samedi 23 avril 2016

LE BRESIL : Deuxième partie : Voyage de trois semaines dans le sud

( du 10 au 27 décembre 2016)

A -  BRASILIA ET LES CHUTES D'IGUACU


Après six mois passés en France nous sommes retournés au Brésil, le 5 décembre 2015 exactement. Nous avons  déposé nos bagages sur YOVO à la marina de Jacaré (près de Joao Pessoa), fait un peu de rangement, pris des vêtements plus adaptés et le 10 nous sommes repartis pour le sud du Brésil cette fois. Pas en bateau, en avion! 
Au programme Brasilia, la capitale, les chutes d’Iguaçu, Rio de Janeiro, Ouro Preto ( dans le Minas Gerais) et enfin Salvador de Bahia. Voyage que nous avons effectué en compagnie de Marie-Hélène, la soeur de François, enfin remise de ses soucis de santé.



BRASILIA

Brasilia, au beau milieu du pays, à 1000m d’altitude et avec 2 600 000 habitants, est souvent décriée comme étant sans âme et sans intérêt. Sans âme, c’est vrai et nous avons cherché en vain un quartier un peu sympa. Sans intérêt, non! Et nous ne regrettons pas un instant de nous y être arrêtés. Nous avions loué une voiture car la visiter à pied est infaisable vu son étendue et le faire en bus est un vrai casse-tête quand on ne connaît pas. Vue du haut ( d’avion en fait!) Brasilia a la forme d’un avion et la partie intéressante, l’axe gouvernemental et monumental, se trouve dans le fuselage. De la tour de la Télévision on en a une vue extraordinaire. 
On distinguait bien, à droite, le Musée National et la Cathédrale, et surtout tout au bout, le Parlement. On voyait bien aussi, entre eux et de part et d’autre de l’axe, les ministères de couleur verte de même que leurs annexes dans leur prolongement. 


Derrière on avait un beau point de vue sur le stade. 



C’est au président Juscelino Kubitschek (1902-1976) que l’on doit la réalisation d’un projet qu’avait déjà évoqué la Marquis de Pombal en 1761 puis Dom Bosco en 1883 : la construction d’une capitale intérieure qui décongestionnerait la côte et dynamiserait le pays. Trois personnages se partagent la réalisation du projet : l’urbaniste Lucio Costa, le paysagiste Roberto Burle-Marx et surtout le talentueux architecte Oscar Niemeyer qui avait fréquenté Le Corbusier. Alliance du béton, du verre et de l’acier, avec des lignes très pures et avant-gardistes à l’époque, un grand nombre des bâtiments publics de Brasilia sont l’oeuvre de Niemeyer et nous avons été totalement subjugués par leur beauté. Que ce soit la Cathédrale Métropolitaine, le Musée National ou le Palais Itamaraty (où est logé le Ministère des Affaires Etrangères). 

La cathédrale...


Le musée national...


Le palais Itamaraty...




Le Congrès National, toujours de Niemeyer  est assez remarquable : formé de trois éléments, deux bâtiments hauts et étroits très près l’un de l’autre, avec d’un côté une sorte d’immense bol tourné vers le ciel ( = la Chambre des Députés ) et de l’autre un bol semblable mais retourné ( = le Sénat)! Le bol des députés est ouvert, libre, prêt à récolter un maximum d’idées tandis que le bol du Sénat est tourné vers le bas pour conserver ces idées. Certains mauvais esprits prétendent que le bol renversé évoque les sénateurs rassasiés et que le bol tendu évoque les députés réclamant à manger! Symbolique et d’une grande et sobre beauté!




Sur la Place des Trois Pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) , en plus des bâtiments qui y correspondent et deux, trois autres petits bâtiments, quelques sculptures intéressantes dont Os Candanguos ( = les Pionniers?) dédiées aux milliers d’ouvriers qui ont construit Brasilia en à peine trois ans et demi pour permettre à Kubitschek de l’inaugurer avant la fin de son mandat en 1960 et O Pombal (…) de Niemeyer aussi. 










