lundi 30 juillet 2012

AUSTRALIE - QUATRIEME PARTIE : LES PARCS NATIONAUX DE KAKADU, NITMILUK et LITCHFIELD et LA VILLE DE DARWIN

Le lendemain de notre arrivée à Darwin  nous sommes allés à la marina de Tipperary Waters et quelques jours après  nous avons loué un camper van avec Geneviève et François d’Ultréïa et nous sommes partis visiter les Parcs Nationaux de Kakadu (classé au Patrimoine mondial), de Nitmiluk (la gorge Katherine) et de Litchfield à deux, trois cents kms au Sud-Est de Darwin.

Le camper van était conçu pour quatre personnes mais il fallait que ceux qui allaient coucher en haut soient de petit gabarit, ce qui était notre cas à François et à moi, car il y avait peu de hauteur sous barot. Il comportait un grand réfrigérateur qui nous a été très utile car on ne trouve pour ainsi dire rien dans la région où nous sommes allés; les deux sièges de l’avant étaient beaucoup plus confortables que ceux de la banquette tout à l’arrière du véhicule mais comme les hommes se relayaient toutes les heures tout s’est très bien passé. Le soir nous nous arrêtions dans des campings très propres et très bien équipés, comme toujours en Australie.





Sur la route entre Darwin et Kakadu nous avons croisé ou été doublés par les fameux et très imposants « road-trains », ces camions à trois et même quatre remorques qui traversent toute l’Australie à toute vitesse. Il vaut mieux leur laisser le passage et des panneaux les signalent comme ils signalent les autres dangers possibles des routes australiennes, kangourous, koalas… 







De part et d’autre de la route se dressent d’innombrables termitières géantes. Elles présentent de profondes cannelures qui créent des zones d’ombres donc de fraîcheur pour protéger la termitière des ardeurs du soleil.



Dès l’entrée dans le Parc National de Kakadu le visiteur est mis en garde contre les crocodiles très dangereux et très nombreux dans les parages.




Après un petit arrêt à Mamukala, un lac en partie couvert de nénuphars à larges feuilles rondes, où nous y avons vu nombre d’oiseaux, en particulier de minuscules poules d’eau très drôles que nous allions souvent revoir, nous nous sommes précipités sur Ubirr pour y assister au coucher du soleil.





De part et d’autre de la route y menant, de grandes zones de végétation étaient en feu : les aborigènes propriétaires des lieux, qu’ils louent aux Australiens blancs, continuent de les entretenir comme l’ont fait leurs ancêtres depuis plus de 60 000 ans (sans parler des chants qui, selon leurs croyances, les ont créés et les perpétuent… mais ceci est une autre histoire, extraordinairement compliquée par ailleurs !).





Kakadu recèle l’un des plus extraordinaires ensembles d’art rupestre d’Australie avec plus de 5000 sites datant de 10 000 à 20 000 ans. La majorité est en territoire interdit ou inaccessible mais les galeries d’Ubirr et de Nourlangie sont heureusement ouvertes au public et renferment deux des plus belles collections.
 Le site d’Ubirr comporte une petite montagne rocheuse à plusieurs niveaux, une zone sacrée, que l’on peut néanmoins escalader pour admirer le coucher du soleil sur la plaine vaste à nos pieds. Nous n’avons pas eu de chance : comme il y avait eu beaucoup de feux de forêts les jours précédents il y avait sur tout l’horizon une épaisse couche de fumée qui a un peu terni le spectacle. C’était quand même très beau.











En y montant nous avions jeté un rapide coup d’œil aux peintures rupestres que nous sommes retourné voir le lendemain après une nuit passée au camping de Meri, près d’Ubirr.
Ces peintures datent de périodes très diverses, certaines remontent à plusieurs dizaines de milliers d’années, d’autres sont plus récentes ; les Aborigènes ne peignent plus que rarement sur support rocheux mais ils restaurent les peintures anciennes les plus abîmées comme leurs coutumes les y obligent.  Certaines peintures en couvrent d’autres plus anciennes. On aimerait plus de précisions à ce sujet sur les panneaux, en particulier pour ce qui est de la datation.

