordée d’une plage de sable blanc et fin de plusieurs kms le long d'une mer bleu turquoise chaude à souhait! La partie la plus à l’est est bordée d’ hôtels " todo incluido " ( tout compris) qui travaillent avant tout avec les italiens et un peu aussi avec les canadiens.





Les formalités se sont passées au mieux, de façon très cordiale et assez rapide. Des amis nous avaient prévenus que le chien détecteur de drogue furetait partout et sautait sur les banquettes et les lits et nous avions pris nos précautions et tout recouvert de vieux draps! Nous avons eu de la chance : ce jour-là il était déjà réquisitionné à l’aéroport : nous n’avons pas eu droit à son passage dévastateur! 
Nous nous sommes fait avoir par les autorités vétérinaires : ils ont inspecté nos coffres de conserves, notre hamac à fruits et légumes et notre frigo et ont déclaré qu’ils pourraient nous prendre la viande et les légumes frais mais que tout avait l’air sain et qu’ils allaient nous les laisser. Ouf! Mais en partant ils nous ont réclamé 10 US$ chacun sans nous proposer de reçu, le prix de leur bienveillance! Ceci dit, à Cayo Largo on ne trouve presque rien de frais et cela nous a bien arrangé. Cela ne s'est reproduit nulle part ailleurs contrairement à ce que l'on nous avait annoncé.

La marina se trouve dans la partie ouest de l’île. Il y a quelques boutiques et stands d’artisanat, une banque, un ou deux bars restaurants, un kiosque ETECSA ( très important, j’y reviendrai!), un mini market, un coiffeur ( qui n’est jamais là, ayant mieux à faire dans les hôtels ), quelques hôtels d'état pour d'éventuels touristes et les logements et restaurants d’état des employés des hôtels.  

La marina est à 300 ou 400m  du mouillage le plus proche ( payant lui aussi! )...





Le mouillage...



Le restaurant de la marina... Pas mal du tout : on y mage de bonnes pizzas et leurs mojitos sont très bons!




Le bar de la marina est en partie sur pilotis et dessous tournent d'énormes tarpons, 1m à 1m 20 de long, auxquels les touristes lancent qui du pain qui des morceaux de pizza! Ces poissons aux écailles argentées si épaisses qu'on dirait des morceaux de plastique sont vraiment impressionnants.


Le petit village...





Les quelques hôtels du gouvernements nous ont paru tristounets et bien vides...





Il y a dans tous les villages au moins un kiosque ou une boutique ETECSA. Ce sont des centres téléphoniques qui fournissent aussi alentour une connexion internet moyennant l'achat de cartes très peu chères. Mais souvent il n'y a pas d'endroit pour s'asseoir et on est obligés de s'asseoir sur les rebords de trottoirs! A Cayo Largo nous avons fini par trouver des bancs de pierre dans un petit parc à proximité. Il faut reconnaître que c'est un peu lent mais que cela ne marche pas si mal. Les cubains font un grand usage d'internet qui n'existait pas pour eux il n'y a pas si longtemps! Un conseil : acheter des cartes d'au moins 5 ou 10 CUC ( = 5 ou 10 heures) car elles filent vite!



Il y a deux ans la marina gérait aussi un petit ensemble hôtelier qui avait l'air pas mal avec des bungalows et une piscine. Il est maintenant fermé et est en triste état...




C'est à Cayo largo que nous avons vu notre première représentation de José Marti. C'est un modèle que nous retrouverons pour ainsi dire partout. La vénération des cubains pour cet homme est incroyable! J'en reparlerai plus loin à propos de La Havane.





Cette partie de l'île est vraiment très éloignée des grands hôtels, quatre ou cinq kilomètres. Une navette y amène et ramène gratuitement les touristes.

Cayo Largo est donc une île totalement artificielle créée pour les touristes. Ici pas de " vrais" cubains avec familles, une maison, un jardin, des divertissements; pas de marché non plus. Les touristes arrivent et repartent d’ici en avion. Les employés sont amenés ici en bateau de l’île de la Juventud ( une très grande île plus à l'ouest) où ils habitent. Ils restent à Cayo Largo trois semaines à l’issue desquelles ils ont droit à un repos de deux ou trois semaines chez eux. A Cayo Largo ils sont logés sur place et ont des cantines réservées.



