jeudi 11 décembre 2008

VENEZUELA du 18/10 au 1/11/ 2008 Quatrième et dernière partie : LA TORTUGA, LES ROQUES ET LES AVES

(publié le 12 décembre 2008)

Le 18 octobre après bien des péripéties et un voyage à l'intérieur du Venezuela nous avons donc repris notre périple en Amérique centrale.
Direction générale :l'ouest.

Au programme du mois à venir,une série d'îles plus paradisiaques les unes que les autres : l'île de la Tortuga, l'archipel des Roques et celui des Aves, dépendant toutes du Venezuela mais où la piraterie ne sévit pas ( ou faut-il dire "pas encore" au train où vont les choses!).

Nous avons passé deux jours sur l’ïle de La Tortuga, cinq six jours aux Roques et deux trois jours aux Aves.

La Tortuga était un repaire de pirates très connu au XVII et XVIIIèmes siècles. Nous avons mouillé à Playa Caldera, Los Palanquinos et Cayo Herradura.

Les Roques sont un archipel qui comporte plus de trois cents îles, îlots ou écueils dont seul un petit nombre porte un nom.
Nous nous sommes arrêtés à Sebastopol, Cayo Pirata, Francisqui, Gran Roque, Crasqui, Carenero et finalement Bequeve.
Gras
Les Aves quant à elles sont constituées de deux îles principales ,les Aves de Barlovento (où nous avons mouillé devant l'Isla Sur) et les Aves de Sotavento (où nous avons mis l'ancre devant l'île de Curricai).







Les mouillages dans ces îles sont très variés, soit devant une immense plage de sable très fin et d'un blanc éclatant où se dressent quelques cocotiers ( ici La Tortuga peu avant la tombée de la nuit),












soit devant une barrière de corail affleurant où l'on peut passer des heures à admirer les poissons et les coraux sur les tombants, soit dans un lagon qui est comme une piscine naturelle,







soit encore au beau milieu d'une grande étendue d'eau qui donne l'impression unique et un peu désagréable de s'être arrêté en plein océan, sans les vagues bien sûr car on est partout protégé par des barrières de corail.

Et tout cela pour vous tout seul ...ou presque car les coins sont si nombreux que les quelques bateaux qui sillonnent ces eaux ne se gènent nullement. Au plus vous vous partagez les mouillages à trois voire quatre bateaux.

Mais le plus beau dans ces îles est la limpidité étonnante de l'eau qui permet de voir très nettement les fonds même par dix mètres et ses couleurs qui vont du vert Nile, très clair et très doux, au turquoise étincelant, au bleu des mers du Sud un peu plus soutenu, jusqu'au bleu cobalt (ou est-ce le bleu de Prusse? Nos amis artistes-peintres donneront la précision.


.

La couleur de l'eau est d'ailleurs très importante pour le navigateur car elle le renseigne sur la qualité des fonds et la profondeur, lui permet de contourner les patates de corail et d'éviter les hauts-fonds. Très grossièrement quand c'est bleu sombre c'est bon, quand c'est vert très pale ou beige clair il vaut mieux ne pas s'aventurer. Bien sûr cela ne marche que de jour et par beau temps. Conclusion ; ce sont des îles dans lesquelles on n'arrive pas de nuit et avec la plus grande prudence par temps couvert.

Ces îles sont le plus souvent désertes ou ne sont habitées que par quelques pêcheurs. Seule l'île de Gran Roque (aux Roques bien sûr) comporte une petite ville très jolie où il fait bon se balader dans les rues revêtues de sable blond, bien ombragées et bordées de maisons bien entretenues aux couleurs vives, en majorité des posadas pour touristes en mal de soleil et d'exotisme.


San Roque depuis Yovo







François et Anne (de Sundance) dans les ruelles de Gran Roque














Pizzeria à Gran Roque










Un petit plus aux Aves : ces îles sont le hâvre d'une foule d'oiseaux, d'où le nom d' "Aves", les habituels pélicans et frégates bien sûr, et nouveauté pour nous, les fous à pattes rouges et à bec bleu pâle. Il y en a des milliers qui vivent et se reproduisent dans la mangrove. Ils ne sont absolument pas craintifs et se laissent approcher jusqu'à moins d'un mètre pour beaucoup! Cependant ils ne vous quittent pas un instant des yeux! Nous en avons vu de deux sortes, les bruns et les blancs. A l'époque des naissances on peut très facilement voir les petits, de petites boules de coton blanc avec un bec noir, nous a-t-on dit.







































































Enfin des îles de rêve... que nous avons quittées pour nous diriger sur Curaçao et juste avant, Klein Curaçao, qui comme Sint Maarten, Saba et Saint-Eustache visitées l'an dernier font partie des Antilles néerlandaises.

