jeudi 25 mars 2010

Passage du canal de Panama ou du 10 au 11 mars 2010

Mercredi 10 mars à 13h30, suivis d’Ultréïa et d’Obione, deux bateaux amis, Yovo a quitté la marina de Shelter Bay avec tout l’équipement requis ( pneus et amarres) et nos trois line-handlers Karol, Michelle et Yvette, très excités tout comme nous à l’idée de cette aventure ( Relire éventuellement l’article précédent sur les préparatifs).



Yovo sortant de la marina de Shelter Bay avec ses dix pneux pare-battage



Prête pour l'aventure



Nous étions au mouillage des « Flats » à 14h comme nous l’avaient demandé les autorités du canal. Bien trop tôt car le pilote officiel n’est venu qu’à 17h 15 !











Ultréïa au mouillage des "Flats" dans le gigantesque port de Colon. Au fond, les grues et les étages de containers...


Karol, notre line-handler de choc, nous avait suggéré de dîner avant de partir car nous ne serions pas au mouillage du lac Gatun avant 22h et c’est ce que nous avons fait à 17h!! Au menu «Spaghetti à la bolognaise maison » qui ont été très appréciés de tous et en particulier de nos trois jeunes, même si tôt!


Notre pilote du premier jour, Fernando, était un homme d’une quarantaine d’année, très mince, très noir de peau, avec un beau visage, très élégant, très calme et gentil. Il nous a dit plus tard dans la soirée qu’en dehors de ses activités de pilote il était aussi prêcheur baptiste. Il parlait un très bon et très bel anglais, sa première langue en fait car il était d’origine jamaïcaine. Il est exigé de tous les pilotes du canal qu’ils parlent parfaitement l’anglais et c’est le cas. Les deux pilotes ( appelés « advisers » ou conseillers) que nous avons eus sont uniquement pilotes sur les petits bateaux de plaisance comme le nôtre. Ils ne prennent pas la barre mais ils restent à côté des capitaines et leur donnent des ordres. Les pilotes des gros cargos et porte-containers ont des qualifications bien supérieures : ils doivent être capitaines de la marine marchande et touchent des salaires élevés.



Le passage du canal de Panama comprend une première série de trois écluses
montantes , les écluses de Gatun, à quelques milles de Colon, un lac artificiel très long et étendu, le lac Gatun, et enfin à quelques milles de Panama City trois écluses descendantes, la première dite de Pedro Miguel et les deux dernières, les écluses de Miraflores.



Le trajet suivi par Yovo de Colon à Panama City













En route vers les écluses de Gatun. Au premier plan, empilées au pied du mât,les 4 amarres de 60 mètres















Un des porte-containers qui nous a doublés















Un autre qui nous a croisés, tout aussi impressionnant














Yvette, s'entraînant à faire les "noeuds de chaise" sous le regard fier de son professeur Karol




A partir de 19h la nuit était tombée et nous avons commencé à apercevoir les lumières des écluses de Gatun. Un bien joli spectacle !




Document oublié par notre premier pilote montrant les quatre bateaux (le porte-container Discovery et nos trois voiliers) prévus pour un même passage dans les écluses de Gatun



Avant de passer les écluses et en suivant les conseils de nos pilotes respectifs nos trois bateaux se sont mis en « nid », c'est-à-dire qu’ils se sont attachés les uns aux autres à la proue, à la poupe et au milieu, pour ne former qu’un, comme une sorte d’énorme trimaran. Etant donné que nous étions le plus grand bateau (de peu d’ailleurs) avec le moteur le plus puissant notre pilote nous a placés au milieu des deux autres et c’est Yovo qui a entraîné le « nid » à travers les diverses écluses.




le fameux "nid" pris de l'avant de Yovo








A la nuit tombée arrivée aux écluses de Gatun















les trois mâts du"nid", bien près les uns des autres, mais comment faire autrement?














Cathy et Michel sur "Obione" s'assurent que les divers pneus et pare-battage entre nos deux bateaux sont bien en place....