Une des premières choses que nous ayons faite sitôt libérés des formalités fut d'aller boire au bar de la marina un "mojito", cette boisson nationale bien connue. Les meilleurs que nous ayons bus à Cuba d'ailleurs! Un ami cubain, Omar Gonzales, nous a dit que l'on reconnaissait un bon mojito au fait que la menthe disposée au fond était bien écrasée. Elle l'était et, petit plus important selon nous, le barman y ajoutait quelques gouttes d'Angostura, ce qui relevait encore le goût.




La personne la plus importante de Cayo Largo s’appelle M. PIRI. C’est le gérant de la marina. Il est très gentil, se débrouille dans plusieurs langues, appelle les dames « mi amor »… un personnage! Il est là dès très tôt le matin et n’arrête que très tard le soir. Il connait tout un chacun sur l’île et semble avoir tout le monde dans sa poche, entre autres les autorités. Il semble au courant des petites combines et autres trafics des uns et des autres... auxquelles il participe certainement. 
Il nous a nous-mêmes bien aidés à plusieurs reprises.
Nous voulions aller à La Havane depuis Cayo Largo, la seule marina de la côte sud qui accepte de garder les bateaux de passage, moyennant finances bien sûr mais c’est normal. M. PIRI s’est débrouillé pour nous trouver deux billets AR sur La Havane dès le surlendemain de notre arrivée, ce qui nous arrangeait.  Il nous a aussi donné l'adresse d'une " casa particular " qu’il connaissait dans le centre ville. Au retour nous lui avons parlé de faire prolonger notre visa de tourisme à Cienfuegos. Il s’est tout de suite écrié que c’était très compliqué dans cette ville, que cela nous prendrait beaucoup de temps et d’argent, ce qui nous a été confirmé depuis par des navigateurs, et il s’est chargé de nous faire avoir cette prolongation alors que nous étions très loin de la date où nous pouvions le faire. En un mot, il fait un peu penser au "Parrain" mais nous n’avons personnellement eu qu’à nous réjouir de ses interventions. C'est avant tout quelqu'un de gentil.

A  notre retour de La Havane nous sommes restés encore cinq jours à Cayo Largo, au mouillage cette fois-ci pour visiter le coin. Nous nous sommes baladés sur la plage la plus proche de la marina, Playa Serena, une superbe plage  de quelques kms qui donne sur des eaux bleu turquoise très limpides à 28°C! Nous avons beaucoup aimé nous y balader et nous y baigner. La plage avec les hôtels est bien plus loin, à cinq kms de là peut-être, mais nous n’avions pas envie d’y aller.





Avec le dinghy nous avons aussi exploré les moindres recoins de cette partie de l’île. Ils sont le plus souvent couverts de mangrove mais c’est très beau et l’eau, verte, y reste claire. Nous y avons souvent vu des raies mais elles sont quasi impossibles à photographier tant elles détalent à la moindre alerte. Y vivent de nombreux oiseaux.





Ibis blancs à bec rouge





Sur l’une des îles, moitié sable moitié mangrove, s’est installée une colonie d’iguanes, certains de belle taille. Habitués aux touristes qui leur rendent visite   tous les jours ils n’ont pas peur de nous, nous suivent et s’approchent très près espérant quelque chose à manger. Ils s’exposent au soleil toute la journée et rentrent dans leurs terriers à la nuit tombée. On voit très bien ces derniers creusés dans la petite falaise qui domine la plage de l’île qui donne sur le mouillage.








Une mère et son petit

On voit très bien un ignare dans son terrier.



C'est à Cayo Largo que nous avons retrouvé  Michel et Maël d'OBIONE, de vieux  amis de bateau. Nous avons bien sûr bu plusieurs mojitos avec eux et mangé les délicieuses pizzas du bar-restaurant... quand ils en font! Nous ne nous sommes pas vus longtemps car eux avaient atterri à Santiago de Cuba et allaient vers l'ouest dans l'intention de faire le tour de l'île jusqu'à La Havane avant de se diriger sur les Etats-Unis et plus particulièrement Indiantown où ils voulaient laisser leur dériveur intégral.



