mercredi 11 janvier 2023

LES ETATS-UNIS 6 : DE GEORGETOWN (MARYLAND) À ATLANTIC HIGHLANDS (NEW JERSEY)


DU 28 MARS AU 25 AVRIL 2022



Le 17 juillet 2019 nous avions laissé notre YOVO à sec à la marina de Georgetown, Maryland, tout au fond de la rivière Sassafras, au nord de la baie de Chesapeake.  Notre projet était de revenir sur le bateau en avril 2020 mais la Covid 19 est passée par là et ce n'est que fin mars 2022, donc près de trois ans après, que nous avons pu prendre l'avion pour les Etats-Unis et retrouver notre beau voilier! 

Aucun problème aux douanes américaines où tout s’est passé simplement et rapidement. IIs ne nous ont même pas demandé nos pass ni nos tests sanitaires! 

Pour les dix premiers jours nous avions réservé dans un airbnb à un quart d’heure de la marina   une chambre avec de quoi réchauffer des plats et une salle de bains privative dans une belle maison du XIXème siècle. C’était bien agréable d’y passer la soirée et la nuit après s’être gelés toute la journée à nettoyer le bateau. 





Quand le bateau a été remis à l'eau, le 7 avril, les températures étaient exceptionnellement douces dans la journée, mais nous avons quand même acheté un petit chauffage pour la nuit. 
Cette remise à l'eau a été un peu compliquée : d’abord un chariot est venu sortir le bateau d’entre les autres ( comme ils étaient serrés les uns contre les autres cela a été difficile!) puis mis sur le travel lift à quelques mètres de la darse. Toute une affaire!







A partir du moment où nous avons pu vivre à bord, une fois que YOVO a été à l'eau,  la vie a été plus agréable et facile pour nous : nous étions chez nous! Nous avons pu tout mettre en place les nouvelles voiles, la capote, le bimini... et vérifier que tous les feux marchaient bien… Depuis notre arrivée et après que nous ayions rendu la voiture de location, la marina nous permettait d’utiliser gratuitement, quand nous en avions besoin, leur « courtesy car » (voiture de courtoisie!). Ainsi nous avons pu, par exemple, aller chez LOWES ou HOME DEPOT, les équivalents de nos CASTORAMA  et dans les supermarchés du coin.






Nous avons, dans l'ensemble, été plutôt agréablement surpris par l'état général du bateau.  Nous en avions fait recouvrir la moitié arrière avec du "shrink wrap" (je n'en connais pas la traduction en français. C'est une sorte de film rétractable qui enveloppe le bateau...) ce qui l'a bien protégé des infiltrations mais pas de la saleté et le pont, quand nous sommes arrivés, était verdâtre et couvert de feuilles ( le bateau était tout près d’une forêt). Mais un bon coup de kärcher et le pont est redevenu propre en un rien de temps!  





A l'intérieur c'était le bazar! : comme ils avaient dû, à notre demande, surveiller les batteries et intervenir sur le moteur, et donc le sortir, ils avaient dû déplacer diverses choses… et n’avaient rien remis en place. Il y avait aussi plein d’eau sous le moteur et sous les planchers à l’arrière  (ils avaient stocké le bateau légèrement incliné vers l’arrière...). Pourquoi toute cette eau? Mystère mais qui interroger? 




En effet le problème quand nous sommes arrivés était que, depuis notre départ mi - 2019, de nombreux membres du personnel étaient partis dont les deux plus importants, Ralph, le fils du propriétaire, qui dirigeait le chantier et celui qui l’avait remplacé, lequel s'est, le pauvre, suicidé un mois à peine avant notre retour. Pour le fils, on "pense"  - personne ne voulant en parler ouvertement... - qu’il y a eu un désaccord entre lui et son père à propos de l'avenir de la marina… D'après ce qu'on a pu deviner, le fils serait parti travailler dans une autre marina, voire en démarrer une, en Floride, emmenant avec lui les meilleurs ouvriers de la marina! Donc on a eu bien du mal à se faire expliquer les quelques problèmes sur le bateau... Ceci dit, l'intérieur, s'il était en désordre, était étonnamment propre, aucune moisissure, aucune poussière même sur ou dans ce qui n’était pas protégé et tout ce qui était en tissu était froid plus qu’humide.

