mardi 14 septembre 2010

Les Tuamotu Deuxième partie : Fakarava, Toau et Apataki

( du 24 juin au 12 juillet 2010)

Après l’atoll de Kauehi nous avons visité trois autres atolls, Fakarava, Toau et Apataki.


FAKARAVA

Fakarava se situe à une quarantaine de milles au Sud-Ouest de Kauehi. C’est le deuxième atoll des Tuamotu par la taille. Comme il possède deux passes, une au nord et une au sud, notre intention première était de le traverser du nord au sud en longeant la côte est.



Vue de Fakarava juste avant d'arriver à la passe



L’entrée par la passe nord, Garue, large, profonde et avec un courant modéré, fut très facile à franchir.
Le premier mouillage se trouve à quelques milles de la passe devant le seul village de l’atoll, Rotoava.





Ce village possède une sorte de darse assez profonde bien pratique pour débarquer. Nous l’avons trouvé un peu mort. Peu de monde. Deux supermarchés tristounets. Un centre de plongée fermé à 16h! Mais nous avons bien aimé nous balader dans la rue principale qui longe le lagon et offre de jolis points de vue sur les bateaux au mouillage.






Les sites de snorkeling autour du mouillage sont très beaux et nous avons essayé d’améliorer nos prises de vue de poissons et de coraux.











Une expérience nouvelle pour Francine à Fakarava : une séance de coiffure sur le quai au vu et su de tous par Madame Sail Away, un bateau canadien.




Nous avons décidé de ne pas nous éterniser à Rotoava et sommes allés dans un deuxième mouillage un peu plus au sud.






Le lendemain cependant nous étions de retour au premier mouillage ! En effet du mauvais temps et un fort vent de face qui selon la météo allait durer plusieurs jours nous ont convaincus d’abandonner l’idée de traverser l’atoll et de sortir par la passe sud.
Le lendemain, à peine plus de trois jours après notre arrivée sur Fakarava, nous sommes partis pour Toau, un atoll situé à une vingtaine de milles au nord.



Un seul regret : ne pas avoir plongé dans une des passes de Fakarava réputées pour leur faune. Vu le temps il n’est pas sûr que nous aurions pu plonger !



Peu de temps avant d’arriver à Toau nous avons pris une superbe daurade coryphène, 1m20 ou 1m30, un beau mâle à la tête bien caractéristique.




TOAU

Nous sommes entrés dans l’atoll de Toau par la passe Otugi située sur la côte est. Une entrée facile là aussi. A peine nous dirigions-nous vers le mouillage nord qu’un grain s’est abattu sur nous réduisant beaucoup la visibilité. Heureusement un balisage très bien fait, certainement installé pour les habitants se rendant dans les « secteurs », nous a permis d’atteindre le mouillage sans problème.




Cet endroit était magnifique et nous avons passé de longues heures à nous promener sur les plages, à admirer les couleurs de la mer, sa limpidité...














Comme à Fakarava il y avait de nombreux sites de snorkeling tous plus enthousiasmants les uns que les autres.


















Nous avons passé trois jours de vrai bonheur dans ce mouillage, un peu coincés aussi par un vent à décorner les boeufs.


Nous avons essayé un autre mouillage au sud de la passe, bien, sans plus, et pas mieux protégé. Nous y avons rencontré Australia 31, un couple d’australiens très sympas. Ils nous ont expliqué qu’ils devaient arrêter leur voyage débuté il y a quinze ans et rentrer en Australie car elle, a des problèmes de santé.




Le lendemain nous avons quitté ce mouillage sud, sommes ressortis de l’atoll par la même passe, avons longé la côte est en direction du nord pour aller à l’ Anse Amyot.



L’anse Amyot est un endroit assez exceptionnel pour un atoll. C’est une petite baie à l’extérieur de la barrière de corail, côté ouest donc protégée des vents dominants. On n’y accède que de l’extérieur. Seules les annexes et autres petites barques très plates peuvent s’y rendre depuis l’intérieur. On n’y mouille pas, on s’y amarre à des corps-morts. Arrivée bien sympa : des anglais et Philippe et Murielle de « Seaweaver » qui nous ont doublés sur la fin du trajet sont venus nous aider à porter nos amarres. Il y avait déjà 7 ou 8 bateaux sur place dont « African Innovation » rencontré à de nombreuses reprises (de jeunes norvégiens sympas).




Murielle et Philippe de "Seaweaver" sont un couple très chaleureux. Ils font du charter tantôt sur leur cata de 57 pieds dans cette partie du monde tantôt sur un autre cata qu’ils possèdent en Méditerranée ! Lui a une grosse expérience de la navigation hauturière : il en est à son cinquième tour du monde !


L’anse Amyot est un endroit très agréable. Elle est la propriété d’une famille. Il y a le père, Philippe, une soixantaine d’années, veuf depuis peu, et ses deux filles, Valentine et Liza, la quarantaine. Valentine et son mari Gaston y tiennent un restaurant et Liza y a construit des bungalows qu’elle loue aux clients d’un club de plongée qui vient régulièrement à Toau.























Nous consultons le livre d'Or du restaurant où après avoir remercié les restaurateurs les navigateurs mettent quelques mots sur leurs navigations passées et futures... Toujours intéressant.


Les bungalows de Liza sont sommaires mais très corrects et jolis.





Valentine est une excellente cuisinière mais ses prix sont un peu élévés ...



