lundi 23 mai 2016

LE BRESIL : Troisième partie - Rio de Janeiro, Ouro Preto et Mariana ( Minas Gerais)

RIO DE JANEIRO

Après Brasilia et les chutes d'Iguaçu nous nous sommes envolés jusqu'à Rio de Janeiro.



Nous avions trouvé un hôtel, l’hôtel Carioca, au tarif tout-à-fait correct pour Rio mais vieillot et très très moyen. Son gros avantage était qu’il était en plein centre, tout près de la Cathedral Metropolitan et dans un quartier animé et sympathique dans lequel nous avons même pu nous balader le soir. De plus le directeur était très serviable et le personnel gentil. 

Vue depuis notre hôtel...



Le premier jour fut consacré à la découverte du quartier : l’avenue de la République du Chili, la place Floriano au sol couvert d’empedrados comme au Portugal, le théâtre municipal  qui copie un peu l’Opéra de Paris et la bibliothèque nationale.     










Ce jour-là nous sommes aussi allés au Pain de Sucre bien que le temps ait été un peu brumeux. Mais nous ne pouvions pas faire les difficiles : nous n’avions que quatre jours sur place! De plus, ce premier jour à Rio nous n’avons pas osé prendre notre CANON OS 70 tout neuf et nos photos prises avec notre vieux Lumix ne sont pas bien bonnes. 
On monte en haut du Pain de Sucre en téléphérique en deux temps. La vue d’en haut est très belle : on voit parfaitement la partie de Rio qui va du Pain de Sucre au Corcovado (le Christ Rédempteur) que l’on distingue dans le lointain, les plages de Botafogo et de Flamenco à gauche et de Vermeilha, Copacabana, Ipanema et Leblon à droite, sans parler des jolies petites plages du quartier très résidentiel d’Urca au pied du Pain de Sucre.







En revenant nous sommes passés par la plage de Copacabana qui est maintenant  supplantée en réputation par celle d'Ipanema car devenue trop populaire aux yeux de beaucoup. Ipanema serait à son tour en train d’être remplacée dans le coeur des cariocas par celle de Leblon! Mais toutes ces plages sont très semblables à nos yeux : de longues ( Copacabana fait 4.5 kms!!!) et vastes plages de beau sable blanc bordant des eaux bleu turquoise, où les brésiliens se précipitent dès qu’ils ont un instant de libre, les femmes en bikini mini, même quand il vaudrait mieux pour certaines être plus couvertes… Ceci dit vous ne verrez jamais une brésilienne seins nus! Même concours de sculptures sur sable, mêmes « postos » (kiosques) tous les 2 ou 300 mètres où prendre un rafraîchissement, mêmes marchants ambulants… 













Le lendemain visite de l’intérieur de la cathédrale. L’extérieur est très laid et l’intérieur, intéressant, n’arrive pas à la cheville de celle de Brasilia : quatre larges bandes de vitraux de couleur ( une rouge, une jaune, une verte et une bleue) partent d’une croix laissant passer la lumière du jour tout en haut du dôme et descendent jusqu’au sol. 








Ensuite nous nous sommes rendu dans le quartier de Lapa pas très éloigné de notre hôtel. Néanmoins il faisait très chaud et nous avons un peu souffert! Lapa est un quartier populaire assez pauvre mais vivant. Les maisons sont pour la plupart couvertes de peintures murales plus ou moins belles. 








Nous nous sommes arrêtés aux Arcos de Lapa, un aqueduc construit en 1770 pour amener aux habitants les eaux du Rio Carioca. Ensuite il servit pour le passage du Bonde, le tramway, et fut d’ailleurs le lieu d’un accident spectaculaire et meurtrier en 2011, le tram ayant  manqué un virage et s’étant écrasé en bas de l’aqueduc, faisant une centaine de victimes. Le Bonde devait reprendre du service fin 2014. Ce n’était toujours pas le cas fin 2015… A l’époque du Carnaval des centaines de milliers de personnes se rassemblent dans ce quartier pour faire la fête.



Dans le même coin l’ "escaledaria Selaron " est absolument spectaculaire. C’est un escalier de 215 marches entièrement couvert de céramiques le plus souvent de couleur rouge, très anciennes ou récentes, trouvées par son auteur ou apportées et même envoyées par des gens du monde entier. C’est l’oeuvre un peu folle d’un artiste chilien décédé en 2013, un peu le facteur Cheval du Brésil. 








