jeudi 12 juillet 2012

AUSTRALIE : TROISIEME PARTIE ( DE SCARBOROUGH A DARWIN OU LA REMONTEE DE LA GRANDE BARRIERE DE CORAIL, LA TRAVERSEE DU DETROIT DE TORRES, DU GOLFE DE CARPENTARIA ET LA DESCENTE SUR DARWIN)


(du 14 avril au 31 mai 2012)

Après notre virée en voiture dans le Sud-Est de l’Australie nous avons eu une semaine pour finir de préparer le bateau, faire l’avitaillement et dire au revoir aux amis que nous nous étions faits à Scarborough, en particulier à Robin et Serge TESTA. Serge détient depuis Mai 1987 le record mondial du tour du monde (Brisbane-Brisbane) en solitaire sur le plus petit voilier, 12 pieds ( 3m60 ). Nous avions rencontré Serge lors de son escale à la Réunion à l’époque où nous y habitions. 
Tout le petit monde des voileux de Saint PierreSon voilier, qui est maintenant au musée de Brisbane, s’appelle ACROHC : la mère de Serge, pour parler de son voilier à l’époque où il était en train de construire, disait toujours (dans son dialecte italien) « tu  acrohc »,  ton truc, ton machin ! Nous vous recommandons la lecture de son livre 500 days around the world on a 12 foot yacht. Il existe aussi en français Le tour du monde sur un bateau de 12 pieds. Si vous êtes intéressés, Serge a un site www.acrohc.com

Parmi les réjouissances avant départ il y a eu un BBQ organisé par BEPCI où nous avons fait la connaissance d’amis de Robin et Serge, Anita et Pierre; elle suisse et lui français, qui vendent des bateaux à Scarborough






un dîner chez Robin et Serge,

Serge et Robin TESTA

un dîner sur Yovo,


et un déjeuner de Pâques sur Ultréïa suivi d’une séance d’entraînement au boomerang. Nous en avions chacun acheté un pour nos petits-enfants ! Pas évident de le faire revenir mais au bout d’une heure nous y sommes quand même arrivés, enfin à peu près…




La Grande Barrière de Corail est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Elle s’étend de Bundaberg, au sud, au Cap York, au nord et se voit, paraît-il, de la lune. Nous en avons fait toute la remontée avec nos amis Geneviève et François d’ ULTREIA et quelques trajets avec Soizick et Gérard de BEPCI et Pascale et Nicolas de BADINGUET. Nous n’avons rencontré aucun autre bateau, la remontée se faisant en général un peu plus tard dans l’année. Mais nous tenions à quitter Darwin et à être en Indonésie bien avant les 120 bateaux du Rallye Sailindonesia.

Le 14 avril 2012 nous quittions donc Scarborough. Premier arrêt le soir même devant les falaises de  Laguna Bay,  juste avant la barre au sud du chenal de Fraser Island, afin d’y attendre de bonnes conditions de marée et de courants pour passer cette barre sans encombre.  

Les vagues levées par le courant étaient très impressionnantes mais tout s’est bien passé.






Mouillage le deuxième soir à Snout Point  sur Fraser Island où nous avons été gratifiés d’un beau coucher de soleil.


Notre logiciel de navigation Maxsea étant quasi inexistant pour la zone de Fraser Island nous avons suivi de près Ultréïa équipé d’un Navionics nettement supérieur. 







Arrivés le soir même à Kingfisher Resort nous y sommes restés deux jours. 






Nous espérions pouvoir visiter l’intérieur de l’île en utilisant les infrastructures de l’hôtel. Impossible, elles sont strictement réservées aux clients. Nous nous sommes donc contentés de balades à pied et pique-niques dans les environs. 









Première rencontre avec l‘iguane local, un bon mètre de long, brun vert tacheté de jaune.




Nous espérions voir les dingos annoncés par un panneau, nous les avons cherchés en vain !


