mardi 11 novembre 2008

VENEZUELA DU 16 / 09 / 2008 AU 17 / 10 / 2008 1ère partie : CHACACHARE

Ajouter une image(article publié le 24 novembre 2008)

Partis de Charlieu le 16 septembre à 3 heures du matin (dur-dur !) pour prendre l’avion de 7 heures pour le Venezuela nous sommes arrivés au port à sec de Chacachacare (île de Margarita sur la côte nord-est du Venez) exactement 24 heures après, pas bien frais vous l’imaginez !

Le lendemain nous n’avons pour ainsi dire rien fait sinon nous remettre du voyage, nous habituer à la chaleur écrasante qui s’abattait alors sur l’île et ranger un peu le bateau que nous avons trouvé propre (il avait pas mal plu les jours précédents).

Nous sommes restés à Chacachacare presque deux semaines. Comme toujours lorsqu’on laisse le bateau pendant quelques mois, on retrouve en panne des choses qui fonctionnaient parfaitement à notre départ.
Cette fois-ci c’était le frigo dont on pouvait difficilement se passer vu les températures! Heureusement nous avons trouvé un jeune réparateur très efficace qui a rapidement réglé le problème , une simple fuite due à l’oxydation.
Maxsea, cartes marines sur ordinateurs, non plus ne marchait plus et au moment où nous allons publier cet article nous nous dirigeons tout doucement vers la résolution du problème grâce à l'intervention efficace du frère de Christian, celui qui a traversé l'Atlantique avec nous.
Ensuite nous nous sommes mis à poncer la coque avant d’y passer de l’anti-fouling, un travail long, fatigant et très sale. Je dis « nous » mais en fait c’est François qui s’est attelé à la tâche ! Le problème c’est que la chaleur était tellement forte que nous ne pouvions travailler que deux-trois heures le matin et deux l’après-midi, pas plus, et que donc nous n’avancions pas bien vite.



Rapidement nous en avons eu assez de ce chantier, où l’on vit constamment dans la saleté, soit dans la poussière rouge quand il fait sec soit dans la boue, rouge elle aussi bien sûr, après les grains, et où l’on est loin de tout.








En effet Chacachacare est un village-rue, à une quarantaine de kilomètres de la ville principale Porlamar.












Juan y tient un tout petit commerce d’alimentation bien sympathique mais où l’on ne trouve que rarement des produits frais,











Cucho, un privé, fait un peu de restauration ;










on mange dans la cour derrière sa maison au milieu des chiens, des chats, des poules dans un décor constitué de sommiers métalliques rouillés, de chaises en plastique défoncées, de tas de bouteilles,
de poubelles... Nous n'avons pas osé prendre en photo les coins les plus sales. Ceci dit y manger entre nous, le plus souvent du poisson, reste sympathique!




Hector, un autre gars fait des hamburgers le soir, une dame, la sœur de Cucho, très gentille permet que l’on utilise son téléphone et enfin il y a une petite « ferreteria » ou quincaillerie à deux kilomètres, un point c’est tout !

Il n’y a bien sûr pas de cyber-café. Martine qui dirige le chantier permet que l’on essaie de capter la WIFI depuis son bureau mais cela marche très très mal et tout le monde se retrouve aux mêmes heures à encombrer son bureau pour essayer qui de lire son courrier , qui d’ envoyer ses mails , qui de prendre la météo…

Nous sommes donc allés à plusieurs reprises à Porlamar pour la journée afin de faire du ravitaillement, trouver du matériel pour le bateau, téléphoner et lire et envoyer nos mails.
Heureusement nous étions plusieurs bateaux dans le port à sec et nous nous sommes rapidement liés d'amitié et cela nous a beaucoup aidé moralement. De plus nous nous rendions service les uns les autres et c'était très appréciable.









Anne et Jocelyn dans leur bateau Sundance








Au bout d’une semaine de ce régime nous nous sommes rendu compte que nous ne retrouvions plus nos passeports : nous avons cherché partout. Nous avons vidé tout le bateau, tout retourné, tout ouvert pour finir par nous persuader que nous les avions perdus en arrivant à Caracas lorsque les douaniers nous ont demandé de leur montrer en plus de nos papiers le contenu de nos bagages. Nous en sommes même venus à soupçonner ces mêmes douaniers, profitant de notre extrême fatigue, de nous avoir subtilisé les passeports pour les monnayer , ce que les français du coin nous disaient ne pas être impossible…
De là d’innombrables coups de téléphone à la douane, à l’immigration, au consulat, à l’ambassade puis il a fallu nous rendre dans ces divers endroits pour faire des déclarations de perte et obtenir des papiers provisoires ... enfin l’horreur ! Heureusement les taxis sont vraiment très peu chers au Venez !
Ce qu’il faut savoir c’est que depuis que les passeports sont biométriques on ne peut les faire refaire qu’à la mairie de son domicile. Pour les faire refaire à la Martinique ou en Guyane, assez proches du venez, il faut être résident de ces départements ! Donc pour nous cela voulait dire deux billets aller-retour sur la France et un séjour d’au moins quatre à cinq semaines sur place !
Nous étions tellement stressés que nous avons alors décidé d’aller visiter le Venez comme nous en avions de toute façon l’intention et de profiter d’être sur le continent pour prendre nos billets pour la France et aller chercher le laisser-passer de l’ambassade. Nous attendions notre vol pour Puerto La Cruz (Venez) à l’aéroport de Porlamar quand Francine remarque une poche très plate, très discrète à l’arrière du sac de notre nouvel appareil photo.

Tout en demandant à François s’il a regardé dans cette poche-là Francine tire sur la fermeture-éclair et voit les deux passeports ! Vous n’imaginez pas notre soulagement ! Nous avons immédiatement appelé l'ambassade qui n’avait heureusement pas encore annulé nos passeports et prévenu les autorités vénézuéliennes. Si nous avions découvert les passeports ne serait-ce que trois ou quatre heures plus tard, nous aurions déjà pris nos billets pour la France !
La question que nous continuons à nous poser est pourquoi donc François a-t-il mis les passeports là ? Et pourquoi a-t-il oublié qu'ils les avait mis là? L'explication est sûrement le fait que nous étions très fatigués du voyage et que nous avions hâte de sortir de la douane qui ne nous avait taxé sur rien. Nous qui avons toujours fait extrêmement attention à nos papiers redoublons désormais de vigilance !
Nous sommes donc partis à la découverte du Vénézuela d’un cœur léger.
La découverte du Venez (hors les îles) sera d'ailleurs le sujet de notre prochain article.

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