mardi 14 juillet 2009

LE GUATEMALA - Première partie : le Rio Dulce

(du 27 mai 2009 au 7 juillet 2007)





Le Guatemala, dernier pays que nous ayons visité en 2008-2009 a pour frontières le Mexique au nord-ouest, le Belize au nord-est et le Honduras et le Salvador au sud-est. Il a une grande façade sur la côte pacifique et une minuscule sur la côte caraïbe, au plus une cinquantaine de kilomètres. C’est le deuxième pays le plus pauvre d’Amérique centrale après Haïti. Il est cinq fois plus petit que la France et peuplé de 13 millions d’habitants, dont environ 60% d’indiens descendants des Mayas, 39% de « ladinos » ( (métis ayant des ancêtres espagnols) et 1% de blancs. Les mayas vivent principalement dans les villages dispersés des régions montagneuses de l’ouest et sont très pauvres. 70% des richesses sont détenus par 2% de la population !...

Nous avons abordé le Guatemala par le Rio Dulce, un fleuve guatémaltèque qui se jette dans la mer des Caraïbes au sud du Belize à peu près au milieu de la toute petite fenêtre sur l’Atlantique. Pour pénétrer dans l’embouchure du rio il faut passer une barre de sable formée par les alluvions du fleuve et effectuer les formalités d’entrée à Livingston. La barre ne laisse que très peu d'eau pour passer et notre tirant d’eau assez important, près de deux mètres, était un réel handicap. Nous avons donc abordé cette étape avec une certaine appréhension. Mais en profitant d'un coéfficient de marée assez favorable, de la marée haute et surtout de la trace sur le navigateur informatique Maxsea laissée par un autre bateau, nous avons pu passer au bon endroit en effleurant à peine et une fois seulement le fond de sable mou.
Ensuite les officiels sont venus en force faire les formalités d’entrée à bord : cinq personnes munies de masques par crainte de la grippe porcine. Il y avait même le médecin du service sanitaire vêtu d’une tenue verte de chirurgien en salle d’opération !... Du plus grand comique ! Comme il faisait au moins 35°, les masques ont vite été retirés et tout s’est passé de manière très cordiale.
Nous ne nous sommes pas attardés à Livingston mais la petite ville, qui de la mer n'est pas particulièrement attirante, nous a paru une fois à terre très agréable, animée et colorée. Raul, le transitaire, s’est chargé, moyennant finances, d’établir les documents d’entrée.



Ensuite, nous avons remonté le magnifique Rio Dulce sur une vingtaine de milles. On passe d’abord par un spectaculaire défilé formant des méandres sur quelques milles juste après Livingston : végétation tropicale variée tombant en cascade de parois calcaires quasi verticales, aigrettes blanches, hérons gris, singes hurleurs, insectes genre cigales qui font un bruit strident à tel point que nous avons cru un moment que le moteur avait un problème! Il paraît que de nombreux lamantins y vivent mais nous n’avons pas vu le moindre dos ni le moindre museau sortir de l’eau : c’est tout ce que l’on en voit quand on a cette chance !
































































Puis le lit serpente entre des rives plus basses d’où jaillissent des sources d’eau chaude avant de s’élargir en un lac d’environ six kms de large et vingt de long, le Golfete, bordé d’une mangrove de palétuviers. Ensuite le lac se resserre et on commence à voir de part et d’autre, en plus de paillotes des mayas qui habitent les rives et de belles maisons de guatémaltèques fortunés, quelques restaurants, hôtels et marinas.









































Plus on se rapproche de Fronteras (l’ancien nom de la ville de Rio Dulce) et son pont plus leur nombre augmente. Au niveau du pont ils sont presque à touche touche ! Les marinas étaient bondées au moment où nous sommes arrivés car la saison cyclonique approchait. Néanmoins nous avons trouvé une place à Bruno’s Marina le temps de visiter le Guatemala et de préparer Yovo avant de le laisser dans une marina à sec. Cet endroit est très prisé des navigateurs car il est sensé être à l’abri des ouragans possibles entre juin et novembre chaque année. Nous espérons ardemment qu’il sera à la hauteur de sa réputation cette année encore!


Nous étions très bien à Bruno’s Marina. Certes le ponton sur lequel Yovo était amarré était un peu branlant mais nous étions à deux pas de la ville-rue de Rio Dulce ; il y avait un petit restaurant sympathique et à la cuisine tout-à-fait bonne et pas chère et une petite piscine bienvenue avec la chaleur assez écrasante de l’endroit. A Bruno's Marina nous avons retrouvé Claire et Fabien de La Ritournelle rencontrés aux San Blas et nous avons fait la connaissance trop brêve) d' Isabelle et Joseph d'Opsis et surtout celle de Geneviève et François d' Ultréïa avec qui nous avons visité le Guatemala.












François, Francine, Robert, Isabelle, Joseph et François. C'est Geneviève qui prend la photo.











Geneviève et François avec Francine. Les tenues quasi identiques des dames ce matin-là étaient le fruit du plus pur hasard! Preuve que nous étions bien fait(e)s pour nous entendre!






La ville de Rio Dulce (ex-Frontera) elle-même est assez étonnante : les commerces, pressés les uns contre les autres, sont principalement installés le long d’une rue qui s’étire sur quelques kilomètres de part et d’autre de l’immense pont en dos d’âne qui enjambe le rio.


Quelques passages à droite et à gauche descendent vers la rivière ou s’enfoncent à travers des terrains vagues vers une rue parallèle. Il y a une petite place ou deux, quelques marchés couverts rappelant les souks du maghreb. Les commerces, souvent minuscules, s’adressent avant tout à la population locale et sont doublés par les vendeurs ambulants installés sur les trottoirs - peut-on même parler de trottoirs ?



























































Il y a aussi des femmes mayas entourées d’enfants en bas âge assises directement par terre qui proposent des fruits et légumes. Ici on trouve de tout, des boissons dont la fameuse bière Gallo, des fruits et légumes fort beaux, des vêtement neufs ou d’occasion, les indispensables hamacs, beaucoup d’articles en plastique (vaisselle, cuvettes, seaux, chaussures...), des sabres-à-canne, des selles de chevaux, des chapeaux genre chapeaux de cowboy... Il paraît qu’on peut aussi se procurer des armes sans problème comme partout ailleurs au Guatemala.


Il y a aussi quelques bâtiments et magasins modernes très bien achalandés ( banques, magasins de peinture, quincailleries, supermarché ...), presque toujours protégés par des gardes armés de fusils à pompe ou de révolvers. Nous avons même vu, à plusieurs reprises, des camions de coca-cola avec un garde armé assis en haut du chargement!...


Ce qu'il y a de plus frappant à Rio Dulce c'est la circulation! En plus d'un grand nombre de voitures particulières, taxis et motos, des bétaillères, des autocars et d'énormes camions aux chromes étincelants passent jour et nuit sur le pont et à travers la ville en faisant un bruit épouvantable et incessant. Ces derniers camions abordent la descente du pont en utilisant leurs ralentisseurs qui fonctionnent, paraît-il, avec un système qui bouche l'échappement. Une soupape laisse alors échapper les gaz avec un bruit extraordinaire, semblable à celui d'un hélicoptère en ras-motte. Ce système est maintenant interdit en Europe, mais autorisé aux Etats-Unis et aussi en Amérique centrale.
A bientôt pour la deuxième partie sur le Guatemala !

( Nous nous rendons compte en écrivant cet article qu'il manque un certain nombre de photos en particulier de la ville de Rio Dulce et de bruno's marina. Nous complèterons à notre retour en novembre)







































































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