Vu de très belles écorces d’arbres. Une escale un peu décevant donc mais reposante.



Le 18 avril nous sommes repartis pour Bundaberg où nous avions fait nos formalités d’entrée en Australie en novembre 2011. Le temps d’acheter un peu de frais et le lendemain-même nous avons repris la mer pour une navigation de quatre jours. Destination, les célèbres îles Whitsunday, « le » joyau de la Barrière de Corail. Une traversée sans histoire, avec beau temps et mer plate, pas ou peu de vent donc beaucoup de moteur, la « risée Perkins » comme disent les navigateurs, nous offrant à nouveau de beaux couchers de soleil.




L’archipel des Whitsunday, comme toutes les îles où nous nous sommes arrêtés par la suite, se trouve entre la côte australienne et le tombant de la Grande Barrière distant de 60kms. Ce sont des îles continentales, en fait les sommets de montagnes immergées, bordées de récifs frangeants colorés. Il y a plus de 90 îles, la plupart inhabitées. Ce sont presque toutes des parcs nationaux très protégés. Nous n’en avons visité que quelques-unes. Nous avons commencé par celle qui donne son nom à l’archipel, Whitsunday Island.


Quelques vues de la côte...



Arrivée sur l'île de Whitsunday...




Nous avons fait un premier mouillage dans la baie de Whitehaven.


Nous y avons retrouvé  avec plaisir Pascale et Nicolas de BADINGUET ( Pascale, à gauche)


Sur la plage, immense, une surprise : le sable crisse sous les pas de façon étonnante ! Et chacun d’essayer, avec les chaussures, sans les chaussures, en courant, sans courir…, toujours ce même crissement ! Nous n’avons retrouvé cela sur aucune autre île…




Autre petite merveille de la nature : les crabes minuscules qui habitent ces plages creusent des galeries en rejetant le sable sous forme de petites boulettes absolument parfaites. La plage en était couverte.





Balade jusqu’en haut de l’île d’où l’on a une vue panoramique sur toutes les îles environnantes.




Quelques jolies plantes rencontrées en chemin.






Le lendemain, cap sur Tongue Point, à deux, trois milles de là, toujours sur la même île.


En route vers Tongue Bay...










Tout en haut du petit cap, de l’autre côté du mouillage, nous attendait un spectacle époustouflant de beauté que la mer en évoluant au gré des marées fait varier à l’infini. Nous y sommes restés deux bonnes heures !








Et une dernière fois avant de partir...


Toute la bande de gauche à droite :
 BEPCI, BADINGUET, YOVO et ULTREIA
 ( Geneviève prend la photo)



Trois, quatre milles plus au nord l’île de Hook où nous avons fait deux mouillages, l’un au sud, Nara Inlet, un joli fjord au fond duquel nous avons fini par trouver, avec bien du mal,  les peintures rupestres aborigènes annoncées dans les guides, bien décevantes par ailleurs ; l’autre, au nord, Butterfly Bay, où nous nous sommes arrêtés après l’escale à Airlie Beach.
Nara Inlet



Nous y avons eu la visite de Cacatoes blancs très drôles  alors que nous étions sur BEPCI...




Butterfly Bay...




La dernière île des Whitsunday que nous aurons visitée est South Molle Island. Mouillage à Bauer Bay, tout au nord, point de départ de sentiers de découverte. Nous n’y avons pas vu plus d’oiseaux qu’ailleurs, contrairement à ce qu’annonçait Lonely Planet, mais les points de vue du haut de l’île sont superbes et nous n’avons pas regretté cette escale. Les seuls oiseaux que nous y ayons vus sont une sorte de grands échassiers au regard d’aigle qui semblaient régner en maître sur l’hôtel abandonné installé un temps sur l’île. Si nos amis ornithologues peuvent nous trouver son nom…








Notre ami Lucien ANCELIN de Bar sur Seine, ornithologue amateur néanmoins très compétent, nous dit que cet oiseau est un "oédichnème bridé"