Pour terminer ce petit topo sur Cayo Largo deux photos prises l'une au coucher du soleil, l'autre de nuit, deux magnifiques souvenirs pour nous.





LA HAVANE

Le surlendemain de notre arrivée à Cuba vers 6 ou 7 heures du matin nous nous envolions donc vers La Havane. Un vol d'une demi-heure environ dans un petit coucou plein comme un oeuf avec tous les touristes qui emplissent les hôtels de Cayo Largo. Le prix du billet comportait le transport jusqu'à notre hôtel ou jusqu'à l'hôtel le plus proche de notre "casa particular" dans notre cas. 
L'adresse que nous avait donnée M. PIRI, contrairement à ce qu'il avait compris, n'avait pas de place pour nous mais en un rien de temps la dame nous a trouvé une autre "casa particular" à deux pas de là, une petite chambre et une grande salle de bains dans un appartement refait à neuf, extrêmement propre tenu par une jeune femme adorable, Lisbet. Elle n'y vivait pas mais y a été tout le temps que nous y sommes restés. Elle nous faisait le petit déjeuner, délicieux et très copieux. Elle adorait nous parler, répondre à nos questions, suggérer des balades, des restaurants, discuter de la vie des cubains d'aujourd'hui et des années 90. Notre espagnol hésitant ne la rebutait pas, au contraire elle nous aidait et nous corrigeait à notre demande. Son "habitacion" est très bien située, à la limite entre le Centro Habana et la Habana Vieja, dans une rue parallèle au Paseo Marti ( aussi appelé Prado), à deux pas du Parque Central et du Musée des Beaux Arts et de celui de la Révolution. Nous vous la recommandons. Voici son adresse et ses coordonnées.
Lisbet GARCIA,
lisbetgarcia85@nauta.cu


A peine arrivés nous nous sommes précipités à l'hôtel Sevilla pour contacter Omar, cet ami dont j'ai parlé plus tôt. Omar est un jeune cubain d'une trentaine d'années à peine. Il est traducteur et professeur d'interprétariat à l'université. Nous avons fait sa connaissance grâce à un de mes cousins, Jean-Marie, qui par l'intermédiaire du Lions Club de Lille participe à l'organisation de séjours pour de jeunes francophones du monde entier. Omar est venu en France plusieurs fois - il parle d'ailleurs un français remarquable - et connait bien notre pays. Son rêve est de revenir faire un master dans notre pays mais il y a beaucoup d'obstacles, l'un d'entre eux étant ses faibles moyens : il gagne entre son travail à l'université et des cours qu'il donne à l'Alliance Française de La Havane et ailleurs ( mais j'ai oublié où) à peine 40 CUC par mois, soit environ 40 euros!  Mais,  comme tous les cubains à qui nous avons parlé de la situation politique et économique du pays et de leur conditions matérielles personnelles, il ne se plaint pas et nous assure qu'il s'en sort. 
Il nous a donc rejoints à l'hôtel Sevilla où nous avons bien discuté puis nous nous sommes donné rendez-vous pour le samedi suivant car bien sûr il n'était pas libre avant.


Omar

L'hôtel Sevilla est une bel hôtel avec un restaurant très agréable où on peut entendre tous les jours des groupes de musiciens de très bonne tenue. On y voit, comme très souvent, un violon, une flûte traversière, un "guiro", des percussions, des maracas, une contrebasse et une guitare.




Un autre jour, un groupe plus restreint mais il y toujours quelques incontournables  ( guitare, maracas et la contrebasse, toujours tournée vers le mur!) ...




Tous les touristes qui voyagent à Cuba, surtout s'ils ne logent pas dans des hôtels, sont quasi obligés d'aller dans les hôtels car ce sont presque les seuls endroits où on dispose facilement d'internet. D'ailleurs les jeunes cubains ne s'y trompent pas que l'on voit debout ou assis par terre près des hôtels pour capter une connexion. S'ils se hasardent à entrer et à s'installer dans les fauteuils, les pauvres sont rapidement repérés et obligés de partir. Les touristes eux peuvent rester autant qu'ils veulent. Il ne leur est même pas nécessaire de prendre un repas, une collation ni même une boisson! Recommandation du gouvernement qui reconnait un manque? Mais il y a internet, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années.

