lundi 17 décembre 2012

INDONESIE - CINQUIEME PARTIE : LOMBOK, GILI AIR, LEMBOGAN ET BALI (1ère partie)


LOMBOK

( du 13 au 16 août 2012)

Après l'île de Sulawesi nous sommes retournés vers les îles de la Sonde et tout particulièrement Lombok. Nous n’avons pas suivi toute la côte de Lombok comme nous l’avions fait pour les îles précédentes : nous avons mis le cap sur une baie au nord-ouest de Lombok, Medana Bay où nous étions le 13 août.  En effet le temps avançait et nous avions encore beaucoup d’îles à visiter…




Il y a un restaurant dans cette baie qui offre divers services aux navigateurs mais, bien qu’ils s’en donnent le titre, ce n’est pas une marina. Ils espèrent pouvoir se développer mais leur gros handicap est la houle qui entre sans aucun obstacle dans la baie et rend inconfortable la vie à bord. Néanmoins nous avons bien apprécié les corps-morts qui nous ont permis de faire deux virées dans l’île sans nous soucier pour nos bateaux. Nous avons loué les services de Datu, un chauffeur-guide très gentil. 

But de la première virée : voir des palais royaux et des temples hindous à et dans la région de Mataran, la capitale de Lombok.
En chemin nous avons traversé la Forêt des Singes. Nous nous sommes arrêtés sur une sorte de parking au bord de la route. C’étaient des macaques de Bali. Il y en avait beaucoup et  ils attendaient les touristes et leurs cacahuètes. En voulant le faire sauter comme on le fait avec les chiens François d’Ultréïa s’est fait, non pas mordre comme on l’a cru au début , mais entailler l’index par un gros mâle qui a seulement voulu retenir la cacahuète convoitée... Dans une pharmacie nous avons acheté de quoi bien désinfecter la plaie et des antibiotiques… mais François a eu mal pendant plusieurs jours !




A Mataran  la circulation était  intense : bemos, voitures, motos et la nouveauté, des carioles tirées par de petits chevaux.




Première visite, le palais d’eau de Mayura  qui a été construit en 1744 pour la cour balinaise. Il comporte un temple que nous avons visité avec un guide, obligatoire. Il nous a abreuvés d’explications dans un anglais totalement incompréhensible et nous sommes restés sur notre faim. Nous avons seulement retenu, ce que nous savions déjà en partie, que les trois grands dieux hindous sont Brahmâ, le Créateur, Vishnu, le Préservateur et Shiva, le Destructeur. Le palais comme le temple sont très beaux et valent la visite.









A chaque dieu correspond un chiffre que l'on retrouve dans le nombre de toits du monument qui lui est dédié


Sur le chemin du retour nous avons visité un deuxième palais, celui de Narmada, à une dizaine de kilomètres de Mataran dans un très beau parc. C’était, à l’époque féodale, l’endroit où le roi venait se relaxer. Il comprend lui aussi un temple hindou, une piscine et une fontaine de jouvence où les touristes sont  invités à venir retrouver une deuxième jeunesse moyennant quelques roupies. Le guide parlait mieux anglais et nous avons mieux apprécié cette visite. De plus il était très beau!


Terrasse d'où le roi admirait les beautés en train de se baigner dans la pièce d'eau ci-dessous




La  fontaine de jouvence
Notre guide

Nous avons aussi visité les temples de Lingsar et de Meru, plus rapidement car nous commencions en avoir assez : ces temples se ressemblent et trois dans la journée, c’était beaucoup !

Le temple de Lingsar...





Le temple de Meru...



Chaque village de la région a un petit sanctuaire où préparer  les offrandes et ranger son matériel
Les toits sont faits de fibre végétale roulée sur elle-même



Entre deux temples nous avons demandé à Datu de nous emmener visiter des poteries artisanales à Banyumuluk, au sud de Mataran. Malheureusement en période de ramadan ils ne cuisent pas leurs productions et seuls deux ou trois personnes étaient sur place en train de décorer des poteries. Les formes de leurs poteries sont belles, ils associent souvent poterie et vannerie et  ils décorent  leurs poterie de petits points et de coquille d’œuf écrasée : le résultat est, sinon beau, du moins original.




