dimanche 5 juillet 2009

LE BELIZE




( du 28 avril au 27 mai 2009 )

Le Belize est un petit pays ( à peine 23 000 km2 – la France en a 500 000 !) , peu peuplé (300 000 habitants) et généralement peu connu car assez récent. Il n’est en effet devenu indépendant qu’en 1981 et sa création reste encore un vif sujet de polémique entre la Grande Bretagne et le Guatemala. Ce n’est pas une affaire récente : en 1859, la Grande Bretagne et le Guatemala ont signé un traité donnant la souveraineté sur le Belize à la Grande Bretagne en échange de la promesse de la construction d’une route de Guatemala City à la côte atlantique… route qui n’a jamais été construite !...
Le Belize est resté, au contraire du Guatemala, très britannique, tant du point de vue linguistique que pour l’organisation générale du pays : police, administration, architecture, etc… Autre différence avec le Guatemala tout y est cher : les formalités d’entrée et la nourriture entre autres.

Son grand attrait touristique – le tourisme représentant l’activité économique essentielle – est son immense barrière de corail, la deuxième au monde après la grande barrière d’Australie.
On y trouve également les seuls atolls coralliens de l’Atlantique, ainsi qu’une multitude d’îlots qui sont de deux types : les îlots couverts de mangrove qui se trouvent entre la barrière et le continent ( assez près du continent d’ailleurs),






























et les îlots coralliens sur la barrière elle-même ou juste derrière.





































Ces derniers sont les plus spectaculaires et exotiques, bien entendu, mais la mangrove a aussi ses attraits et on peut y voir des lamantins et aussi beaucoup d’oiseaux. Deux îles au nord du pays , au-delà de Belize City, Cay Caulker et Ambergris Cay drainent tous les touristes désireux de faire de la plongée, les sites étant là exceptionnels. Nous n’avons pu y aller avec notre tirant d’eau d’1m90. Il aurait fallu 1m40 au maximum.


Nous avons abordé le pays par le sud en effectuant les formalités d’entrée à Punta Gorda au prix d’un débarquement assez acrobatique en annexe car le vent était fort et la mer levée.
Nous sommes ensuite remontés vers le nord en nous arrêtant le long de la barrière de corail dans des mouillages souvent paradisiaques. Les îlots sont la plupart du temps déserts ou peu habités et nous avons été très surpris de nous retrouver pratiquement seuls dans ce magnifique bassin de navigation, à croire que tous les plaisanciers de la zone était déjà allés se réfugier au Rio Dulce (Guatemala) en prévision de la saison cyclonique qui ne commençait qu’au début de juin, alors que nous étions début mai.
Il faut dire que si le bassin de navigation est superbe, il est aussi assez difficile, surtout avec le tirant d’eau de Yovo car il y a vraiment peu d’eau entre les îles. Il faut donc être très vigilant, naviguer à vue en tenant compte de l’heure et de la position du soleil pour bien voir. Les cartes marines précises n’existent pas vraiment pour cette zone et celles de notre système de navigation Maxsea n’étaient pas toujours très détaillées. Nous en reparlerons...

Parmi tous les mouillages que nous avons effectués le long de la barrière, nous avons été particulièrement séduits par celui de Queen’s Cay (prononcer « ki :» - « caille » aux Antilles).




























Yovo au mouillage devant Queen's Cay






















































Un joli barracuda pris à la traîne, mais il vaut mieux les relâcher car ils sont souvent parasités par la dangereuse toxine ciguatera







































Sable blanc, cocotiers – rien de surprenant dans ces parages – mais des plongées magnifiques en masque et palmes à deux pas du bateau : coraux splendides de toutes sortes dont les élégantes cornes d’élan, poissons magnifiques ou remarquables comme ces deux requins dormeurs qui nous ont regardé passer du coin de l’œil. Nous ne sommes pas encore équipés pour la photo sous-marine et ne pouvons vous en donner une idée , mais ceux de nos lecteurs qui ont eu la chance de mettre la tête sous l’eau aux Caraïbes savent de quoi il s’agit.

Un autre îlot qui nous a marqués : Rendez-vous Cay, grand comme un terrain de basket et habité par Pablo, baba-cool sympa qui nous a demandé de recharger son portable car c’était la fête des mères au Belize et il voulait appeler sa maman. Là encore, plongée à grand spectacle !




















Nous sommes ensuite allés à Belize City, la plus grande ville du Belize. (La capitale, Belmopan, se trouve plus à l’intérieur de terres.) Nous nous sommes bien baladés dans cette ville plaisante et animée où beaucoup de choses rappellent la Grande Bretagne, l’agent de la circulation sur son petit podium au milieu du carrefour, l’horloge du tribunal, les écoliers en uniformes etc…















































Nous avons beaucoup aimé cet endroit de la ville où le pont pivotant (manoeuvré à la main paraît-il) enjambe la rivière qui traverse la ville et où mouillent de jolis bateaux à voile. Ce pont construit à Liverpool en 1923 serait le seul de ce type à fonctionner au monde…




























Le deuxième attrait touristique du pays est son patrimoine maya avec de nombreux et beaux sites comme Altun Ha, Lamanaï, Nim Li Punit… Nous avons profité des quelques jours passés à Belize City pour visiter celui de Lamanaï à une quarantaine de kms au nord-ouest, des temples au beau milieu de la jungle, dont un petit nombre a été dégagé et est en assez bon état de conservation entouré d’autres que l’on devine sous les amas de terre et le fouillis de végétation.




