Les sites ...







A Ubirr les peintures datent d’une époque où la nourriture était très abondante et variée : elles représentent des poissons ( baramundi, saratoga, poissons-chats…), des tortues à long cou, des oiseaux, des kangourous et des chasseurs armés de lances ou des femmes allant à la cueillette de baies... Une chose étrange pour nous, quand ils représentent un animal les artistes aborigènes montraient l’extérieur de l’animal et aussi l’intérieur, les arrêtes et les organes des poissons par exemple.














Ensuite nous sommes allés à Nourlangie, le deuxième grand site de Kakadu. On y voit un grand nombre de peintures en bon état et très surprenantes de même qu'un vaste abri utilisé par les anciens Aborigènes en cas de mauvais temps. La plupart du temps ils préféraient vivre en pleine nature sans aucun abri naturel ou fabriqué.



Il y a, comme à Ubirr, quelques peintures d’animaux et de plantes...





 mais surtout des peintures montrant leurs loisirs préférés, comme cette scène de danse très vivante...



ou, le plus souvent, illustrant une histoire, une histoire de chasse, une histoire concernant une maladie ou un danger ...




... ou encore une histoire de la création du monde telle qu’ils se la représentent.


Nabulwinjbulwinj, un esprit malfaisant en particulier envers les femmes

Namarrgon, l'homme-éclair


Ces dernières ont été faites par les anciens Aborigènes dans le but unique d’instruire un certain nombre de leurs congénères et eux seulement. Il est très difficile pour les autres de les déchiffrer totalement. Les aborigènes actuels qui eux-mêmes n’en comprennent qu’une partie sont très avares de renseignements sur les peintures de la création : cela fait partir des secrets de leur peuple, du peu qu’ils ont pu préserver.  Là encore pas de dates mais on reste très impressionnés par la présence et la force de ces peintures.

Nuit au camping de Cooinda où nous avons fêté l’anniversaire de François avec un bon gâteau au chocolat et une bouteille de champagne australien.





Le lendemain croisière sur la Yellow Water dans la plaine de la South Alligator River qui permet de voir la faune des marais de Kakadu. Nous avions choisi d’y aller avec le dernier bateau pour avoir la belle lumière de la fin d’après-midi. Deux heures magiques. 








Cormorans, hérons, oies sauvages, martins-pêcheurs, aigles, spatules, canards ( par milliers !)… étaient au rendez-vous.















Nous avons revu les minuscules poules d’eau vues pour la première fois au lac de Mamukala et dont j’ai su mais oublié le nom. Ces poules ont de un à cinq poussins qui, quand ils sont fatigués ou ont peur, lui montent sur le dos et se cachent sous ses ailes. La poule du coup double de volume et a bien du mal à rester en équilibre !  Le plus souvent on ne voit plus que les pattes des poussins qui pendent sous la mère ; parfois ils sortent la tête de sous l’aile : c’est un spectacle très drôle !






Mais ce que nous voulions voir avant tout étaient les crocodiles et nous avons été comblés ! Dès les premières minutes nous en avons vu le long de la berge, soit à deux pas de l’eau soit cachés derrière des arbres.








Nous avons eu la chance d’en trouver un en train de traverser la rivière sur laquelle nous étions et nous avons pu le suivre pendant dix bonnes minutes. Lui, imperturbable, poursuivait sa route ! C’est une bête vraiment impressionnante par sa taille, sa beauté ou sa laideur selon le point de vue… Ces crocodiles font des victimes humaines tous les ans et il faut vraiment se tenir loin d’eux.










Cette croisière de deux heures est assez onéreuse, environ 80 euros par personne, mais elle en vaut vraiment la peine pour la faune que l’on y rencontre mais aussi pour le paysage surtout si l’on a la possibilité de la faire, comme nous,  entre 16h et 18h avec la lumière de la fin d’après-midi.