Cette virée nous a aussi permis de voir un peu du pays, des rizières bien sûr, des bananeraies et, ce que nous n’avions encore jamais vu, des cultures d’épinards d’eau.



Pour rentrer Datu a suivi la route en corniche qui domine la côte ouest et ses belles plages et  passe par Senggigi, le pôle touristique de Lombok, une ville balnéaire semblable à toutes les autres. Pour nous, son principal attrait a résidé dans le fait que nous y avons trouvé de la bonne viande et de la charcuterie !

Nous étions au mouillage un peu avant  l’appel à la mosquée – Datu est musulman – et nous avons eu droit à des prières et des sermons jusqu’à 2h du matin !
Le 16 août, nous n’en avions pas terminé avec Lombok mais, fatigués par la houle et les muezzins, nous avons décidé de faire un break et de partir  quelques jours dans l’île de Gili Air à quelques milles de là.

GILI AIR

(du 16 au 21 août 2012)

Le mouillage y est très joli, bien mieux protégé de la houle que Medana Bay et il y a des corps-morts presque moitié moins chers!



Ultréïa et Yovo  avec leur grand pavois pour honorer nos hôtes le 17 août , jour de leur fête nationale
En débarquant sur l’île et en voyant tous ces « yovos » ( en langue ewe, une des deux langues du Togo, "yovo" est un terme plutôt affectueux pour désigner  le blanc,  l’étranger )  et tous ces restos le long de la plage, ces boutiques, ces spas etc… cela ne nous a pas beaucoup plu mais nous nous sommes rapidement laissé prendre à la beauté des lieux et à cette atmosphère de vacances et de détente.



Ici pas de luxe tapageur, pas d’architecture incongrue : tout s’intègre bien à l’île et, contrairement aux lieux que nous avions visités jusqu’ici, une attention particulière est portée à l’environnement ( jardins fleuris bien entretenus, rues nettoyées…). Et surtout pas de véhicules à moteur, pas de bemos, ni de motos, encore moins de voitures : l’île est très petite et on se déplace à pied ou dans ces carioles  vues à Mataran mais ici décorées  avec profusion. 



De plus les muezzins y sont très raisonnables et se limitent à l’appel à la prière.  Les plages sont de sable blanc très fin, la mer est cristalline et turquoise et  surtout aux alentours de 28°/29C au bord ! Il y des lieux de snorkelling à proximité  et d’innombrables clubs de plongée aux tarifs très abordables (35€ la plongée). En arrivant nous avons, comme toujours, essayé de nous connecter à internet et nous sommes immédiatement tombés sur 7 Seas, un club de plongée situé juste devant notre mouillage, qui offre à ses clients une connexion gratuite à la WI-FI, une heure pour une boisson, 24 h pour une plongée. De plus un club très bien organisé, qui respecte ses horaires et avec des moniteurs très sérieux. Nous avons plongé deux fois avec Iman, un jeune javanais très compétent et sympathique.





Nous avons plongé sur Sunset Reef et sur Shark Point. La première plongée a été un peu décevante mais, peu profonde, elle nous a servi de piqûre de rappel : cela faisait un an un quart que François et moi n’avions pas plongé et presque deux ans pour Geneviève ( François d’Ultréïa ne plonge pas). La deuxième plongée en revanche nous a permis de voir beaucoup de tortues, des requins pointes blanches, nos premiers clowns noirs et blancs, de nouveaux poissons et anémones.















Nous avons fait de belles balades sur le chemin qui fait le tour de l’île et dans l’intérieur des terres, badé dans les boutiques d’artisanat et bien profité de ses « happy hours » et de ses restos.

Le tour de l'île...





Le centre de l'île...



Le village...








Pour la première fois de ma vie je suis allée me faire masser : c’était  très agréable. François n’a, quant à lui, pas voulu «  se faire tripoter » (je cite !).

