lundi 14 janvier 2008

LES ILES DU CAP VERT

LES ILES CAPVERDIENNES

Les îles capverdiennes auront été une escale dont nous garderons le meilleur souvenir et nous regrettons encore de n’avoir pu y séjourner qu’une semaine et non quinze jours, ce que nous aurions fait si nous n’avions pas perdu du temps avec l’histoire du radar.
Nous n’avons de ce fait visité que trois des îles au vent : Sal, São Nicolau et São Vicente.
Des îles de même origine volcanique que les Canaries, aux trois-quarts désertiques à l’exception de quelques vallées bien orientées qui réussissent à recevoir quelques pluies et qui sont de véritables oasis, des paysages donc là aussi très contrastés et d’une grande beauté.













Un pays indépendant mais qui a toujours bien besoin de l’aide internationale pour s’en sortir ; une population extrêmement paisible, souriante et accueillante mais pauvre dans l’ensemble; beaucoup d’enfants qui jouent dans les rues avec des jouets que les nôtres auraient depuis longtemps jetés, certains qui au lieu d’être à l’école vont d’un bateau à l’autre en pagayant sur des radeaux de fortune avec des tongs pour rames demandant des stylos ou des cahiers pour cette même école. Des jeunes qui préfèrent servir de guide pour les touristes plutôt que de terminer leurs études ; beaucoup de chômage de toute évidence et peu de perspectives pour ces jeunes.













Bien sûr il y a ces zones, le plus souvent au sud de ces îles, où se précipitent les touristes à la recherche de chaleur et de soleil et où l’eau et l’argent coulent à flots. Mais, comme le dit Henny, un hollandais qui vit à São Nicolau depuis dix ans et qui fait de son mieux pour aider les gens, ce n’est pas le véritable Cap Vert, on pourrait se croire n’importe où dans le monde ; parfois ces immenses structures hôtelières enlaidissent le paysage et de plus ce ne sont pas les Cap-Verdiens qui profitent le plus de cette manne. Lui aimerait mieux voir se développer un autre type de tourisme, avec des visiteurs qui auraient envie découvrir les gens et les paysages, qui logeraient chez l’habitant ou dans de petites pensions, qui partiraient en randonnée et ne se feraient pas seulement bronzer… et Dieu sait si ces îles sont riches en possibilités de cet ordre.

A Sal nous avons passé beaucoup de temps à nous promener dans le tranquille village de Palmeira, à regarder l’activité de ce petit port de pêche.












Pour se déplacer dans ces îles le plus économique est l’« aluguer », un taxi collectif qui ne part que plein mais que vous pouvez aussi louer en privé moyennant un prix plus élevé mais encore très correct pour des européens. Le plus souvent il s’agit de la benne d’un pick-up équipée de bancs de bois, un peu inconfortable mais rigolo. En aluguer donc nous sommes allés voir la capitale, Espargos, ( prononcer Echpargoch comme en portugais, langue de l’ancien colonisateur ) où se trouve l’aéroport principal de ces îles , mais qui n’a rien de bien intéressant .Nous sommes aussi allés visiter les salines de Pedra Lume, aux belles couleurs moirées allant du vert d‘eau , au rose en passant par le mauve. Certains touristes s’y baignent, ou plutôt se laissent flotter dans leur eau très chargée en sel, comme dans la mer morte, et y prennent des bains de boue soufrée. Nous n’avons fait que les regarder !













São Nicolau est, des trois où nous avons fait escale, l’île qui nous a le plus charmés. C’est là que nous avons eu le plus de contacts avec la population ; c’est là que nous avons fait une randonnée mémorable conseillée par Henny : une balade de six heures, depuis un petit village en bord de mer au nord-ouest de l’île jusqu’au centre de l’île en passant pas le pied du Monte Gordo , le point culminant de São Nicolau, une randonnée superbe mais très raide les quatre cinquièmes du parcours. A notre retour Henny, qui nous avait quand même prévenus, nous a dit qu’il aurait mieux fait de nous recommander de la faire dans l’autre sens ! Nous avons traversé de nombreux hameaux complètement isolés dans la montagne, un peu comme à Mafate à la Réunion, des gens tout prêts à parler avec nous – au Cap Vert beaucoup de gens parlent un peu le français et puis avec le français, l’anglais, l’espagnol et les gestes on arrive toujours à communiquer.





















Notre dernière escale avant la traversée aura été São Vicente. Nous avons mouillé comme des dizaines d’autres bateaux en partance pour les Amériques dans la baie devant Mindelo, la capitale. Certains guides touristiques la comparent avec la baie d’Along : elle est certes belle, très vaste, avec une vue superbe sur Santo Antão, l’île la plus à l’ouest, mais elle est d’après nous loin de rivaliser avec la célèbre baie vietnamienne. Mindelo est une ville qui a un charme certain avec ses maisons coloniales aux façades bariolées, ses marchés colorés, ses rues animées, ses boutiques à l’ancienne dont certaines offrent aux regards un bric-à-brac incroyable, et toujours la même gentillesse de la population.

























Des guides nautiques nous avaient laissé entendre que nous trouverions dans les petits supermarchés de Mindelo tout ce dont nous aurions besoin pour avitailler le bateau en vue de la traversée ; ce n’est pas vraiment le cas et j’ai bien regretté de ne pas avoir acheté d’avantage de choses aux Canaries. Ici on ne trouve pas de charcuterie sous vide, peu de viande fraîche et de fromage, des yaourts maison peu attirants ou alors des yaourts longue conservation, pas un grand choix de fruits, quasiment pas de chocolat, pauvre de moi qui adore cela, peu de petites choses à grignoter avec un apéritif, toutes ces choses bien utiles pour une longue traversée ou qui font passer un moment agréable. En fait ce que l’on trouve correspond au niveau de vie des capverdiens qui est assez bas dans l’ensemble, un peu meilleur peut-être dans les plus grandes villes et avec l’exception bien sûr des zones touristiques. Et c’est d’ailleurs déjà bien cher.











Nous sommes restés une semaine à découvrir Mindelo et à faire notre avitaillement et ne sommes pas allés voir les autres plages, seul autre attrait de cette île. Notre principal regret est de ne pas être allés à Santo Antão qui, aux dires de tous, est une île magnifique, très montagneuse et aux nombreux versants verdoyants mais nous voulions absolument partir fin novembre ou tout début décembre pour avoir des chances d’arriver en Guadeloupe avant Noël et de jouir d’alizés encore cléments. Nous sommes donc partis, très émus, le 30 novembre à 15 heures TU ( Temps Universel).

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