Curaçao sera donc l'objet du prochain article du blog. A bientôt!

lundi 24 novembre 2008

VENEZUELA DU 16 / 09 / 2008 AU 17 / 10 / 2008 Troisième partie : MERIDA

(article publié le 11 décembre 2008)

Après la région de Canaïma au sud-est du pays nous sommes allés dans les Andes vénézuéliennes tout-à fait à l'opposé, à l'ouest. Le trajet en car nous a pris 27 heures!

Ce que nous avons vu de l’intérieur du pays est assez décevant : de la savane le plus souvent sèche, des routes bordées de stations–essence, ateliers de réparations, quincailleries, petits restos… De temps en temps le car s’arrête dans de grands halls où l’on trouve des toilettes et de quoi se restaurer à des prix exorbitants surtout pour le Venez.

Mérida est une grande ville, plus moderne que Ciudad Bolivar mais on en fait facilement le tour à pied. Elle est la plaque tournante des excursions et activités sportives de montagne du Venezuela. C'et aussi de Mérida que le téléphérique le plus haut du monde part à l'assaut du Pic ...Bolivar(!), un peu plus de 5000 m d'altitude.

Donc grande déception en arrivant pour nous qui ne sommes pas de grands sportifs: le téléphérique est en panne depuis quelques mois.

Il nous restait à partir à la découverte des petits villages andins et de leur population.
Certains sont très anciens, 400 ans parfois, et ont conservé de belles places et des maisons à balcon de bois. La plupart sont très pauvres.
Plus on monte dans la montagne moins la "civilisation " semble avoir de prise sur les villages et les gens. A ce que l'on nous a dit les Andins sont heureux du peu qu'ils ont et ne cherchent pas à avoir plus. Ils ont l'air très calme, très doux,ne sont pas bruyants au contraire des Vénézuéliens de la côte par exemple. Ici il n'y a pas d'insécurité, à l'exception peut-être un peu de Mérida et ses touristes tentateurs. Personnellement nous nous y sommes sentis en sécurité.

Nous ne sommes pas restés longtemps dans la région de Mérida, juste quelques jours, le temps de nous faire une idée des Andes et nous n'avons de ce fait pu visiter que quelques villages. Nous avons beaucoup aimé Jaji, Ejido et San Rafael et sa chapelle à la facteur Cheval, un peu moins Mucuchies.







Jaji


















San Rafael














La chapelle de San Rafael









Puis nous sommes allés passer deux jours dans un village de haute montange, à Gavidia ,3500m. Nous avons loué une chambre dans une mucuposada assez jolie, une sorte de gîte rural tenu par deux femmes très gentilles.




Nous avons eu bien du mal à dormir la nuit tant il y faisait froid : 3500m, une maison de pierre et pas de chauffage! Nous avions pourtant enfilé collants et chaussettes, T-shirts et pulls et nous étions recouverts de cinq à six couvertures!

Le lendemain nous avons fait une grande balade dans la montagne avec un pseudo-guide, le fils d'un guide pas particulièrement ravi de remplacer son père et mal à l'aise avec nous, les vrais guides faisant la fête à Mérida (!). Nous avons découvert les "paramos",les hautes terres des Andes dépourvues d'arbres mais cultivées jusqu'à des altitudes et une déclivité étonnantes.



































Vers Gavidia on cultive surtout la pomme de terre et l'ail à l'aide de boeufs attelés et de socs de charrue. Un autre âge!


Nous avons pu admirer les montagnes alentour et la flore, lupins sauvages, bruyères arborescentes et d'autres fleurs qui nous sont inconnues. Nous n'avons pas vu d' animaux mais nous ne sommes pas restés assez longtemps pour cela.




















































Nous y avons fait la connaissance d'Aurora,une dame qui possède une petite maison andine à deux pas de notre mucuposada. C'est elle qui nou a ramenés à Merida. Pendant tout le trajet elle nous a parlé de cette région du Venez , nous a fait écouter la musique du coin et nous a même offert deux CDs en partant. Dommage que nous ne l'ayons pas rencontrée au début de notre séjour à Gavidia.