C’est à Gili Air que nous avons retrouvé avec plaisir Guillermo et Isabella de Tin Tin. Malheureusement ils veulent avancer plus vite que nous et sont donc assez rapidement repartis pour le nord de Bali alors qu’Ultréïa et nous préférions rester encore un peu sur Lombok et visiter Bali depuis le sud où il y a une marina.
En achetant des ananas nous avons fait la connaissance d’une famille de Lyonnais, Sylvie, Laurent et leurs deux enfants de dix et sept ans, Lucas et Marilou, tous charmants et intéressants. Ils sont allés visiter Ultréïa et les enfants s’en sont donné à cœur joie en sautant du balcon puis nous nous sommes tous retrouvés sur Yovo pour un goûter. Nous avons ensuite dîné ensemble et avons eu le temps de mieux nous connaître. Ils nous ont laissé, à la réception de leur hôtel à Amed sur Bali, une rosette de Lyon, au départ destinée à des français de Bali qu’ils n’ont jamais trouvés : un aubaine incroyable pour les amateurs de bonne charcuterie que nous sommes !



Le 18 août était la fin du ramadan. Nous n’avons pas su qu’il allait y avoir, le soir,  une procession à travers le village et nous ne l’avons vue que depuis nos bateaux. Les hommes vêtus de sombre et les femmes de blanc ont défilé dans la rue qui longe la plage en portant des lampions oranges et en chantant. De petits feux d’artifice étaient lancés un peu partout sur l’île.
Le lendemain était un jour férié. A cette occasion les salariés sont en vacances pour 10 jours pour permettre aux familles, souvent éparpillées dans plusieurs îles, de se réunir et de fêter ensemble l’Aïd. Tout ou presque était fermé sur l’île. Nous en avons profité pour la traverser de part en part. Chose rare en Indonésie, ici les parcelles sont toutes clôturées. C’est là que vivent ceux qui travaillent dans les boutiques et restaurants du bord de mer. Parfois c’est très bien entretenu, parfois c’est jonché d’immondices. Même chose pour les quelques boutiques qui s’y sont installées.




Nous sommes restés cinq jours à "far niente" sur Gili Air et le 21 nous sommes retournés à Lombok où nous avions encore un projet de balade.

LOMBOK (SUITE)

(du 21 au 23 août 2012)

De retour à Lombok nous avons donc reloué les services de Datu pour cette fois-ci traverser tout Lombok en direction du sud, aller jusqu’à  Kuta, une très belle plage bien connue des surfeurs et en chemin visiter Sade, un village sasak. Les Sasak, venus d’Asie continentale il y a 5000 ans, ont peuplé toute l’Asie du Sud-Est. Les neuf dixièmes des habitants de Lombok sont Sasak.  
IL aurait mieux valu visiter le village sasak de Bayan au pied du Mont Rinjani, plus préservé, mais Sade était sur notre route... De toute évidence les villageois vivent du tourisme,  le village en perd de son cachet et nous n’avons pas pu avoir de contacts avec eux. Nous avons seulement pu nous balader librement dans le village, admirer leurs « lumbung » ou greniers à riz dont les murs et le toit en forme de bonnet sont faits d’ « herbe à éléphant » ainsi que leurs maisons à plusieurs niveaux. Les Sasak ont leur propre religion, le Wetu Telu, qui est un mélange d’islam, d’hindouisme et d’animisme.















La plage de Kuta est très vaste et le site superbe. C’était quelques jours après l’Aïd, les gens étaient toujours en congé et nombreuses étaient les familles qui étaient venues y passer la journée !  Mais nous n’avons pas vu de surfeurs. La mer était trop calme ! De plus la vague de surf est très éloignée de la plage et les surfeurs doivent louer les services de piroguiers pour s'y rendre...








Déjeuner dans une gargotte sur la plage. La nourriture est, comme au pays Torajah, présentée dans une sorte de papier épais plié

Les habitants de Lombok sont très habiles de leurs mains et leur artisanat est de qualité, que ce soit la poterie, le tressage, le tissage, la sculpture… : ainsi à Praya, Datu nous a emmenés voir des femmes qui tissaient, sur des métiers à main, des sarongs aux motifs complexes en  coton et/ou soie. Dans la boutique nous avons essayé des sarongs et je n’ai pas pu résister :  je me suis achetée une étole en soie que je compte mettre à Noël …





Les hommes travaillent très bien le bambou et le rotin. Ils exposent leur travail sur le bord des routes  et nous nous sommes arrêtés pour les voir travailler dans les ateliers à l’arrière. Une grande partie du  mobilier de bambou et rotin vendu en France doit venir d’ici.