Après ces presque trois ans de quasi abandon nous avons été agréablement surpris de constater que tout remarchait à l'intérieur comme à l'extérieur, les éclairages et les feux en particulier. Seuls le feu de mouillage de l'arrière et le feu de pont se sont fait tirer l'oreille.  Le moteur hors-bord et surtout le moteur inboard qui n’avaient pas tourné depuis que les ouvriers les avaient remis à bord après travaux en janvier 2020 sont repartis du premier coup l'un comme l'autre MAIS ce n'est qu'après avoir quitté la marina de Georgetown et les avoir utilisés quelque temps que les ennuis sont arrivés... J'en reparlerai. Quant à l’électronique du bateau, que nous avions par bonheur stockée dans un casier loué par la marina, elle n'avait absolument pas souffert non plus. La révision de notre canot de survie et celle de notre gréement étaient prévues, et nous avions aussi pris la décision en 2021 d'acheter un nouveau jeu de voiles, les nôtres étant bien éprouvées après notre tour du monde. Elles nous attendaient à notre arrivée. En revanche impossible de faire remarcher notre réfrigérateur mais, pour nous, cela n'avait rien de nouveau : nous avons toujours eu des soucis avec nos réfrigérateurs de bateau! 




Il n’y avait personne à Georgetown pour réparer notre réfrigérateur, pas de gréeur non plus, pas plus de réparateur de vérin… Nous avons contacté la marina de Haven Harbour à Rock Hall, à une dizaine de milles plus au sud, où nous avons pris rendez-vous avec les personnes dont nous avions besoin. 


Il nous restait un gros souci : malgré des dizaines de coups de fils et autant de courriels nous n’arrivions pas à obtenir de cruising permit( permis de navigation) nécessaire pour nous autres bateaux non-américains. Ford HALL, le propriétaire de la marina nous a conseillé d’aller à BALTIMORE dont nous dépendions pour régler le problème.  Il se trouve que Baltimore et Haven Harbour sont à la même latitude mais sur une rive différente de la Chesapeake. Le 25 avril nous avons donc quitté Georgetown Yacht Basin pour Baltimore.


Départ de la marina


Voici quelques photos de la marina de Georgetown qui, nous-a -t-on dit, a depuis fait faillite, ce qui ne nous a pas étonnés...







Nous avons suivi les élections présidentielles depuis la boutique et/ou la terrasse de la boutique.




Sur la colline qui surplombe la marina se trouve la maison de Kitty Knight qui en 1813 réussit à convaincre des soldats anglais de ne pas mettre le feu aux deux seules maisons qu'ils n'avaient pas encore brûlées dont celle d'une vieille dame malade qui serait morte sans sa courageuse intervention. Son histoire est très connue dans la région.  Elle a fini par acheter l'autre de ces maisons dont voici la photo. C'est maintenant un hôtel restaurant réputé. 





DU 25 AVRIL  AU 21 MAI 2022





BALTIMORE


Partis le 25 avril de la marina de Georgetown nous avons fait une petite halte pour la nuit à la sortie de la rivière Sassafras, dans la Turner Creek, et sommes repartis le lendemain matin de bonne heure pour arriver à Baltimore vers midi. Un beau petit galop d'essai pour YOVO ! Nous avons tout fait au moteur, car il n’y avait pas un souffle de vent! Tout s'est bien passé Nous avons retrouvé avec plaisir nos ospreys (balbuzards)...






Aucun problème disais-je, sauf en arrivant à la marina de Henderson ( par ailleurs très bien) :  après avoir fait demi-tour dans la marina pour être dans le bon sens pour repartir quelques jours plus tard François a voulu mettre en marche arrière pour arriver doucement contre le ponton. Impossible!  : la vitesse ne passait pas et, au contraire, faisait accélérer le bateau plein pot en marche avant! Plus moyen non plus de passer au point mort! Heureusement nous étions face à la sortie que nous avons embouquée à toute vitesse. Une fois au dehors François a finalement réussi à mettre au point mort manuellement et nous avons mouillé devant la marina. Là, François s’est rendu compte que les mécanos de Georgetown avaient changé l’inverseur mais mal fixé le câble dont les boulons s’étaient, avec les vibrations, dessérés!!! Cela aurait pu être dramatique si on avait été en direction du fond de la marina!!! Cela donne une idée du peu de sérieux des ouvriers de la marina de Georgetown. Et je ne parle pas de leur malhonnêteté : quelque temps après nous avons réalisé que diverses choses avaient disparu dont notre paire de jumelles Steiner! 