Puis nous sommes rentrés à Margarita via Puerto La Cruz, enchantés de notre voyage et pleins d'ardeur pour faire les derniers travaux sur Yovo.
Nous avons quitté le chantier de Chacachacare une semaine après et avons entamé la découverte des îles vénézuéliennes à l'ouest de Margarita : Tortuga,les Roques et les Aves qui seront le sujet de notre prochain article.

Avant de passer à ces îles situées au nord du Venezuela et qui sont un peu en dehors de tout, juste quelques mots de la situation économique et politique du pays (pour ceux que cela intéresse).

Nous étions au Venezuela alors que la campagne électorale pour les élections municipale et régionale principalement battait son plein. A l'entrée et à la sortie de la moindre ville se dressaient de gigantesques panneaux montrant le président Chavez seul, le président Chavez et le candidat local de son parti, arborant des sourires éblouissants et vainqueurs, et d'autres énonçant la réussite tous azimuts du même Chavez à l'aide de chiffres révélateurs. En fait Chavez pratique la politique de la poudre aux yeux : il fournit par exemple une aide spectaculaire et très fortement médiatisée mais en fait aussi très limitée à une certaine catégorie professionnelle, les pêcheurs par exemple. Même chose pour équiper des écoles en matériel informatique. Mais la majorité des pêcheurs ont du mal à vivre et les écoles sont le plus souvent sous-équipées et ici les enfants, comme en Tunisie, ne peuvent aller à l'école que par rotation! Les innombrables posters répétant "cuentas claros" (= des comptes clairs) ne font que renforcer nos doutes sur la gestion transparente du parti au pouvoir.
Le plus terrible est que ce pays a des atouts extraordinaires, d'immenses réserves de pétrole, d'importantes mines d'or et de diamants sans parler d'autres métaux de plus en plus recherchés, un grand potentiel agricole, d'indéniables possibilités touristiques et cependant il n'est pas capable de faire vivre correctement sa population relativement peu importante (26 millions d'habitants). Il existe une infime minorité extraordinairement riche et une classe moyenne réduite mais les neuf dizièmes des gens sont très pauvres. les signes ne trompent pas: comme en Afrique les gens vendent un peu tout et n'importe quoi dans la rue, font toutes sortes de petits boulots (cireurs de chaussures, vendeurs de boissons ambulants, changeurs à la sauvette ...), les taxis sont parfois au delà de l'état d'épaves...et la petite et la grande délinquence sont bien sûr en recrudescence. Et Chavez et son gouvernement au lieu de s'attaquer au problème préfèrent aller jouer les généreux donateurs auprès de leurs amis boliviens et cubains. L'insatisfaction et la contestation vont donc grandissant et les commerçants qui nous en ont parlé ne manquent pas d'ironiser sur Chavez ( "Como estàn?" "Muy bien. Con Chavez todo muy bien!"). En ce qui nous concerne la réalité des faits a donc eu vite fait d'effacer la bonne image qu'a plutôt Chavez en France.











VENEZUELA DU 16 / 09 / 2008 AU 17 / 10 / 2008
Deuxième partie : CANAIMA

( article publié le 24 novembre 2008)

Le Venezuela étant très vaste nous avions décidé de nous limiter à la région de Canaïma qui est un petit village indigène du bassin sud de l’Orénoque d’où partent toutes les excursions et à celle de Mérida, une très grande ville au cœur des Andes vénézuéliennes tout-à-fait à l’est.

CANAÏMA

Nous avons d’abord pris un car pour nous rendre à Ciudad Bolivar. Ces cars vénézuéliens sont extraordinaires ! Ils sont très confortables, sillonnent absolument tout le pays et sont étonnament peu chers. Le seul problème : ils sont climatisés glacés ! Mais nous avions été prévenus et avions pris collants, pulls, chaussettes etc… Une dame, pensant que nous ce n’était pas suffisant, nous a même donné une couverture en polaire avant de descendre ! Il nous aura fallu 17 heures pour faire Puerto la Cruz – Ciudad Bolivar, la plupart de nuit! Comme l’on peut incliner son siège jusqu’à une position presqu’horizontale et que nous étions bien couverts cela s’est bien passé et nous avons même dormi.