Datu tenait à ce que nous ne rentrions pas trop tard pour pouvoir nous montrer, Praruira,  un village tout près de Medana Bay et cela a été un des meilleurs moments de la journée. Ce village, pas vraiment joli mais impeccablement propre,  nous a beaucoup plu, surtout les habitants.





 Des femmes étaient en train de préparer de l’huile de coco et nous ont expliqué comment elles procédaient  : il faut ouvrir les noix, raper la pulpe, en extraire le lait, le faire chauffer à petit feu toute une nuit et le lendemain purifier l’huile en la faire bouillir. L’huile précipite et elles utilisent le précipité dans la préparation de la sauce de satay.






Une autre femme,  très âgée, était en train de tresser des palmes pour refaire ou restaurer les toitures.



Des jeunes gens étaient en train de faire une compétition de lancer de toupies et c’est avec eux que nous avons passé le plus de temps. Ils enroulaient  la corde, bien serrée, sur le dessus de la toupie et la lançaient d’un geste sec et tournant du poignet. Nous n’avons pas bien compris la règle du jeu et les différentes étapes mais nous avons été émerveillés par leur adresse. Parfois ils lançaient une toupie contre celle d’un autre comme nous faisons avec les boules de pétanque. Si la toupie continuait de tourner son propriétaire la récupérait en la faisant passer de façon presque magique sur une corde et ils l’amenaient ainsi jusqu’à une planche de bois bien lisse où ils la déposaient et  elle entrait là en compétition avec d’autres qui y tournaient déjà. Leurs toupies sont belles et lourdes et ils les fabriquent eux-mêmes. Ils en avaient bien sûr quelques-unes à vendre et les deux François en ont acheté une. Les jeunes  nous ont montré avec beaucoup de gentillesse et de patience comment les lancer et François d’Ultréïa s’est tout de suite révélé très doué !  Ils parvenaient à les faire tourner pendant trois à quatre minutes !








Nos balades dans l'île de Lombok nous ont permis de voir des cultures et arbres auxquels nous ne sommes pas habitués, entre autres des jacquiers très prolifiques set des champs de cacahuètes...






Le 21 ce sont les retrouvailles avec Annie et Patrice sur leur bateau Bohème. Nous les avions rencontrés pour la première fois à Nouméa. Ils ont un projet de voyage fort semblable au nôtre et il est fort probable que nous naviguerons avec eux dans les mois qui viennent.



Avant de partir définitivement de Medana Bay nous sommes allés faire un tour au village du même nom qui donne sur la plage et que nous avions jusque là négligé...








Le 23 août, Ultréïa et Yovo ont dit au revoir à Bohème et ont quitté Lombok sans être montés sur le volcan Rinjani  car cela voulait dire trois jours de trek : je ne marche personnellement  pas suffisamment bien pour cela, de plus je souffre de plus en plus de ce que je crois être de la sciatique.  Le genou de Geneviève et la sciatique de François ont aussi fait reculer les Ultréïa. 

ILE DE LEMBOGAN

(du 23 au 25 août 2012)

Nous avons rallié l’île de Lembogan depuis Medana Bay en un temps record, à peine sept heures, à 7.7 nœuds de moyenne car nous avons bénéficié d’un courant très favorable nord-sud.




Iman, notre moniteur de plongée de Gili Air nous avait dit qu’en plongeant à Lembogan nous devrions pouvoir voir des raies manta et des mola-mola ou poissons lune.
A peine arrivés nous sommes donc partis en quête d’un centre de plongée. En chemin nous avons croisé des musiciens, des gens endimanchés et en particulier des femmes apportant des offrandes magnifiquement présentées,  de toute évidence des hindous.





Nous les avons suivis et sommes arrivés devant un temple où débutait une cérémonie. Tout le quartier sentait l’encens ! Tout ce que nous avons pu savoir par un jeune hindou du nom de Roman  à qui nous nous sommes adressés est que ce n’était ni un mariage ni un enterrement, que cette cérémonie avait lieu tous les six mois, et que les gens venaient avant tout pour prier. Nous n’avons pas été autorisés à dépasser le seuil du temple mais de là nous avons pu prendre quelques photos qui donnent une idée de l’ensemble de percussionnistes, au moins une quinzaine de musiciens.




