vendredi 15 juin 2012

AUSTRALIE : DEUXIEME PARTIE ( SUITE DU PERIPLE DE SYDNEY A ADELAÏDE )

Après nos quatre jours à Sydney nous sommes donc partis vers l'ouest en direction des Blue Mountains.


LES BLUE MOUNTAINS

Les Blue Mountains correspondent à un immense plateau de 1100m d’altitude émaillé de vallées creusées dans la pierre au fil des millénaires. On peut admirer le majestueux paysage depuis différents points de vue situés le long de la Great Western Highway qui les traverse. Nous avions décidé d’y rester deux jours et de visiter la région de Katoomba, la ville la plus haute, où nous avons trouvé une auberge de jeunesse très sympa, The Flying Fox, dirigée par Ross.

Les Blue Mountains doivent leur nom à la légère brume bleutée qui les recouvre et qui provient, paraît-il, de l’évaporation des eucalyptus…




Le principal attrait de Katoomba est Echo Point où une succession de plates-formes offrent une perspective sensationnelle sur la Jamison Valley et de magnifiques formations rocheuses appelées les Three Sisters. Selon une légende aborigène leur père aurait pétrifié ses trois filles pour les protéger des avances de trois jeunes hommes mais il serait mort avant d’avoir pu lever le sortilège…







Tout aussi beau, il y a, à quelques kms avant Katoomba, les Wentworth Falls (Chutes Wentworth) hautes de 300m, certes peu fournies, du moins quand nous y étions, mais si belles dans ce décor de pierre jaune et de verdure !





Nous y avons fait quelques balades à mi-hauteur de la falaise...




























































On ne peut qu’être admiratifs devant la prouesse et la volonté dont on fait preuve ceux qui, au début du XXème siècle, ont tracé ces chemins en haut, en bas et à mi-pente de ces falaises de pierre à laquelle s’accrochait une végétation tenace. Quelques stèles le rappellent ici et là. Apparemment le but était d’attirer les touristes vers les villes qui commençaient à s’y développer et il y avait une véritable rivalité entre les diverses communes. Des statues évoquent aussi l’aide, forcée, fournie par les bagnards…




Aux Blue Mountains nous avons vu de nouvelles espèces d’oiseaux, des corbeaux noirs et blancs, d’énormes martins-pêcheurs et des oiseaux aux yeux bleus et au joli plumage mordoré dont nous ne connaissons pas le nom et de beaux perroquets multicolores exceptionnellement peu farouches.








Après y avoir passé près de deux jours nous sommes repartis en direction de Canberra, un trajet de 200kms environ, un paysage plat sans grand intérêt, très peu de villes ou même villages. Nous espérions voir des animaux mais non rien même si des panneaux nous en laissaient espérer !


           L'animal sous le kangourou est un "wombat", gros marsupial herbivore terrestre du Sud-Est
                                                                                australien 

CANBERRA

Située à environ 250km au sud de Sydney, Canberra est depuis 1927 la capitale de l’Australie. Elle n’a que 330 000 habitants, très peu quand on pense aux 4 500 000 de Sydney ou aux 3 700 000 de Melbourne. Ville nouvelle créée de toutes pièces pour être la capitale, tracée à la règle, au compas et au rapporteur son plan est assez surprenant. Elle comporte de vastes et très longues avenues reliant en son centre des esplanades circulaires ou hexagonales et délimitant des quartiers en forme de demi-cercles, de triangles, d’ovales de part et d’autre d’un lac artificiel, le lac Burley Griffin.













Une ville très aérée et très verte avec ses nombreux parcs gazonnés et plantés d’arbres majestueux. En fait on a l’impression de se promener dans un seul et immense parc dans lequel on aurait placé à intervalles assez espacés immeubles, monuments et institutions.







