lundi 24 novembre 2008

VENEZUELA DU 16 / 09 / 2008 AU 17 / 10 / 2008 Troisième partie : MERIDA

(article publié le 11 décembre 2008)

Après la région de Canaïma au sud-est du pays nous sommes allés dans les Andes vénézuéliennes tout-à fait à l'opposé, à l'ouest. Le trajet en car nous a pris 27 heures!

Ce que nous avons vu de l’intérieur du pays est assez décevant : de la savane le plus souvent sèche, des routes bordées de stations–essence, ateliers de réparations, quincailleries, petits restos… De temps en temps le car s’arrête dans de grands halls où l’on trouve des toilettes et de quoi se restaurer à des prix exorbitants surtout pour le Venez.

Mérida est une grande ville, plus moderne que Ciudad Bolivar mais on en fait facilement le tour à pied. Elle est la plaque tournante des excursions et activités sportives de montagne du Venezuela. C'et aussi de Mérida que le téléphérique le plus haut du monde part à l'assaut du Pic ...Bolivar(!), un peu plus de 5000 m d'altitude.

Donc grande déception en arrivant pour nous qui ne sommes pas de grands sportifs: le téléphérique est en panne depuis quelques mois.

Il nous restait à partir à la découverte des petits villages andins et de leur population.
Certains sont très anciens, 400 ans parfois, et ont conservé de belles places et des maisons à balcon de bois. La plupart sont très pauvres.
Plus on monte dans la montagne moins la "civilisation " semble avoir de prise sur les villages et les gens. A ce que l'on nous a dit les Andins sont heureux du peu qu'ils ont et ne cherchent pas à avoir plus. Ils ont l'air très calme, très doux,ne sont pas bruyants au contraire des Vénézuéliens de la côte par exemple. Ici il n'y a pas d'insécurité, à l'exception peut-être un peu de Mérida et ses touristes tentateurs. Personnellement nous nous y sommes sentis en sécurité.

Nous ne sommes pas restés longtemps dans la région de Mérida, juste quelques jours, le temps de nous faire une idée des Andes et nous n'avons de ce fait pu visiter que quelques villages. Nous avons beaucoup aimé Jaji, Ejido et San Rafael et sa chapelle à la facteur Cheval, un peu moins Mucuchies.







Jaji


















San Rafael














La chapelle de San Rafael









Puis nous sommes allés passer deux jours dans un village de haute montange, à Gavidia ,3500m. Nous avons loué une chambre dans une mucuposada assez jolie, une sorte de gîte rural tenu par deux femmes très gentilles.




Nous avons eu bien du mal à dormir la nuit tant il y faisait froid : 3500m, une maison de pierre et pas de chauffage! Nous avions pourtant enfilé collants et chaussettes, T-shirts et pulls et nous étions recouverts de cinq à six couvertures!

Le lendemain nous avons fait une grande balade dans la montagne avec un pseudo-guide, le fils d'un guide pas particulièrement ravi de remplacer son père et mal à l'aise avec nous, les vrais guides faisant la fête à Mérida (!). Nous avons découvert les "paramos",les hautes terres des Andes dépourvues d'arbres mais cultivées jusqu'à des altitudes et une déclivité étonnantes.



































Vers Gavidia on cultive surtout la pomme de terre et l'ail à l'aide de boeufs attelés et de socs de charrue. Un autre âge!


Nous avons pu admirer les montagnes alentour et la flore, lupins sauvages, bruyères arborescentes et d'autres fleurs qui nous sont inconnues. Nous n'avons pas vu d' animaux mais nous ne sommes pas restés assez longtemps pour cela.




















































Nous y avons fait la connaissance d'Aurora,une dame qui possède une petite maison andine à deux pas de notre mucuposada. C'est elle qui nou a ramenés à Merida. Pendant tout le trajet elle nous a parlé de cette région du Venez , nous a fait écouter la musique du coin et nous a même offert deux CDs en partant. Dommage que nous ne l'ayons pas rencontrée au début de notre séjour à Gavidia.


Puis nous sommes rentrés à Margarita via Puerto La Cruz, enchantés de notre voyage et pleins d'ardeur pour faire les derniers travaux sur Yovo.
Nous avons quitté le chantier de Chacachacare une semaine après et avons entamé la découverte des îles vénézuéliennes à l'ouest de Margarita : Tortuga,les Roques et les Aves qui seront le sujet de notre prochain article.

Avant de passer à ces îles situées au nord du Venezuela et qui sont un peu en dehors de tout, juste quelques mots de la situation économique et politique du pays (pour ceux que cela intéresse).

Nous étions au Venezuela alors que la campagne électorale pour les élections municipale et régionale principalement battait son plein. A l'entrée et à la sortie de la moindre ville se dressaient de gigantesques panneaux montrant le président Chavez seul, le président Chavez et le candidat local de son parti, arborant des sourires éblouissants et vainqueurs, et d'autres énonçant la réussite tous azimuts du même Chavez à l'aide de chiffres révélateurs. En fait Chavez pratique la politique de la poudre aux yeux : il fournit par exemple une aide spectaculaire et très fortement médiatisée mais en fait aussi très limitée à une certaine catégorie professionnelle, les pêcheurs par exemple. Même chose pour équiper des écoles en matériel informatique. Mais la majorité des pêcheurs ont du mal à vivre et les écoles sont le plus souvent sous-équipées et ici les enfants, comme en Tunisie, ne peuvent aller à l'école que par rotation! Les innombrables posters répétant "cuentas claros" (= des comptes clairs) ne font que renforcer nos doutes sur la gestion transparente du parti au pouvoir.
Le plus terrible est que ce pays a des atouts extraordinaires, d'immenses réserves de pétrole, d'importantes mines d'or et de diamants sans parler d'autres métaux de plus en plus recherchés, un grand potentiel agricole, d'indéniables possibilités touristiques et cependant il n'est pas capable de faire vivre correctement sa population relativement peu importante (26 millions d'habitants). Il existe une infime minorité extraordinairement riche et une classe moyenne réduite mais les neuf dizièmes des gens sont très pauvres. les signes ne trompent pas: comme en Afrique les gens vendent un peu tout et n'importe quoi dans la rue, font toutes sortes de petits boulots (cireurs de chaussures, vendeurs de boissons ambulants, changeurs à la sauvette ...), les taxis sont parfois au delà de l'état d'épaves...et la petite et la grande délinquence sont bien sûr en recrudescence. Et Chavez et son gouvernement au lieu de s'attaquer au problème préfèrent aller jouer les généreux donateurs auprès de leurs amis boliviens et cubains. L'insatisfaction et la contestation vont donc grandissant et les commerçants qui nous en ont parlé ne manquent pas d'ironiser sur Chavez ( "Como estàn?" "Muy bien. Con Chavez todo muy bien!"). En ce qui nous concerne la réalité des faits a donc eu vite fait d'effacer la bonne image qu'a plutôt Chavez en France.








1 commentaire:

Unknown a dit…

C'est bien ce que je disais: non seulement le métier d'explorateur est très dur - on peut même récolter des engelures - mais en plus les guides ne sont plus ce qu'ils étaient. Tout fout le camp!

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