Comme pour les chutes de Angel au Venezuela la remontée de la rivière qui y mène est tout aussi intéressante que la visite des ruines.





C’étaient nos premières ruines mayas et nous avons été très impressionnés par leur dimension et par le nombre de marches pour accéder au sommet. Une corde placée au milieu permet de s'assurer .


















































Le temple du jaguar dont on aperçoit la gueule stylisée à la base du temple

En remontant la rivière notre guide, plus érudit en botanique et zoologie qu’en histoire et culture mayas, a très souvent arrêté le bateau pour nous montrer ici un oiseau assez rare, là un crocodile, ailleurs de minuscules chauve-souris, et pour nous parler des arbres locaux etc… Tout en visitant les temples nous avons pu entendre et finalement voir d’assez près nos premiers singes hurleurs.



















En regardant bien on voit la tête des chauve-souris...







Un singe hurleur qui fait la sieste (silencieusement...)






















Famille maya en déplacement



D'après notre guide, ce bois était utilisé - et l'est peut-être toujours - pour faire de la teinture



Nous devions retrouver à Belize City des amis rencontrés au Togo en 1992, Pierre et Béatrice Patinec, et faire la connaissance de leur petite Yuna de 9 ans que nous avions entraperçue alors qu’elle n’avait qu’un an. Ils sont actuellement en poste au Salvador qui se trouve à quelques kms au sud-ouest du Belize.






Nous étions très contents de les avoir à bord car nous ne nous étions pas revus depuis longtemps et aussi parce que nous savions qu’ils étaient des amoureux de la voile. Et en effet, ils ont pris Yovo en charge et l’ont barré de main de maître pendant les cinq jours qu’ils ont passés à bord !































































Les deux parents ont même voulu monter au mât.




















Yuna, prudemment, est restée en bas...





Béa prenant des croquis pour de futures oeuvres...


Le problème était de les embarquer confortablement car Belize City n’a pas de port et n’est pas protégée de l’alizé d’est toujours présent dans ces parages. Nous avons eu la chance de rencontrer Mike Searle, Shalima et leur petite Mera de 4 ans qui possèdent un petit chantier naval sur Moho Cay, à l’ouest du mouillage assez abrité de Peter Bluff’s Cay proche de Belize City. Pendant plusieurs jours ils nous ont pris en charge avec beaucoup de gentillesse et nous ont véhiculés dans leur canot jusqu’à la terre ferme et même emmenés en ville en voiture. Ils ont aussi transporté les Patinec avec leurs bagages jusque sur Yovo à leur arrivée. Nous avons beaucoup apprécié ces personnes chaleureuses et ne les oublirons pas.














Mera dans son uniforme scolaire










Avec Pierre, Béa et Yuna, nous avons fait plusieurs mouillages sympathiques avec des trajets
à la voile par vent assez faible mais agréable.





















Un joli mouillage devant la mangrove









Un soir, à Goff’s Cay, nous prenons un corps-mort prévu pour les bateaux de passage. Dans la nuit, le vent tourne à l’ouest et nous nous trouvons échoués sur un banc de sable ! Impossible de se sortir de là malgré nos efforts en pleine nuit noire et nous attendons le jour dans le bateau qui talonne sur le sable, heureusement pas trop fort. Une expérience très désagréable que nous ne souhaitons à personne. Bien sûr impossible de dormir ! Au jour, nous pouvons porter une amarre sur une autre bouée de corps-mort et nous tirons au winch. La première amarre casse, la deuxième tient, nous portons une autre amarre que nous tirons avec le guindeau électrique et à la limite de la rupture des deux amarres, le bateau sort du sable. Ouf ! Que se serait-il passé si le vent avait été plus fort ? On perd facilement un bateau dans ces conditions et le skipper a fait son auto-critique car il aurait dû aller vérifier les fonds autour du corps-mort plus précisément. La photo ci-dessous de Pierre montre bien le haut fond de sable.



Aucun dommage pour Yovo qui a bien démontré sa solide constitution.


Les Patinec sont repartis trop vite, mais nous avons quand même contribué à remettre le ver dans le fruit car ils nous ont dit peu après qu’ils venaient d’acheter un bateau pour naviguer dans leur (notre, un peu aussi …) Bretagne. On les verra sûrement sur les routes de grande croisière un de ces jours.


Après leur départ, nous sommes allés dire au revoir à Mike, Shamina et Mira puis sommes retournés faire les formalités de sortie à Punta Gorda pour rejoindre le Rio Dulce au Guatemala où nous allons laisser le bateau pendant la saison cyclonique qui commence théoriquement le 1er juin pour se terminer le 30 novembre.
























Comme vous le voyez, nous sommes prêts pour rédiger le prochain article: le Guatemala - le Rio Dulce et l'intérieur du pays.

Hasta pronto!











































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