Ceci mis à part nous aurons passé deux jours à Baltimore pour rien! Toujours impossible d’avoir un cruising permit! Impossible d'avoir le moindre contact physique, par téléphone ou par mail, avec les Coast Guards bien qu'ils aient deux bureaux sur place! Quand l’un d’eux répond au téléphone le plus souvent il ne sait même pas qu’il vous en faut un!  Et on a continué à chercher jusqu'à notre arrivée à New-York où on a complètement laissé tomber.  

Selon nous Baltimore présente peu intérêt en dehors de son magasin d’accastillage West Marine où la dame est sympathique et compétente. Il faut dire qu'on avait surtout envie d'avancer... On est quand même allés dans la partie historique de la ville, autour du Washington Monument. 







 

En cherchant les bâtiments des Coast Guards nous nous sommes retrouvés sans le vouloir dans un quartier vraiment craignos : même de jour nous ne nous y sentions pas très à l’aise… Première fois aux USA! 

Etape suivante : la marina de Haven Harbour South à Rock Hall, à la même latitude que Baltimore, mais sur la côte est de la baie de Chesapeake. Nous y étions en quatre, cinq heures.



ROCK HALL ET LA MARINA DE HAVEN HARBOUIR (SOUTH)


Greta Sommers, la cheffe de chantier de la marina rencontrée une semaine auparavant, nous avait assuré, malgré nos doutes, qu’il y avait bien suffisamment de profondeur pour entrer dans la marina, à tout moment de la journée, en dépit de nos deux mètres de tirant d’eau et elle avait insisté pour que nous arrivions très tôt dans l’après-midi pour permettre au frigoriste de travailler tout de suite sur le frigo ( il partait en vacances le lendemain!). Nous aussi avions bien envie qu’il intervienne vite, nous nous sommes avancés… et nous nous sommes plantés dans la vase!  Nous avons réussi avec bien du mal à nous sortir de là, avons attendu deux heures jusqu’à la mi-marée et là, nous avons forcé notre chemin dans la boue du chenal. C’était désespérant, nous avancions centimètre par centimètre!  Plus jamais nous ne referons cela! D’autant plus que le frigoriste  a passé deux heures sur le frigo pour déclarer forfait ou plutôt non, pour nous proposer de nous installer, la semaine suivante, un frigo neuf au prix modique de 3200 US$!!! … Sans compter ses heures d’installation bien sûr!!! Il est évident que nous avons refusé et décidé de nous passer de frigo pendant quelque temps! 


Malgré ce petit désagrément, il faut reconnaître que Haven Harbour est une marina très jolie, très bien entretenue, très bien équipée et très bien gérée et que le séjour que nous y avons passé a été agréable et très utile : nous y avons fait vérifier notre gréement, nous y avons fait réparer le vérin de notre pilote électrique et nous y avons récupéré notre survie révisée. 








Nous avons aussi pu aller voir de temps en temps et dire au revoir à Bob Tacher (et à son amie Patricia) auquel nous devons beaucoup! Son atelier donne sur la marina.

Bob est voilier de profession et nous nous étions mis en relation avec lui dès juin 2019 pour qu’il retape un peu nos vieilles voiles Elvström, ce qu’il a fait. En 2021, ayant finalement décidé de continuer à utiliser notre YOVO pendant encore quelques années en Méditerranée, nous avons décidé de lui commander un nouveau jeu de voiles. Dès le départ nous l’avons trouvé très sympathique. Pendant près de trois ans nous avons été souvent en contact avec lui d’une part à propos des voiles puis, la marina de Georgetown étant peu réactive, en nous tournant vers lui pour qu’il nous conseille sur telle ou telle chose. Lui, au contraire, a toujours répondu présent! Nous avons donc été très heureux de le revoir en avril, nous avons pris quelques apéritifs et même repas ensemble. Le jour de notre départ lui et Patricia ont tenu à venir nous dire au revoir au bateau et à nous larguer les amarres après nous avoir offert un jeu de sous-verres décorés des emblématiques crabes de la Chesapeake.


