mercredi 9 janvier 2013

INDINESIE : SIXIEME PARTIE - BALI de DENPASAR à AMED

(Septembre 2012)

Francine est partie le 4 septembre passer deux semaines en France pour voir sa maman et aussi son petit fils Nils ainsi que ses parents. Je suis resté sur YOVO bien amarré sur corps mort à Serengan, une baie très abritée, mais aussi assez poluée, proche de Denpasar, la ville la plus peuplée de Bali. Comme Serengan n'est pas desservie par des transports publics, la location d'un scooter était impérative, mais heureusement peu chère, aux alentours de 20€ par semaine.
Pris en main par François et Geneviève, les copains d’Ultreïa, nous sommes partis sur nos scooters de location jusqu’à Amed, petit village balnéaire sur la côte nord-est de Bali.


Quatre-vingt-dix kilomètres effectués au milieu de cette circulation folle propre à l’Asie : pendant presque tout le trajet, nous avons eu l’impression de ne pas quitter la ville tant cette partie de l’île est urbanisée.






















Avec, quand même, de belles images en cours de route...

Nous nous sommes arrêtés à TIRTA GANGGA (eaux du Gange) ou Water Palace, résidence de repos du rajah local construite en 1948 mais endommagée en 1963 par une éruption du volcan Agung voisin et restaurée depuis. 

Amoureux de l’eau, le rajah avait fait construire ce palais à proximité d’une source qui alimente toujours les piscines et bassins et également les belles rizières avoisinantes. De nombreuses statues représentant tout un bestiaire ornent les bassins où l’on peut se baigner ou se promener sur des plots qui permettent de les traverser.




L'équipage d'Ultreïa ne peut évidemment pas résister au plaisir d'une nouvelle traversée!







Comme précisé plus tôt, les piscines du palais sont ouvertes au public


Les monstres du théâtre balinais








Amed est un village touristique assez charmant, sans plus car essentiellement composé de restaurants et d’hôtels. On y extrait le sel de manière artisanale en faisant évaporer l’eau de mer d’abord dans des bassins, puis dans des demi- troncs de palmier évidés. Les femmes et enfants essaient avec une insistance un peu pesante de vous vendre des sachets de sel de leur production. 



Une première évaporation se fait dans un bassin, puis ensuite dans les troncs de palmier





Au sud de Amed, nous avons parcouru la très belle route en corniche. Sur chaque plage, des centaines de pirogues à balancier qui nous ont fait comprendre pourquoi nous n'avons pratiquement pas pêché en Indonésie où les eaux sont manifestement surexploitées par des petites pirogues comme celles-ci ou par de plus grands bateaux. Ces bateaux, souvent mal ou pas du tout éclairés, peuvent représenter un certain risque lors des traversées de nui t: nos amis québécois de MYRIAM ont fait l'amère expérience d'une collision nocturne qui, heureusement, ne s'est soldée que par des dégâts matériels.




Comptez les pirogues sur la plage



Elles sont belles, n'est-ce pas?


Nous sommes restés deux jours à Amed dans un petit hôtel très agréable sur la plage avant de revenir à Serengan sur nos bateaux respectifs. 



Vue des chambres et la plage de sable gris avec le volcan Agung.


De retour au mouillage de Serengan, nous avons eu la chance d'assister à la fête hindouiste de KUNINGAN qui rassemble des dizaines de milliers de fidèles. Une ambiance de grande ferveur au temple de Serengan, et aussi beaucoup de marchand et de restaurateurs en plein air qui profitent de l'aubaine. 




Bénédiction des fidèles





Procession dans les rues 



Poussins colorés à vendre  





Offrandes 



Et, bien évidemment, des milliers de motos à garer

JAVA : BROMO et BOROBUDUR

Nouveau départ, en compagnie de François et Geneviève pour l’île voisine de Java.

Cette fois, nous avons choisi de partir en voiture avec chauffeur et guide car la distance est importante, Java étant beaucoup plus grande que Bali, environ 1000 km de long. C’est aussi le cœur économique de l’Indonésie avec la capitale Jakarta et plusieurs autres villes très peuplées et donc une circulation routière incroyable, beaucoup plus importante qu’à Bali.
La première journée a été consacrée à rejoindre le fameux volcan Bromo. On traverse le détroit entre Bali et Java sur des ferries qui partent toutes les demi-heures 24 heures sur 24. 