Capitale oblige, c’est là que se trouvent les monuments emblématiques que sont le Musée National, le Mémorial de la Guerre et le Parlement ou plutôt les Parlements, l’ancien et le nouveau. C’est impressionnant, très bien entretenu mais assez froid et vide. La vie, les maisons et commerces, eux, se trouvent de part et d’autre des grandes avenues menant au centre ville, cachés derrière la première rangée d’immeubles. C’est ce que nous avons découvert en cherchant un petit resto où dîner le seul soir que nous y avons passé.

En arrivant nous avons d’abord fait plusieurs tours de la ville en voiture pour bien nous repérer puis nous sommes allés au bord du lac pour voir le globe en acier découpé qui retrace les trois voyages autour du monde du Capitaine Cook.



 Nous avions aussi bien envie, en parfaits badauds que nous sommes, de voir le fameux jet d’eau de 147m construit pour honorer sa mémoire. Nous y sommes passés à plusieurs reprises… rien ! Un australien d’origine espagnole nous a dit qu’effectivement il ne l’avait pas vu fonctionner depuis quelque temps mais n’en savait pas plus… Dommage ! Il nous a conseillé d’aller au Musée de la Guerre pour la magnifique perspective que l’on a jusqu’à l’ancien Parlement installé de l’autre côté du lac et pour le musée lui-même. C’était un très bon conseil : la vue depuis le haut des marches est unique.



Nous ne pouvions ni ne voulions rester longtemps à Canberra donc nous avons fait une visite ultra rapide du musée mais assez pour nous rendre compte non seulement de sa richesse mais de la présentation particulièrement attrayante, originale et variée des différents thèmes abordés. Il y avait de nombreux groupes d’enfants et d’adolescents avec leur professeur: ils semblaient  fascinés par ce qu’ils voyaient, étaient très attentifs et posaient de nombreuses questions. Nous-mêmes avons dû nous forcer pour quitter cet endroit où l’insistance est mise sur le respect que les australiens portent aux innombrables soldats qui sont allés, souvent au prix de leur vie, défendre les idéaux du pays partout dans le monde depuis plus d’un siècle que ce soit dans le cadre du Commonwealth ou pas. Pendant la première guerre mondiale, l'Australie a été le pays allié qui a eu le plus de morts par rapport a sa population.



Un coquelicot de papier est placé par les familles en face du nom de leurs disparus

Nous sommes ensuite allés de l’autre côté de la magnifique perspective dont j’ai parlé plus haut, principalement pour voir la tente-ambassade aborigène qui a été installée juste devant les bâtiments du Parlement le jour de la fête nationale, le 26 janvier 1972, pour protester contre la non-reconnaissance des droits des Aborigènes à la terre et à l’auto-détermination. Ce n’est plus une tente maintenant mais un petit baraquement où un représentant des Aborigènes continue d’entretenir le feu qui brûle non loin de là depuis 1972. Le jeune aborigène à qui nous nous sommes adressés nous a fait comprendre par un geste qu’il ne désirait pas nous parler ! Interloqués, nous n’avons pas insisté et avons pris nos photos… Pour lui nous sommes des blancs, il n’y a plus rien à espérer de nous et il nous rejette en bloc. Nous le comprenons… Nous n’avons de leçons à donner à personne – nous-mêmes n’avons pas à nous vanter de la façon dont nous nous sommes comportés vis-à-vis des africains, nord-africains, caribes et autres – mais il est de fait que la façon dont les aborigènes ont été traités par les australiens est très choquante et les voir à moitié souls et complètement désoeuvrés dans les rues de Cairns par exemple fait beaucoup de peine. La soi-disant « réconciliation » et les constants rappels, dans les îles continentales de la Grande Barrière par exemple, à la culture aborigène et au respect que nous devons à leurs traditions, nous paraissent très hypocrites. Les australiens auxquels nous avons parlé de ce problème sont toujours très gênés. Nous en reparlerons… J’espère que nos amis australiens ne nous en voudront pas d’exprimer ces impressions négatives sur leur pays auquel par ailleurs nous trouvons un très grand charme.