Peut-être vous étonnez-vous que je ne parle pas de baignade ou de snorkeling. Il faut savoir qu’en Australie il n’est pas recommandé de se baigner sur cette côte entre novembre et juin à cause des redoutées « box-jellyfish » ou méduses-boîtes, des méduses de petite taille quasi invisibles dont les filaments  peuvent atteindre deux  mètres et qui provoquent une mort rapide ou, si l’on en réchappe, des douleurs les plus atroces qui soient. Les clubs de plongée vendent ou louent des tenues légères couvrant entièrement le corps qui permettent de se baigner sans courir ce risque. D’autre part la Barrière de Corail est infestée de requins et surtout de crocodiles d’eau douce et d’eau de mer. Des panneaux mettent en garde les touristes sur toutes les plages. Enfin et surtout l’eau était assez trouble à l’époque où nous y étions, hormis à Lizard Island. Tous ces éléments ont fait que nous nous sommes peu baignés et alors seulement arnachés comme pour une plongée bouteille et que de ce point de vue la Grande Barrière nous a un peu déçus.




Après quatre jours dans l’archipel des Whitsunday nous sommes allés mouiller tout près de là sur la côte devant Airlie Beach, une station estivale d’où partent les excursions vers les îles et où affluent les touristes. Nous avons fait un peu d’avitaillement. C’était la première fois que nous voyions une de ces immenses et belles piscines et parcs tout à la fois, à la disposition gratuite des habitants des villes de la côte pour pallier l’impossibilité de se baigner sur les plages pour les raisons énoncées ci-dessus.


Départ de Airlie Beach le 28 avril. Escale d’une nuit à Butterfly Bay au nord de Hook Island, histoire de n’avoir qu’un jour et une nuit de navigation avant d’atteindre Magnetic Island, autre pôle d’attraction de la Grande Barrière. Beau temps et un peu plus de vent pour cette courte traversée.




Magnetic Island est en vue...



Nous avons jeté l’ancre à Horseshoe Bay ( Baie du Fer à Cheval ) au nord-est de Magnetic Island, une vaste baie au sable orangé le long de laquelle s’étire un petit village avec quelques boutiques, un ou deux bars, un restaurant… 








Sous les arbres des douches, des abris équipés de tables et bancs et des barbecues ( nettoyés tous les jours par la municipalité !) sont à la disposition des touristes. Sur la plage un grand appareil fait d’énormes boudins flottants et de filets délimite une zone de baignade protégée des méduses-boîtes, crocodiles et autres requins.


 Tous les villages de la côte Est de l’île, la seule habitée, sont reliés entre eux par des cars qui passent assez fréquemment et permettent de se rendre dans  les plus jolies parties de l’île.

A pied car assez proches de Horseshoe bay nous sommes allés à Balding Bay 







et aux Forts de Radical Bay. Pendant la Seconde Guerre Mondiale ces forts devaient servir à protéger d’une attaque navale Townsville à deux milles de là sur la côte australienne, qui était une base de ravitaillement pour la région Pacifique. On y a de nos jours de superbes panoramas et on peut y rencontrer des koalas ou du moins « le » koala qui y a élu domicile. 









Effectivement nous l’avons vu installé sur la fourche d’un petit arbre aux abords du chemin menant aux forts. L’île serait la plus grande réserve de koalas du Queensland… En ce qui nous concerne ce fut bien le seul qui nous y avons vu ! Pas vu de wallabys non plus, ni de chauve-souris, ni d’opossums !



Autre jolie balade jusqu’à Nelly Bay. De beaux spécimens de « grass-trees », ces arbres-herbes qui ne poussent que d’un à deux centimètres par an mais qui peuvent vivre jusqu’à 600 ans ! 