Patricia et Bob



Deux jours avant de partir, sur le ponton, nous avons discuté avec un couple d’américains sympathiques, Sandy et Ron MCGETRICK qui, sachant que nous allions nous arrêter à Atlantic Highlands, nous ont donné les coordonnées d’amis à eux qui y avaient leur voilier et leur ont annoncé notre arrivée. Non seulement cela nous a permis de faire la connaissance de gens extrêmement chaleureux et serviables mais aussi de résoudre notre problème de frigo! En effet nous en avons commandé un qu’ils ont accepté de réceptionner. Nous ne le savions pas à l'époque mais nous allions revoir les McGetrick quelques semaines plus tard...



Sandy et Ron sur leur voilier ( ils sont d'origine irlandaise comme vous pouvez le deviner...)



Nous étions tout au bout de ce ponton et passions souvent devant le voilier de Sandy et Ron, le premier à gauche sur la photo.




DE  ROCK HALL  À  ATLANTIC HIGHLANDS


Au bout d’une petite semaine nous avons quitté la marina de Haven Harbour South, le 3 mai pour être exact. Direction New-York via le canal C et D ( C pour Chesapeake et D pour Delaware), la baie de Delaware et la côte est des Etats-Unis du cap May à la baie de New-York. Peu de temps après notre départ nous nous sommes rendu compte que le pilote électrique malgré la réparation du vérin ne marchait toujours pas et que nous allions devoir barrer! Un américain rencontré à Georgetown nous avait conseillé quelques arrêts sur notre trajet et prévenus contre d’autres. Nous avons suivi ses conseils. Impossible de retrouver ses coordonnées et même son nom!... Nous le regrettons bien! 




 

Premier arrêt conseillé : Chesapeake City
, au premier tiers du canal C et D : un ponton municipal, gratuit pour une nuit ou deux, dans la jolie ville de Chesapeake. Amis navigateurs attention, il y a très peu de profondeur à l’entrée, il faut serrer bien à droite ( quand on vient de la baie de Chesapeake) et s’amarrer le plus près possible de l’entrée pour la même raison. Nous nous sommes plantés en arrivant, avons réussi à nous en sortir et avons eu la joie de voir le petit bateau à moteur installé sur l’emplacement escompté le quitter juste comme nous arrivions! A proximité il y a un bon restaurant et une balade dans la jolie ville vaut la peine. 





On aperçoit notre YOVO en arrière-plan...

Nous allions quitter cette région dont le "crab cake" est la spécialité.


Nous avons descendu la baie de Delaware  sous un ciel couvert...



 


Deuxième arrêt : un mouillage dans un des premiers méandres de la Cohansey River ( 39° 21.172 N / 75° 21. 566 W) , très calme, très sympa, le ciel s'était dégagé et offrait ces jolies couleurs au coucher du soleil…





Troisième arrêt : l’inlet de Cape May qui se trouve juste après la sortie de la baie de Delaware en remontant vers New-York.  On peut y mouiller juste avant le centre d’entraînement des Coast Guards. 

Jamais nous n'oublierons cet endroit où nous avons bien failli perdre YOVO!  : Arrivés le 5 mai nous n’avons pas pu en partir avant le 15 mai!!! Neuf jours à attendre qu’un norther ( vent violent du nord ) veuille bien arrêter de souffler comme un dément! Nous avons relevé jusqu’à 50 noeuds de vent!  D’ailleurs le deuxième jour notre ancre ( une ROCNA de 25 kg pourtant!) a brusquement chassé et que nous avons bien failli faire naufrage. Les gardes-côtes appelés à la rescousse n’ont absolument pas réagi : tout ce qu’ils faisaient était de nous poser des questions du genre, combien êtes-vous?, y a -t-il des enfants à bord?, avez-vous vos gilets de sauvetage?… mais d’aide véritable, aucune, alors que leur bateau de sauvetage était à 300m de nous! Et bien sûr c’était la nuit et il pleuvait des cordes! Nous ne nous en sommes sortis que parce que François a réussi à tirer le bateau et l’ancre loin de la côte en forçant sur le moteur et que l’ancre a fini par s’accrocher dans le fond loin des rives faites d'amoncellements de rochers. Bien sûr nous avons passé la nuit et une grande partie du lendemain à surveiller que l'ancre tenait bien! Nous avons mis dix fois la profondeur au lieu des cinq habituelles! Le mouillage était protégé des vagues mais pas du vent du nord qui soulevait une mer incroyable et pendant sept jours nous n’avons pu quitter le bateau! Le huitième jour enfin nous avons pu sortir, visiter la ville, le musée Harriet TUBMAN et aller voir les Coast Guards qui n’ont, pas plus que les autres, pu résoudre notre problème de cruising permit et nous ont donné un énième numéro de téléphone à appeler! Je me demande encore pourquoi nous ne sommes pas allés protester contre leur manque de réactivité à nos appels au secours! 