Pour terminer  quelque chose de plus drôle, ce cycliste équipé d'un casque auquel il a ajouté des rilsans pour empêcher les pie de l'attaquer! Nous en avons vu fréquemment!



DE CANBERRA A MELBOURNE

Nous n’aurons passé que très peu de temps à Canberra, pas même 24 heures, juste de quoi nous faire une idée de la ville, et nous avons continué sur Melbourne en empruntant la Hume Highway, environ six cents kilomètres d’une route goudronnée en bon état, une simple 2 voies, étonnant pour une route reliant deux grandes villes australiennes aussi distantes l’une de l’autre. Autre chose étonnante : Canberra n’est pas reliée directement à Melbourne et à Sydney ! Ainsi pour atteindre la Hume Highway qui mène à ces deux villes il faut remonter au nord de Canberra sur environ 70kms. Dans un paysage assez dépouillé et plat, la route jusqu’à Melbourne est monotone.







De temps en temps, une petite ville que l’on peut traverser à 50km/h sauf aux heures où les élèves se rendent à l’école et quittent l’école et où il faut rouler à 30 à l’heure. Les horaires sont précisés à l’entrée des zones concernées.




Nous nous sommes éloignés de la route pour pique-niquer dans une région un peu plus vallonnée d’où l’on dominait un lac. Tout près une belle ferme avec une superbe maison attenante étaient les seuls bâtiments à des kilomètres à la ronde. Ce n’était pas l’ « outback », pour cela il aurait fallu s’éloigner de la route pendant deux jours mais c’était le « bush », la zone rurale entre la ville et l’outback. Depuis la route on voit partir de part et d’autre des chemins de terre annoncés de loin par des alignements de boîtes aux lettres sur des piquets : ils s’enfoncent dans le bush et ainsi le facteur n’a pas à quitter la route pour distribuer le courrier.




 De temps en temps aussi on nous signale ici une zone où on risque de rencontrer des koalas, là une autre où des kangourous peuvent traverser.



Dans les deux cas, prudence… : les koalas sont protégés ; les kangourous ne le sont pas, loin de là, mais ils peuvent complètement défoncer l’avant d’une voiture ! De fait pendant la semaine où nous avons eu la voiture nous avons vu une dizaine de kangourous morts sur le bas-côté de la route, aussi étions-nous aux aguets dans l’espoir de voir les uns et l’appréhension ( et aussi l’envie) de voir les autres. Depuis la route nous aurons vu trois kangourous vivants, c’est très peu. Il paraît qu’il y en a beaucoup plus dans le nord, qu’il y en aurait cent millions au total, qu’ils posent un véritable problème et que les australiens en abattent 600 000 par an !

MELBOURNE

Ross, le propriétaire très sympa du backpacker Flying Fox de Katoomba ( Blue Mountains) nous avait recommandé un backpacker de St Kilda, une banlieue de Melbourne très connue en bord de mer. Si la promenade aménagée sur le bord de mer est agréable, la plage elle-même est vaste mais peu jolie. Il y a là un des plus anciens Luna Park au monde. Sa façade, célèbre, représente un Monsieur Lune souriant néanmoins impressionnant de nuit comme de jour !




Le quartier est sympathique et animé avec ses nombreux pubs, dont un pub irlandais où nous avons mangé un excellent « fish and chips » ( pas le plat du pauvre en Australie !) et passé la soirée à écouter les musiciens égrener des airs irlandais ou pas. Un quartier sympathique mais un peu loin du centre de Melbourne. Le matin nous prenions donc un tram qui nous emmenait en une vingtaine de minutes en plein cœur de la ville. Pour visiter Melbourne ou tout simplement pour s’y déplacer la municipalité a mis à la disposition des gens un vieux tram gratuit au charme rétro qui fait le tour de la ville et s’arrête assez souvent. Inutile de dire qu’il est très apprécié et est toujours bondé. Nous l’avons pris « pour le fun » mais avons surtout découvert la ville à pied.