... avant de profiter du spectacle des écluses illuminées à quelques centaines de mètres devant nous














Le Pilote et le Capitaine (... fable inédite de Jean de la Fontaine)
















Nos trois jeunes équipiers à l'avant de Yovo






Dans la première de chaque série de trois écluses des agents du canal envoyaient de fins bouts ( prononcer « boutes ») munis de toulines (boules de cordage tressées qui lestent l’extrémité des cordes et permettent de les envoyer) qu’ils jetaient de manière experte sur les bateaux de gauche et de droite. Le rôle des line-handlers des bateaux de l’extérieur était, dans un premier temps, de récupérer ces bouts et d’y attacher les fameuses amarres de 60 m pour que les agents du canal puissent les tirer à eux et les placer sur les bittes d’amarrage sur les quais et, dans un deuxième temps, de constamment veiller à ce que ces amarres soient parfaitement tendues en particulier dans les écluses montantes afin que le « nid » reste bien au milieu de l’écluse. Pas évident au début surtout quand l’eau s’engouffre dans l’écluse créant de violents tourbillons. Mais fascinant surtout sous les lumières de l’écluse !

Les valeureux line-handlers d' "Ultréïa"


Les premières portes de la première écluse


Comme nous étions au milieu du « nid » nos line-handlers n’ont pas eu à s’occuper des amarres et ont donc pu plus que ceux des deux autres bateaux profiter du spectacle !



Aux écluses de Gatun nous sommes passés en même temps qu’un gros cargo du nom de Discovery. Nous étions à une centaine de mètres derrière lui : il a simplement fallu attendre que le remou qu’il a créé en redémarrant se soit atténué pour sortir à notre tour.


Dès que les écluses étaient franchies chaque bateau retrouvait son indépendance. Donc, après s’ être désolidarisés nos trois bateaux se sont dirigés dans une obscurité totale vers des tonnes à quelques milles de la sortie des écluses où nous nous sommes amarrés pour passer la nuit. Sans nos pilotes aux yeux de chats nous ne les aurions jamais trouvées ! Nos pilotes ne sont pas restés coucher à bord : ils ont été récupérés par une vedette dès que nous avons été amarrés aux tonnes.



Nous étions dans le Lac Gatun et au petit matin nous avons été réveillés par les cris des singes hurleurs, sortes de rugissements dignes des plus beaux lions. Vers six heures nous avons pris le petit déjeuner et un autre pilote nous a été livré par la vedette. Yvan, gentil et compétent lui aussi mais beaucoup moins class que Fernando, a commencé par salir le pont avec ses gros godillots ! Il était tout émoustillé par nos deux jolies demoiselles et leur a même proposé, nous ont-elles dit plus tard, de les emmener à la plage le lendemain ! D’ailleurs Cathy et Michel d’Obione nous ont dit que leurs hand-liners panaméens avaient été très distraits de la manœuvre par Michelle et Yvette et n’avaient eu d’yeux que pour elles eux aussi !












Petit déjeuner sur le lac Gatun

















Yvan baratinant Yvette!





La traversée du lac Gatun a pris environ cinq heures pendant lesquelles nous avons croisé ou été doublés par divers cargos qui en général allaient très doucement. Nous avions d’ailleurs laissé les capots de la cabine avant ouvert. Bien mal nous en a pris : un cargo est survenu avec une vitesse excessive et a soulevé trois grosses vagues dans lesquelles nous avons piqué du nez et nous a fait embarquer une bonne centaine de litres d’eau. Tous les coussins de la cabine avant ont été trempés, d’eau douce heureusement ! Michelle et Yvette étaient ravies de pouvoir enfin faire quelque chose pour nous aider et avec elles tout a été rapidement remis en état !








En chemin notre pilote nous a signalé une gigantesque grue sur notre gauche : c’était une grue des forces allemandes du temps du « Général Hitler » (dixit notre pilote !) , ramenées par les américains et vendue aux panaméens. A un moment de notre progression nous avons été bloqués pour permettre à des ouvriers du canal de procéder à un tir de mine.







































Cette partie du canal, "la Faille de la Cubrera" (ou "faille de la couleuvre") ou encore"la Tranchée Gaillard" est celle qui a causé le plus de pertes humaines du temps des français. Cette masse rocheuse en particulier désespérait les ouvriers à qui on avait fait croire pour qu'ils avancent dans le travail qu'il y avait de grandes chances qu'on y trouvât del'or, d'où son nom "la montagne de l'or".


Ultréïa passant devant la "Montagne de l'Or"



Peu de temps après nous sommes passés sous le Pont du Centenaire inauguré en 2003,tout juste cent ans après l’indépendance de Panama. La présidente en exercice, Mireya Moscoso, voulant absolument voir le pont inauguré pendant son mandat, l’inauguration a eu lieu alors que les routes d’accès au pont n’ existaient pas encore. Une seconde inauguration eut lieu lorsque les routes furent construites !