 L'hôtel Sevilla, dedans ...


et à l'extérieur...




Ce même premier jour nous avons organisé notre voyage à Viñales, un voyage en bus avec l'agence Viazul, dont il existe un bureau à l'hôtel Plaza, sauf erreur.
Puis nous avons commencé à visiter La Havane en commençant par ce qui se trouvait dans le quartier de notre casa particular et tout d'abord par le Paseo Marti ou Prado.
Tout d'abord une précision :  ce nom de Marti,  on le voit partout à Cuba et surtout il y a sa statue, ou le plus souvent son buste, littéralement à chaque coin de rue! C'est LE héros national! Ce Marti, c'est Jose Marti qui a vécu dans la deuxième moitié du XIXème siècle, un homme rebelle, un écrivain, journaliste, orateur et penseur ( je recopie Le Routard!!!). Il vivra une grande partie de sa vie en exil, en particulier aux Etats-unis. Il créera le Parti révolutionnaire cubain et organisera la guerre d'indépendance. Il mourra mortellement blessé lors de la 2ème guerre d'indépendance contre l'Espagne. Le Paseo Marti, plus souvent appelé Prado par les cubains, est une très longue avenue avec une allée centrale dallée de marbre polychrome, bordée d'arbres vénérables sur laquelle donnent ce qui a dû être de magnifiques bâtiments. La plupart sont actuellement très délabrés et rafistolés un peu n'importe comment, certains ont été restaurés - et très bien restaurés - il y a peu, d'autres sont en cours de restauration.  On peut imaginer la splendeur de cette avenue il y a à peine cent ans.


Une agence de location installée sur le Paseo Marti!









Balcon donnant sur le Paseo

Un autre

Les cubains et les touristes adorent s'y balader. Il s'y passe toujours quelque chose. Un après-midi nous y avons vu un concours de danses traditionnelles en tenue d'époque. Un spectacle étrange pour nous touristes et que les cubains, nombreux, attendaient visiblement avec grand intérêt : une douzaine de jeunes couples, habillés comme au tout début du XXème siècle, essayait de recréer l'atmosphère d'une promenade dominicale dans un parc : ils commençaient par déambuler, bras dessus bras dessous, se saluant cérémonieusement quand ils se croisaient; à un moment donné ( nous n'avons jamais pu en distinguer le signal) ils se mettaient à danser les danses de l'époque, évoluant de façon un peu guindée due au type de danse certainement. Puis la danse s'arrêtait et ils se baladaient de nouveau jusqu'au signal d'une autre danse. Rien que des danses au rythme lent du temps passé. 






Il y avait un petit orchestre et un jury de trois ou quatre personnes. L'un des musiciens était un grand musicien et professeur de musique cubain, surtout réputé dans le monde de la musique, du nom de Alejandro Falcon. 


Des petites filles, élèves de l'école de danse locale attendaient patiemment le moment de se produire. La danse et la musique sont très importantes à Cuba. L'Ecole Nationale de Danse donnait sur le Prado, à deux pas de là, et chaque fois que nous sommes passés devant des petites filles en chignon et robes de satin attendaient leur cours. 




Il s'agissait là de danse classique ou traditionnelle. Dans d'autres villes, dans les maisons de la culture, nous avons pu assister à des cours de danse moderne suivis avec assiduité par des enfants et adolescents.


C'est sur le Paseo Marti que nous avons vu nos premières belles américaines. Je crois bien que François a dû en prendre deux ou trois cents en photo! Il faut dire qu'elles sont spectaculaires. Ceux qui en possèdent ont là un véritable trésor. Elles sont bichonnées, leurs peintures sont rutilantes et leurs chromes étincelants. Des merveilles! Les plus récentes datent au mieux de 1959 et rares sont celles qui ont toutes leurs pièces d'origine. Les neuf dixièmes ont au moins un moteur d'une autre marque. Les chauffeurs des plus belles proposent aux touristes de faire un tour dans La Havane à leur bord. Nous, c'était surtout leur look qui nous fascinait et nous ne sommes pas allés faire un tour dedans : je pense que nous essayions par là de rejeter notre statut de touristes!