Ciudad Bolivar est une grande ville (350 000 hab.) située sur la rive sud de l’Orénoque dont nous garderons en mémoire le Paseo Orinoco bordé d’un côté d’anciennes bâtisses de pierre au rez de chaussée, où se fait le commerce, et de bois à l’étage où vivent les commerçants, et de l’autre d’une promenade d’où l’on peut admirer au coucher du soleil le fleuve géant et l’élégant pont qui l’enjambe,







































le Casco Historico (ou quartier historique) avec la cathédrale et des bâtiments coloniaux entourant la place Bolivar tous peints de couleurs vives, bien entretenus et que l’on peut visiter,









le Musée d’Art Moderne Jesus Soto, où nous avons passé trois heures à découvrir et à laisser vibrer devant nos yeux les œuvres de cet artiste vénézuélien contemporain de renommée mondiale, intéressé par la superposition dans l’espace et l’interaction de lignes droites ou courbes, fixes ou suspendues, figées ou mobiles





et beaucoup plus prosaïquement, la Posada Don Carlos installée dans une belle vieille maison coloniale où nous avions retenu une chambre à l’aller comme au retour.





Le lendemain nous avons pris un Cessna qui pendant une heure nous a fait survoler toute la région entre Ciudad Bolivar et Canaïma, semi-désertique au début, là où se trouvent les mines d’or puis de plus en plus verte à mesure que nous approchions.


Dans toute cette partie du Venez on peut admirer des formations géologiques très anciennes qui ont été érodées en d'immenses plateaux tabulaires que l'on appelle ici les Tepuys. Du haut de ces Tepuys sortent des torrents d'eau plus ou moins importants selon la saison. Ce ne sont pas des cours d'eau qui coulent sur ces plateaux et en tombent en gigantesques chutes mais des résurgences. C'est le cas en particulier des Angel's Falls, les plus connues.



A peine arrivés à Canaïma notre guide nous embarque dans une pirogue d’une dizaine de mètres avec deux autres couples jusqu’au camp situé au pied du Salto Angel ( ou chutes Angel), une balade en pirogue de quatre heures, très intéressante, très impressionnante aussi. Il n’avait pas plu depuis quelque temps et la rivière n’était pas très profonde. Il y avait une bonne dizaine de rapides à franchir et à plusieurs reprises nous avons tapé et nous sommes demandé si nous passerions.





A mi- parcours il nous a d’ailleurs fallu suivre la rive à pied pendant que les pilotes remontaient la rivière à vide. Et de temps en temps les pilotes changeaient d'hélice, équipant le bateau des plus abimées quand on risquait de toucher le fond.






Mais ils connaissaient de toute évidence le moindre caillou de cette rivière et nous sommes arrivés à bon port...






...après nous être cependant bien fait tremper!










A peine parvenus au camp le guide, alors qu’il était déjà quatre heures de l’après-midi, a décidé de nous emmener immédiatement aux « Angel Falls », les plus hautes chutes au monde,
1000 mètres.


Pour y parvenir il faut traverser une forêt tropicale sur un versant assez raide pendant une heure à une heure et demi selon les capacités de chacun. Nous étions exténués par les quatre heures passées assis en plein soleil sur les bancs de bois de la pirogue et n’avions guère envie de le faire immédiatement, d’autant plus que ce n’était pas du tout ce qui était prévu dans le programme et que nous avions calculé que même si nous le faisions rapidement nous redescendrions avec la nuit. Mais le guide n’a rien voulu savoir et nous a entraînés dans la forêt.

Comme prévu nous sommes arrivés peu avant la tombée de la nuit, n’avons pu admirer les chutes que dix minutes et sommes redescendus le plus vite possible. Le sol de cette forêt était couvert d’un entrelacs de racines et nous risquions à tout instant de nous fouler la cheville, voire de nous casser la jambe. La tombée de la nuit a bien ralenti notre progression.
Par chance le couple de polonais avait pris leurs torches, bien que le guide nous ait dit que ce n’était pas utile, et grâce à elles nous avons pu voir à peu près où nous mettions les pieds ! Une fois en bas il nous a fallu toujours dans le noir franchir à pied une petite rivière dont le fond consistait en gros cailloux bien glissants pour atteindre la pirogue qui devait nous mener sur l’autre rive. Et le guide de trouver cela bien drôle et de nous dire que c’était ça l’aventure !
En fait nous avons compris plus tard qu’en précipitant les choses et en inversant l’ordre dans le quel il nous faisait faire les excursions, il se libérait une journée entière qu’il pouvait passer en famille au village de Canaïma. Nous nous sommes plaint auprès des organisateurs de son manque de sérieux et espérons que cela portera ses fruits. Si jamais vous allez à Canaïma essayer d’éviter ce guide, s’il sévit toujours : il s’appelle Raoul.