Apres dix heures d’un impressionnant gymkhana automobile effectué par Ronnie notre chauffeur accompagné de Safri, nous sommes arrivés à Bromo.
Il est difficile de décrire les conditions de circulation. Nous avons suivi la route principale qui traverse l'île d'est en ouest, empruntée par des milliers de camions, de cars, de voitures, et par des dizaines de milliers de motos. Tout ce monde zigzague, double en permanence, la plupart du temps dans des conditions dangereuses. La ligne continue (même lorsqu'elle est double!) n'est jamais respectée et on compte sur l'accélération pour dépasser. C'est souvent une question de centimètres! Sur une route à trois voies, nous avons vu arriver face à nous une voiture doublée simultanément par deux cars! Heureusement, on ne roule pas très vite, entre 50 et 80 km/h, et, curieusement, il y a apparemment peu d'accidents. Il n'empêche que nous n'en menions pas large!







Après une nuit au pied du volcan dans un « hôtel » plutôt miteux, nous sommes partis en 4x4 à 3h30 du matin pour voir le jour se lever sur le volcan : magnifique mais le belvedère est progressivement envahi par des centaines de touristes qui jouent des coudes pour être au premier rang. Le spectacle est néanmoins grandiose.




Le spectacle du volcan apparaissant et se modifiant sans cesse au lever du soleil est fascinant, bien sûr, mais aussi un peu décevant car le public ne peut pas effectuer l'ascension jusqu'au bord du cratère. Pas de fleuves de lave comme au Stromboli en Italie ou bien au Piton de la Fournaise à la Réunion, pas d'explosions aussi spectaculaires qu'effrayantes (et même dangereuses) comme à Tana au Vanuatu. On se sent un peu frustré, mais heureux néanmoins en dépit du froid glacial à cette heure du matin...









Avec Safri devant le volcan  

Ensuite nous sommes montés en haut d’un cratère de sable au fond duquel on peut voir un lac. Malheureusement, le vent faisait voler le sable très fin ce qui gênait considérablement la visibilité. Là encore, les centaines de visiteurs se sont retrouvés au même endroit…






Avec le vent de sable, on a du mal à deviner lac au fond du cratère





La flotte de 4X4 qui emmène les touristes au volcan : comme vous le voyez, nous n'étions pas seuls!


Reprise du gymkhana routier pendant une douzaine d’heures. Ronnie conduit seul - Safri n’ayant apparemment pas la possibilité (ou le droit…) de le remplacer  - imperturbable, mais l’inquiétude monte parmi les passagers à tel point que, sans nous être consultés auparavant, nous décidons de ne pas effectuer le voyage de retour en voiture mais en avion.
Stupeur de nos guides qui finalement comprennent que nous trouvons le trajet trop fatigant (c’est l’excuse que nous avons utilisée). Le lendemain, nous passons à l’aéroport de Jogyakarta où nous pouvons réserver des billets peu chers sur le vol du soir pour rentrer à Bali, à notre grand soulagement.
La troisième journée est consacrée à la visite du merveilleux temple de BOROBUDUR.



Il s’agit du plus grand monument bouddhiste au monde, construit aux environs de l’an 800 et abandonné avec le déclin du bouddhisme à Java. Couvert de cendres volcaniques lors d’une éruption volcanique en 1006, il a été redécouvert au début du XIXème puis plus récemment classé au patrimoine mondial et restauré complètement par l’Unesco.


La base est un carré de 113m de côté.



Il y a quatre galeries carrées couvertes de 2600 bas-reliefs extraordinaires représentant le passage de la vie terrestre et de ses turpitudes au nirvana au fur et à mesure que l’on gravit les degrés du monument. 




De nombreuses statues de Bouddha ont été décapitées pour pouvoir vendre leur superbes têtes à des collectionneurs   





Comme à Pompei, les cendres volcaniques ont étonnamment bien préservé les fresques et sculptures. Nous avons cependant regretté de ne pas bénéficier d'une visite guidée qui nous aurait permis de comprendre le sens de tous ces bas-reliefs. Prenez cependant le temps de regarder attentivement ces témoignages qui nous viennent du IXe siècle!