LA VILLE DE CAPE MAY


Cape May est une ville qui compte de nombreuses maisons datant de l'époque victorienne ou de maisons plus récentes construites sur le même modèle. 

C'est une ville qui attire beaucoup de touristes l'été mais nous y étions en avril et il y en avait encore peu. C'est aussi une ville tournée vers la mer et la pêche. 










Partis de notre bateau en annexe nous avons eu énormément de mal à trouver un endroit où l'attacher et en descendre pour visiter la ville : de vastes quartiers sont inaccessibles à ceux qui n'y habitent pas. Ce sont des endroits clos, réservés à des privilégés. Nous avons trouvé cela très désagréable! 

Comme très souvent aux USA les maisons, même les plus cossues, sont entièrement faites en bois. On le voit très bien avec les maisons en construction. On comprend mieux pourquoi, lorsqu'il y a un ouragan ou une tornade, les maisons s'écroulent comme châteaux de cartes! 




J'avais lu que Cape May était une étape importante sur "The Underground Railroad" -  le chemin de fer clandestin - qui a permis à un grand nombre d'esclaves afro-américains d'atteindre les Etats-Unis et le Canada et que Harriet TUBMAN y avait joué un rôle très important. Née de l'autre côté de la baie du Delaware elle a réussi, seule, à s'enfuir et à rejoindre les états non esclavagistes du nord,  puis a entrepris à plusieurs reprises de revenir dans le Maryland afin de mener tous les membres de sa famille et de nombreux amis à leur tour vers la liberté, c'est-à-dire vers les Etats-Unis ou mieux vers le Canada, à l'époque un territoire britannique où l'esclavage était interdit. Les Etats-Unis étaient devenus dangereux car le congrès avait passé en 1850 le Fugitive Slave Act qui autorisait toute personne à poursuivre tous ceux qui essayaient d'échapper ou étaient parvenus à échapper à l'esclavage! Harriet TUBMAN aurait fait 13 fois ce dangereux voyage sauvant ainsi plus de 70 personnes et en aurait instruit une cinquantaine d'autres sur le moyen d'effectuer ce voyage. Que ce soit à Philadelphie ou à Cape May elle travaillait comme cuisinière ou bonne dans des hôtels ou chez des particuliers et dès qu'elle avait économisé suffisamment d'argent partait pour un nouveau voyage salvateur! Elle possédait un réseau d'amis très vaste et très sûr, beaucoup de quakers. Le musée qui porte son nom est installé dans un quartier qui regroupait à l'époque toute l'activité anti-esclavagiste de la région avec des personnalités comme Stephen SMITH et Joseph LEACH. Une femme remarquable qui a non seulement été une militante en faveur de l'abolition de l'esclavage des afro-américains mais aussi, plus tard une militante contre le racisme et une féministe