Ensuite, les trois voiliers se sont à nouveau regroupés en « nid », avec Yovo toujours au milieu, pour franchir l’écluse de Pedro Miguel qui précède les deux écluses de Miraflores. Les dernières avant le Pacifique. Là, des caméras de surveillance ont permis à certains de nous suivre dans ce moment fort où nous avons changé d’ocean.













l'arrivée aux écluses de Miraflores vers midi





De nombreux touristes assistent depuis les terrasses du Centre des Visiteurs de Miraflores au passage des bateaux.











Les porte-containers et cargos sont tirés par des locomotives qui se déplacent sur des rails de chaque côté de l'écluse












Les voiliers, d'un tonnage nettement moindre, sont tirés par des employés qui amènent nos amarres aux bittes d'amarrages.











Une de nombreuses locomotives tirant, ou ralentissant, les grosses unités. Chaque "mulla" coûterait deux millions de dollars!




Notre "nid" passant les écluses de Miraflores tel qu'il a été photographié par les caméras du centre



C’est assez émouvant de voir s’ouvrir les dernières portes et de passer sous le pont des Amériques avant d’arriver au mouillage de Playita où nous avons ancré et où nous avons fait des adieux émus à nos trois « line handlers », Yvan le pilote ayant été récupéré auparavant par une vedette.












Le pont des Amériques












Le port de Balboa, juste après le Pont des Amériques, qui a longtemps été le plus grand port du Pacifique


Non, ce n'est pas Manhattan mais la partie moderne de Panama City!



Adieu à nos trois sympathiques jeunes, Karol...



... et Michelle et Yvette


L’histoire de la construction du canal a été très mouvementée. Commencés en 1881 par les Français sous la direction de Ferdinand de Lesseps qui venait de construire le canal de Suez, les travaux se sont avérés beaucoup plus longs, difficiles et coûteux que prévus. De plus, les ouvriers, travaillant dans des conditions épouvantables, ont été décimés par la fièvre jaune et la malaria. On estime le nombre de victimes à 20000 ! Un scandale financier retentissant a contraint la société francaise à abandonner la construction. Ce sont les Américains qui ont repris et terminé les travaux et le premier bateau a emprunté le canal le 15 août 1914. Les Américains, qui s’étaient réservé la concession du canal ainsi qu’une bande de terre de 8 kilomètres de part et d’autre de l’ouvrage, l’ont finalement rétrocédé au Panama le 31 décembre 1999 persuadés que les panaméens seraient incapables de le gérer, ce en quoi ils se sont trompés. Le seul problème est que cette manne est très mal répartie entre les Panaméens!
Des travaux d’agrandissement du canal pour permettre le passage de bateaux plus importants, avec également moins de perte d’eau douce, sont en cours et doivent se terminer en 2014, centième anniversaire de sa construction.

Prochain article : La traversée Panama-Galapagos et les Galapagos


samedi 13 mars 2010

Du Rio Dulce (Guatemala) à Colon ( Panama) ou du 12 janvier au 10 mars 2010

Arrivés le mardi 12 janvier au Rio Dulce après un voyage long (Lyon – Londres – Miami - San Pedro Sula - Rio Dulce) mais sans problèmes de bagages ni de retard, nous nous sommes rapidement mis au travail. La peinture sousmarine et la réfection des bandes latérales étaient terminées le vendredi soir et le samedi midi nous avons pu remettre Yovo à l’eau et quitter Ram Marina où nous l'avions laissé à sec pendant près de six mois .




Nous sommes allés nous installer à Bruno’s Marina ( que nous connaissions bien pour y avoir laissé le bateau quelques semaines en juin). Avanbt de repartir il nous restait un millier de petites (ou grandes !) choses à faire : pour Francine, tout ranger et nettoyer, faire l’avitaillement, relancer Ronny, le tapissier, qui nous avait promis nos nouvelles housses de cockpit pour le jour de notre arrivée ( nous les avons eues quatre jours avant notre départ !),



laver toutes les housses de coussins et de matelas, et pour François réinstaller les voiles, la capote et le bimini-top, changer quelques pièces ou appareils qui nous auraient laissé tomber un jour au l’autre vu leur âge ( comme les joints de la pompe à eau de refroidissement qui fuyait et le filtre à eau de mer).