Après Kakadu nous avons continué vers le sud pour aller au Parc National de Nitmiluk voir la profonde gorge Katherine. Une belle randonnée de quelques heures.



Qui ne laisse pas sa trace?








Le soir au camping des wallabys, habitués aux humains mais toujours sur leurss garde, se laissaient approcher.


Tenté mais prêt à détaler!




Le lendemain direction le dernier parc national à notre programme, celui de Litchfield.
Nous avons passé la première nuit dans un camping assez minable d’Adelaïde River mais nous avons décidé d’y rester car c’était un samedi soir et il y avait à deux pas de là un spectacle de rodéo que nous ne voulions pas manquer. Il y avait un monde fou, assis sur des fauteuils pliants ou sur des couvertures derrière de hautes barrières de tube de 8 cm de diamètre ! Ce n’était pas de trop : un taureau, furieux, s’est à un moment jeté sur la barrière à côté de nous et l’a ébranlée et soulevée de cinquante centimètres ! Nous n’en menions pas large…





Il y a d’abord eu des rodéos sur des taureaux puis sur des chevaux. Les uns comme les autres avaient toutes les raisons d’être fou-furieux : ils avaient le bas-ventre serré par une sangle ce qui les faisait ruer de douleur, j'imagine! On voyait très bien la lanière qui faisait le tour de leur croupe. Le cavalier devait tenir sur la bête au moins huit secondes pour pouvoir être qualifié et gagner quelque chose. Certains ne tenaient pas deux secondes et on comprend pourquoi! Le présentateur, dans l’arène, annonçait les noms et parfois l’âge des candidats – certains étaient très jeunes, treize, quatorze ans - et il décrivait le spectacle en une langue, de l’anglais ?,  totalement incompréhensible pour nous !  Un spectacle et une ambiance extraordinaires ! Geneviève et les deux François y ont passé toute la soirée  et Geneviève en a fait un  film qui évoque bien cette distraction typiquement australienne! Le voici,  Geneviève d'UltréIa  ayant eu la gentillesse de me le donner pour notre blog. C'est la première vidéo que je parviens à inclure dans un article. Je le trouve très réussi... ( en cliquant deux fois sur la vidéo vous serez en plein écran).




Le spectacle était aussi dans la foule!...



Le lendemain nous sommes allés voir l’une des attractions de Litchfield : les termitières magnétiques.
En allant à Kakadu et à Nitmiluk nous avions vu, très souvent, d’un côté ou de l’autre de la route, des termitières de deux à quatre mètres de haut, différentes de celles d’Afrique en ce sens qu’elles ont de profondes cannelures.



Termites de termitière à cannelure très agrandies. 

Il y  a aussi à Litchfield mais là il y avait aussi – et c’est unique au monde - une autre sorte de termitières, moins hautes, un à deux mètres, un peu moins larges et complètement plates, comme une stèle funéraire. D’ailleurs en arrivant sur le site on a l’impression d’entrer dans un cimetière ! Chose étrange, elles sont toutes orientées Nord-Sud d’où leur nom de « magnétiques » ! En fait, quand le soleil est au zénith, et qu’il fait donc le plus chaud, les rayons  n’atteignent que la tranche supérieure de la termitière, une bande de vingt centimètres de large sur un mètre de long, donc une très petite surface de la termitière où de plus se trouve, paraît-il, la sépulture des termites. La reine vit à la base de la termitière et les ouvrières s’affairent dans la partie centrale. Ce système de régulation des températures permet donc aux termites de s’acclimater aux changements extrêmes des saisons. A voir !


Les deux types de termitières . A droite la "magnétique".


Le parc de Litchfield est surtout connu pour ses spectaculaires cascades et chutes d’eau que l’on découvre en suivant des sentiers ombragés à travers la forêt tropicale épaisse ou des bois clairsemés… quand ils n’ont pas été récemment ravagés par des feux.
Nous nous sommes principalement attardés aux chutes Florence







Autre jolie randonnée vers des chutes dont nous avons oublié le nom!!









