La traversée de Panama aux Galapagos est quelque peu redoutée par les navigateurs à voile car elle est souvent marquée par de grands calmes qui obligent à faire route au moteur. Nous avions donc fait un plein complet de gasoil, avec, pour la première fois, des bidons supplémentaires sur le pont, ce qui ne réjouissait pas le skipper, mais c’est un peu une obligation pour les navigations dans le Pacifique.
Nous sommes partis le 16 mars à 7h15 pour une traversée de 900 milles nautiques (environ 1650 km pour les terriens). Météo idéale, vent faible mais suffisant pour faire une route agréable.
Nous étions en compagnie de nos amis d’Ultreïa et aussi du ketch Altaïr qui, plus lourd que nous car en acier, a dû faire le début de la route au moteur et nous a distancés rapidement. Les trois bateaux ont pris les mêmes poissons en même temps : des maquereaux bonites. Ensuite… rien !...
Avec l’aide précieuse de Jean-Yves, météorologue du Réseau du Capitaine québécois, nous avons pu profiter du vent faible et surtout des courants portants de la zone. Un grand merci à Jean-Yves qui aide beaucoup de bateaux dans leurs traversées ! De plus, le contact quotidien via Sailmail (courrier électronique par radio BLU) avec des personnes à terre qui suivent votre progression est moralement très sécurisant.
Le temps calme a continué et nous avons dû faire une vingtaine d’heures de moteur pendant la traversée. Tout le reste a été effectué à la voile dans de très bonnes conditions grâce au courant favorable de Jean-Yves, avec cependant deux jours de mer un peu agitée.
Si les bateaux étaient très nombreux dans le golfe de Panama, la suite du trajet a été effectuée dans un désert total, avec seulement quelques lumières de bateaux de pêche aperçues à 300 milles des Galapagos.
Pendant les traversées les couchers et les levers de soleil sont toujours des moments magiques dont nous ne nous lassons pas!
Gros événement le 22 mars à 18 heures locales : passage de l’ équateur, célébré avec un petit vin blanc sec du Chili. Certains se déguisent, font des libations à Neptune, etc... ; nous, nous sommes restés beaucoup plus discrets, peut-être parce que nous l'avions passé plusieurs fois auparavant, notamment en octobre au Brésil avec Anne et Luc. Déjà blasés? vous demanderez-vous. Nous espérons que non!
Le 23 mars, à 12h15, après huit jours de navigation, nous avons mouillé devant Puerto Ayora dans l’île de Santa Cruz. Un mouillage très encombré par les nombreux bateaux en escale, mais surtout par les quelques 25 voiliers du « Blue WaterRally », croisière organisée autour du monde en20 mois. Ils sont repartis sur les îles Marquises peu après notre arrivée.
"Terre! Terre!"
Le mouillage de Santa Cruz devant Puerto Ayora
Mise à l'eau et inauguration de la nouvelle annexe ( avant d'apprendre que nous n'aurions pas l'autorisation de nous en servir!)
C'était notre deuxième grande traversée, beaucoup moins fatigante que la première. La troisième suivra de près, dans environ quinze jours et sera la plus longue, entre trois semaines et un mois normalement.
Prochain article : l'archipel de Colon, plus connu sous le nom de Galapagos
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