Roman

Nous nous trouvions dans le quartier des temples hindous et tous célébraient la même fête à grand renfort de musique hyper amplifiée par des haut-parleurs de mauvaise qualité. Je vous laisse imaginer la cacophonie !
Les hindous semblent très croyants et pratiquants. En plus des temples communs toutes les maisons réservent une grande partie du jardin, autant que la surface de la maison, à de petits temples, autels ou oratoires privés à la décoration très tarabiscotée, comme celle des temples publics. A l’occasion de cette fête ils les avaient de plus garni de tissus brillants à dominante jaune et blanc.

Temples publics...





...et temples privés...

 











Avait-ce un rapport avec cette fête ? : très haut dans le ciel une vingtaine de cerf-volants virevoltaient.



Il y avait beaucoup de touristes, beaucoup plus qu’à Gili Air même, et les commerçants étaient beaucoup moins avenants, plus indifférents. Nous avons eu l’impression d’avoir quitté une Indonésie plus tranquille, plus authentique, plus rurale, celle qui voit peu de touristes et a envie de leur parler. A Lembongan nous avons aussi retrouvé les motos et les voitures dont nous avions apprécié l’absence à Gili Air!

Nous avons effectué deux plongées à Lembongan, c’était d’ailleurs la raison de notre escale dans cette île, l’une à Manta Bay, l’autre à Crystal Bay, mais, pas de chance, nous n’avons vu ni raies ni poissons-lune ! Cependant nous n’avons pas regretté notre sortie car la deuxième plongée était exceptionnellement belle : d’innombrables poissons, de petits et des gros, dans un extraordinaire jardin de corail avec reliefs. Une de nos plus belles plongées !



Un poisson trompette accompagne notre palanquée




Serpent de mer dit "tricot rayé"









Petit bémol : Geneviève a fait à la fin de la première plongée un petit accident respiratoire qui nous a alarmés. Elle pense que son détendeur a dysfonctionné, que par réflexe elle a bloqué sa respiration juste avant de remonter. Une fois à la surface elle ne parvenait plus à respirer et commençait à paniquer. J’ai appelé les deux australiens de notre palanquée à la rescousse et ils l’ont amenée jusqu’au bateau et quasiment portée pour qu’elle n’ait pas d’efforts à faire. Sa respiration est très lentement revenue à la normale et elle s’est bien sûr abstenue de la deuxième plongée. Les moniteurs étaient remontés avant nous et  ne s’étaient rendu compte de rien!!: De plus ils n’avait qu’une petite bombe à oxygène aux trois-quarts vides à lui donner ! Vraiment pas sérieux !
Après une grosse sieste pour François et moi après cette double plongée et une nuit de plus de 12 heures pour Geneviève nous étions de nouveau en forme et avons mis les voiles pour un mouillage sur Serangan, une petite île au sud de Bali où nous avons pris un corps-mort. Les douze milles de traversée se sont faits en un temps record car nous avions un courant très favorable et voguions entre 8 et 12 nœuds!

BALI - PREMIERE PARTIE

(du 25 août au 4 septembre)

En fait, de Serangan, il suffit de traverser un petit pont pour se trouver sur Bali ! Le mouillage était assez isolé et notre premier souci a été d’aller louer de petites motos pour les quatre premiers jours. Nous avons rapidement découvert que circuler à moto dans la circulation folle de l’agglomération de Depensar-Sanur-Kuta est une véritable épreuve  et nous sommes revenus de notre première demi-journée épuisés physiquement et nerveusement.
Nous avons cependant été récompensés par un spectacle époustouflant de concours de cerfs-volants géants sur la plage de Sanur. Nous avons vu deux départs de cerfs-volants, avec à chaque fois une bonne trentaine de concurrents. Le premier concours, des cerfs-volants d’environ quatre mètres de large et huit mètres de longs, assez semblables, en tissus rouge, noir et blanc.