Les trois derniers niveaux sont circulaires et comptent 72 stupas, coupoles ajourées, qui renferment chacune une statue de Bouddha. Une pure merveille! 





Certains stupas ont été démontés pour  permettre d'admirer la statue qu'ils renferment




Nous avons dû repartir trop tôt et le temps nous a manqué pour bien visiter les temples de Prambanan où nous sommes arrivés peu avant la tombée de la nuit. Heureusement, nous avions pu l’apercevoir illuminé la veille en arrivant à Jogyakarta. Cet ensemble de plus de 50 temples hindouistes a été gravement endommagé par un tremblement de terre en 2006 mais reste néanmoins splendide.  



Là encore, la jupette était de rigueur!  






N'ont-elles pas l'air de comploter contre la rivale de l'arrière-plan?... 



Maternité?  




Copulation animale










Juste avant d’arriver tardivement à Prambanan, nous avions fait un arrêt à Kraton, palais du Rajah de Jogyakarta où une famille confectionne les marionnettes traditionnelles du théâtre d’ombres hindou en peau de buffle avec des emporte-pièces fabriqués au moyen de rayons de vélo : ça ne s’invente pas !...









Rien à voir, je sais, mais je n'ai pu résister  à l'envie de vous montrer ce pousse-pousse motorisé...

Le soir, retour en une heure d’avion sur Bali en toute sécurité cette fois : ouf ! mais quel beau voyage!...


De Serengan à Lovina Bay

Du mouillage de Serengan au sud-est de Bali, nous sommes partis pour rejoindre Lovina Bay au Nord de Bali, avec escale à Amed où nous étions allés par voie terrestre. Nous, c'est-à-dire Geneviève et François sur Ultreïa et moi sur Yovo pour une de mes rares navigations en solitaire. C'est toujours un peu impressionnant de se retrouver seul sur le bateau quand on est habitué à naviguer en couple, même si on maîtrise la manoeuvre. Impressionnant, mais aussi assez excitant.




Ultreïa dans la passe de Serengan au soleil levant  



Un piège de pêche devant le volcan Agung




J'appréhendais un peu cette remontée de la côte est de Bali car pour venir de Lombok via les îles Gili, nous avions bénéficié d'un très fort courant portant d'environ 6 ou 7 noeuds du nord-est qui pouvait nous gêner fortement pour faire le trajet inverse. Des amis nous avaient conseillé de longer la côte est de Bali au plus près et ce conseil s'est avéré fort juste car nous n'avons pas été ralentis par le courant.
Aucune difficulté, donc, jusqu'au mouillage de Amed, presque  en face de l'hôtel  où nous avions logé deux semaines auparavant.
Le lendemain nouveau départ à l'aube et trajet tout aussi facile jusqu'à Lovina Bay avec la prise, fait extraordinaire en Indonésie où le poisson est rarissime comme expliqué précédemment, d'un très beau thazard d'environ 1m20, poisson excellent, que nous avons partagé avec les amis à l'arrivée.





Lovina Bay est un mouillage sympa, bien protégé, où nous avons eu la grande joie de retrouver nos amis Jocelyn et Anne de Sundance que nous avions quittés 
presque un an et demi auparavant en Nouvelle Zélande. Nous nous étions suivis depuis le Vénézuela et avions traversé presque tout le pacifique ensemble!
Les retrouvailles ont été chaleureuses comme on l'imagine, mais aussi un peu attristées par leur décision de  mettre un terme à leurs quatorze années de voyage maritime pour revenir s'installer en France. Ils restent, bien entendu, des amis chers à nos coeurs. 




De gauche à droite sur Yovo : Flavius et Morgane ( bateau Galahad), Anne, François, Jocelyn et Geneviève


Sur Ultreïa, François, Jocelyn, François et Anne

Pour finir, quelques photos d'une belle régate de pirogues locales qui arrivent à Lovina Bay: de belles voiles très fines, immenses pour la taille des embarcations, et une vitesse impressionnante, mais aussi quelques dessalages... 







Prochain article : Kalimantan ou la partie indonésienne de Bornéo












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