En haut de l’escalier nous avons continué de monter vers les hauts de Santa Teresa où se trouve le musée Chacara do Céus. 
Il faisait très chaud, la pente était raide et nous avons un peu souffert. Mais cela en valait la peine. Le musée est installé dans une très belle maison qui avait appartenu à un industriel et mécène brésilien, Raymundo Ottoni de Castro Maya. Dans les pièces du mobilier des XVII, XVIII et XIXèmes siècles, des toiles de maîtres brésiliens et européens. Malheureusement interdit de prendre la moindre photo! En montant et de la maison on a des vues exceptionnelles sur Rio.










Le troisième jour, visite d’une favela, théoriquement avec Favela Tours mais nous avons eu l’impression qu’ils ont sous-traité avec un autre  organisme si bien que nous n’avons pas fait tout ce qui était annoncé : pas de visite d’école ni de centre social, ce qui est dommage. 
A Rio chaque quartier résidentiel a sa favela et le contraste est assez frappant entre les tours modernes qui se dressent sur les parties planes et le long du bord de mer et derrière les favelas aux maisons imbriquées les unes dans les autres qui grimpent toujours plus haut dans les creux entre deux replis de la montagne.




Ces favelas sont incroyablement étendues  et peuplées. Celle que nous avons visitée s’appelle Rocinha et se trouve dans le quartier Sao Conrado dans la partie sud de Rio, pas très loin du Lagoa ( lac) Rodrigo de Freitas. 


Cette passerelle est une réalisation de Niemeyer





C’est une favela accessible aux touristes car elle a été pacifiée par la municipalité et la police brésilienne. Elle bénéficie en contrepartie de beaux équipements sportifs, de logements sociaux, de centres d’aide de toutes sortes… 



Ce sont des quartiers pauvres mais très animés, avec d’innombrables petites boutiques et des gens qui circulent et s’affairent en tous sens. 







Toutes les personnes qui dans la journée travaillent dans les hôtels et boutiques du centre et des beaux quartiers habitent les favelas. Si les maisons paraissent délabrées, le guide nous a assuré qu’à l’intérieur elles étaient confortables et coquettes. Nous l’espérons… Le réseau de cables électriques des favelas n’a rien à envier à celui des villes de l’Asie du Sud-Est! 






Avec le guide nous sommes montés tout en haut de la favela en 4x4 et nous l’avons ensuite descendue à pied par des ruelles que nous n’aurions jamais empruntées sans lui, des genres de « traboules » en pente raide, très insalubres. Il avait un jeune aide en formation qui nous bien aidés, Marie-Hélène et moi, à franchir certains passages difficiles lors de cette descente. 



Vu aussi dans cette favela...


Ces petits personnages nous ont un peu rappelé les "gouzous" de la Réunion


Très aimable et parlant très bien anglais, le guide ne nous a quand même pas appris grand chose sur la favela elle-même, du moins c’est ainsi que j’interprète le peu de choses qui me restent de cette visite en dehors des images. C’est peut-être moi que je devrais mettre en cause!…



L’après-midi visite de l’église Sao Francisco da Penitencia, un des joyaux du baroque brésilien. Construite entre 1653 et 1657 l’intérieur ne fut terminé qu’en 1739. Elle comporte plusieurs chapelles tout aussi richement décorées. Tout y est entièrement  recouvert d’or!  Ses dimensions modestes ne font qu’accentuer l’impression d’écrasement que l’on ressent. Tout y est une évocation de Saint François d’Assises. Entourés de tant de richesse on a du mal cependant à se souvenir que les franciscains étaient un ordre mendiant...










D’où qu’on se trouve à Rio on voit le Christ Rédempteur du Corcovado mais comme tout bon touriste nous avions bien envie d’aller voir la statue de près. Dès notre arrivée à Rio, afin d’éviter des queues épuisantes, nous avions réservé par internet nos billets pour emprunter le funiculaire, l’ascenseur et l’escalier roulant qui y mènent. Le ciel était plus dégagé que le jour où nous étions allés au Pain de Sucre mais une légère brume voilait encore les paysages lointains. Il y avait un monde fou mais la statue, 30 m de haut sur un piédestal de 8m, était bien visible à tous. Nous avons été saisis par sa taille impressionnante ( chacune de ses mains mesure 3.20m!!!) et par sa sobre majesté. Quant à la vue elle est extraordinaire, bien plus belle encore que du Pain de Sucre.