Nous avons donc consciencieusement fait la balade suggérée par Lonely Planet mais nous n’y avons pas eu le coup de cœur que nous avons eu pour Sydney. D’abord, malgré sa rivière, la Yarra, Melbourne ne jouit pas d’une situation aussi exceptionnelle que Sydney et elle manque de verdure ce qui confère à ses grandes avenues un air assez froid.






Comme à Sydney les gratte-ciel ou du moins les immeubles modernes côtoient les bâtiments plus anciens sans que cela choque le regard. Nombre de ces derniers nous ont d'ailleurs beaucoup plu.






Nous avons, comme tout un chacun, aimé Federation Square où il se passe toujours quelque chose. Amuseurs de rue, musiciens, danseurs…. tout le monde peut s’y produire. Certains sont très bons et l’on reste là assis sur les vastes marches installées sur les pentes douces de la colline à profiter du spectacle varié et plus ou moins gratuit. On y rencontre des êtres étranges…






Nous n’avons pas apprécié l’architecture de l’ensemble ultra-moderne qui donne sur la place et où sont installés l’Australian Centre for the Moving Image, consacré au cinéma, à la télévision et aux médias numériques, le National Design Centre et la National Gallery of Victoria Australia.




Tout près de Federation Square se dresse la cathédrale, beaucoup plus belle à l'intérieur qu'à l'extérieur.




Sur le côté de la cathédrale nous avons vu ce hippy en méditation ... revu quelques jours plus tard à Adélaïde faisant la manche!


Tout près de Federation Square se trouve aussi l'imposante gare de Flinders Street  qui dessert la banlieue de Melbourne.



 Après Federation Square la balade nous a menés, entre autres, au Forum Theatre, au Parlement...




 ...à Chinatown.





... et à la zone piétonnière de Bourke Street Mall où nous avons vu, comme à Sydney, des joueurs de Didgeridoo, cet instrument aborigène ( le long tube au premier plan) au son étrange, profond, grave et comme barbotant dans de l’eau, parfois, comme ici, utilisé au milieu d’instruments modernes.



Nous sommes passés sous l’ancienne Royal Arcade, y avons flâné devant les vitrines joliment décorées pour les fêtes de Pâques et avons fait une pause chocolat au célèbre Koko Black qui mérite bien sa réputation. Même plaisir dans l’autre ancien passage couvert commerçant de Melbourne, Rock Arcade.










Dans l’une des grandes avenues nous avons découvert d’amusantes statues de bronze comme celles-ci, de taille humaine, représentant des habitants de Melbourne se rendant à leur travail.




Ce qui nous a frappé à Melbourne, après Sydney et Canberra, c’est le bruit permanent qui y règne. Est-ce dû à la foule très dense, aux nombreux trams qui sans cesse circulent le long des avenues, à la circulation en général, au fait qu’il y a peu d’arbres pour absorber tout ce bruit… ? Le fait est là, Melbourne nous a semblé particulièrement bruyante.



Nous ne voulions pas quitter visiter Melbourne sans visiter trois musées, le Ian Potter Centre (ou National Gallery of Victoria Australia), le Musée de l’Immigration et le Centre Culturel Koorie Heritage. Ce dernier était fermé et donnait l’impression de l’être depuis quelque temps déjà.
Le premier a une très belle collection d’œuvres d’art australiennes de l’époque coloniale à nos jours. La partie consacrée à l’art aborigène et des îles de Torres est remarquable et c’est là que nous avons passé le plus de temps. Des œuvres d’artistes contemporains, belles en elles-mêmes et qui sont pour eux un véritable langage. Ces peintures dont le style est celui des habitants-artistes du désert ( peinture Papunya ) expriment sous forme symbolique à base de points, traits, cercles, lignes ... les rapports des aborigènes à leurs ancêtres et à leurs terres tribales, ceci  à travers des histoires de voyages ancestraux dans le paysage australien. Ceci est vrai des peintures anciennes comme des contemporaines.
Comme il était possible de photographier les oeuvres nous en avons profité en pensant tout particulièrement à quelques amis artistes peintres.