Nous étions accompagnés par Audrey, une jeune française que Geneviève et François avaient rencontrée quelques temps auparavant à Scarborough où elle venait, la mort dans l’âme, de vendre son bateau, un Ovni de 37 pieds avec lequel elle avait rallié l'Australie depuis la France en passant par les canaux de Patagonie.



Avec l’annexe nous avons longé toute la côte nord de l’île : joli paysage de falaises en voie de désintégration, amas de gros blocs arrondis par la mer et le vent qui nous ont rappelé les îles Seychelles.







Nous avons passé finalement quatre jours très agréables à Magnetic Island où nous avons de plus pu refaire l’avitaillement dans le supermarché très bien achalandé de l’île. Dernière chose : ce nom de « Magnetic » lui fut donné en 1770 par le Capitaine Cook qui y avait constaté une anomalie magnétique dans son compas.
Avant le départ un BBQ pour profiter des superbes  installations de la plage...



Le 4 mai nous repartions pour Pencil Bay sur Great Palm Island puis le 5 pour Richard’s Cape sur Hinchinbrook Island. 



Un "thonine" ou " little tunny", pas aussi bon qu el thon mais meilleur que la bonite






En arrivant à Hinchinbrook Island nous avions vu , depuis la mer, un très joli hôtel dans la verdure et nous nous réjouissions à l’idée d’un apéritif voire d’un dîner à sa terrasse et à peine arrivés de descendre les annexes pour nous y rendre. Très rapidement nous nous sommes rendu compte que l’hôtel était totalement abandonné, avec tout le matériel nécessaire à ce genre d’établissement, canapés, fauteuils, literie, lave-vaisselle, lave-linge, machines à café, vaisselle, etc.... C’était assez bizarre… et désolant aussi car du temps de sa splendeur, six ans auparavant d’après ce que nous avons pu déduire, cet hôtel devait être extraordinaire avec ses bungalows installés entre les rochers à l’ombre d’arbres magnifiques et sa plage privée donnant sur un beau massif corallien. Que s’est-il passé ? Un mystère à éclaircir…









Le lendemain nous repartions pour un dernier mouillage, joli mais très rouleur, entre les îles Kent et Jessy 







avant de mettre le cap sur Cairns où nous sommes restés 3 jours, très exactement du 7 au 11 mai. C’est là nous avons fêté le succès de Hollande au champagne… australien, c’est tout ce que nous avons trouvé d’abordable ! Pas si mauvais d’ailleurs !




Nous nous sommes baladés dans cette ville moderne entièrement tournée vers le tourisme de masse grâce à sa proximité de la Grande Barrière de Corail. Le nombre d’organisateurs d’excursions/plongée/snorkeling/croisière que l’on trouve ici est impressionnant !












 Comme à Airlie Beach il y avait en plein centre-ville une magnifique piscine-plage à la disposition de la population.




Comme dans toutes les villes de la côte BBQs, tables et bancs à la disposition des habitants

C’est à Cairns que nous avons vraiment commencé à croiser des aborigènes. Il y en aurait trois catégories, ceux que se sont intégrés et qui de temps en temps pour le plaisir, le week-end par exemple, retourneraient goûter à la vie dans le bush ; ceux qui vivent de manière plus ou moins traditionnelle dans le bush ou dans des missions et ceux qui traînent dans les rues des grandes villes, oisifs, bruyants, complètement en marge de la population, semblant ne pas du tout voir les blancs qui sont autour d’eux. C’est comme si pour eux nous étions totalement transparents, inexistants. Jamais nous n’avons pu leur parler, les regarder en face,  leur faire passer un quelconque message. Nous en avons ressenti un très grand malaise. J'avoue que je n'ai pas eu le coeur de les prendre en photo...

Le prix pour une seule plongée double depuis Cairns était élevé, le ciel était assez couvert et la mer agitée : nous avons repoussé l’idée de plonger depuis là. En revanche, ce qu’ont fait nos enfants Manon et Charles, cela ne revient pas cher si l’on prend un forfait, par exemple 20 plongées/hébergement sur le bateau/repas/boissons sur cinq jours.