D'autres, plus modestes, attirent quand même notre regard :







Ce sont souvent de simples taxis.

Après le Prado nous nous sommes dirigés vers la vieille ville à quinze minutes de là. Elle est inscrite, à juste titre, au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'Unesco.  Le premier jour nous sommes baladés au gré de notre inspiration :
musée de la Révolution...



la place du 13 mai avec statue de José Marti ...



le Castillo de la Real Fuerza  qui est la plus ancienne forteresse de Cuba (1558).




En visite dans le quartier un groupe d'enfants bien mignons dans leur uniforme!



Puis nous avons voulu voir, dans la rue Empedrado, ce bar mythique que fréquentaient des célébrités comme Allende, Bardot, Errol Flynn, Garcia Marquez, Françoise Sagan... sans oublier Hemingway : La Bodeguita del Medio. Il y avait un monde fou, nous sommes allés faire un tour jusqu'au fond et sommes ressortis presque tout de suite : pas moyen de s'asseoir ni même de tenir debout! Dommage car le groupe de musiciens était très bon...





Puis direction la place de la Cathédrale avec ses palais, ses arcades datant de l'époque coloniale et la statue en bronze grandeur nature d'un danseur de flamenco et chorégraphe espagnol connu ( pas de nous ) un certain Antonio Gades que ne manque pas de photographier tout touriste digne de ce nom! Y compris nous!







Visite de la belle cathédrale baroque San Cristobal ( le saint patron de la ville) , construite au XVIIIème par les jésuites.






De là nous sommes allés à la très jolie Plaza Vieja. En chemin deux très jolies maisons anciennes du côté de la rue Mercaderes...



La Plaza Vieja...






Le soir nous avons dîné et sommes restés écouter le groupe qui jouait au Parque de Las Ruinas dans la rue Obispo, une des plus animées et des plus commerçantes de La Havane. C'était très bien! Du moins la musique, beaucoup plus que le mojito et le repas, mais c'était ce qui nous importait! Un couple de cubains n'a pas pu résister et s'est mis à danser. Un beau spectacle! La musique et la danse font partie de la culture des cubains. Tous savent jouer d'un instrument, souvent très bien, et tous savent danser magnifiquement et sont assez gentils pour inviter les touristes à danser!









Retour jusqu'à notre casa particular, de nuit et à pied, tout le monde nous ayant assuré que nous ne craignions absolument rien. De fait! En chemin nous avons pu admirer le Théâtre National de nuit. Superbe!



Le voici de jour :



Le lendemain,  visite du Musée de la Révolution installé dans l'ancien palais présidentiel, celui où Battista a échappé à un attentat organisé par des étudiants en 1957. L'histoire de Cuba et plus particulièrement celle de la révolution y est racontée de façon très complète et didactique. Beaucoup de propagande bien sûr, nous nous y attendions, mais cela nous a beaucoup intéressés!




Vue sur la place Jose Marti depuis le balcon du palais


Sculpture représentant Fidel Castro et ses deux plus fidèles amis et partisans, le Che ( à gauche ) et Camilo Cienfuegos ( à droite )

Le bureau de Fidel Castro avec au fond le buste de Marti

A l'extérieur est exposé, dans une cage de verre, le Granma ( ou plutôt sa réplique), le bateau qui, en décembre 1956, conduisit Fidel Castro et ses compagnons du Mexique à la côte sud-est de Cuba, entouré de véhicules et d'avions militaires ayant participé à la révolution. C'est ce qu'ils appellent le Mémorial Granma.







L'après-midi nous sommes allés visiter la plus petite des deux forteresses qui protégeaient La Havane, le Castillo de Los Tres Reyes del Morro, de l'autre côté de la baie.

En chemin nous sommes passés devant cette représentation des trois inséparables... ( je ne suis pas sûre que celui de gauche soit Camilo Cienfuegos...)