Le musée de l’Immigration nos a beaucoup émus et nous a beaucoup appris sur l’histoire de cette population si disparate et si peu favorisée au départ. C’est l’histoire des enfants qui nous a le plus touchés. A la fin du XIXème et début du XXème siècle de petits anglais et irlandais, orphelins ou de familles très pauvres ( souvent sans que les parents comprennent qu’ils ne reverraient jamais leurs enfants !) ont été emmenés, parfois tout petits ( quatre ans, cinq ans) en Australie. L’idée était de leur donner une meilleure chance de s’en sortir dans la vie, disait-on, mais c’était surtout pour peupler l’Australie et aussi se débarrasser d’une population dont on ne voulait pas et qui risquait de poser des problèmes en Grande-Bretagne plus tard. La même chose s’est passée avec les enfants aborigènes que l’on a enlevés à leurs parents, jusqu’à une date encore récente, pour les détacher d’une culture jugée inférieure, pour les civiliser et les évangéliser! Dans les deux cas ce furent des catastrophes… et les témoignages que nous avons lus au musée étaient poignants.

Melbourne a longtemps été plus importante que Sydney pour les Australiens. C'est d'ailleurs elle qui a accueilli les Jeux Olympiques de 1956. Maintenant Sydney est nettement la ville la plus emblématique, peut-être grâce à son opéra, et la plus visitée.

THE GREAT OCEAN ROAD

Après deux jours complets à Melbourne nous étions prêts pour reprendre la route, et quelle route ! : nous allions suivre la côte de Melbourne à Adélaïde dont une grande partie correspond à ce qui s’appelle The Great Ocean Road. Nous avions prévu de faire le trajet en trois jours avec une nuit à Lorne et la deuxième à Port Campbell pour bien profiter des paysages enchanteurs annoncés dans tous les guides. Et nous ne l’avons pas regretté.

La côte est vraiment très belle, que ce soit au niveau de la mer ou de la route en corniche. Le long de la mer ce sont de grandes plages de sable doré ou de beaux éboulis de rochers noirs. Sur toutes les plages on voit des jeunes s’adonner au surf-board ou du moins au boogie-board où il suffit de s’allonger sur la planche et de se laisser porter par la vague jusqu’à la plage.

La côte de Anglesey à Lorne...







Au niveau de Lorne certaines routes étaient interdites à la circulation pour cause de feux d’écobuage. Pour éviter les feux catastrophiques dont l’Australie est régulièrement victime ils font chaque année, dès le début de la saison sèche, brûler des portions de forêt en contrôlant bien sûr l’expansion du feu, une méthode aborigène qui a fait ses preuves. Toute la région était donc couverte d’un épais nuage de fumée.




Lorne est une petite ville balnéaire de 1200 habitants. Nous avons couché au YHA qui se trouve à l’entrée de la ville dans un petit bungalow de bois à flanc de montagne où de jolis perroquets rouges et verts très habitués aux touristes venaient quémander quelque biscuit. Nous sommes allés voir les hauts lieux de Lorne, les cascades d’Erskine Falls et un belvédère donnant sur la côte, Teddy’s Lookout.




Un nouveau panneau à ajouter à notre collection!  En Australie de très nombreux animaux sont extrêmement dangereux. C'est le cas des serpents et il faut bien regarder où l'on met les pieds!




Nous avons suivi la route jusqu’ à Appolo Bay, petit port de pêche de 1400 habitants, en nous arrêtant souvent pour admirer la côte qui de vient de plus en plus sauvage, de plus en plus dangereuse pour les bateaux .



Appollo Bay

A Appollo Bay commence le Great Otway National Park où on nous avait assuré que nous verrions des koalas en liberté. Effectivement au bout d’une dizaine de kms nous en avons vu un traverser calmement la route et escalader avec difficulté le talus de droite ce qui nous a donné le temps de le prendre en photo. Il a ensuite eu vite fait de grimper sur un arbre d’où il nous a contemplés pendant un long moment. C’est vraiment un bel animal, tranquille, tout rond avec une belle petite tête, des yeux en boutons de bottines et une épaisse fourrure.