L’intérieur de ces bâtiments est au moins aussi intéressant sinon souvent plus intéressant que l’extérieur de béton qui avec le temps et le manque d’entretien est souvent encrassé et/ou abîmé. C’est  le cas pour la Cathédrale Métropolitaine. 









C’est vrai aussi du Musée National aux jolies courbes et volumes où nous avons vu, de plus, une très belle exposition de photos en noir et blanc ( German Lorca, José Yalenti, Claudia Andujar, Roberto Marconato…). 









Idem pour le sanctuaire Dom Bosco, dont l’extérieur est des plus ordinaires, et qui est une merveille dès que l’on franchit les portes : les quatre murs, faits de bas en haut de centaines de milliers de petits carrés de verre bleu ( la couleur dominante dans 12 nuances différentes), mais aussi mauve et rose créent une lumière quasi fantastique qui dégage un grand sentiment de douceur et de paix. Nous y sommes restés un bon moment totalement sous le charme!






Nous avons beaucoup aimé le Palais Itamaraty surtout l’extérieur. Nous avons quitté la visite guidée de l’intérieur menée par une jeune femme qui était censée nous donner quelques explications en anglais et qui n’en avait cure et ne s’occupait que de ses visiteurs lusophones! Dommage! Il y avait de très belles choses...










Notre livre-guide nous avait recommandé de voir aussi Brasilia de nuit : nous l’avons fait mais avons été un peu déçus. Peu de monuments ou bâtiments éclairés de façon significative… C’est particulièrement vrai du pont JK ( Juscelino Kubitschek) à quelques kilomètres en dehors de la ville : en revanche, de jour,  nous avons beaucoup admiré son architecture peu ordinaire, une véritable oeuvre d’art… et une prouesse technique à l’époque paraît-il.
La seule photo que j'en aie est de jour!





Une chose nous a choqués à Brasilia, c’est l’état des vastes abords de ces beaux bâtiments et de ces places : rarement des pelouses, le plus souvent des dalles de béton, sales, cassées, elles ne les mettaient pas en valeur tout au contraire. And c'étaient de pelouses elles étaient parfois pelées! Quel dommage!




Ceci dit, Brasilia nous a beaucoup intéressés mais nous n’aimerions pas y vivre. Les fonctionnaires brésiliens sont d’ailleurs obligés par le gouvernement d’y effectuer quatre ans de service avant de pouvoir demander à être affectés ailleurs. Même les ambassades étrangères se sont fait tirer l’oreille pour quitter Rio et s’y installer! Le projet initial qui devait créer le mode de vie idéal du futur et assurer le bien-être des résidents semble avoir échoué : il faut dire que beaucoup des cinémas et autres équipements socio-culturels prévus ne furent jamais réalisés. Mais nous y avons passé si peu de temps que certainement beaucoup nous a échappé et qu’il y a peut-être moyen de s’y plaire…

Nous avons quitté Brasilia après un jour et demie de visite et pris l’avion pour les chutes d’Iguaçu, à 1600 kms au sud-ouest de là, à la frontière de l’Argetine et du Paraguay.

LES CHUTES D’IGUACU

Notre hôtel, l’ Iguaçu Express Hotel, réservé par l’agence Amazon Star, était bien mais trop loin de tout, du centre de la ville et des restaurants en particulier. Or justement son restaurant était très décevant!
Les chutes sont extraordinaires. Nous les avons vues d’abord du côté brésilien puis du côté argentin.

Pour s’y rendre c’est un peu compliqué : il faut prendre un premier bus qui nous mène à l’entrée du Parc National où vous prenez votre billet. Nous avions réservé nos billets sur internet pour éviter de longues queues mais il nous a quand même fallu faire une queue, moins longue certes, pour nous voir refuser le billet définitif parce que nous n’avions pas nos passeports avec  nous! François a dû retourner à l’hôtel en taxi et nous avons dû refaire la queue! Armés de ce billet définitif vous prenez un deuxième autobus, à impériale cette fois-ci, pas terrible quand il pleut ce qui fut notre cas à l’aller!

