lundi 20 août 2007

De Gibraltar à Puerto Sherry

Gibraltar - Madère … Tarifa !… 
(du 3 au 15 août 2007 )




Nous sommes donc partis de Gibraltar le vendredi 3 août, cap sur Porto Santo, une des deux îles de l’archipel de Madère. Bonne météo (RFI, Tarifa radio, Offenbach en BLU…) avec un vent d’est de force 4 à 6, une bonne visibilité et un courant favorable devant nous permettre de passer le détroit dans les meilleures conditions pour pouvoir trouver le vent de Nord-Est annoncé sur la route de Madère. Rapidement, la force du vent a augmenté pour atteindre force 8 à 9 vers Tarifa, pointe extrême de l’Espagne et partie la plus étroite du détroit de Gibraltar, le Maroc n’étant qu’à une quinzaine de kilomètres de la côte espagnole. Là, le skipper (c’est moi !) a commis l’erreur de ne pas réduire ou même affaler complètement la grand voile pour pouvoir continuer avec un tout petit peu du génois enroulé. Comme le bateau marchait bien, trop bien même à 8, 9 ou même 10 nœuds, j’ai enroulé le génois et le pilote dans la mer formée a fait faire des embardées, occasionnant deux empannages successifs violents (la bôme passant brusquement et avec force d’un bord sur l’autre). Nous avons continué et dix minutes plus tard, la bôme s’est cassée en deux !


Consternation de l’équipage qui a tout de suite mesuré les difficultés à venir pour réparer. Heureusement, nous étions tout près du port de pêche et de ferries de Tarifa où nous avons pu rentrer, évitant un ferry qui partait pour Tanger, et nous amarrer contre un quai, aidé par un habitant qui avait vu que la manœuvre par force 9 était délicate. Nous avons pu démonter la grand voile ( toute neuve ), constatant avec bonheur qu’elle avait peu souffert, le lazy-bag (qui reçoit la voile quand on l’affale), lui non plus pas trop abîmé, et la bôme, elle, cassée en deux et donc irrécupérable. Nous avons contacté l’assurance qui nous a dit de faire réparer sur place et Véga Voiles, à la Grande Motte, qui pensaient avoir une bôme de remplacement. Le dimanche, quand le vent s’est calmé, nous sommes repartis sur Barbate au nord de Tarifa, en Espagne, pour essayer de trouver une solution. Des navigateurs irlandais nous ont donné l’adresse d’une voilerie à Puerto Sherry, ainsi nommé car c’était le port d’où partait (et part encore ?…) le Sherry pour l’Angleterre et nous avons pris le car, la grand voile sous le bras, ou presque. Là-bas, nous avons trouvé la voilerie Velas Climent et le senor ( pas de « tilde » dans notre dictionnaire !)Vicente, qui nous ont réparé la grand voile et le lazy-bag dans la matinée. Entre temps, Véga Voiles nous disaient qu’ils avaient bien une bôme, mais qu’ils ne pouvaient nous l’expédier qu’en septembre, les transporteurs français étant en vacances au mois d’août… De retour chez Velas Climent, Vicente a pris l’affaire en mains et en un quart d’heure, nous a trouvé une bôme à Barcelone qu’il a fait expédier à Puerto Sherry dans les cinq jours : nous lui avons presque fait la bise (surtout Francine qui le trouvait plutôt bel homme)…

 


















Nous sommes revenus en car à Barbate, pour repartir avec le bateau à Cadix, tout près de Puerto Sherry, pour occuper le temps d’attente de la bôme, car Puerto Sherry est bien mort. Lors du trajet Barbate – Cadix sous génois seul, nous avons pris une assez jolie bonite.
Cette escale imprévue nous a permis de revoir Cadix, une ville ancienne qui remonte aux Phéniciens (c’est, paraît-il la plus vieille ville d’Europe), animée, sans être bruyante comme Barcelone, et pittoresque que nous avons parcourue sur les petits vélos du bord.

La cathédrale de Cadix et l'ancien arsenal, maintenant un collège...

 
































La bôme est arrivée le jour dit. Il a fallu modifier un peu le vit de mulet et aussi raccourcir la bôme de 35 cm, ce que nous avons fait sur le quai à la scie à métaux et avec l’aide de la pince à rivets de chez Lacroix à Charlieu. Enfin nous avons pu tout remonter. Ouf !!! Comme toujours, cet incident nous a appris quelque chose : qu’il vaut mieux en ce cas réduire la voilure avant que les conditions ne s’aggravent. On le savait d’ailleurs, mais le bateau marchait si bien !… "Yovo" étant à nouveau fin prêt, nous avons pu repartir le mercredi 15 août, non pas pour Madère, car nous manquions de temps du fait de cet incident, mais pour les Canaries. Nous avons beaucoup regretté d’avoir manqué cette escale qui nous intéressait. Ce sera pour une autre fois. 

Nous sommes partis pour les Canaries le mercredi 15 août avec une bonne météo. Nous avions prévu que la traversée prend,drait quatre à cinq jours.




1 commentaire:

Anne a dit…

Bravo pour ce blog, que nous suivons avec plaisir, et qui est vraiment bien fait !
Votre voyage me fait bien rêver...
Tout va bien ici, nous profitons d'un été de 5 jours...(depuis vendredi !)
Bisous, gros bisous et à très bientôt
Anne

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