Et bien sûr, comme à chaque fois quelque chose qui marchait parfaitement quand nous avons laissé le bateau était tombé en panne. Cette fois-ci c’était l’alternateur, que Chicky de Tienda Reed nous a proposé de faire réparer par un ami spécialiste des alternateurs à Guatemala City. Et de fait, cinq jours après il nous revenait en parfait état de marche.



Avant de quitter le Rio Dulce nous sommes allés visiter le Fort San Felipe construit en 1651 qui gardait l’entrée du lac Izabal où venaient relâcher les bateaux navigant entre l’ Europe et l’ Amérique centrale que convoitaient les pirates.


















































Le mercredi 26 janvier nous avons dit au revoir à Serge, l’actuel gérant québécois bien sympathique de Bruno’s Marina et nous sommes dirigés vers l’embouchure du Rio Dulce en compagnie de Rosaire et de son ami Michel (québécois également) sur « Ma Blonde », un Sun Légende 41 exactement comme Yovo.












Nous avons une dernière fois admiré les jolies maisons au toit de palmes qui bordent le rio.












Un joli petit oiseau nous a tenu compagnie tout l'après-midi.






Nous nous sommes arrêtés à mi-chemin dans un joli mouillage au niveau de Texan Bay entre une île et l’autre rive où des enfants sont venus nous proposer de modèles réduits de pirogues taillées par leur pères. Ma Blonde leur en a acheté. Nous , nous avons pris les enfants en photo et pour la première fois avons utilisé notre imprimante miniature et leur avons offert les photos : ils étaient ravis ! Dommage que nous n'ayons pas pensé à prendre une nouvelle photo après les leur avoir données : leurs sourires faisaient plaisir à voir!



Le lendemain départ vers 7h pour Livingston sous la pluie ou même dans le brouillard...



Dommage! La balade est si jolie sous le soleil! Nous en avions fait l'expérience en arrivant dans le rio fin mai 2009. En route nous sommes passés tout près d'une centaine de mayas, hommes, femmes et enfants en pirogues, que la pluie n'empéchaient pas de pêcher!


A Livingston Raul , le transitaire du coin, nous a, comme à l’arrivée, bien facilité les formalités (moyennant finances certes !). Déjeuner et balade dans Livingston où débarquent des cars entiers de touristes américains en net surpoids.








François, Michel et Rosaire arpentant d'un pas assuré les quelques rues de Livingston
















Il n'y a pas particulièrement de moutons dans le coin mais ceux -ci étaient vraiment droles






Mis à part les pleins bus de touristes qui y débarquent , Livingston reste intéressant car c’ est un des plus importants villages « garifuna » de la région. En 1797 des esclaves se sont rebellés à Saint Vincent (Antilles) contre les colons britanniques. Ces derniers les ont pour la plupart massacrés et ils ont débarqués les quelques survivants sur l’île de Roatan ( Honduras) où ils se sont mêlés aux populations de l’ île avant d’essaimer sur la côte du Nicaragua, duHonduras, du Guatemala et du Belize, y développant une culture et une langue bien particulières. Leur cuisine entre autres est originale : Francine a goûté un délicieux « « , sorte de bouillabaise locale.

Raul, le transitaire, nous a mis en contact avec un de ses amis pêcheurs, Hector, qui s’est engagé à nous aider à franchir la passe en cas de besoin ( toujours moyennant finances !). Et effectivement, à une centaine de mètres de la bouée, Yovo s’est trouvé pris dans le sable. Hector nous a donc lancé une amarre que nous avons fixée à la drisse de spi tout en haut du mât et le bateau de pêcheurs nous a tirés parallèlement faisant ainsi gîter le bateau sur deux cents mètres environ.

Voyez-vous le bout qui monte vers le mât?


Et là nous avons retrouvé des profondeurs suffisantes pour Yovo. A l’aller, en mai, la marée était plus haute et nous étions passés tout seuls sans problème et il faut avouer que nous appréhendions un peu cette expérience. De là nous avons filé sur Tres Puntas où nous avons retrouvé vers 21h « Ma Blonde» parti plus tôt.