Le deuxième concernait des cerfs-volants un peu plus petits, blancs avec de magnifiques têtes de dragon peintes en rouge et or et des traînes rouges, noires et blanches de quelques cent mètres environ. Chaque cerf-volant était manipulé par une équipe de dix à douze personnes, des jeunes gens pour la plupart. Il fallait les voir diriger les cerfs-volants pour les faire s’élever, se stabiliser,  éviter les collisions et s’arcbouter pour les ramener et les faire se poser : une véritable épreuve de force !


















Ce même après-midi nous sommes allés voir la fameuse plage de Kuta/Legian : une très large et longue plage en pleine ville, séparée de la rue qui longe le bord de mer par un muret et de petites tourelles assez jolies en pierre jaune. S’y écrasent des lignes parallèles de rouleaux bien réguliers qui suivent la courbe de la plage et font le bonheur des surfeurs débutants. C’était un dimanche, dernier jour des vacances du ramadan : d’innombrables familles indonésiennes étaient venues y passer la journée. Il y avait un monde fou sur la plage et un nombre incroyable de motos garées en épi le long du trottoir !






Dans le ciel deux cerfs-volants en forme de caravelles ont attiré notre regard et nos deux François n’ont pu résister à l’envie d’en acheter chacun un.




La ville de Kuta elle-même ne nous a pas beaucoup plu : une succession de cafés, de restaurants, de boutiques de souvenirs et de fringues !


UBUD

Nous avons ensuite décidé d'aller à Ubud au centre de l'île d'où nous pourrons rayonner pour visiter Bali, toujours en moto. Nous sommes passé devant des sculptures gigantesques étonnantes plus que belles ...






Une fois que la banlieue de Denpasar a eu été dépassée la circulation a été beaucoup moins dense mais la difficulté a été de trouver la route car il y a très peu de panneaux. Heureusement François et Geneviève étaient équipés d'une tablette avec GPS qui nous a  rendu service à plusieurs reprises.
Nous avons trouvé une chambre dans une des plus jolies rues de Ubud, la rue Kajeng, de plus très calme bien qu’en plein centre.





Notre pension, " Keprabon " (au N°14 A pour ceux que cela intéresse) était déjà bien décorée pour la fête de Galungan, une fête religieuse qui se tient tous les six mois et qui dure cinq jours. Nous sommes arrivés à Ubud la veille de la fête et nous avons donc pu assister à la fin des préparatifs.

A Bali les propriétés sont en général entourées de murs. On y accède par quelques marches et une porte souvent sculptée et peinte qui donne sur la rue. De chaque côté de la porte il y a presque toujours un sanctuaire et parfois aussi une sculpture ou deux, personnage ou animal. Il y a bien sûr la maison, un petit bout de jardin et le reste du terrain est réservé à des sanctuaires de taille diverse en pierre noire, de la lave le plus souvent, parfois très nombreux, six, huit, dix pour une simple maison ! Ils sont dédiés aux trois dieux principaux, Brahma, Siva et Vishnu.







Le temple familial, modeste par rapport aux autres maisons! : il fallait bien consacrer une partie de la surface aux chambres pour les hôtes!





Généralement nous allons dans des "backpackers" mais ici les prix sont tellement bas qu'il aurait été dommage de ne pas en profiter!

Simplement rehaussés, en temps normal, de boiseries rouge et or, les santuaires sont, en période de fête religieuse, entourés de tissus et de rubans dans les tons de jaune (ou or) et blanc, quelquefois de rouge. Ils sont ornés de fleurs et les membres de la famille y déposent tous les jours de la fête des offrandes, soit de petits plats faits en feuille de palmier et remplis de riz cuit, de biscuits, de fleurs… et piqués de baguettes d’encens soit, s’il y a la place, des corbeilles contenant des fruits, des gâteaux, des confiseries artistiquement présentés… Le dernier jour le contenu des corbeilles est partagé entre les membres de la famille et/ou les amis.








Les habitants décorent aussi leur rue, principalement avec les "penjors", des tiges de bambou de vingt mètres et plus qui sont décorés avec beaucoup de soin avec des matières végétales de couleur claire. En haut de chaque tige est attachée une liane elle-même décorée et terminée par une sorte d’énorme gland qui se balance au gré du vent.




