dimanche 5 avril 2015

AFRIQUE DU SUD - PREMIERE PARTIE : DE RICHARD'S BAY AU CAP

DE DURBAN AU CAP

DE DURBAN A EAST LONDON ( 250 milles )

Nous sommes donc arrivés à Durban mercredi 11 février après un séjour de deux mois en France. 
En arrivant, pas de chance, François a eu une sorte de crève qui l’ a rendu incapable de faire quoi que ce soit pendant trois jours si bien qu’il n’a eu que deux jours pour préparer le bateau pour la fenêtre météo qui s’annonçait. 
Il y avait beaucoup de choses à réinstaller et à vérifier et ces deux derniers jours ont été assez stressants pour l’un et pour l’autre. De plus on ne savait pas si la petite fenêtre météo allait nous permettre de partir ou pas : elle durerait deux jours et donc elle serait suffisante pour les 250 milles à parcourir mais il y aurait 30 noeuds de vent le deuxième jour, dans le dos certes, mais cela voulait dire de très gros creux de quatre à cinq mètres. 
ALIBI et YOVO hésitaient, ont finalement décidé de ne pas partir au petit matin comme prévu, allaient abandonner totalement pour attendre la prochaine fenêtre météo quand ils ont parlé de la décision à prendre à Rob Bowman, le patron du chantier de marine du coin, un marin expérimenté qui connait parfaitement les conditions de navigation locales. Il nous a rassurés et nous a fortement incités à partir. A onze heures nous étions prêts et François a alors découvert que le pilote électrique ne fonctionnait pas! Il ne l’avait pas vérifié et un examen attentif a montré qu’il était bel et bien en panne. Vite François a installé notre régulateur d’allure Windpilot ( pilote automatique qui fonctionne avec le vent)  encore une fois nous a bien rendu service et à midi moins vingt le mardi 17 février nous quittions la marina de Durban. 
Le  premier jour s’est particulièrement bien passé : du soleil, le courant des Aiguilles trouvé au bout de 35 milles, un peu de vent de face mais pas trop et une mer calme qui nous a permis d’utiliser le Windpilot. Idem pendant la nuit. Ceci dit nous avons dû quand même utiliser le moteur car il fallait absolument avoir une vitesse d’au moins sept noeuds pour arriver à East London avant la dépression suivante : avec le Windpilot nous perdons pas mal de vitesse car il ne faut pas trop toiler le bateau et il nous fait faire beaucoup de zigzags.
Le lendemain les choses ont changé. Le vent qui était arrière depuis la nuit a régulièrement forci pour effectivement atteindre les 30 noeuds annoncés et même plus en rafales ! Ce vent a soulevé une mer très forte avec des creux impressionnants entre trois et quatre mètres ( peut-être cinq, difficile à dire) mais YOVO à son habitude passait bien. Quant au courant  des Aiguilles, de deux noeuds le mardi il est passé le lendemain à trois puis quatre noeuds si bien que nous faisions tout le temps entre 9 et 11 noeuds avec des pointes à plus de 12!   Là notre Windpilot  ne pouvait plus faire face et il a fallu barrer. Enfin, François a barré car les vagues étaient si fortes que je ne tenais pas longtemps! Ce n’était pas l’excès de voile qui pouvait gêner le Windpilote : nous avions laissé juste un tout petit bout de génois. Plus besoin de moteur non plus bien sûr! Nous avons fait la distance en 33 heures soit une moyenne de 8.12 noeuds. Avec notre pilote électrique nous aurions sûrement fait mieux encore!
Ce courant des Aiguilles fait peur à beaucoup de gens mais honnêtement nous avons connu des mers bien pires dans les traversées trans-océaniques. 
Nous sommes arrivés dans le port fluvial de East London vers 21 heures et avons mouillé près de la marina et le matin nous avons pris un corps-mort bahamien (avant et arrière ) dans l’axe de la rivière. 
Inutile de préciser que François était bien content darriver!
Un jeune navigateur autrichien sur TAURUS, rencontré à Durban et qui est arrivé à East London le même jour que nous a réparé  de main de maître notre 
pilote électrique : cétait une question de soudure très méticuleuse à faire sur le cable de connexion. Il faudra néanmoins changé ce cable à la première occasion. Avec notre pilote réparé les prochaines navigations devraient être un peu moins éprouvantes. 



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