Retour par le Jardin Botanique où nous avons seulement fait un petit tour en voiture électrique car nous étions fatigués par notre matinée sous une chaleur écrasante. Ce n’était pas la bonne saison pour les fleurs et comme dans un grande partie du Brésil cette année-là tout nous semblé un peu sec. En un mot nous n’avons pas été très impressionnés…












Nous avons aussi aimé nous balader dans les rues du centre à admirer l’architecture inhabituelle des immeubles. Une fin d’après-midi nous sommes allés en particulier nous promener du côté de la Praça 15 de Novembre et du quartier de la Bourse, rua 1° de Marzo et rua do Ouvidor.









Si je me souviens bien c’était un vendredi soir donc le début du week end : il y avait beaucoup de monde, beaucoup d’animation et de musique bien sûr comme toujours au Brésil; la rua do Ouvidor et quelques rues adjacentes étaient fermées à la circulation et étaient occupées par des tables des restaurants du coin. C’était très sympa!






François et moi allions être encore au Brésil pendant la période de carnaval mais pas Marie-Hélène et nous nous étions dit qu’elle aimerait avoir une idée de ce que ce serait aussi nous sommes nous fait conduire ( à grands frais car nous avons mal compris ce que nous avait dit le directeur de l’hôtel!) à la répétition d’une école de samba très prestigieuse, Portela, dans un quartier populaire de la zone nord, très éloigné de notre hôtel. Nous y étions à 22h. A 23h30 cela n’avait toujours pas commencé et nous n’en pouvions plus de la musique enregistrée tonitruante - et c’est peu dire - qui était passée en attendant! Marie-Hélène en particulier était excédée : quand ils ont commencé et que les tambours se sont fait entendre dans cette immense salle quasi fermée nous avons décidé de laisser tomber! 
C’est la seule chose négative de ces quatre jours passés à Rio dont nous gardons tous trois un bon souvenir. 

MINAS GERAIS - OURO PRETO 

Après Rio nous avons eu envie de nature, de verdure et nous avions prévu d’aller dans le Minas Gerais ou Mines Générales,  à 500 kms environ au nord de Rio. C’est un territoire grand comme la France, qui a fait la richesse du pays avec autrefois l’or et les diamants et maintenant le fer, la bauxite, les pierres précieuses et la topaze impériale. C’est une région d’histoire qui regorge de villes tout-à-fait charmantes datant de l’époque coloniale. Il avait fallu faire un choix : nous avions opté pour Ouro Preto.  Il aurait certainement mieux valu y aller en louant une voiture car  s’y rendre en avion est un peu compliqué : il faut impérativement passer par Belo Horizonte, y passer la nuit pour attraper un car tôt le matin.
Toute la ville d’ Ouro Preto est classée Monument Historique et Patrimoine Culturel par l’Unesco depuis 1980. C’est une jolie petite ville escarpée nichée au milieu de montagnes. Ses ruelles aux antiques pavés inégaux sont en pente souvent raide  et  notre auberge, l’Hospederia Antiga, se trouvant à mi-pente,  nous avons dû nous armer de courage (et de bonnes chaussures!) pour aller dans le centre tout en haut de l’éperon.

Notre "pousada", terme qui au Brésil n'a pas la même connotation qu'au Portugal. C'est ici beaucoup plus modeste









Elle fut fondée vers la fin du XVIIème siècle par les bandeirantes, les pionniers, qui y découvrirent le premier filon d’or. Elle atteignit jusqu’à 100 000 habitants, de riches colons qui avaient obtenu du roi du Portugal le droit d’y vivre et travailler. Les bâtisseurs et artistes divers y accoururent rapidement et couvrirent la ville d’églises à la décoration baroque et rococo, et de superbes demeures, de fontaines… Le grand artiste du pays, Antônio Francisco Lisboa dit Alleijadinho y déploya tout son talent. Elle devint la capitale de l’état de Minas sous le nom de « vila rica », la ville riche. Un siècle plus tard les filons étaient épuisés, elle déclina et Belo Horizonte prit sa place à la tête de l’état.