Le 11 nous levions l’ancre pour un autre lieu célèbre de la Grande Barrière, Lizard Island où l’on nous avait conseillé d’aller pour faire du snorkeling sur la Barrière. Nicolas  nous a emmenés au plus près du tombant sur son Supermaramu Badinguet. Nous avons bien vu des récifs qui auraient pu être intéressants mais les vagues étaient telles qu’aucun d’entre nous n’a eu envie de nous y aventurer ! 





récif à quelques centaines de mètres du tombant sur lequel nous aurions pu faire du snorkeling par temps plus calme


Nous avons donc fait demi-tour et avons visité à la place le joli îlot d’Eagle tout proche.


Côte sous le vent

Côte au vent


BADINGUET en arrière-plan

Huitriers-pies

Nous  sommes restés cinq jours à Lizard Island attendant une accalmie pour continuer notre périple vers le nord. Nous nous sommes reposés, avons fait plusieurs promenades sur l’île dont une à Cook's Lookout... d'où le Capitaine Cook avait cherché un passage pour sortir de la Barrière de Corail...











une superbe orchidée sauvage






nous avons fait du snorkeling et avons revu ces incroyables bénitiers de un mètre de large et un mètre cinquante de long, 














nous avons pris des apéros à bord de l’un ou l’autre bateau...







Sur les sentiers de découverte de l’île des panneaux donnaient des renseignements sur la flore et la faune de l’île et leur utilisation ou leur importance pour le clan aborigène local, les Dingaal. Les australiens ont tout fait pour détruire la culture aborigène, et y ont réussi à 95%, néanmoins partout ils rappellent leur existence et s’émerveillent de leur capacité d’adaptation à leur milieu. Hypocrisie ? Réel souci de préserver et de faire connaître le peu qui reste ?


Un étonnant nid de fourmis...
..que  les Digaal pressaient pour en extraire un jus qui soignait les maux de gorge, rhume etc...

















Tous les matins, au moment du petit déjeuner, des sternes venaient nous rendre visite et Nicolas en a pris des photos extraordinaires qu'il nous a gentiment données. Les voici...







Le 17 mai, départ de Lizard Island pour la dernière étape jusqu’à l’extrémité nord de la Grande Barrière, Adolphus Island. 48 heures de navigation dans de bonnes conditions : avec un  vent de SE de 15 à 20 nœuds la première moitié, de 20 à 25 nœuds la seconde, une belle mer et une bonne visibilité nous avons fait une moyenne satisfaisante de plus de 6.5 nœuds, entièrement à la voile. Deux événements pendant cette traversée, l’un inquiétant – nous avons tapé assez violemment quelque chose (un animal ? un madrier ?) mais sans dommage apparent,  l’autre réjouissant – nous avons de nouveau attrapé un « thonine », au goût correct sans plus, du poisson frais quand même et pour plusieurs jours donc nous n’avons pas fait la fine bouche ! Cependant chaque fois qu'un poisson mord à l'hameçon  nous espérons avoir attrapé une daurade coryphène ou un thazard, tellement meilleurs!
BADINGUET en ciseau avec génois et genaker





Le 20 mai nous repartions d’Adolphus Island et, les conditions météo étant bonnes, avons décidé d’enchaîner la traversée du détroit de Torres à celle du Golfe de Carpentaria. 354 milles soit un peu plus de 55 heures de nav’.  Seule la dernière nuit a été un peu difficile avec une mer assez forte et une allure inconfortable. Mais dans l'ensemble tout s'est bien passé. 
Le traversée du détroit de Torres est redoutée par un bon nombre de navigateurs car les courants peuvent y être très forts. Nous avons choisi de suivre la côte du cap York, pointe extrême de l'Australie, et les savants calculs de marée effectués par Ultreïa et Badinguet qui disposent d'informations précise sur leurs cartographie Navionics se sont avérés justes: le passage du détroit, très agité au début avec des vents portants (heureusement) de presque quarante noeuds, s'est effectué très facilement poussés par un courant favorable qui nous faisait aller à dix noeuds.




