Le Belize est un petit pays ( à peine 23 000 km2 – la France en a 500 000 !) , peu peuplé (300 000 habitants) et généralement peu connu car assez récent. Il n’est en effet devenu indépendant qu’en 1981 et sa création reste encore un vif sujet de polémique entre la Grande Bretagne et le Guatemala. Ce n’est pas une affaire récente : en 1859, la Grande Bretagne et le Guatemala ont signé un traité donnant la souveraineté sur le Belize à la Grande Bretagne en échange de la promesse de la construction d’une route de Guatemala City à la côte atlantique… route qui n’a jamais été construite !...
Le Belize est resté, au contraire du Guatemala, très britannique, tant du point de vue linguistique que pour l’organisation générale du pays : police, administration, architecture, etc… Autre différence avec le Guatemala tout y est cher : les formalités d’entrée et la nourriture entre autres.
On y trouve également les seuls atolls coralliens de l’Atlantique, ainsi qu’une multitude d’îlots qui sont de deux types : les îlots couverts de mangrove qui se trouvent entre la barrière et le continent ( assez près du continent d’ailleurs),
Ces derniers sont les plus spectaculaires et exotiques, bien entendu, mais la mangrove a aussi ses attraits et on peut y voir des lamantins et aussi beaucoup d’oiseaux. Deux îles au nord du pays , au-delà de Belize City, Cay Caulker et Ambergris Cay drainent tous les touristes désireux de faire de la plongée, les sites étant là exceptionnels. Nous n’avons pu y aller avec notre tirant d’eau d’1m90. Il aurait fallu 1m40 au maximum.
Nous sommes ensuite remontés vers le nord en nous arrêtant le long de la barrière de corail dans des mouillages souvent paradisiaques. Les îlots sont la plupart du temps déserts ou peu habités et nous avons été très surpris de nous retrouver pratiquement seuls dans ce magnifique bassin de navigation, à croire que tous les plaisanciers de la zone était déjà allés se réfugier au Rio Dulce (Guatemala) en prévision de la saison cyclonique qui ne commençait qu’au début de juin, alors que nous étions début mai.
Il faut dire que si le bassin de navigation est superbe, il est aussi assez difficile, surtout avec le tirant d’eau de Yovo car il y a vraiment peu d’eau entre les îles. Il faut donc être très vigilant, naviguer à vue en tenant compte de l’heure et de la position du soleil pour bien voir. Les cartes marines précises n’existent pas vraiment pour cette zone et celles de notre système de navigation Maxsea n’étaient pas toujours très détaillées. Nous en reparlerons...
Yovo au mouillage devant Queen's Cay
Sable blanc, cocotiers – rien de surprenant dans ces parages – mais des plongées magnifiques en masque et palmes à deux pas du bateau : coraux splendides de toutes sortes dont les élégantes cornes d’élan, poissons magnifiques ou remarquables comme ces deux requins dormeurs qui nous ont regardé passer du coin de l’œil. Nous ne sommes pas encore équipés pour la photo sous-marine et ne pouvons vous en donner une idée , mais ceux de nos lecteurs qui ont eu la chance de mettre la tête sous l’eau aux Caraïbes savent de quoi il s’agit.
Nous avons beaucoup aimé cet endroit de la ville où le pont pivotant (manoeuvré à la main paraît-il) enjambe la rivière qui traverse la ville et où mouillent de jolis bateaux à voile. Ce pont construit à Liverpool en 1923 serait le seul de ce type à fonctionner au monde…
Le deuxième attrait touristique du pays est son patrimoine maya avec de nombreux et beaux sites comme Altun Ha, Lamanaï, Nim Li Punit… Nous avons profité des quelques jours passés à Belize City pour visiter celui de Lamanaï à une quarantaine de kms au nord-ouest, des temples au beau milieu de la jungle, dont un petit nombre a été dégagé et est en assez bon état de conservation entouré d’autres que l’on devine sous les amas de terre et le fouillis de végétation.
Comme pour les chutes de Angel au Venezuela la remontée de la rivière qui y mène est tout aussi intéressante que la visite des ruines.
C’étaient nos premières ruines mayas et nous avons été très impressionnés par leur dimension et par le nombre de marches pour accéder au sommet. Une corde placée au milieu permet de s'assurer .
En regardant bien on voit la tête des chauve-souris...
Un singe hurleur qui fait la sieste (silencieusement...)
Famille maya en déplacement
D'après notre guide, ce bois était utilisé - et l'est peut-être toujours - pour faire de la teinture
Nous devions retrouver à Belize City des amis rencontrés au Togo en 1992, Pierre et Béatrice Patinec, et faire la connaissance de leur petite Yuna de 9 ans que nous avions entraperçue alors qu’elle n’avait qu’un an. Ils sont actuellement en poste au Salvador qui se trouve à quelques kms au sud-ouest du Belize.
Nous étions très contents de les avoir à bord car nous ne nous étions pas revus depuis longtemps et aussi parce que nous savions qu’ils étaient des amoureux de la voile. Et en effet, ils ont pris Yovo en charge et l’ont barré de main de maître pendant les cinq jours qu’ils ont passés à bord !
Les deux parents ont même voulu monter au mât.
Yuna, prudemment, est restée en bas...
Béa prenant des croquis pour de futures oeuvres...
Le problème était de les embarquer confortablement car Belize City n’a pas de port et n’est pas protégée de l’alizé d’est toujours présent dans ces parages. Nous avons eu la chance de rencontrer Mike Searle, Shalima et leur petite Mera de 4 ans qui possèdent un petit chantier naval sur Moho Cay, à l’ouest du mouillage assez abrité de Peter Bluff’s Cay proche de Belize City. Pendant plusieurs jours ils nous ont pris en charge avec beaucoup de gentillesse et nous ont véhiculés dans leur canot jusqu’à la terre ferme et même emmenés en ville en voiture. Ils ont aussi transporté les Patinec avec leurs bagages jusque sur Yovo à leur arrivée. Nous avons beaucoup apprécié ces personnes chaleureuses et ne les oublirons pas.
Avec Pierre, Béa et Yuna, nous avons fait plusieurs mouillages sympathiques avec des trajets
à la voile par vent assez faible mais agréable.
Un joli mouillage devant la mangrove
Aucun dommage pour Yovo qui a bien démontré sa solide constitution.
Hasta pronto!
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