La suite de l’excursion s’est en revanche bien passée : nous avons dîné et couché dans des hamacs face aux chutes Angel. C’était très beau bien que les chutes aient pour nous été un peu décevantes car le débit n’était pas très important.




















Le lendemain nous sommes redescendus toujours en pirogue, plus rapidement car comme il avait beaucoup plu pendant la nuit la rivière était plus grosse, nous passions plus facilement les rapides ...et nous avons été moins arrosés!

Nous n’avons plus revu Raoul et c’est un autre guide, très gentil, ayant beaucoup de choses à dire sur la faune, la flore et la région en général, qui nous a pris dans son groupe.
Avec lui nous avons découvert d’autres chutes superbes, entre autres les chutes Sapo et Hacha, moins hautes mais au débit plus impressionnant et derrière lesquelles on peut marcher… et se faire doucher !








Un vénézuélien bloquait tout le monde en faisant des prières ou en embrassant sa femme pendant des heures – j’exagère un peu ! - sous la cataracte ! C’était trop drôle !






Puis ce fut le retour en Cessna sur Ciudad Bolivar et une journée de farniente à la Posada Don Carlos où nous avons beaucoup discuté avec le gérant, Paul un belge, et une employée, germano-vénézuélienne.


Plutôt que d’aller dans le sud , à Gran Sabana, qui après réflexion, allait être assez approchant de ce que nous avions fait et vu à Canaïma, nous avons finalement décidé d’aller ensuite dans les Andes, à Mérida, toujours en car.
Mérida sera donc l'objet de notre prochain article! Alors, à bientôt!

mardi 11 novembre 2008

VENEZUELA DU 16 / 09 / 2008 AU 17 / 10 / 2008 1ère partie : CHACACHARE

Ajouter une image(article publié le 24 novembre 2008)

Partis de Charlieu le 16 septembre à 3 heures du matin (dur-dur !) pour prendre l’avion de 7 heures pour le Venezuela nous sommes arrivés au port à sec de Chacachacare (île de Margarita sur la côte nord-est du Venez) exactement 24 heures après, pas bien frais vous l’imaginez !

Le lendemain nous n’avons pour ainsi dire rien fait sinon nous remettre du voyage, nous habituer à la chaleur écrasante qui s’abattait alors sur l’île et ranger un peu le bateau que nous avons trouvé propre (il avait pas mal plu les jours précédents).

Nous sommes restés à Chacachacare presque deux semaines. Comme toujours lorsqu’on laisse le bateau pendant quelques mois, on retrouve en panne des choses qui fonctionnaient parfaitement à notre départ.
Cette fois-ci c’était le frigo dont on pouvait difficilement se passer vu les températures! Heureusement nous avons trouvé un jeune réparateur très efficace qui a rapidement réglé le problème , une simple fuite due à l’oxydation.
Maxsea, cartes marines sur ordinateurs, non plus ne marchait plus et au moment où nous allons publier cet article nous nous dirigeons tout doucement vers la résolution du problème grâce à l'intervention efficace du frère de Christian, celui qui a traversé l'Atlantique avec nous.
Ensuite nous nous sommes mis à poncer la coque avant d’y passer de l’anti-fouling, un travail long, fatigant et très sale. Je dis « nous » mais en fait c’est François qui s’est attelé à la tâche ! Le problème c’est que la chaleur était tellement forte que nous ne pouvions travailler que deux-trois heures le matin et deux l’après-midi, pas plus, et que donc nous n’avancions pas bien vite.



Rapidement nous en avons eu assez de ce chantier, où l’on vit constamment dans la saleté, soit dans la poussière rouge quand il fait sec soit dans la boue, rouge elle aussi bien sûr, après les grains, et où l’on est loin de tout.








En effet Chacachacare est un village-rue, à une quarantaine de kilomètres de la ville principale Porlamar.