Des voisins de notre petite pension installent leur "penjor"

Pendant cinq jours les gens ne cessent d’ajouter de petites offrandes par-dessus les précédentes. Ils en mettent partout, bien sûr sur la plus petite niche, sur le moindre sanctuaire mais aussi sur les seuils des magasins et des maisons, sur les voitures et les motos, devant les chambres des clients dans les hôtels… En fait ces jours-là on passe son temps à éviter de marcher dessus ! L’idée est d’obtenir la protection des dieux et des ancêtres.




Autre type de décoration devant les maisons...





Vu le travail minutieux nécessité par ces décorations tous les membres de la famille doivent certainement s’y mettre et y passer tout leur temps ! En tout cas ils ont l’air très affairés mais très heureux de le faire, les plus jeunes comme les plus âgés. Le jour même de la fête de Galungan ils vont porter des offrandes au temple public et prier. Nous avons pu visiter plusieurs temples publics ainsi décorés et avons entrevu par les portes certains sanctuaires privés. Un matin  une dame très gentille nous a invités à venir dans son temple privé. Mais à Ubud nous n’avons pas vu comme à Lembongan les gens se réunir en grand nombre dans les temples publics pour prier ensemble : ici cela semblait plutôt être une fête religieuse familiale.













Certaines maisons de Ubud ressemblent à des temples et nous sommes entrés par erreur dans plusieurs d'entre elles sans y avoir été invités!

Voici l'extérieur de l'une d'elles...


... et l'intérieur...






Ces jours de fête religieuse de jeunes garçons trimbalent dans les rues de la ville des dragons manipulés par deux d’entre eux ; ils sont accompagnés par un ensemble musical composé d’un gros gong et de quatre ou cinq plus petits.  Le problème est que leur musique est très monotone, n’étant composée que de deux ou trois notes différentes. Mais ils ont l’air de bien s’amuser ! C’est aussi l’occasion pour eux de se faire un peu d’argent de poche…




Ubud est une ville qui attire beaucoup de touristes mais qui reste agréable. Contrairement au sud de Bali elle est entièrement focalisée sur la remarquable culture balinaise, son art, en particulier ses danses, sa cuisine, ses massages… Il y a entre autres choses beaucoup de salons de massage à Ubud et j’en ai à nouveau profité. François lui a continué à résister !
Il y a plusieurs temples publics en ville dont le principal, le Pura Desa Ubud ( sur les bassins duquel donne le café Lotus) ainsi qu’un palais royal, le palais Ubud, qui ne se visite pas ( sauf la partie où se déroulent les spectacles de danse) et est toujours occupé par l’ancienne famille royale.

Pura Desa Ubud...







Ubud Palace...




Dans un autre temple...





La ville est à l'origine formée de plusieurs villages et elle est encore entourée de rizières où nous avons fait d'agréables promenades....








Il y a aussi une Forêt des Singes à l'entrée de la ville où nous sommes allés faire un tour. Inutile de préciser que François d'Ultréïa ne les a guère laissé approcher!








Avec nos motos nous sommes allés jusqu'au volcan et au lac Batur à une ou deux heures d'Ubud. En chemin nous nous sommes arrêtés vers Tegal Lalang pour admirer de magnifiques rizières en terrasse...




A Kintamani nous avons eu, malgré la brume, une très belle vue sur le volcan et le lac Batur.





Sur le chemin du retour nous sommes allés voir le temple de Tirtha Empul. Les balinais étaient en congé de Galungan et il y avait un monde fou. Tous les fidèles avaient apporté des offrandes et étaient venus pour prier devant les nombreux autels; un grand nombre se purifiaient dans l'eau dans de petits ou d'immenses bassins, un spectacle pour le moins étonnant !













                                             Chaque temple a sa source. Voici celle de Pura Tirta Empul

Etrangement il y avait peu de monde à Gunung Kawi, un temple tout proche. Il est très différent de tous ceux que nous avions vus jusqu'ici en ce sens qu'il est situé au fond d'une dépression dans le paysage et entouré de falaises dans lesquelles ont été creusés les autels.