La route traverse une belle et vaste forêt d’eucalyptus. Il y en aurait 700 espèces différentes ( !) mais ceux de cette forêt sont ceux dont les koalas sont très friands. 


Une trentaine de kilomètres plus loin, des touristes, le nez en l’air, nous ont signalé la présence de koalas, en très grand nombre cette fois-ci, peut-être une trentaine, installés dans des arbres au bord de la route, trois, quatre par arbre, pas très haut pour certains, deux, trois mètres du sol au plus, petites boules de fourrure coincés à la fourche de branches Il paraît que dans une journée ils dorment 20 heures et se nourrissent 4 heures … : de fait presque tous dormaient, un seul mangeait ! Quelques kilomètres plus loin nous avons eu la chance de voir une mère et son petit accroché à son dos que nous avons réveillés.









La route finit de traverser le Great Otway National Park et rejoint ensuite la côte qui offre à nouveau de magnifiques vues.





Du Cap Otway à Port Fairy, à environ 80 kilomètres à l’ouest, cette côte est très dangereuse car sujette à d’épais brouillards une grande partie de l’année et un grand nombre de navires, non équipés de radars et de GPS comme de nos jours, y ont fait naufrage, certains la veille d’arriver à destination après plusieurs mois d’une navigation pénible depuis l’Angleterre... On la surnomme d’ailleurs la Shipwreck Coast, la Côte des Naufragés.





Très dangereuse mais très belle, si belle qu’on n’avance pas : tous les deux ou trois kilomètres un nouveau point de vue nous incite à nous arrêter ! C’est d’abord la plage au pied des Gibson Steps, les Marches de Gibson, creusées à la main au XIXème siècle…




Puis viennent les Twelve Apostles , les Douze Apôtres, qui ne sont en fait plus que six, l’érosion et la mer ayant en ayant détruit la moitié. La côte évolue d’année en année et d’autres « apôtres » prendront un jour la relève. Nous les avons vus un soir, donc à contre-jour et avec de forts embruns. Nous y sommes retournés le lendemain matin pour les voir plus nettement et avons continué sur le Loch Ard Gorge, une des sections les plus tristement connues de la Shipwreck Coast.












Nous avons dormi à Port Campbell, dans un backpacker bien tristounet de cette ville bien terne...



et avons continué sur la Great Ocean Road avec arrêts à l’Arche et au Pont de Londres dont une des deux arches s’est effondrée en 1990 retenant prisonniers sur ce qui est devenu une île deux touristes interloqués !




La côte reste très belle encore quelques kilomètres avec la Baie des Îles...





 puis la côte perd de son attrait et son nom de Great Ocean Road : ce n’est plus que la Princes Highway dont l’avantage est cependant de mener rapidement à Adélaïde.


ADELAÏDE


Moins grande que Sydney et Melbourne Adélaïde comporte quand même 1 500 000 habitants. C'est une ville qui accueille de nombreuses manifestations de renommée internationale sur des thèmes variés, culture, savoir, art, gastronomie, sport, course automobile...



Il est très facile de se repérer dans le centre-ville d’Adélaïde qui est un quadrilatère divisé en quatre. Au centre du quadrilatère, une grande place, la Victoria Square. Chacune de ces quatre parties est elle-même divisée en quatre et au centre de chaque partie il y a encore une place, Light Square, Whitemore Square, Hindmarsh Square et Hurtle Square. Le centre-ville est délimité au nord par North Terrace, au sud par South Terrace, à l’ouest par West Terrace et à l’Est par …. eh, non, ou plutôt si par East Terrace mais elle est très courte et fait tout de suite place à Hutt Street ! Pourquoi ? Mystère, c’était trop logique… Les rues sont larges et ce quadrilatère est entièrement entouré de parcs. Une ville où il doit donc faire bon vivre. Nous n’y avons passé que trois jours, dont malheureusement le Vendredi Saint où absolument tout était fermé, mais nous l’avons nettement ressenti.