Le lendemain vers 7h nous avons repris la mer en direction de Puerto Escondido ( le Port Caché) plus à l’est. Peu de vent donc moteur et une mer calme le matin puis 25 nœuds dans le nez et une mer forte l’après-midi et le soir qui nous ont ralenti si bien que nous sommes arrivés en pleine nuit à Puerto Escondido. La passe y est profonde mais très étroite et bordée d’écueils. Heureusement il y avait pleine lune et nous voyions bien l’écume sur les brisants et surtout nous avions une trace sur l’ordinateur car nous y avions déjà fait escale et donc tout s’est très bien passé !




Nous avons décidé de rester le lendemain dans cet endroit magnifique et avons refait la balade d’avril dernier qui mène à travers la forêt vierge à la baie suivante plus à l’est. Puerto Escondido se trouve dans un parc naturel protégé, le parc Jeannette Kawas, du nom d’une femme qui a voué les dernières années de sa vie à la protection de la forêt et qui a été assassinée car elle devait en gêner plus d’un.








dans le parc national Jeannette KAWAS















Dans la baie suivante de l'autre côté de l'isthme









Samedi 30 janvier nous avons mis les voiles sur Utila où nous sommes arrivés dans l’après-midi. Traversée très tranquille où il a fallu s’aider du moteur vu la faiblesse du vent.
Juste avant d’arriver impossible d’enrouler le génois ! La drisse refusait de s’enrouler correctement et François s’est rendu compte que des pièces du tambour manquaient. Pour une raison que le fabricant ne comprend pas (l’enrouleur n’a que trois ans !) ces pièces sont sorties de leur logement et sont vraisemblablement tombées à l’eau.



François a d’abord essayé une réparation de fortune, puis a décidé qu’il valait mieux faire venir de France les pièces d’origine pour ne pas risquer d’abîmer davantage l’enrouleur. Il nous aura fallu vingt jours pour les obtenir, dix jours en France et dix jours de transport par DHL dont huit jours de souffrance en douane !

Heureusement nous n’étions pas à plaindre. Il faisait très beau et Utila est une île très agréable où l’on trouve à peu près de tout ( sauf de l’accastillage !). Nous en avons profité pour faire beaucoup de plongées : c’est un des lieux les plus réputés et les moins cher pour pratiquer cette activité.










Route pour arriver à Paradise Divers (pub sur le mur bleu) où nous avons retrouvé Michel, le canadien bien sympathique qui comme en avril 2009 nous a rendu bien des services.















Retour de plongée...
















Deux des moniteurs de plongée dont Kristina avec qui nous avons effectué toutes nos plongées





A Utila François a eu le temps d’installer nos anciens panneaux solaires en complément de deux gros achetés en mars 2009 à Panama City et, qui plus est, il les a faits orientables donc aucun rayon du soleil ne pourra plus nous échapper ! Il a aussi installé un répétiteur de GPS dans le cockpit : très pratique, plus besoin de descendre à la table à cartes ! Nous avons remis le désalinisateur en marche : pas de problème !
Nous avons installé des filets de protection au niveau du cockpit, bien utiles lorsqu’une vague « scélérate », rare heureusement , fait se coucher le bateau.




Enfin le lundi 22 février à 4h15 du matin nous avons enfin pu quitter Utila avec l’enrouleur réparé. Il faut cependant préciser que François a dû adapter certaines des pièces envoyées qui ne correspondaient pas parfaitement à notre modèle !!

Nous redoutions beaucoup la partie du trajet vers le Panama correspondant à la côte nord du Honduras car nous suivions presqu’exactement la direction ouest-est , c’est-à-dire l’opposé des alizés normalement bien établis à cette époque de l’année. Fort heureusement pour nous un « norther » (dépression qui vient du nord le long de la côte mexicaine et du Bélize) s’est installé et a modifié et la direction et la force du vent. De fait nous avons eu, pour cette première partie du trajet, une mer calme et peu de vent. Nous avons souvent dû mettre le moteur à la place ou à l’appoint des voiles.

Le 22 au soir nous étions à Guanaja pour les formalités de sortie du Honduras. Toujours aussi sympas, les douaniers de cette petite île ! Le 23 nous en repartions.