Les chutes se trouvent pour la plupart côté argentin mais on en a une vue d’ensemble saisissante depuis le côté brésilien. 
De 150 à 270 chutes selon le débit de la rivière. Celui-ci varie de 500 m3/s à 6500 m3/s et même plus selon les saisons! Quand il a beaucoup plu les semaines précédentes et que le débit est très élevé, comme lorsque nous y sommes allés, les eaux se teintent du roux de la terre, de la latérite?, un phénomène qui s’accentue à mesure que le déboisement s’intensifie dans la région. Ce n’était peut-être pas aussi beau que quand l’eau est bien blanche - c’est de plus en plus rare paraît-il - mais c’était  époustouflant!





Du côté brésilien on suit un chemin très facile d’accès de 1, 2 km qui longe les chutes à quelques centaines de mètres de nous de l’autre côté. 












Vers la fin du chemin une longue passerelle s’avance au dessus des eaux tumultueuses jusque sous le salto Union ( = la chute Union), 82m, en plein milieu de la Garganta del Diablo (= la Gorge du Diable). C’est là que nous avons vraiment eu besoin de nos capes de pluie! Le grondement des eaux qui s’écrasaient à quelques mètres de nous, le bouillonnement sous nous, le nuage d’embruns qui nous enveloppait étaient vraiment impressionnants. Nous nous sommes demandé comment les brésiliens avaient fait pour construire cette passerelle dans un tel lieu et si elle ne pourrait pas être emportée en cas de crues. 






En chemin nous avons rencontré de nombreux coatis, des animaux brun roux au museau très allongé et à la queue annelée. Très hardis et gourmands ils peuvent devenir agressifs si on tient de la nourriture à la main.






Le lendemain nous sommes allés voir ces mêmes chutes côté argentin. Nous les avons donc vues de beaucoup plus près, en suivant plusieurs chemins et toujours entourés d’une  végétation dense. C’était encore plus beau! Le parc se trouve dans une des parties encore intactes ( mais déjà menacées) de la selva paranaensis, la deuxième forêt tropicale d’Amérique du Sud. Nous y avons passé une très belle journée. 





Malheureusement, comme nous étions très près des chutes, les photos étaient plus difficiles à prendre car nous étions souvent dans un brouillard d’eau! Deuxième bémol, qui n’a rien à voir avec le paysage, j’y ai perdu mes lunettes de vue, et cela m’a un peu gâché la balade! 




Nous avons, comme conseillé dans notre livre-guide, commencé par le circuit inférieur (1,7 kms) mais vers la fin nous avons dû faire demi-tour, un éboulement ayant eu lieu et des travaux étant en cours.  Nous avons fini par retrouver le chemin et l’avons suivi par l’autre bout. Nous n’avons pu aller sur l’île Saint Martin, fermée au public car le débit et la force de l’eau était trop importants. 









Puis nous avons suivi le circuit supérieur puis avons pris le petit train pour aller sur la passerelle de 2 kms qui mène par dessus le cours d’eau apparemment tranquille à l’endroit où le salto Union plonge dans la Gargantua del Diablo. Là on voit toute l’énorme masse d’eau de la rivière, tomber d’un seul mouvement de plusieurs centaines de mètres en un fracas incroyable. 







Chaque chute ou ensemble de chutes un peu conséquente a son nom : Dos Hermanas, Chico, Ramirez, Bossetti, Adan y Eva, Bigua… pour ne citer que les plus connues.
Nous avons finalement décidé de ne pas prendre le bateau pour aller au pied des chutes. Nous étions déjà très contents de ce que nous avions sous les yeux et n’avions pas envie de nous faire secouer ni tremper. 





Ces chutes nous ont beaucoup rappelé les chutes Victoria à la frontière de la Zambie et du Zaïre, magnifiques elles aussi, avec cette différence qu’à Iguaçu on peut les voir avec davantage de recul.
Avant de quitter la région nous avons visité le Parque dos Aves ( = Parc des Oiseaux), où nous avons pu admirer, entre autres, de nombreuses espèces différentes de perroquets.


























Trois jours après notre arrivée aux chutes d’Iguaçu nous reprenions l’avion pour notre troisième étape, Rio de Janeiro. 


Suite de notre voyage dans le prochain article

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