Nous avons fait une jolie promenade dans le quartier de l’université, au nord, à travers le Parc Elder, le long de la Torrens et dans le Jardin Botanique.









Cette promenade nous a permis de voir des oiseaux que nous ne connaissions pas… et de très grosses chauves-souris à pelage roux.








Nous avons ensuite emprunté la North Terrace sur laquelle donnent les bâtiments des diverses universités, la plupart des galeries d’art et des musées et le Parlement.





Nous avons beaucoup aimé nous balader dans les rues piétonnes souvent protégées de grandes toiles pour les jours, nombreux, de grand soleil.




Nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir les amusantes sculptures de bronze disséminées entre fontaines, bancs et îlots de végétation.






L’Australie est un pays riche et les boutiques sont à la hauteur des possibilités financières des habitants, produits de marques ou du moins de qualité, très grand choix, belle présentation … et prix élevés. Il est donc très agréable d’y faire du lèche-vitrine. Comme les autres grandes villes construites au milieu de XIXème siècle, Adélaïde a ses passages couverts, moins jolis que ceux de Sydney ou Melbourne mais intéressants quand même.



Il y a beaucoup de choses à visiter à Adélaïde mais à cause du Vendredi Saint férié nous n’avons pu visiter que trois musées ou galeries. A la Galerie d’Art de l’Australie du Sud où nous avons revu des peintures de grands artistes australiens et aborigènes.

Le Musée de L’Immigration d’Adélaïde nous a fascinés tout autant que celui de Melbourne. Il concerne plus particulièrement l’immigration vers le Sud-est de l’Australie. Mêmes histoires d’enfants pauvres retirés à leurs familles en Grande-Bretagne et envoyés en Australie. Il est en partie installé dans une ancienne maison de correction pour filles dont ils racontent la vie… Bien triste !



Nous avions été déçus à Melbourne de trouver le Centre Culturel Koorie fermé. Mais à Adélaïde l’Institut Culturel Tandanya était ouvert ! C’est un tout petit musée qui ne présente qu’une vingtaine d’oeuvres contemporaines assez originales: il y avait en particulier suspendus au plafond mais presqu’à hauteur d’homme, de magnifiques grands oiseaux multicolores en fibre de pandanus et laine. Là interdit de prendre des photos, dommage!
Nous y avons assisté à une séance d’animation donnée par un homme de l’île de Thursday ( Détroit de Torres) : il nous parlé de leur île, de leur culture, de leur musique… Il nous a même appris deux chants avec gestes. Les insulaires du Détroit de Torres ne sont pas des aborigènes. Ils sont arrivés de Mélanésie et de Polynésie il y a seulement quelques deux milles ans alors qu’on a retrouvé en Australie des ossements d’aborigènes vieux de 60 000 ans ! Physiquement ils ne leur ressemblent d’ailleurs pas du tout. Enfin nous avons passé un bon moment en sa compagnie. La boutique du musée vendait toutes sortes d’objets en rapport avec les aborigènes ou insulaires de îles Torres et nous y avons trouvé un boomerang pour notre petit-fils Camille qui, nous a assuré le vendeur aborigène, était un vrai et bon boomerang pour débutants. Il y en avait de plus jolis décorés mais celui-là tout simple – et en contre-plaqué (dommage !) – nous a paru plus prometteur. On l’a essayé et effectivement il revient bien… enfin quand on le lance bien !

Notre voyage de quinze jours s’est terminé à Adélaïde d’où nous avons repris l’avion pour Brisbane et des retrouvailles avec nos amis de Bepci et d’Ultréïa. Nous allions avoir une semaine pour finir de préparer le bateau pour la remontée de la Grande Barrière de Corail.

Prochain article : De Scarborough à Darwin ou la remontée de la Barrière de Corail, le Détroit de Torres, le Golfe de Carpentaria et la mer d’Arafuna.

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