Et aux chutes Wangi d'où nous sommes partis pour une balade jusqu'au sommet de la falaise… Très jolie forêt tropicale...










Ce fut une virée de cinq jours bien intéressants dans les parcs nationaux proches de la capitale du Territoire du Nord au bout desquels nous sommes rentrés à Darwin pour faire les formalités de départ pour l’Indonésie, l’avitaillement etc… et quand même visiter un peu Darwin.

Nous étions à la marina de Tipperary Waters qui se trouve à une petite demi-heure à pied du centre de Darwin. Il y avait aussi un bus, gratuit ou quasi gratuit pour les retraités que nous sommes, deux, trois fois par jour que nous prenions à l’arrêt devant la marina. Que demander de mieux ?
C'est une joli marina sur laquelle donne des maisons et des appartements, très calme malgré un bar restaurant à deux pas des premiers pontons où nous nous trouvions.

Photo prise du haut du mât de Yovo sur lequel François était en train d'installer des échelons de mât.

Agrandissement qui permet de voir l'écluse, rendue indispensable par les fortes marées de la zone, un peu comme en Bretagne




Le crocodile de la marina... heureusement en caoutchouc!

Darwin, 70 000 habitants environ, est une ville entièrement moderne et pour cause : alors qu’elle se relevait à peine des bombardements soutenus infligés par les japonais pendant la Seconde Guerre mondiale elle fut rasée par le cyclone Tracy la veille de Noël 1974. Sur les 11500 maisons de la ville seulement 400 étaient encore debout - mais dans quel état ! – le matin de Noël. Il reste de rares ruines, l’ancien hôtel de ville et le porche de l’église anglicane par exemple.




Quelques bâtiments ont été construits dans le même style dans les années 70.



Comme dans toutes les villes australiennes de cette taille il y a de vastes zones piétonnières... 






.... et sur le front de mer, à côté d’un gigantesque centre des congrès, un parc avec une piscine, gratuite, et un bassin à vagues, payant, qui attire de nombreux baigneurs.







Nous nous sommes baladés le long de l’Esplanade, le Parc du Bicentenaire et ses arbres tropicaux, le cénotaphe qui honore des Australiens méritants lors des deux guerres et indépendamment d’elles, le Parlement , la maison du gouvernement…




Nous sommes allés au superbe Musée et Galerie d’Art du Territoire du Nord voir leur belle collection d’art aborigène. Malheureusement, là, impossible de prendre de photos ! Une section consacrée au cyclone Tracy permet de se faire une petite idée de ce que cela fut.
Sur les conseils de Lonely Planet nous sommes aussi allés à la cathédrale Sainte Marie voir la belle Madone Aborigène peinte par Karel Kupka, un artiste français.



De mai à octobre tous les jeudis et dimanches soirs, jours des marchés de nuit de la plage de Mindil,  les habitants de Darwin et les touristes se retrouvent pour assister au coucher du soleil et ensuite flâner parmi les musiciens ambulants, les étals de nourriture indonésienne, les stands proposant des massages thaïlandais ou autres, les vendeurs de didgeridoos, de  peintures aborigènes, de sculptures etc… C’est ce que nous avons fait le jour de notre arrivée, un jeudi, mis au courant par BEPCI et BADINGUET arrivés un jour avant nous.



Les gens viennent équipés de boissons; nombreux sont ceux qui amènent des verres et une bouteille de vin! Pas ceux de la photo qui donnent l'impression de boire du "coke".






Les quinze jours à Darwin ont passé très agréablement et très vite. Le 20  juin à 8h30 les douaniers sont venus faire les formalités de départ et vers 14h Ross, le gérant de la marina, nous ouvrait les portes de l’écluse et BEPCI, ULTREÏA et YOVO sont partis immédiatement pour Kupang, notre port d’entrée en Indonésie.  BADINGUET, plus rapide avec son Supermaramu, n’est parti que le lendemain matin mais nous a rattrapés sans problème.

Prochain article : L'Indonésie ( Timor occidental, Alor, Pantar, Lombien , Adonara ...)


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