El Morro date de la fin du XVIème siècle et de là on a une très belle vue sur La Havane. A l'intérieur, une très intéressante exposition sur les différentes forteresses du pays et celles d'autres pays de la Caraïbe, dont nous avions visité un  bon nombre.














De là, tout en nous dirigeant vers le centre animé de la vieille ville où nous voulions dîner et écouter de la musique, nous avons continué de découvrir des rues, des choses nouvelles.











Le soir, dîner ( très moyen ) mais musique excellente au La Lluvia de Oro, rue Obispo encore et toujours. Est arrivé une sorte de danseur-travelo-acrobate assez drôle qui ajoutait au spectacle...






Le troisième jour nous avons décidé de nous balader dans le Centro Habana et tout d'abord le long du Malecon, une promenade de 7km sur une digue construite au début du XXème siècle par les américains et renforcée jusqu'à leur départ de Cuba début 1959. Dès que la mer est un peu forte les vagues passent par dessus le muret et arrosent les voitures ou cyclistes qui passent!  


Le Castillo de San Salvador de la Punta qui fait face au Castillo de Los Tres Reyes

Le Castillo de Los Tres Reyes vu depuis le début du Malecon

Le quartier moderne de Vedado vu depuis le début du Malecon





Cette promenade nous a un peu déçus : beaucoup d'immeubles trop abîmés ont été démolis et il reste des trous béants dans l'alignement des demeures superbes qui bordaient cette promenade. Ceux qui restent sont souvent très délabrés. Seul un petit nombre a été remis en état.  On le comprend : ces restaurations doivent coûter des fortunes!  On imagine cependant très bien ce que cela a pu être.








Au départ de cette promenade, à l'angle avec le Prado, un hôtel luxueux est en train d'être construit. 




Mais le Malecon reste un lieu de prédilection des Cubains, surtout le soir et en fin de semaine. Ils viennent s'y balader, y jouer de la guitare, ils y amènent de quoi boire et manger... On peut aussi y voir de belles oeuvres d'art, par exemple cette magnifique tête de femme ( nom de l'artiste? et de la femme?). 




Le Malecon est un des points forts de la balade que les cubains heureux possesseurs de vieilles et magnifiques voitures américaines des années 50 proposent immanquablement aux touristes.  S'il commence à la limite entre la vieille ville et le quartier plus récent du Centro Habana, le Malecon se poursuit jusqu'à la rivière Almendares,  donc les trois quarts se trouvent dans le quartier moderne de Vedado. Nous l'avons longé à pied mais nous nous sommes pas allés jusqu'au bout : nous nous sommes arrêtés à la Rampa ( rue 23). Nous voulions manger une glace chez Coppelia, le célèbre glacier de La Havane qui se trouve au début de cette rue. C'était un samedi et il y avait deux files d'une centaine de mètres chacune de cubains qui attendaient de pouvoir y entrer! Nous n'avions jamais vu ça! 


La Rampa ou la rue 23




Nous avons abandonné et sommes allés à la place à la cafétéria du Habana Libre juste en face. Le Habana Libre, à l'origine la Habana Hilton, un hôtel quatre ou cinq étoiles, est un hôtel emblématique de Cuba : commencé en 1955 il a été achevé en mars 1958. Neuf mois plus tard, quelques jours à peine après la prise du pouvoir en janvier 1959, Fidel Castro s'y installait dans l'une des suites, la 2324, qui devint le quartier général des "barbudos". La suite y était louée à prix d'or. Cependant l'hôtel a continué d' accueillir aux autres étages les riches touristes en visite à Cuba. Cela dura deux ans jusqu'à ce que Fidel décide de nationaliser tous les hôtels américains sur le sol cubain. L'hôtel prit alors le nom de Habana Libre et servit à recevoir les délégations venues de tout le pays. On y installa aussi la première ambassade soviétique. En 1974 l'hôtel s'est remis à recevoir des touristes étrangers et des travaux de rénovation importants furent entrepris dans les années 80 et surtout dans les années 90.




C'est un très vaste hôtel qui porte encore beau.