Dans tous les temples publics sont stockés les divers éléments du gamelan, orchestre de percussions composé principalement de métallophones, de gongs et de cymbales de toutes tailles mais tous magnifiquement sculptés et dorés... Ils sont là près pour la prochaine cérémonie religieuse.






Certains autels semblaient particulièrement anciens.













L'avant-dernier jour de notre séjour à Ubud nous sommes allés voir le temple de  Besakih à une quarantaine de km au nord d’Ubud.  C’est le temple le plus important de Bali. Il est installé sur le flanc du plus haut volcan de Bali, le Gunung Agung. C’est un fait un vaste ensemble constitué de 23 temples séparés les uns des autres par leurs murs d’enceinte mais communiquant entre eux. Le plus important est le Pura Panataran Agung. On accède au sanctuaire central, très élevé, par un monumental escalier de pierre d’où l’on a une vue panoramique sur une grande partie du site. Nous avons pu pénétrer dans un certain nombre de temples, certains encore très bien décorés pour la fête de Galungan qui venait de se terminer.

En chemin les villages étaient comme à Ubud en fête...


L'arrivée au temple...

On ne visite pas un temple hindou habillé n'importe comment. Les hommes en particulier ne peuvent s'y présenter avec un pantalon, encore moins un bermuda. Soit vous amenez votre propre sarong soit on vous en loue un le temps de la visite du temple. Ce fut le cas ce matin-là!

Nos deux François ne sont-ils pas croquignolets?







Du haut des marches...










Nous avons revu de beaux instruments composant le gamelan...










Girouette très drôle que quelqu'un vendait aux touristes. Malheureusement trop volumineuse !



Avant de repartir pour Ubud nous nous sommes arrêtés à Rendang dans un restaurant recommandé par un guide rencontré au temple Besakih, le Mahagiri. C'était un bon conseil : le site, des rizières en terrasses au pied du volcan Agung, était remarquable et le buffet de plats indonésiens, seule proposition de ce restaurant ce midi-là, était délicieux.




Chaque soir passé à Ubud nous sommes allés voir un spectacle de danse balinaise et nous avons été sous le charme : le décor, la musique du gamelan, la grâce des danseuses, la magnificence des costumes, tout était là pour nous envoûter. De plus, et heureusement, nos programmes nous donnaient des explications sur les danses pour nous permettre de mieux suivre. Nous avons essayé de voir chaque soir des danses différentes mais certaines avaient beaucoup de ressemblance car elles illustraient le même épisode du Maharabata. Nous avons d'abord vu des danses Legong et Ramayana...

Danse Legong...









 Danse Ramayana...








Le lendemain  nous sommes allés voir un  spectacle de danse Kecak avec transe et de danse sur le feu. Les chanteurs, uniquement des hommes,  assis en rond autour d'un feu, psalmodiaient, simulaient des transes et imitaient le mouvement des vagues ...  Puis des acteurs, toujours richement vêtus, illustrèrent un épisode de Maharabata, comme pour les danses vues la veille mais cela est resté tout-à-fait fascinant.

 









A la fin du spectacle un acteur déguisé en cheval est venu caracoler puis marcher sur un petit lit de braise, pas très impressionnant pour qui a vu les marches sur le feu à la Réunion par exemple mais très apprécié du public.



Le dernier spectacle que nous ayons vu et dont j"ai oublié ( et pas marqué!) le nom était un peu différent avec des danseurs au masque blanc, des sortes de clowns et un dragon, toute la panoplie du spectacle pour touristes, direz-vous, certes, mais c'était  beau  néanmoins avec des costumes toujours aussi somptueux, des gestes extrêmement gracieux  et une musique très agréable. En voici quelques photos...














Nous sommes aussi allés voir un spectacle de marionnettes en ombres chinoises qui était si nul que nous sommes partis au bout de vingt minutes!


Nous sommes rentrés à Serangan où nous attendaient sagement nos bateaux et le 4 septembre je suis partie pour la France pour une quinzaine de jours auprès de ma mère. François, lui, est resté et a découvert d'autres parties de Bali et deux sites très connus de Java, découvertes qui seront l'objet de notre prochain article.

Prochain article : Bali -deuxième partie et Java

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