Une fois tourné le « coin » qui amorce la descente le long de la côte du Nicaragua les choses ont commencé à se gâter ! Le vent est monté jusqu’à 35 et 40 nœuds et la mer s’est creusée. Nous pensons qu’il y avait bien force 8-9 voire plus. Nous avons fait une brève escale à Providencia (entrée de nuit avec là aussi l’aide de la trace précédente sur Maxsea) du vendredi matin au samedi midi pour nous reposer. Yovo, lui, était en pleine forme après cette balade musclée qu’il a semblé aimer plus que ses propriétaires…


Le samedi 27 février après quelques heures agréables nous avons retrouvé une mer formée et beaucoup de vent et avons été ainsi bien secoués jusqu’au lundi matin 1er mars où nous sommes arrivés à Colon (entrée du canal côté atlantique, par opposition à Panama City, sortie du canal côté pacifique) . La marina du mouillage des « Flats » de Colon ayant été démolie par les panaméens pour agrandir l’espace réservé au stockage des containers, nous sommes allés nous préparer pour le passage du canal à la marina de Shelter Bay, pas donnée car ne souffrant pas de concurrence. Elle est assez loin de Colon mais elle propose à ses clients un bus pour se rendre dans un grand centre commercial dans la banlieue de Colon. La ville elle-même est très « craignos » et l’on ne s’y rend et ne s’y déplace qu’en taxi.

A Shelter Bay Marina nous y avons retrouvé nos amis Geneviève et François de Ultréïa



et nous en sommes fait d’autres, Sylvie et Claude sur Sandy II qui remontaient vers Providencia, Guanaja, Roatan et Utila

au milieu Sylvie et Claude de Sandy II







puis Cathy et Michel sur Obione qui comme nous partent dans le Pacifique.

Nous avons fait les formalités avec Ultréïa et Obione et avons pour cela fait confiance à Tito, un transitaire que l’on nous avait recommandé.



Celui-ci a démarré les formalités puis nous a laissé en plan pour prendre, muni de quelques centaines de dollars que nous venions de lui donner, quelques jours de vacances à Cartagena (Colombie) ! ! Gros stress pour nous qui voyions se profiler le jour prévu pour le départ et toujours pas de Tito.


Il faut dire que la traversée du canal demande une préparation très spéciale. En dehors de toute la paperasserie à laquelle il faut quand même participer à cause des signatures, chaque bateau doit avoir un pilote assermenté fourni par les autorités du canal , quatre amarres de 60 m, entre six et dix pneus (selon la taille du bateau et la frilosité du capitaine) en guise de pare-battage en plus des vôtres, tous fournis par le transitaire

François transportant ses 4 amarres de 60m et ses 6 pneus

et quatre « line-handlers » ( personnes qui tiennent et ajustent les amarres dans les écluses) fournis par le transitaire ou trouvés par les propriétaires du bateau. Le capitaine du bateau doit rester à la barre, son équipier, en l’occurence Francine, pouvait servir de « line-handler » : il nous a donc fallu en trouver trois autres. Nous avons d’abord trouvé Karol, un jeune polonais de 34 ans qui pour vivre propose ses services pour toutes sortes de choses en rapport avec la voile dont celle de « line-handler ». Il avait déjà traversé le canal quatre fois et son expérience nous a semblé une bonne chose. Nous avons ensuite été contactés par deux jeunes – et jolies - hollandaises d’une trentaine d’années qui nous ont offert leurs services contre le plaisir de vivre cette expérience.




Nous sommes finalement restés une semaine et demie à Shelter Bay Marina et ce n’était pas de trop ! Nous avions beaucoup de choses à faire et avant tout récupérer notre nouvelle annexe (AB 2m70) et notre nouveau moteur (Yamaha 15cv) commandés il y a plusieurs mois et réfléchir à leur installation sur Yovo car nous nous sommes un peu trompés quant à la taille de l’annexe et au volume et au poids du moteur ! Mais nous avons trouvé des solutions et il faut reconnaître que nous avons maintenant une annexe grande, confortable et rapide que nous ne regretterons sûrement pas.

Il y avait aussi les lessives et l’avitaillement , important puisque nous allions avoir une bonne semaine de traversée sur les Galapagos, où l’on trouve surtout du frais, et trois bonnes semaines des Galapagos aux Marquises.
Enfin la veille du départ dans l’après-midi les pneus et les bouts sont arrivés ! Ouf !
Et nous avons quitté la marina le mercredi 10 mars vers 13h 30 pour cette belle expérience qu’est le passage du canal de Panama qui sera l’objet de notre prochain article.

Prochain article : le passage du canal de Panama

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