Des oeuvres d'art y ont de tout temps été exposées dont "El Carro de la Revolucion" du peintre et céramiste Alfredo Sosa Bravo (1973) et bien sûr "la Naturalezza Muerta" d' Amelia Pelàez  (inaugurée en 1997) au dessus de l'entrée de l'hôtel 









Un hôtel à voir donc en dépit de son architecture d'un autre temps et surprenante dans ce quartier où les bâtiments ne dépassent pas trois étages (lui en a 27!). Remarque : la cafeteria est très agréable et on y mange très bien pour un prix raisonnable.  

Il est à La Havane un deuxième hôtel très emblématique, c'est l'Hôtel National.   Nous sommes passés à son pied en nous dirigeant vers le Habana Libre. Depuis sa construction en 1930 il a toujours été le témoin des grands événements qui ont marqué le pays. Son style colonial, art-déco et son élégance ont attiré un grand nombre de personnalités des arts et de la politique du XXème siècle. Avant la révolution castriste il était le QG de la mafia américaine. Nous l'avons vu depuis le Malecon car il est au carrefour de cette avenue et de la Rampa mais nous n'y sommes pas allés. Il y a tant à voir à La Havane que nous avons dû faire des choix. 





Bien reposés après notre déjeuner au Habana Libre nous avons continué, toujours à pied, jusqu'à la Place de la Révolution en longeant le domaine de l'université de la Havane.






La Place de la Révolution pourrait contenir, d'après les guides, jusqu'à  un million de personnes! Elle est dominée par le monument à José Marti qui semble d'inspiration soviétique et qui pourtant a été construit sous Batista. C'est sur cette place qu'ont été célébrés tous les grands événements de l'histoire de la révolution, et qu'ont été prononcés les plus importants discours de Fidel. En y arrivant on ne peut manquer de voir les portraits géants, très connus, du Che et de Camilo Cienfuegos sur deux bâtiments administratifs. 








Comme lors de nos précédentes balades nous avons rencontré tout au long du chemin des panneaux reprenant des citations de Fidel ou des dessins critiquant l'impérialisme, le capitalisme ou dénonçant le blocus. Epuisés par la chaleur et les kilomètres parcourus nous sommes rentrés dans notre quartier en "taxi-coco". 




un taxi coco


Il y a deux musées des Beaux-Arts à La Havane, celui dédié à l'art cubain et celui dédié à l'art universel.  Le lendemain de notre grande virée dans le Centro Habana nous avons visité le premier des deux, tout près du Musée de la Révolution. Très beau, très riche, il nous a permis de faire connaissance avec l'art cubain ancien et moderne mais malheureusement impossible de prendre la moindre photo. Nous y avons passé trois bonnes heures. Nous avons aimé beaucoup d'oeuvres mais certaines peintures modernes nous ont déplu.  Comme nous n'avons pris aucune note et que notre mémoire défaille(!) je ne saurais pas même donner le nom d'un artiste que nous avons bien aimé! Si, celui de Wilfredo LAM dont voici quelques oeuvres piquées sur internet!

Autoportrait (1923)


La fenêtre II ( 1935)


Autoportrait (1938)

Màscara ( 1940)

Femme (1957)

Le lendemain, un samedi, notre ami Omar ne travaillait pas et il nous a fait "sa" visite de la vieille ville : il nous a fait voir des choses qui nous avaient échappé, par exemple  la statue qui se trouve devant l'église San Angel Custodio : elle représente Cécilia Valdès, personnage principal du roman éponyme, premier roman romantique écrit à Cuba. Le buste de l'auteur, Cirilo Villaverde, est juste en face. Belle orpheline mulâtre, Cécilia a deux prétendants, un blanc riche et un mulâtre pauvre. Elle finit par épouser le pauvre que le riche tue à la sortie de la messe de mariage, là où se trouve la statue de Cécilia.  Cette histoire très connue à Cuba a été adaptée au théâtre, à l'opéra et même au cinéma.






Avec lui nous avons emprunté la rue des barbiers et des coiffeurs avec la sculpture les honorant.  Si vous connaissez un coiffeur il peut envoyer une paire de ciseaux qui s'ajoutera aux centaines la couvrant. Il y a encore de la place!