La place principale de la ville, la place Tirantes, de jour...




La même de nuit...







Quelques-unes des nombreuses églises de la ville...







Ouro Preto est aussi célèbre pour avoir organisé la première lutte pour l’indépendance du Brésil. Malheureusement la « Inconfidência », la conjuration, fut découverte et anéantie avant que l’insurrection éclate. Son chef, Tiradentes, dont on voit des statues dans tout le Brésil, fut pendu, écartelé et ses restes furent disséminés dans Ouro Preto! Nous nous sommes beaucoup baladés, de jour comme de nuit, dans les rues et sur les places à admirer l’architecture des très nombreuses églises, des bâtiments publics comme l’ancien Hôtel de Ville maintenant Musée de la Conjuration et l’ancien palais des gouverneurs, maintenant Musée des Sciences et Techniques, celle des petites maisons ou des vastes demeures. Un vrai plaisir!

Statue de Tiradentes sur la place éponyme

Je me souviens qu’un bon nombre d’églises étaient complètement fermées ou du moins fermées le jour où nous avons voulu visiter mais je m’étonne de ne pas avoir de photos de l’intérieur de l’église St François d’Assises que je suis sûre d’avoir visitée… Seule explication : les photos devaient être interdites. Même chose pour l’église des Carmes. Saint François d’Assises, un petit bijou de l’art rococo, est l’oeuvre de l’Aleijadinho : plan, construction, décoration, en particulier celle de la façade avec le célèbre médaillon de Saint François recevant les stigmates, le retable du maître-hôtel, les chaires…





Nous avons aussi visité la Casa dos Contos, une très belle maison baroque qui, honte à lui, fut louée par son propriétaire pour servir de prison aux chefs de la conjuration dont j’ai parlé plus haut.






Nous avions un local favori où nous aimions nous reposer et manger un morceau entre deux visites, le Cafe Cultural, tout près de la place Tiradentes. Lieu joliment décoré, tableaux d'artistes locaux aux murs, bons petits plats, excellents thés et bières et certains serveurs parlent français. Le plus, à disposition des clients, des livres d’art… bien agréable!



De Ouro Preto nous avons pris un car pour aller à Mariana, à une dizaine de kms. Chaque fois que nous avons pris un bus avec la soeur de François, Marie-Hélène, extrêmement menue,  les gens, les femmes surtout, lui cédaient immédiatement leur place et étaient catastrophées à l’idée qu’elle puisse tomber dans les tournants. Il faut préciser que les chauffeurs brésiliens roulent à vive allure et sans ménagement pour leurs passagers! Certaines dames insistaient pour échanger leur place avec la sienne pour qu’elle ne soit pas côté allée. Une jeune femme, comme Marie-Hélène refusait de bouger de sa place, lui a fermement accroché le bras s’assurant ainsi qu’elle ne tomberait pas! Très drôle!



Mariana est une jolie bourgade coloniale où il fait bon flâner. C’était un lundi, la cathédrale, admirable paraît-il, et les églises étaient fermées. Nous le savions en y allant ce jour-là mais dommage quand même! Nous nous sommes juste baladés dans les jardins et dans les rues, très semblables à celles de Ouro Preto moins le cadre de montagnes.



Maison du Gouverneur




C'était juste avant Noël et la ville était particulièrement décorée


Nous avons visité la maison des gouverneurs puis nous sommes descendus à quelques kms de là, sur la route d’Ouro Preto, dans une ancienne mine d’or, la vaste mine d’or de Passagem,  qui comporte 35kms de galeries dont certaines vont jusqu’à Ouro Preto. C’est là qu’a été trouvée la toute première pépite qui a entraîné la ruée que l’on imagine! Intéressant mais pas extraordinaire surtout pour qui ne parle pas portugais et ne peut vraiment profiter des explications de la guide.








Tout bien réfléchi, je pense que nous aurions mieux fait de rester à Ouro Preto et de visiter entre autres le Musée des Sciences et Techniques dont des amis nous ont depuis dit le plus grand bien.

Le lendemain retour à Belo Horizonte pour prendre un avion pour Salvador de Bahia.

Notre prochain article concernera justement Salvador de Bahia, la dernière ville que nous ayons visitée lors de ce périple.

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