DE  CAPE MAY  À  ATLANTIC HIGHLANDS


Le dimanche 15 mai vers 10h nous avons enfin pu quitter Cape May et avons commencé à remonter la côte jusqu’à New-York. La mer était bien calmée, il n’y avait pas beaucoup de trafic MAIS nous n’avions pas de pilote électrique et pas de vent non plus pour le Windpilot. Nous avons donc dû barrer jusqu’à 7h30 le lendemain matin! Quand je dis NOUS, je devrais dire FRANÇOIS car c’est de loin lui qui a le plus barré, je n’ai fait que le remplacer pour de petites périodes d’un quart d’heure, vingt minutes, de temps en temps… Mais je suis restée tout le temps avec lui, ai préparé des en-cas, faisait la navette entre la table à cartes et le cockpit pour lui dire ce que je voyais sur l’AIS ou le radar ( car bien sûr le brouillard est tombé vers les 22h!) . Barrer en pleine mer et /ou de nuit est très difficile car vous n’avez aucun repère, vous n’avez que le  compas sur lequel vous avez les yeux fixés. Au bout d’un certain temps on arrive à sentir de combien il faut tirer un peu à droite puis un peu à gauche. François était très bon. Heureusement cela n’a duré qu’une vingtaine d’heures. Si on doit faire cela pendant une grande traversée cela doit être épouvantable! 



Atlantic City vue de la mer



En arrivant à notre étape de Atlantic Highlands, un des très bons conseils donnés par notre connaissance américaine de Georgetown Yacht Bassin, nous nous sommes rendu compte que notre guindeau ne fonctionnait plus, impossible donc de mouiller! Il y avait des corps-morts à louer à proximité, nous en avons pris un d’office, le plus proche, et, épuisés, sommes allés nous coucher! Normalement ils se louent à l’avance sur internet mais le responsable a très bien compris notre problème et tout s’est arrangé. 



ATLANTIC  HIGHLANDS


Dans l’après-midi Carol et Peter ANDREWS, les amis de Sandy et Ron MCGETRICK dont j’ai parlé plus haut, sont venus nous voir ( leur bateau, 3rd Encounter, était sur un corps-mort à cinquante mètres du nôtre! ) et le lendemain ils nous amenaient notre frigo arrivé en deux jours depuis l'Allemagne ( bravo SVB!). Que demander de mieux? Monté par François le surlendemain même, il marche depuis du feu de Dieu pour 570€ port compris ( contre 3200 US$ pour celui que nous proposait Mike à Rock Hall!).

Depuis le mouillage on voyait Manhattan dans le lointain.



Third Encounter



Sur le site de Raymarine François avait trouvé les coordonnées de Kemal qui était susceptible de remettre en marche notre pilote électrique. Bien que surbooké, Kemal a compris notre situation et s’est gentiment arrangé pour venir rapidement sur le bateau. Il a tout de suite trouvé ce qui n’allait pas, un problème de connexion dans le système SEATALKng ( pour ceux qui connaissent...). 

A Atlantic Islands nous avons fait des courses, la lessive, nous nous sommes douchés à la marina, etc… et Carol et Peter nous ont très gentiment fait visiter un peu le coin, en particulier Sandy Hook, la langue de terre qui ferme en partie la baie de New-York au sud. Ils nous ont aussi emmenés à West Marine où nous avons trouvé des choses qui nous manquaient, entre autres des bidons pour le gasoil. Nous devions aller avec eux les faire remplir mais ils nous les   ont ramenés le lendemain, pleins, et il n’a jamais été possible de leur payer le gasoil. Ils nous ont dit que c’était leur façon de faire la traversée avec nous! Nous sommes aussi allés au restaurant avec eux une fois ou deux et c'était très sympathique. En un mot ce sont des gens absolument adorables, chaleureux, toujours prêts à aider leurs semblables que nous avons eu beaucoup de chance de rencontrer. Nous espérons maintenant qu'ils viendront en France et que nous pourrons leur rendre la pareille. 



Nous quatre en balade sur Sandy Hook

Vue de Manhattan depuis Sandy Hook


Le vendredi 21 mai nous avons quitté Atlantic Highlands pour Port Washington, sur la côte nord de Long Island où nous savions que nous trouverions des corps-morts pas trop chers. Nous aurions préféré ceux de la 79ème rue de Manhattan mais la marina qui les louait avait fermé pour cause de rénovation. Cela aurait été plus pratique (nous aurions été en plein centre de Manhattan), moins cher (nous n’aurions pas eu à prendre le train) mais sûrement moins calme avec le va et vient des bateaux sur l’Hudson. 


Mais chaque chose en son temps! : Port Washington et New-York, ou exactement Manhattan, seront l'objet de notre prochain article. 





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