Puis nous sommes repassé par le Castillo de la Real Fuerza ( Château des Forces Royales), la plus ancienne forteresse de Cuba (1630) qui protégeait la villes des pirates avec, sur l'une de ses tours, la Giraldilla qui est le symbole de la ville.





Nous avons fait le tour de la Place d'Armes entourée de bâtiments administratifs et résidentiels et où la femme du gouverneur avait demandé que l'on pave le sol de pavés de bois pour ne pas être gênée dans son sommeil par le bruit des soldats à l'entraînement!
Nous nous sommes arrêtés au musée du Templete, site originel de la ville...







avons continué jusqu'à la Place Cespedes avec la statue du premier président du pays du même nom,




avons vu l'ancien aqueduc de La Havane qui fut construit dans la deuxième moitié du XVIème siècle,





avons visité la très jolie église orthodoxe grecque qui se niche derrière l'église saint François d'Assises,







 Dans le jardin...


Mère Theresa


nous sommes allés photographier la célèbre statue du "Caballero de Paris", un personnage excentrique du début du XXème siècle, entre aristocrate et clochard. Lui caresser la barbiche porterait chance... 




L'après-midi nous avons visité le Musée de la ville qui permet de se faire une idée des splendeurs passées.... Il est installé dans le Palacio de Los Capitanes Generales qui fut  le siège du gouverneur jusqu'en 1898, le palais présidentiel de 1902 à1920, puis l'hôtel de ville. Un très bel édifice de style baroque finissant.














Le lendemain nous avons pris un car pour aller visiter la région de Viñales et sommes revenus à La Havane quatre jours après pour en terminer la visite. 
A notre retour sur les conseils d'Omar, nous avons visité l'église orthodoxe russe cette fois-ci,






et le Capitole qui venait de réouvrir après une longue et superbe rénovation. L'intérieur est aussi impressionnant que l'extérieur! C'est la reproduction du Capitole de Washington. 




Du haut des marches...






Sur les gigantesques portes...





A l'intérieur...







Nous avons voulu visiter le Musée du Rhum et la Maison du Tabac mais ils étaient fermés! La journée s'est terminée, comme toujours, par une balade  dans les rues nous menant au coeur de la vielle ville où nous avons passé presque toutes nos soirées à écouter de la musique. 



Un petit air d'Italie...


Le lendemain nous avions prévu d'aller au cimetière de Colón, un peu le Père Lachaise cubain, à la deuxième forteresse de la ville, la Fortaleza San Carlos de la Cabaña, à la Callejón de Hamel, une impasse d'un quartier populaire de Habana Centro décorée de peintures murales et de sculptures d'inspiration afro-cubaine, en particulier de Salvador Escalona et d'essayer de visiter les musées du Rhum et du Tabac dont les horaires n'étaient pas bien respectés. Malheureusement François comme moi avons été victimes de la "tourista" et nous avons passé la journée au lit, chouchoutés par Lisbeth, notre logeuse! C'est vraiment dommage! Pero, esta la vida!

Nous n'avons pas quitté La Havane sans dire au revoir et merci à notre ami Omar et à Kalia, une de ses amies qui comme lui est interprête, manie parfaitement le français et est une connaissance de mes cousins Jean-Marie et Marie-Jeanne. Nous avons dîné ensemble dans un restaurant très apprécié des cubains, El Idilio, où nous avons goûté à la "ropa vieja", du boeuf effiloché en sauce accompagné de "congri", un mélange de riz, de haricots noirs, d'oignons et de lardons qui accompagne presque tous les plats cubains. Tous deux très bon!




Nous avons adoré La Havane et vous incitons vivement à y aller! Il y a tant à voir et à faire! Et les havanais sont si gentils! Les huit jours que nous y avons passés sont bien insuffisants et nous aimerions bien y revenir un jour. 

Notre prochain article portera sur la région de Viñales où nous avons passé trois jours et sur la suite de notre voyage, le découverte de la côte sud depuis Cayo Largo en direction de l'est. Pas le meilleur sens pour le faire mais nous avons eu la chance extraordinaire d'avoir un temps très calme.  
Hasta Luego!




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