ULTREIA et BADINGUET avec qui nous avons fait cette traversée
 La mer commence à monter...




Belle photo prise par Nicolas 



Nous avons eu la chance de prendre un joli « thazard ». 






Le matin du 22 mai nous sommes allés nous abriter dans la Baie des Deux Îles au Sud-Ouest du Cap Wessel car tous les sites météo indiquaient des vents très forts pour les jours qui allaient suivre. Nous y avons attendu une accalmie pendant six jours ! Mais comme nous étions avec nos amis d’Ultréïa et de Badinguet et que le site était vaste et d’une grande  beauté sauvage nous ne nous y sommes pas ennuyés un instant.  Tout le cap et toute la région en fait appartiennent à des tribus aborigène mais ils sont totalement inhabités. Nous n’avons été coincés à bord qu’un seul jour. Sur la plage nous avons vu des traces de crocodiles et de wallabys. Un matin que nous nous promenions sur une langue rocheuse nous avons même vu détaler  à une dizaine de mètres de nous un petit wallaby tout gris, dit «  wallaby des rochers » ! Il ne nous a pas donné le temps de prendre de photos !






Nous avons un moment cru que ce qui se trouve dans l'eau au milieu de la photo était le croco dont nous venions de voir les traces (ci -après). En fait il ne s'agissait que d'un rocher de frome allongée...

Traces de crocodiles
Les mêmes agrandies












Traces de wallaby

Les mêmes agrandies



Par vent fort, sur terre ...



et au mouillage... Les photos ne rendent malheureusement jamais la réalité des choses...




Et bien sûr le soir  il a eu des apéros sur l'un ou l'autre bateau. Ici sur Badinguet...



Le 28 nous avons repris la mer en direction de Beatrice Bay. La mer était encore très forte, les vagues grosses et si nous avançions bien, moyenne de 7.25 nœuds le premier jour, c’était très inconfortable. Le deuxième jour  la mer était toujours agitée,  nous avions le vent dans le nez et des courants contraires ! !  Ce n’est que quelques heures avant l’arrivée que les choses se sont calmées. Une fin de traversée très pénible donc, moins pour nous que pour Ultréïa et ses 32 pieds, mais vite oubliée après une bonne nuit de sommeil à Beatrice Bay.









Assistez au couchez de soleil sur Beatrice Bay avec nous...







Nous n’étions qu’à 40 milles de Darwin où nous sommes arrivés le 31 mai dans l’après-midi. Nous étions donc très exactement dans les temps que nous nous étions donnés! Mouillage tout d’abord à Fanny Bay puis dès le lendemain, 1er juin, nous sommes allés à la marina de Tipperary Waters où nous voulions laisser le bateau pour pouvoir visiter la région.

La remontée de la Grande Barrière de Corail, la traversée du détroit de Torres et du Golfe de Carpentaria  et le trajet jusqu'à Darwin nous auront donc pris un mois et demi. Une expérience unique où nous n’avons rencontré aucun problème et où nous avons toujours joui d’un très beau temps. Seule déception, nous pensions pouvoir profiter davantage de la mer, faire de la plongée et du snorkeling, au moins nous baigner : nous en avons eu très peu l’occasion, la saison ne s’y prêtant pas et la faune locale (méduses-boîtes ...) nous faisant beaucoup hésiter. Nous ne nous y attendions pas ! Ceux qui partent avec le rallye Sailindonesia qui quitte l’Australie le 28 juillet et qui peuvent attendre le 15  pour arriver à Darwin doivent pouvoir mieux profiter des plaisirs aquatiques…

Prochain et dernier article sur l’Australie : Darwin et sa région ( Kakadu National Park, Katherine Gorge, Litchfiel National Park…) 




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