Là elle nous préparait la fougasse à la coryphène...Hmm!


Il y avait beaucoup de navigateurs ces jours-là à l'anse Amyot, des américains, des anglais, des norvégiens et six français, Anne et Jo, Murielle et Philippe et nous deux.







Nous y avons fêté notre 39ème ( eh oui!) anniversaire de mariage : c'était le 3 juillet!

Au menu : fougasse à la coryphène, pain au coco, poisson à la tahitienne, langouste grillée, riz au coco et fruit à pain et pour finir gâteau au chocolat. A notre arrivée Valentine nous avait accueillis avec des jolis colliers de coquillages. Ils décorent maintenant le carré de Yovo.


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Le lendemain c’était les 19 ans de Sidonie, la jolie fille de Liza. Nous avons fait un « potluck », c’est-à-dire que chacun a apporté quelque chose à boire ou à manger en complément de ce que Valentine avait préparé. On a bien bu, bien mangé, Philippe a joué de la guitare et lui, Valentine et Gaston ont chanté. Valentine a d’ailleurs une très jolie voix. Le meilleur moment de la soirée fut quand les norvégiens ont chanté et mimé le Bon Anniversaire norvégien. Très drôle, trop drôle, diraient les jeunes !









Nous serons finalement restés trois jours à l’anse Amyot. Avant que nous ne partions Liza nous a fait goûter au « kava », le letchi de Polynésie, un peu moins sucré mais plus charnu que celui de la Réunion, pas aussi bon mais tout aussi rafraîchissant. Philippe, lui, nous a fait faire le tour de son jardin et de sa porcherie. Il nous aussi montré en grand secret ses quelques plans de « pakalolo », la marijuana locale… Près du restaurant, dans des caisses, trois bébés fous à pattes bleues attendaient leur départ pour le Carénage à Apataki, un cadeau pour des parents de Valentine qui dirigent le chantier.



La pauvre bête venait de prendre la pluie!



Nous avons quitté l’anse Amyot très contents de cette escale conviviale. Etape suivante : Apataki.


APATAKI

Nous sommes entrés sans problème dans l’atoll d’Apataki par la passe de Pakaka au sud-ouest. Il nous a été impossible de nous arrêter au village de Niutahi car rien n’est fait pour les voiliers. Il y a à proximité du village trop de profondeur ou pas assez et pas de quai auquel s’amarrer.





Nous sommes donc allés directement au « Carénage » sur le motu Totoro de l’autre côté du lagon.





Ce motu appartient à Assam et sa famille, des parents de Valentine et Liza de l’anse Amyot. A eux tous ils gèrent une ferme où ils ne cultivent plus de légumes depuis le dernier cyclone mais èlèvent des poules et des poulets. On peut leur acheter des œufs, très bons, et parfois du poulet. En fait ils ravitaillent avant tout le village de Niutahi et vendent éventuellement aux voiliers. Quand nous sommes allés les voir la fille, le fils, et une amie de la fille étaient en train de piler du nono pour faire pain de nono.








Ils dirigent aussi une sorte de port à sec tenu par un des fils d’Assam. D’après nous cette entreprise a déjà commencé à générer des problèmes de pollution au niveau du lagon (dans la zone du carénage beaucoup de coraux sont morts et nous y avons vu peu de poissons). Il n’y a en effet aucune récupération et aucun traitement des matières polluantes ( antifouling etc…) : tout part dans le sol corallien. Quant à la sécurité pour les bateaux qui décident de se poser au carénage, elle est très mince : l’îlot paraît en effet très peu protégé en cas de cyclone.

Troisième activité de cette famille très entreprenante : une ferme perlière. La copine métro du plus jeune fils d’Assam nous a montré des perles, belles mais très chères, surtout comparées à celles vendues par Rava à Kauehi qui supportaient bien la comparaison.



Nous avons fait une belle balade à pied dans la partie la plus basse de l’anneau corallien que nous avons traversé jusqu’à l’océan.



Pour voir l’éclipse de soleil annoncée pour le lendemain nous avons remonté la côte Est du lagon jusqu’au coin Nord-Est où nous étions loin de toute habitation. Un très bel endroit ...




Nous avions acheté les lunettes de carton adéquates et étions excités comme des gamins ! On nous avait laissé entendre que des Tuamotu l’éclipse serait quasiment totale. Cela fut loin d’être le cas et nous avons été un peu déçus. Ce qui nous a étonnés c’est que ce croissant de soleil restant si mince donne émette autant de lumière ! En fait on se serait cru à huit heures du matin comme à la tombée de la nuit, pas plus.









Nous avons passé cette dernière journée à admirer les jeux de lumière sur des patates de corail affleurantes qui formaient comme un chemin le long de la plage. l'eau était d'une limpidité étonnante!









Nous avons quitté Apataki et l’archipel des Tuamotu par la passe nord, Tehere, toujours sans problème. Tout compte fait, seul Kauehi, notre premier atoll, nous aura fait frémir lors du franchissement des passes !



Nous avons mis le cap sur les Iles de la Société avec Tahiti comme première escale : une navigation de près de 48 heures, avec une mer calme au départ. Puis le vent a régulièrement forci nous obligeant à prendre deux ris le premier jour puis trois ris le suivant dans la grand voile et à réduire de plus en plus le génois. Yovo, fidèle à lui-même, s’est très bien comporté !

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