Juan y tient un tout petit commerce d’alimentation bien sympathique mais où l’on ne trouve que rarement des produits frais,











Cucho, un privé, fait un peu de restauration ;










on mange dans la cour derrière sa maison au milieu des chiens, des chats, des poules dans un décor constitué de sommiers métalliques rouillés, de chaises en plastique défoncées, de tas de bouteilles,
de poubelles... Nous n'avons pas osé prendre en photo les coins les plus sales. Ceci dit y manger entre nous, le plus souvent du poisson, reste sympathique!




Hector, un autre gars fait des hamburgers le soir, une dame, la sœur de Cucho, très gentille permet que l’on utilise son téléphone et enfin il y a une petite « ferreteria » ou quincaillerie à deux kilomètres, un point c’est tout !

Il n’y a bien sûr pas de cyber-café. Martine qui dirige le chantier permet que l’on essaie de capter la WIFI depuis son bureau mais cela marche très très mal et tout le monde se retrouve aux mêmes heures à encombrer son bureau pour essayer qui de lire son courrier , qui d’ envoyer ses mails , qui de prendre la météo…

Nous sommes donc allés à plusieurs reprises à Porlamar pour la journée afin de faire du ravitaillement, trouver du matériel pour le bateau, téléphoner et lire et envoyer nos mails.
Heureusement nous étions plusieurs bateaux dans le port à sec et nous nous sommes rapidement liés d'amitié et cela nous a beaucoup aidé moralement. De plus nous nous rendions service les uns les autres et c'était très appréciable.









Anne et Jocelyn dans leur bateau Sundance








Au bout d’une semaine de ce régime nous nous sommes rendu compte que nous ne retrouvions plus nos passeports : nous avons cherché partout. Nous avons vidé tout le bateau, tout retourné, tout ouvert pour finir par nous persuader que nous les avions perdus en arrivant à Caracas lorsque les douaniers nous ont demandé de leur montrer en plus de nos papiers le contenu de nos bagages. Nous en sommes même venus à soupçonner ces mêmes douaniers, profitant de notre extrême fatigue, de nous avoir subtilisé les passeports pour les monnayer , ce que les français du coin nous disaient ne pas être impossible…
De là d’innombrables coups de téléphone à la douane, à l’immigration, au consulat, à l’ambassade puis il a fallu nous rendre dans ces divers endroits pour faire des déclarations de perte et obtenir des papiers provisoires ... enfin l’horreur ! Heureusement les taxis sont vraiment très peu chers au Venez !
Ce qu’il faut savoir c’est que depuis que les passeports sont biométriques on ne peut les faire refaire qu’à la mairie de son domicile. Pour les faire refaire à la Martinique ou en Guyane, assez proches du venez, il faut être résident de ces départements ! Donc pour nous cela voulait dire deux billets aller-retour sur la France et un séjour d’au moins quatre à cinq semaines sur place !
Nous étions tellement stressés que nous avons alors décidé d’aller visiter le Venez comme nous en avions de toute façon l’intention et de profiter d’être sur le continent pour prendre nos billets pour la France et aller chercher le laisser-passer de l’ambassade. Nous attendions notre vol pour Puerto La Cruz (Venez) à l’aéroport de Porlamar quand Francine remarque une poche très plate, très discrète à l’arrière du sac de notre nouvel appareil photo.

Tout en demandant à François s’il a regardé dans cette poche-là Francine tire sur la fermeture-éclair et voit les deux passeports ! Vous n’imaginez pas notre soulagement ! Nous avons immédiatement appelé l'ambassade qui n’avait heureusement pas encore annulé nos passeports et prévenu les autorités vénézuéliennes. Si nous avions découvert les passeports ne serait-ce que trois ou quatre heures plus tard, nous aurions déjà pris nos billets pour la France !
La question que nous continuons à nous poser est pourquoi donc François a-t-il mis les passeports là ? Et pourquoi a-t-il oublié qu'ils les avait mis là? L'explication est sûrement le fait que nous étions très fatigués du voyage et que nous avions hâte de sortir de la douane qui ne nous avait taxé sur rien. Nous qui avons toujours fait extrêmement attention à nos papiers redoublons désormais de vigilance !
Nous sommes donc partis à la découverte du Vénézuela d’un cœur léger.
La découverte du Venez (hors les îles) sera d'ailleurs le sujet de notre prochain article.

Archives du blog